JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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N° 3309.
32me année.
7PS.ES, 16 Juin.
DU DISTRICT D'YPRES!
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Electeurs! Le district d'Ypres s'était
distingué longtemps par la députation
qu'il avait envoyée aux Chambres. Des
hommes modérés, intelligents, conscien
cieux dans leurs votes, représentaient
dignement nos paisibles contrées.
Cet état de choses favorable s'est sou
tenu avec constance jusqu'à l'époque où le
soi-disant libéralisme, après s'être épuisé
en manœuvres et déloyales intrigues, finit
par influençer la bourgeoisie sous prétexte
de désintéressement et d'amélioration so
ciale, et réussit faire passer ses adeptes
dans toutes les fonctions lucratives.
Le nouveâu commissaire de district,
personnage élevé l'ombre d'un club libé-
râlre, dont plusieurs membres professent
des doctrines qui tendent détruire la
société; homme dont la mission a semblé
jusqu'ici s'étendre jusqu'à servir les inté
rêts d'un parti, d'une caste, d'une coterie
ambitieuse qui pèse si lourdement sur les
contribuables, seconda, pour une large
part, les efforts de nos transformateurs
politiques.
Electeurs vous connaissez assez la gra
vité de l'erreur qu'il y a de compromettre
les intérêts les plus chers du pays, par une
insouciance ou par une coupable condes
cendance l'égard d'un parti qui ne rêve
que domination et pouvoir: depuis que
l'élément qui s'arroge lui seul le titre de
libéral domine dans les Chambres, avez-
vous vu alléger les contributions et autres
charges qui accablent vos familles? avez-
vous vu user de sagesse et de réserve dans
l'emploi des deniers publics en matière de
destitutions et mises la retraite? Il est
superflu de vous le dire vous savez com
bien de receveurs viennent d'être placés
sur le cadre de non activité; une grande
partie cependant étaient même d'exercer
leur fonction pendant bien des années
encore. La faute commise est évidente au
lieu des délégués du peuple n'a-l-on pas
vu affluer dans les Chambres, des délégués
de clubs, qui n'ont point craint d'attaquer
ce que chacun de nous a de plus cher, la
religion et la propriété?
Electeurs! Sachez profiler des rudes
leçons de l'expérience, en déposant dans
l'urne le nom d'un candidat franchement
dévoué la religion et la patrie des
instances et des obsessions vous seront
faites, pour fausser votre conscience: ne
prêtez guère l'oreille aux déclamations du
libéralisme. Yous surtout, Bourgmestres,
Secrétaires, Electeurs de la campagne ban
nissez toute ridicule répugnance, tout pré
jugé mesquin; c'est une misérable erreur
de croire qu'un commissaire de district ou
tout autre fonctionnaire, ait le droit de
vous imposer telle ou telle candidature.
11 faut que le choix d'un député soit l'ex
pression véritable des sentiments, des
opinions et des besoins du pays. Votre
commissaire de district supporte-t-il une
part de vos contributions pour qu'en ma
tière électorale vous vous montriez son
serviteur et valet très humble? les charges
les sacrifices pèsent également sur vous
tous; tous vous avez donc lfe droit de con
courir librement la nomination de vos
mandataires.
Electeurs persuadez-vous du secret et
de la liberté du suffrage; envoyez au sénat
le candidat que vous jugerez le plus digne
de défendre vos intérêts. Evidemment ce
ne pourrait être celui que nos adversaires
vous présentent. Belges de cœur et d'àme,
sauriez-vous accorder votre confiance
celui qui donna sa démission au congrès
de 1830, lorsque tout espoir d'une restau
ration Hollandaise se trouva évanoui, et
que le bien aimé prince Léopold fut pro
clamé notre Roi et notre père! Catholiques
par principes et conviction, M. De Langhe
ne saurait captiver votre choix; ce fut lui
qui priva le clergé enseignant d'Ypres,
d'un local et d'un subside et souscrivit
ainsi l'énorme subside de 18,850 fr'.
que le collège communal perçoit de la
ville.
Electeurs! ces considérations puis
santes, vous ne sauriez hésiter un instant
de fixer vos suffrages, sur le candidat que
l'opinion modérée vous présente, avec
toutes les garanties de confiance; et de
proclamer au scrutin du 19, d'une voix
unanime, votre Sénateur; M. MALOU-
VAiNDENPEEREBOOM.
