NOUVELLES DIVERSES.
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On assurait aujourd'hui qu'une nou
velle dépêche de Rome aurait annoncé au
gouvernement que nos troupes étaient
parvenues entrer dans la ville de Rome,
mais que la population s'y défendait éner-
giquement, pied pied, barricade bar
ricade. (La Presse.)
M. le général Rapatel, colonel de la
2"" légion et représentant du département
de la Seine, a succombé ce matin une
attaque de choléra.
On assure aujourd'hui que le gou
vernement a reçu de Gaële une note qui
l'a vivement contrarié. Le Pape se serait
résolu établir le siège de Saint-Pierre
Bologne.
L'occupation de Rome par nos troupes
serait donc un coup de main tout fait
inutile.
DANEMARCK.
ETATS ROMAINS.
Les remèdes pre'ventifs, recommande's par une
bonne hygiène, ne sont pas les moins pre'cienx en
face de l'épidémie régnante. Parmi ceux qu'on
préconise, il en est un qui mérite l'attention par
ticulière des familles, tant cause de sort efficacité
qnedesa simplicité. Il consiste dans une préparation
de riz au lait ou l'eau, mêlé de safran et de ca-
nelle. Ce mets, bien connu dans nos provinces
flamandes sous le nom de ryspapsemble avoir
des propriétés anti-cholériques. Des praticiens
distingués le prescrivent de préférence aux soupes
et aux légumes qui sont la base de l'alimentation
populaire. Plusieurs établissements charitables dis
tribuent leurs clients du riz au lieu de pain et
de pommes de terre. Cet exemple peut être d'autant
plus facilement suivi que le riz est aujourd hui h
très-bon marché. Le moins cher est le riz de l'Inde,
qui, étant le plus gras, convient aussi le mieux.
Le Sénat s'est réuni samedi h 2 heures et a voté
h l'unanimité (e crédit supplémentaire de 800,000
fr. pour le département de la justice, le crédit de
99,200 fr. pour le département des affaires étran
gères, et le projet de loi relatif au recours en
cassation en matière de milice. 11 s'est ensuite
occupé de la discussion générale du budjet des
affaires étrangères, la discussion des articles en a
été renvoyée a mardi.
Le projet de loi relatif la réduction do per
sonnel des cours et tribunaux a soulevé quelque
débat; plusieurs membres ont émis l'opinion que
la position des greffiers serait trop amoindrie et ont
appelé sur ce point l'attention du gouvernement.
M. le Ministre de la justice a déclaré qu'il aurait
égard a la position de ces fonctionnaires, dans le
règlement du tarif qui sera fixé pour leurs émo
luments.
La séance a été renvoyée a hier a 2 heures.
Le conseil communal de Bruxelles a tenu samedi
une courte séance l'ouverture de laquelle M. le
bourgmestre a fait connaître la statistique du cho
léra depuis le 25 mai jusqu'au 8 juin a minuit,
c'est-à-dire pendant dix-sept jours. En voici le
résumé
A la prison3 cas 2 morts.
Hôpital Saint-Pierre 20 11
Hôpital Saint-Jean 22 11
A domicile y» 5
M. le bourgmestre a fait remarquer qu'en général
on n'amène les cholériques dans les hôpitaux qu'à
la dernière extrémité, et que les malades amenés
aussitôt après l'iuvasiou de l'épidémie étaient
pour la plupart sortis guéris après deux ou trois
jours de traitement.
Le conseil communal d'Ath a adopté, ces
jours derniers, un règlement semblable celui des
villes de Bruxelles, Liège et Tournay concernant
la salubrité publique. Il sera posé l'endroit le
plus apparant d'une habitation qui ne serait pas
assainie, sur l'ordre du collège écbevinalun
écrileau portant ces mots maison interdite pour
cause d'insalubrité.
actes du gouvernement.
Par arrêté du 1" juin, est nommé conservateur
des hypothèques Ypres, le sieur Van den Berghe
(P.), actuellement vérificateur de troisième classe
de l'enregistrement et des domaines dans la Flandre
orientale.
