9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. iLH©TEy No 3308. 32me année. 7??.2S, 13 JUIN. M. J.-B. MALOU-VANDENPEEREBOOM. Électeurs! il est des circonstances où Thonneur et le bon sens public fortement compromis par des intrigues et des cabales politiques, ont besoin pour se sauver, d'une manifestation générale. Ce moment solennel est venu pour vous qui réunissez les qualités requises l'effet de concourir l'élection prochaine d'un membre au sénat, aucun d'entre vous ne l'ignore alors qu'il s'agissait de procéder la nomi- nation des députés aux chambres législa tives, quelle guerre déloyale fut déclarée contre celui de nos citoyens, dont les talents et le mérite avaient acquis de justes titres aux suffrages unanimes déclama tions, mensonges, calomnies, injures, rien ne fut épargné pour faire échouer la can didature de M. Jules Matou. Est-il besoin de vous le rappeler encore: n'en fut-on pas jusqu'à dire que le pays courrait risque de tomber en déconGlure, si jamais on renvoyait aux chambres notre savant com patriote; et que par contre, une ère d'économie et de bonheur allait s'ouvrir si le public arrêtait son choix sur les protégés de la coterie libérale. Séduits par ces manœuvres infâmes, électrisés par mille promesses fallacieuses, électeurs, vous prêtâtes l'oreille aux misé rables suggestions de la haine et de l'envie, et par un vote dont la Belgique entière déplora la portée, en nous criant Racca, vous éliminâtes un homme dont l'absence se fait sentir de plus en plus au parlement belge. Cette erreur grave qui nous a tant avilis dans l'opinion et l'estime des étrangers a besoin d'être réparée en tant qu'elle peut l'être, et il y va de la dignité du corps électoral d'Ypres de se laver de la tâche que l'éloignement de M. Malou a imprimé sur son front. Or, quel moyen plus ration nel de protester contre les indigents pour suites dont l'honorable famille Malou a été l'objet, que d'accorder ses voles celui qui, par la mort de son frère, en est devenu l'unique chef. Électeurs! fixez donc vos suffrages sur M. Malou-Vandenpeereboom Ses services rendus au district d'Ypres pendant sa lon gue carrière de commerçant et de ban quier, ses qualités de frère du sénateur défunt, de père de l'ex-minislre des finan ces et de notre digne Évêque, voilà ses titres votre confiance. Evidemment vous ne sauriez les méconnaître. Que les efforts de ses adversaires viennent donc succom ber devant votre sagesse. Vous connaissez d'ailleurs combien valent les promesses des recruteurs du libéralisme ambitieux et bâtard, et l'expérience doit vous avoir démontré la lettre, ce que signifie ce mot Économie! Économie! inscrit sur tous les drapeaux clubistes; car vit-on jamais user avec plus de prodigalité de l'argent des contribuables, que depuis l'avènement au pouvoir des soi-disant apôtres de la po litique parcimonieuse? Habitants des campagnes C'est vous surtout que notre appel s'adresse, c'est vous que nous recourons pour faire triom pher notre candidat. Que chaque électeur se pénètre bien de sa haute mission, et que l'appât d'un diner, ni les flatteries de l'ambition ne balancent votre volonté. Bra ves campagnards soyez votre poste d'un vote peut dépendre l'élection. N'allez pas dire: qu'est-ce qu'un électeur de plus ou de moins. Cette demande est celle d'un poltron et d'un lâche. Si dans une armée, un soldat se disait que peut une balle de plus ou de moins et négligeait de charger son arme, celle conduite ne serait-elle jugée coupable et traîtresse? Eh bien le raisonnement de ce soldat serait en quel que sorte plus fondé que le votre; dans une guerre il y a des coups qui ne portent point; dans une lutte électorale c'est la masse qui décide de la victoire. Au nom de la patrie, de la société et de la religion menacées, électeurs de la cam pagne, quittez donc la charrue et vos occupations pour quelques heures; l'ex emple du vieux romain Quinlius Cincinna- tus qui abandonna le champ qu'il cultivait pour voler la défense de sa chère patrie, accourrez le 19 de ce mois; accourrez l'Hôtel de ville d'Ypres; serrez-vous autour de l'urne électorale, et d'un accord com mun et constant, déposez un bulletin qui proclame vainqueur M. MALOU-VAN DENPEEREBOOM. Le conciliabule libéral balançait entre deux candidats qui par leurs vues courtes en matière d'enseignement public, par leur antipathie pour l'influence de l'élément religieux dans l'éducation, inspiraient éga lement des craintes au moment où un système d'instruction nationale doit se dis cuter aux chambres, et où l'on parle déjà de la suppression des inspecteurs ecclé siastiques pour les écoles primaires, et de l'exclusion de l'autorité spirituelle des col lèges subventionnés par l'état, c'est-à-dire avec les deniers des contribuables. Ce qu'ils ont fait Ypres, la lutte inplacable qu'ils ont soutenue, avec une persistance digne d'une meilleure cause, contre Je collège épiscopal, la manière dont ils ont arrangé le collège communal, démontrent ce que l'on aurait attendre de ces deux Mes sieurs la chambre haute. 11 n'y a rien de tel pour juger que les œuvres. Elles valent infiniment mieux pour éclairer les électeurs que les déclamations des jour naux et des protestations banales de li béralisme; elles valent infiniment mieux surtout que les protestations et les profes sions de foi mensongères, beaux cham pignons qui se développenlsoudain la veille d'une élection, et que le pied écrase le lendemain. Mais l'un des candidats libéraux était du moins un ancien patriote, il était de plus un ami des beaux arts et jouissait d'une certaine popularité. Il n'était de plus pas en accointance obligée avec la clique car tonnée. C'est assez dire pour que cette candidature fût absorbée, annihilée par elle. M. lîoedt s'est laissé convaincre, et passe probablement au grand jamais dans les cartons. C'était au moins une candida ture possible, mais pour prouver une do mination toute puissante, il convient de vouloir l'impossible. L'autre candidat est celui qui, membre du congrès, osa suggérer une restauration orangiste (i), c'est-à-dire la honte et la des truction de la nationalité belge, la destruc tion de son indépendance et de ses garanties constitutionnelles, (2) celui qui entr' autres la régence libérale d'Ypres, au sujet du canal d'Espierres si utile pour l'industrie yproise, infligea publiquement dans un rap port officiel le blâme indirect d'incurie des intérêts de ses commettants, comme dépu té voilà précisément ce qu'il fallait une faction vindicative qui se moque bien des intérêts de l'industrie, et qui au milieu des tourmentes révolutionnaires de l'Eu rope, le rétablissement du despotisme bol- landais sourit encore comme un espoir susceptible un jour de réalisation. L'union-Carton fait passer la régence sous les fourches candines, et vient de proclamer définitivement hier au soir M. VÉRITÉ UT JISTICE. On s'abonne V'pres, rue de Lille, io, près la Grande Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'intlXEllEXT, par trimestre, Tfpres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. TJu n° aï. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions II contîntes In ligne.) CANDIDAT POCR LE SÉNAT, Ut DISTRICT D'A"PRES Timidement bien entendu, et en donnant sa démission. (•i) Nous parlons des effets qu'une restauration eut produits, en dépit d'intentions différentes, que nous ne jugeons pas, niais qui indiquaient au moins une inexcusable faiblesse.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1