On assure que la machine électorale
fonctionne sans discontinuer la Looyc et
que les classes y sont suspendues pour
donner le libre essor la fabrication d'une
énormilé de bulletins électoraux. Voilà au
moins prouvé, que les 5,000 francs de
subside que la ville accorde l'enseigne
ment primaire sont bons quelque chose.
Lorsqu'en 1830 une ère d'indépendance
s'ouvrit pour la Belgique, la modération,
un esprit sincèrement libéral présidaient
aux destinées de la patrie. En vain les
passions désorganisatrices s'agilaient-elles
dans l'ombre, la nation marchait d'un pas
sûr et tranquille vers ses nouvelles desti
nées. L'esprit de paix et de conciliation,
une liberté vraie et entière; voilà ce que
l'étranger nous enviait, et les cœurs avides
d'indépendance s'écriaient: la liberté com
me en Belgique! mais que ne peuvent de
mesquines ambitions? que ne peuvent
quelques meneurs actifs qui nul moyen
ne répugne? le mensonge exploité sans
relâche, les intentions les plus droites
perfidement soupçonnées, l'homme de mé
rite harcelé, bafoué en vue de ses talents;
telle fut la marche adoptée qui transforma
en parti puissant une coterie infime. Mais
aussi que de citoyens d'ailleurs respecta
bles, trompés par de vaines protestations;
que de personnes éclairées, étourdies de
déclamations mensongères alors une
sourde agitation se manifesta dans ce pays
naguère si calme et une scission violente
divisa les enfants du même sol.
Et maintenant que le collège électoral
d'Ypres est appelé se choisir un manda
taire la Chambre haute, les uns fidèles
la pensée d'où naquit notre indépendance,
amis de tout progrès réel, ont trouvé dans
la personne de Ml Malou-Vandenpeereboom
l'expression vraie du principe modéré; les
autres, étrange amalgame d'agitateurs
quand même, d'ambitieux désappointés,
de dupes obstinées se décorent du titre
usurpé de libéraux l'honneur équivoque
attaché leur confiance, est échu M.
Delanghe.
Et qui sont-ils cependant ces soi-disant
libéraux? l'état de minorité, le désinté
ressement, le respect des droits de tous,
telles sont, leur (tire, leurs moindres
qualités. Au pouvoir, voici la scène qui
change le langage est encore le même;
mais les actes en sont un démenti formel.
Que voyons-nous en effet, pour 11e citer
que deux œuvres récentes? peine le
libéralisme s'est-il assis au limon des affai
res, et la charité privée tremble de se voir
tarir dans ses sources les plus vives; et la
plus précieuse de nos libertés, celle qui se
lie tous les nobles instincts de l'homme,
la liberté de l'instruction est menacée dans
ses garanties les plus essentielles. Le pseu
do-libéralisme en est ici ses premiers
essais. Ailleurs il a grandi; voyons plutôt
où il en réduit la France; nous contentant
de remonter l'époque de la restauration.
Alors il se parait encore d'un respect-
menteur pour la religion et le masque de
l'hypocrisie couvrait ses vues immodérées;
alors comme toujours il s'agissait d'abus
redresser, il s'agissait d'empiétements
imaginaires prévenir ou de l'autel ou du
trône; alors comme toujours il entraînait
la remarque les dupes qu'abusaient ses
protestations fallaçieuses, et pour qui ce
pendant la chute des Bourbons aurait dû
être enfin une première et utile leçon.
Mais que peuvent sur des esprits prévenus
les fécondes leçons de l'expcrience bien
tôt la monarchie de juillet, l'idole d'abord
du libéralisme se vit en butte aux mêmes
traits. On commit sa fin. On sait comme
elle croula, l'insu pour ainsi dire, de
ceux qui auraient dû la défendre et qui
précipitèrent sa chiite. Mais tel était l'a
veuglement des uns, telle était l'audace
des autres, que la France parut peine
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Od s'abonne Yprcs, rue de Lille,' 10, près la Grande
Place et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX. DE L'AHDXSEMEST, par trimestre.
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3-5o. Un n° aï.
Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertions II centimes la ligne.)