FRANCE. Paris, 10 juin.
Les prévisions que l'on avait formées sur la
reprise des hostilités Rome, sont pleinement
confirmées. C'est le 3de très-bonne heure, que
l'attaque des Français a commencé. Ce jour-là ils
se sont emparés de diverses positions, dont la
possession leur était indispensable pour pouvoir
entreprendre, avec des chances réelles de succès,
le siège de la ville.
Le lendemain ils ont repris l'offensive avec un
redoublement d'énergie.
Le 6 au soir, le bruit courait Marseille qu'après
quatorze heures de combat et de bombardement,
la ville avait été emportée d'assaut.
La même nouvelle était hier donnée comme
positive Paris. Il se peut qu'elle soit prématurée;
mais il est hors de doute que nous en recevrons
incessamment la confirmation par voie officielle.
On fait courir en ce moment Paris une
pétition qui demande l'élargissement immédiat de
François Raspail,en raison des services qu'il pour
rait rendre, comme médecin, pendant l'épidémie.
Mgr. l'archevêque de Paris vient de décider
qu'une neuvaine et chaque jour une grande messe
seront célébrées dans toutes les églises de son dio
cèse, pour demander Dieu la cessation du fléau
qui décime la population.
MORT DU HARfcCn.lL BICEAID.
On lit dans VÉvénement du 10 juin Il
résulte des renseignements que nous avons pris
nous mêmes l'hôtel Vigier, quai Malaquais, que
M. le maréchal Bugeaud a été toute extrémité
depuis quatre heures du matin jusqu'à dix heures.
Un bain sinapisé a rendu un peu de chaleur
aux membres glacés de l'illustre malade, et il s'en
est suivi un mieux qui laisse un peu d'espoir.
Le Président de la République était ce inatin,
11 heures, au chevet du maréchal. Le colonel
Vaudrey, premier aide-de-camp du Président; le
colonel Ferey, aide-de-camp du maréchal; le co
lonel Lheureux, aide-de-catnp du Ministre de la
guerre, et M. Achille Vigier, étaient en ce moment
la chambre du maréchal.
Je suis bieo aise de vous voir, prince, a dit le
maréchaldont la main était affectueusement
serrée par celle du Président; vous avez une
grande mission remplir. Vous sauverez la
France avec l'union de tous les gens de bien.
Dieu ne m'as pas jugé digne de 111e laisser ici-bas
pour vous aider. Je me sens mourir.
Tout n'est pas désespéré, a répondu le
président; nous avons besoin de vous, et Dien
vous conservera.
Les personnes présentes se sont retirées sur un
signe du malade, et un entretien d'inviron dix mi
nutes a eu lieu eutre le Présideot de la République
et le brave maréchal.
En se retirant, le Président a dit Je revien-
drai vous voir. Le maréchal a répondu Vous
avez d'autres devoirs remplir, merci; mais je
sens que tout est fini pour moi.
Le Président est sorti de l'appartement, très-
douloureusement ému de cette triste entrevue.
Monseigneur l'archevêque de Paris avait fait
dans la matinée une première visite au maréchal;
il est revenu raidi, accompagné de M. Sibour, sou
cousin et son premier vicaire-général. Le maréchal
a accueilli avec bonheur la visite du vénérable
prélat.
a Votre présence, Monseigneur, me fait grand
bien, a-t-il dit j'avais besoin de vous voir.
Après quelques paroles pleines d'onction, l'ar
chevêque s'est retiré en promettant au maréchal de
revenir dans la soirée.
M. le vicaire-général Sibour est resté en priè
res dans une pièce voisine, prêt donner au ma
réchal les secours de la religion.
M. le général Cavaignac est venu plusieurs
fois dans la journée, pour avoir des nouvelles du
maréchal. Ce soir, 3 heures, il s'est rencoutré
avec l'honorable général Changarnier.
