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NOUVELLES DIVERSES.
ments d'hostilité contre les prêtres, déclare
franchement que ses rédacteurs n'ont de
haine contre personne et bien moins con
tre une religion dont ils admirent les pré
ceptes d'amour, de morale et de charité.
Si le Progrès se déclare n'être ennemi de
personne il faut supposer qu'il se sera re
concilié avec les cléricaux et les Jésuites!
En voyant le Progrès prodiguer ses élo
ges certain professeur de Rhétorique,
tout le inonde ne se rappelle-t-il le pro
verbe Similis similim amal?
Dimanche 15 courant une réunion men
suelle obligatoire a eu lieu, pour tous les
gardes de notre milice urbaine; comme la
permission était arrivée du ministère, que
nos Artilleurs pouvaient prendre posses
sion des pièces de canon destinées pour
leu rs exercices, et placées près d u magasi n
poudre, rempart de la porte de Dunkerque,
ceux-ci, musique en tète, ont défilé devant
le bataillon, qui était placé en bataille et
au port d'armes, et se sont rendus sur les
remparts pour y être installés.
Par une chaleur tropiquale, nos gardes
civiques, se sont trouvés sous les armes,
dimanche dernier, pendant deux heures
bien sonnéesce qui a donné lieu un grand
mécontentement, pareil exercice n'est pas
prudent croyons nous, alors qu'une épi
démie est imminente. Pourquoi ne pas sui
vre ce que l'on fait dans d'autres villes, au
lieu de faire l'exercice de onze heures
une heure, de la faire de 6 8 heures du
matin, pendant la fraîcheur.
Le bataillon de notre Garde Civique
possède deux médecins; en les nommant,
la loi a voulu qu'ils soient présents chaque
fois que le bataillon vint sous les armes,
pour qu'ils donnent le secours de leur art
tous les gardes qui viendraient avoir
un accident (c'est pourquoi il ont eu le
titre de médecins du bataillon.) Hé bien!
le croirait-on jusqu'à présent jamais le
bataillon ne s'est vu accompagné de ses
médecins. Ce n'est pas ainsi croyons nous
que ces MM; peuvent envisager le mandat
qu'ils ont brigué.
Le Conseil provincial de la Flandre oc
cidentale, dans sa séance du 14 juillet, a
adopté l'unanimité les conclusions du
rapport de la 3me commission qui se pro
nonce eu faveur de la séparation du Ploeg-
steert d'avec Warnèlon.
SÉNAT.
Le Sénat a terminé samedi la discussion
du projet de loi sur l'enseignement supé
rieur. Un long débat s'est établi sur l'ar
ticle 65. Plusieurs membres auraient voulu
que la loi renfermât une exception en fa
veur des juges suppléants des justices de
paix qui sont aujourd'hui en fonctions et
qui n'ont pas le grade de docteur en droit;
d'autres membres ont critiqué la déroga
tion que l'on fait par cet article la loi de
ventôse an XI sur le notariat.
M. le Ministre de la justice a répondu
qu'il était d'autant plus impossible de faire
des exceptions pour les juges suppléants,
que la compétence des justices de paix est
aujourd'hui beaucoup augmentée.
En ce qui concerne les candidats no
taires, il a fait remarquer qu'un examen
subi devant un jury spécial, composé des
hommes les plus compétents, offrait plus
de garanties que le certificat délivré par
les chambres de discipline.
Après ces observations le projet de loi
a été adopté dans son ensemble par 28
voix contre 17.
Ont volé pour MM. Zoude, le comte de
Renesse, le baron de Chestrel, le chevalier
Dulrieu deTerdonck, Savart, Vergauwen,
Grenier-LefebvreVan Woumen, Van
Schoor, de Pilleurs, le baron de Favereau,
le baron de Bagenrieux, le baron de Royer,
Van Muyssen, le baron Daminet, de Schie-
tere, Mosselmann, P. Spiiaels,de Haussy,
le baron de Waha, le vicomte Van Leem-
poel, F. Spitaels, le chevalier Wyns de
Raucour, le comte Coghen, le comte de
Marnix, le baron de Potesta, Piéton, Rutten.
Ont voté contre MM. le comte d'Hane,
Eloy de Burdinne, d'Omalius, le comte de
Ribaucourt, Dindal, le marquis de Rodes,
Cillés, le chevalier de Woulers de Bouc-
hout, le chevalier Bethune, le baron de
Pélichy, d'Hoop, Cogels, Malou, Cassiers,
de Neckere, le baron d'Udekem et le comte
de Baillet.
M. le Ministre de l'intérieur a donné en
suite lecture de l'arrêté royal de clôture de
la session. L'Assemblée s'est séparée aux
cris de Vive le Roi!
Les pécheurs de Blankenberghe ont pris
un poisson extraordinaire qu'ils ont exposé
dans une jolie lente sur l'estran. Notre
correspondant ne nous dit pas le nom de
ce nouveau produit de la mer du Nord
qui est chaque jour visité par une foule
considérabléetqui attire surtout l'attention
des étrangers, mais il nous apprend que
les hôtels se garnisent et qu'un grand
nombre de familles étrangères sont arri
vées cette semaine Blankenberghe; cela
ne nous étonne pas, tous ceux qui fuient
les agitations politiques et les épidémies
trouvent là un abri sûr et charmant contre
l'un et l'autre de ces fléaux.
