JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N» 3317. 32me année. VÉRITÉ ET K7MTICE. On s'abonne Y près, rtie rie Lille, m, près ta Grande Place, el cher les Percepteurs «les Postes du Royaume. PRIX UK L'.4BDV\EMEt9T, par trimestre, Ypr.a fr 3. Les aulies localités fi 3 5o. Un u° 2^. Le Propagateur par..|l le MiXIRni el le MERCREDI de oUaque seuiaiue (insertions 19 centimes la ligne.) ZPP.2C, 14 Juillet. ÎT5"" L'abondance de matières nous oblige de remettre un article an prochain N". Nous publions la lettre suivante avec les com mentaires de l'auteur de la communication laquelle a chatouillé l'auteur de celle missive. Nous ne cédons pas ans. menaces qu'elle contientmais l'impartialité, h la tolérance qui ne nous n'aban donneraient pas même au milieu des discussions les plus vives et les plus biùlaules. A Monsieur L'éditeur responsable du Propagateur, Yprès, le 12 Juillet »8'jg. Monsieur, Fous prenez prétexte de divers articles publiés récemment par le Progrès, pour vous occuper de moi dans votre journal. (Cela n'est que très-simple: au lieu de vous renfermer dans le cercle du professorat, vous descendez dans l'arène des luttes, des cabales, des intrigues poli tiques; l'opinion publique en conclut que vous êtes un des collaborateurs du Progrèselle vous indique même comme le rédacteur de cette série de lettres qui attaquent les choses les plus saintes et les hommes les plus honorables c'est en expri mant notre profonde indignation h ce sujet, que nous avons fait les allusions dont vous vous plai gnez.) C'est dire assez que vous me diffa mez (ho! ho! un instant s'il vous plait; entendes-vous que nous ne nous occupons jamais de quelqu'un sans le diffamer? Vous savez que cela n'est pas vrai; vous savez que si cela était vraicela lions vaudrait le mépris «le nos conci toyens; votre imputation serait donc calomnieuse. Aussi n'est-ce point là votre pensée un homme sensé ne calomnie pas pour se défendre et se jus tifier d'une prétendue calomuie. Votre suscepti bilité, votre irritabilité seule vous fait croire que nous avons eu l'intention de vous diffamer auriez vous été bercé sur les genoux d'une duchesse?) Je déclare que je ne suis pas l'auteur des arliclts du Progrès qui suscitent votre colère. (Soit dit en passant, le Progrès n'a jamais eu la satisfaction de s'attirer notre colère; notre dé goût et notre mépris, voilà ce qu'il suscite. Quant votre déclaration, comme nous, le public en croira ce qu'il voudra.) Je n'ai pas vous apprendre si je les approuve ou si je les blâ me (Non sans doute; et pour le savoir, nous n'avons pas besoin de vous le demander.) Je laisse l'opinion publique le soin d'en apprécier la valeurde les juger. (C'est déjà fait les cent votes que le Progrès a perdues en ville aux dernières élections en disent plus que des phrases. Fous m'avez donc pris gratuitement a partie. (Oui, selon vous; non, selon nous.) Je vous dois une réponse (Du tout, vous ne nous devez rien.) Elle sera brève mais explicite. (Cela nous va.) Il est faux, ainsi que vous l'écrivez, que j'aie été professeur de sixième au collège de Huy. (En ce cas, nous avons été induits en erreur, et nous sommes prêts "a la redresser, sauf vérifier votre dénégation.)J ai donné en der nier lieu dans cet établissement d'instruction moyennele cours supérieur de langues ancien nes. (Qu'est-ce dite?i f.a syntaxe ou la Rhétorique? Cela est bref, nnp bref, ce n'est pas explicite.) Fous m'accusez d'avoir été professeur inepte. ^<>s renseignements peuvent nuits avoir trompé. El cependant nous n'avons pas affirmé que vous fussiez professeur inepte, nous avons dit eu d'autres ternies que vous aviez été jugé insuffisant votre position; or on petit avoir mal jugé, si les juges de Huy n'étaient pas plus compétents que nous par exemple. Qu'en dites-vous?) Cette accusation me louche peu, venant de votre part. (Nous croyons au contraire que c'est l'a le seul point qui vous ait louché.... qui ait louché votre vanité!) En effet, êtes-vous juge compétent en matière professorale et d'enseignement? Je le nie (Vous avez le dioit <le nier tout ce que vous voulez: les opinions sont libres. Et pour notre partnous ne tenons pas vos suffrages, en quoi que ce puisse être;) Il suffi, pour s'en convaincrede jeter un coup d'œil sw quelques numéros de votre jour nal qui ne biille ni par l atticismeni par la correction. Le style c'est l'homme.) Si nous pouvions jeter un coup d'œil sur les discours que vous avez prononcés la distribution des prix et sur le rapport que vous avez écrit l'occasion de la fameuse médaille communale'!"nous trouverions bien aussi probablement que vous ne biiliez ni par l'atlicisiue ni par la correction, nous trouve rions surtout que vous iie'lnillez point par la sincérité, la franchise el l'indépendance de carac tère. Mais ne sortons pas de votre lettre; vous avez dit plus