M. Victor Foucher, procureur de la Répu
blique, tous les généraux présentsà Paris, enfin tout
ce que l'administration et la politique compte de
plus illustre et de plus haut placé, a successivement
passé l'hôtel de Vigier. MM. Thiers, de Broglie,
Molé, Piscatory y sont restés presque toute la
journée.
M"" la maréchale, qui était Marseille, a été
mandée en toute hâte par le télégraphe.
Nous avons la douleur d'annoncer que le ma
réchal Bugeaud est mort ce malin, dimanche, six
heures et demie, après une agonie de plus de quatre
jours.
M. le maréchal Bugeaud, grand'-croix de la
Légion d'Honneur, était né le i5 octobre 1784,
Limoges et était, par conséquent, âgé de 64 ans.
Des lettres de Saint-Amand portent que le
maréchal Soult est mourant.
Palis, lundi 11 juin.
Trois ministres sont atteints des symptômes
de la maladie régnante. Ce sont MM. Rulhières, de
Tracy et Passy.
Quelques bruits d'émeute ont couru dans les
couloirs. On disait qu'il y avait du tumulte place
Maubert et l'hôtel-de-ville vérification faite,
tous les quartiers étaient parfaitement calmes; le
peuple comprend trop bien qu'il n'a jamais rien
gagué au désordre.
A voir les nombreux visiteurs qui se pressent
dans la salle des Pas-Perdus, on se croirait revenu
aux jours les plus mauvais de la Constituante.
L'agitation est générale. On se communique de
tous côtés des renseignements sur la position res
pective de l'armée française et des Romains. Les
bruits les plus divers circulent. Selon les uns, deux
fois nos bataillons ont été repoussés de la villa
Patnphili, deux fois les Romains s'en sont emparés.
Celle nouvelle, acceptée par quelques personnes,
est rejelée par le plus grand nombre, qui annonce
comme positive la prise définitive de Rome.
Le Roi a prêté serment la Constitution en
préseuce'de l'Assemblée constituante, dans la
séance du 5 juin.
Le Corriere mencanlile de Gênes contient une
lettre de Civita-Vecchia, en date du 4 juin, où il
est parlé de l'attaque faite la veille par les Français
en dehors de Rome. Suivant le correspondant, les
combats les plus sanglants ont eu lieu deux
portes et la villa Pamfili; les efforts du gros de
l'armée française ont été dirigés contre il Porto
di Ripetta. 313 prisonniers étaient arrivés Ci-
vita Vecchia et avaient été euvoyés sur-le-champ
Bastia.
Le Corriere mercantile dit qu'on croyait
généralemeut Rome, le 3t mai, que les troupes
napolitaines étaient entrées sur le territoire romain
du côté de Cepranoau nombre de trente-cinq
mille hommes.
On lit dans uue correspondance particulière:
A Palestrina, les hordes de Garibaldi ont
commis des atrocités dont on ne retrouve, je crois,
aucun exemple depuis un grand nombre de siècles.
Les saintes hosties, arrachées des tabernacles, ont
été foulées aux pieds eu attachées aux chapeaux,
au-dessus des cocardes; les vases sacrés ont servi
aux usages les plus immondes; les saintes huiles
ont été employées l'assaisonnement des mets. A
Caste) Gandolfo, le palais du Pape a été entière
ment saccagé on a tout enlevé, jusqu'aux clous
qui étaient aux murs; le gouverneur, emprisonné
pour ne s'être pas opposé l'entrée des Napolitains,
a été conduit Rome. A Albano et Velletri, la
fureur des bandits s'est apaisée la vue de l'or
une contribution de 4o,ooo écus (200,000 fr.)
pour la première, et 100,000 écus (5oo,ooo fr.)
pour la seconde, ont détourné jusqu'ici de nou
veaux désastres. Inutile de vous dire que partout
les armes du Pape ont été abattues et traînées dans
la boue, qu'on a relevé les insignes républicains
et ouvert toutes les prisons. Tous les prêtres se sont
ou cachés ou enfuis.