Vpres ce 17 Juillet 18^9.
M. l'Éditeur du Propagateur,
Depuis le 19 Juin surtout, le Progrès prend
toutes les cliosesà l'envers. Victime de ses méprises,
je tiens a en rectifier une. Comme le refus de céder
des observations loyales est dans sa nature, et
que vous êtes un peu la cause de son désarroi, vous
m'obligerez de reproduire les quelques lignes que
je lui adresse.
Agréez, etc. BEGEREM.
MM. les Rédacteurs du Progrès,
J'ai patiemment essuyé beaucoup d'insultes de
votre part. J'avais cela de commun avec un grand
nombre de personnes honorables et avec des classes
entières de bons citoyens; car vous débitez en gros
et en détail. Cependant il y a des formes de calom
nie qui exigent un halte-là. Tel est le canard de
samedi dernier qui apprend que M. Gorrissen
votre protégé, pour ne pas dire davantage, a été
indignement attaqué par le S' Begerem au
café du Saumon. La conversion de l'actif en
passif est habile de votre part, 'a moins que cette
opération scolastique ne trahisse le professeur. En
effet, il fallait lire M. le professeur un tel a
indignement attaqué le Sr Begerem. Je ne
demande que celle rectification. Cette version
avait la vérité pour elle, mais pour celte raison
même elle ne pouvait espérer vos sympathies.
Elle n'entrait d'ailleurs ni dans vos habitudes, ni
dans vos intérêts, ni dans vos vues. C'est par ce
motif, qu'usant modérément d'un droit légal, je
me borne ce laconisme en vous priant, comme
en prie en exigeant, d'insérer cette petite réclame,
fut ce contre cœur, dans votre plus prochain
numéro.
BEGEREM.
A Monsieur le Rédacteur du journal
le Propagateur,
Monsieur
Mu par le désir de soumettre vos réflexions
personnelles ainsi qu'à celles du public, ud anté-
cédant posé par un conseil administratif qui ne
lui permet pas de suivre une toute autre que celle
qu'il a suivie, il y a quelques mois, pour un cas
tout fait le même, tout fait identique, s'il ne
veut pas qu'ou vienne lui donner d'une manière
fondée, je pense, le nom de conseil injuste par son
inconséquence.
"Ces mots suffiront déjà, je l'espère, pour vous
faire comprendre que je fais allusion l'affaire du
ci-devant professeur au Collège communal, M.
J...car vous n'avez sans doute pas oublié que,
il y a seulement quelques mois, celui-ci s'est trouvé
dans la nécessité de donner sa démission de pro
fesseur audit Collège, et cela cause d'une simple
discussion ou altercation qui avait eu lieu entre lui
et un certain magistrat. Aujourd'hui d'après la
rumeur publique, d'après la presse de la localité,
une dispute tout fait la même a eu lieu entre un
professeur que l'on dit appartenir au Collège pré
cité, et un bourgeois (uu bourgeois comprenez-
vous), dispute qui aurait eu lieu publiquement
entre ces deux MM., dispute que l'on dit même
avoir été plus animée que celle de M. J..., puisque
l'on se trouvait au poiut d'en venir aux voies de
fait, dit-on.
Si réellement telle chose a eu lieu, il me paraît
que le conseil du Collège communal ne peut avoir
deux poids et deux mesures, qu'il y va de son
devoir de faire une enquête ou instruction pour
pouvoir juger le rôle que ce professeur aurait joué
dans cette altercation; il y va de son devoir pour
qu'on ne puisse pas dire de lui qu'il distingue les
actes commis d'après les hommes qui les com
mettent, et qu'il prend pour guide l'arbitraire au
lieu de la balance de Themis.
Voila Monsieur le rédacteur, les réflexions que
ces deux cas tout fait analogues et identiques
jusqu'à un certain point m'ont suscitées voilà les
conséquences qu'elles devraient avoir. Ces ré
flexions, j'ose le croire, sont faites de ma part avec
le calme et la modération voulue, n'ayant pas eu
dans l'idée de poser ici une question de personne,
mais bien une question de principe; réflexions
faites par moi par l'instinct de la comparaison qui
en tout temps a fait que pour mon compte j'ai
aimé et j'aime observer les hommes en présence
de leurs propres actes, de les éclairer même sur
ceux-ci pour qu'à un jour donné ils n'ayeut pas
en rougir, ou les regretter: toute ma loDgue
carrière a eu cet objet pour but; espèce de phi
losophe—philan trope indifférent toute opinion
politique, indifférent l'esprit de parti, j'aime et
j'ai toujours aimé l'ombre d'observer les hom
mes en présence de leurs actes, tout en les scrutant
et en les analisant; en m'y adonnant d'une ma
nière juste et impartiale, n'étant pas ni n'ayant
jamais été balancé par aucune considération parti
culière, qui dans le monde dans lequel nous vivons
a la faculté de fausser ou d'ébranler le jugement
du plus grand nombre.
Désireux de continuer m'instruire dans ma
science d'observation c'est cette fin que j'ai
l'honneur de vous faire parvenir ces quelques
lignes.
Agréez, Monsieur le Rédacteur, l'assurance de-
ma parfaite considération.