haut Il est faux ainsi que vous l'é crivez etc. Cette phrase ne signifie-t-elle pas le contraire de ce que vous avez pensé? Nous n'avons pas écrit que cela est fauxc'est vous qui le pré tendez Votre propre correction, pour nous borner là, n'est donc pas l'alu i de toute censure. Buffon l'a dit, le style c'est l'homme, aussi vous-êtes tout entier dans votre lettre; d'après elle lions serions même de faire votre portrait. Mais Boileau a dit, de son coté la critique est aisée el l'art est difficile.» Souvenez-vous parfois de celle vérité et vous serez plus indulgent envers vos semblables.) Fuus soulevez contre moi les reproches les plus graves. (Diantre!) Fous mettez en doute ma moralité personnellevous attaquez odieusement mon caractère. (Permettez; ici vous vous trompez indubitablement. Lisant notre article travers le prisme de vos préventions, vous y avez vu des choses qui ne s'y trouvent point. Nous n'avons jamais attaqué la moralité de per sonne, nous avons toujours abandonné nos ad versaires le triste plaisir de soulever le voile de la vie privée. A ces attaques perfides, h ces imputations calomnieuses ma vie toute entière sert de ré ponse. Les certificats les plus honorables la constatent de tous points de la manière la plus authentique. Ce n'est pas moi, croiez (SIC) le bien, qui craindrai jamais de livrer ma vie privée, ma carrière professorale déjà longue aux plus sévères investigations. Je donne chacun le droit de les scrutercondition que j'useau besoinde justes représailles. (L'at taque n'ayant pas eu lieu, tout ce pathos pro domo devenait inutile. Nous connaissons la valeur des cei tifir.ais, mais nous sommes heureux d'apprendre, sauf nous éclairer par ailleurs, qu'il n'y a rien que de louable dans votre ie privée, dans votre cariière professorale. Si vos assertions se véiifient, vous n'aurez jamais user envers nous de justes représailles. Fous m'accusez aussi dans votre journal de n'être venu Ypres que pour propager des principes délétères. Pas précisément. Nous avons avancé que, d'après l'opinion publique vous étiez la dévotion de celle coterie qui, depuis i5 ans, sème la discorde parmi les habitants de l'ar rondissement qui divise non seulement les ci toyens, mais encore jette le trouble dans les familles et lions avons exprimé la crainte que votre en seignement se ressentît de vos sympathies poli tiques et de votre conduite en matière électorale.) S'il était nécessaire qu'un professeur de Scissions f vmili slks, vint iciafin d'inculquer la jeunessede détestables, de cyniques doc trines, certes il était inutile d'aller le recruter au loin l'on vous avait sous la mainpour remplir cet office. (Vous vous trompez d'adresse ce que vous dites l'a ne saurait's'appli quer qu'à vos patrons. Ils le savent bien et ne vous pardonneront point votre élourderie). Quant moi, mes goûts mes habitudes, mes tendances, le genrede mes études me rendraient impropre remplir cette triste mission. (Nous le souhaitons de tout notre cœur.) A ce peu de motsje borne mn réponse. (Comme il vous plaira.) Si contre mon attente, j'étais de nouveau l'objet de vos agres sions malveillantes, veuillez vous tenir pour averti, que j'en saisirais les tribunaux, que je solliciterais justice et réparation de vos insultes et de vos calomnies. (Les tribunaux seraient accablés de besogne, s'ils avaient connaître de tuui ce que de part et d'autre, dans la Presse, on considère comme agression malveillante; mais si jamais nous vous insultons, si jamais nous vous calomnions, vous n'aurez aucune peine obtenir justice et réparation, tout comme ceux qui sont brutalement attaqués dans un estaminet n'importe quelle occasion. Cependant vous ne nous empê cherez point d'apprécier chez vous, comme chez tout autre, ce qui n'appartient pas essentiellement la vie privée. Le professorat relève de l'opinion publique et par conséquent de la presse. N«>us ne faillirons aucun devoir, nous ne sactifierons aucun droit, pas même devant des menaces.) Je n'engagerais pas de polémique sur ce sujet. (Vous auriez raison, car vous êtes trop enclin vous fâcher, et quand ou se fâche on ne prouve rien.) Je compte que vous voudrez bien insérer cette lettre dans le plus prochain N de votre journal. (Ce qui précède vous aura prouvé que nous sommes d'assez bonne composition pour ne pas vous laisser compter sans votre hôte. Si vous omettiez de le faire, je me verrais forcé de vous en requérir par ministère d'huis sier, (Pourquoi vous occasionner ces frais? jouissez en paix de votre part du gâteau de i8,85o francs, nous ne vous l'envions pas; il ne fallait pas même déranger trois amis pour vous accom pagner comme témoins.) Tai Vhonneur, (Nous ne l'aurions pas cru.) Monsieur l'Éditeur, de vous saluer. FRÉD. «OnKIWSEV, Prof, de Rhétorique au Collège Communal d'Vprea.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1