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33me année.
mêmes électeurs qui ont les exigeances de leur
siècle se réjouiront-ils grandement de voir M.
Plettinckx remplacé par M. Pecsteen
C'est la une question d'appréciation qu'il ne
nous appartient pas de résoudre, nous qui nous
faisons les simples historiens du débat électoral.
Par la même raison nous devons laisser sans
solution cette autre question Trouvera-t-on
dans M. Pecsteen, beau-frère d'un gouverneur de
provinceplus d'indépendance qu'on n'en aurait
trouvé dans M. Plettinckx, l'industriel, ou qu'on
n'en rencontrerait chez M. d'Anethan, homme
que sa fortune, sa position sociale, ses opinions
bien connues mettent au-dessus de tout soupçon
de complaisance ministérielle?
Nous laisserons au bon sens des électeurs a
examiner et h décider.
Puisque nous sommes en train de raconter
des faits, rapportons-en un qui est sur le point de
passer inaperçu quoiqu'il mérite bien d'être relevé.
Le jour des élections est fixé au vendredi 5 août;
le marché de Thielt se tient le jeudi, celui de Gand
le vendredi. Le parti ministériel redoute surtout
les votes campagnards, il espère que la plupart
des électeurs s'étant rendu Thielt la veille des
élections et que beaucoup d'entre eux devant se
rendre le jour même du scrutin au marché de
Gand, il ne s'en trouvera qu'un petit nombre qui
au moment décisif se donneront la peine de faire
le voyage de Thielt. Fixer les élections au 2, jour
du marché, eût été aussi simple qu'équitable, mais
cela contrarierait certains calculs officiels; les ren
voyer au lendemain c'est bien plus adroit, mais
est-ce juste et loyal
Si pour une ruse analogue qu'on aurait em
ployée sous M. de Tbeuxnous posions celte
question aux amis de M. Rogier, nous savons bien
comment ils répondraient; mais aujourd'hui que
M. Rogier est au pouvoir ils ne répondront pas,
et se contenteront de rire dans leur barbe.
L'esprit de parti est ainsi fait. Mais nous, qui
n'apppartenons aucun parti, nous exposons la
tactique telle qu'elle est et laissons aux hommes
impartiaux comme nous, le soin d'y attacher la
qualification qu'elle mérite.
Un dernier fait encore. Le ministère pèse sur
les élections de Thielt de tout son poids fonc
tionnaires et affidés mis en campagne, promesses
et menaces prodiguées, circulaires ministérielles
pompeusement déployées, rien n'y manque. Ce
pendant les journaux des Ministres, l'Indépendan
ce h leur tête, se mettent k crier au cléricalisme et
dénoncer les intrigues du parti incorrigible.
Nous étions tout prêt k élever la voix k notre tour
pour blâmerpour flétrir ces intrigues si elles
avaient eu une èxistence réelle et nous avons pris
des informations là où nous les prenons toujours,
en lieu sûr. Or, voici ce que nous avons appris.
Un électeur très-influent dans le district de Thielt
s'était rendu ces jours derniers auprès de l'évêque
de Bruges pour l'engager k favoriser par les moyens
en son pouvoir l'élection de l'un des candidats.
Mgr. a répondu que les élections étaient une aflaire
purememeut politique, que comme évêque il n'a-
visites hebdomadaires dans de9 lieux et dans des
habitations malsaines, pour y faire exécuter soit
par le locataire, soit par le propriétaire, soit enfin
au moyen de secours pécuniaires que l'administra
tion communale mettrait k sa disposition des
changements et des améliorations indispensables
pour la salubrité de ces lieux. Nous voudrions voir
en outre que le Conseil Communal approprie le
local qui a été désigné An Dix en y donnant
l'exemple des moyens k employer et qu'ailleurs
on devrait mettre en usage, car ce local a été
désigné et jusqu'à celte heure rien n'y a été fait
ni projeté pour le cas ou un local spécial devien
drait urgent.
Dans l'intérêt de l'humanité, dans l'intérêt de
nos concitoyens en généralpuissent ces peu de
mots être appréciés k leur juste valeur
On s'abonne Yprès, rue de Lilleio, près la Grande
Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX OE L'AB*,VKEHEXT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. TJn n° aî.
Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.)
Il y a quelques mois alors que l'épidémie n'était
qu'apparente et problématiquealors que pour
nous elle n'existait qn'k travers le prisme du
lointainalors que toute crainte pouvait être
considérée comme chimérique par les incrédules,
notre Conseil Communal s'empressa de nommer
une Commisson dite de salubrité publique parmi
ses adeptes commission k qui l'on donna la mis
sion de veiller k tout ce qui pouvait améliorer
l'état hygiénique dans la ville, en mettant en
usage des moyens préventifs et prophylactiques
pour le cas où le choléra vînt k faire invasion dans
notre cité, en agissant ainsi le Conseil Communal
se conforma aux ordonnances gouvernementales
comme il était de son devoir de le faire.
Celte Commission installée, aussitôt elle se don
na on ne peut plus de mouvement, elle arpenta et
réarpentaelle sillonna et résillonna toutes nos
rues populeuses, se rendit dans les maisons des
pauvres et y ordonna la translation des fumiers et
immoudices dans des endroits k ce destiné, ainsi
que le badigeonnage k l'eau de chanx des demeures
malpropres; quant k ce qui regarde leur assainisse
ment proprement dit ainsi que leur construction
insalnbre et malsaine, elle u'en souffla mot, cepen
dant selon nous c'était l'a une chose des plus
nécessaires et des plus urgentes.
Depuis cette époque il y a de celk k peu près
5 mois qu'a fait cette commission, qu'a-t-elle fait
exécuter dans l'intérêt de la salubrité publique,
en a-t-on seulement jamais entendu parler depuis?
l'a-t-on jamais vu se rendre de rechef sur ces
lieux pour se convaincre que ce qu'elle avait or
donnée avait été fait et exécuté ponctuellement?
nous répondrons non et mille fois non elle a
oublié qu'elle a existé jamais et ceux chez qui ils
avaient ordonné des moyens de salubrité l'ont
oublié aussi. Disons donc avec fondement que
cette commission de salubrité ne comprend pas et
n'a pas compris le poids dont elle s'était chargée.
Aujourd'hui donc que le fléau se rapproche de
nos murs et que l'on ne peut plus se bercer d'un
quiétissisme absoluaujourd'hui qu'un cas isolé
il est vrai s'est déclaré qui est seulement le
résultat d'un voyage k Gand où l'individu avait
habité une maison où l'épidémie s'était déclarée n
aujourd'hui que la contagion peut être regardée
comme éminente puisque beaucoup de villes en
vironnantes peuvent être considérées comme un
foyer de l'épidémie aujourd'hui enfin que l'épée
de Damocles semble pendue sur nos têtes, nous
voudrions voir que cette commission de salubrité
se mette k l'ouvrageavec plus de vigueur en sortant
de son apathie, et qu'elle comprenne une bonne
fois la mission qu'on lui a confiée, nous voudrions
donc qu'une députation de ses membres fasse des
Le sieur Beuoit-Amand Butaye, clerc
de notaire Poperinghe, a subi derniè
rement devant la Chambre des notaires de
cet arrondissement, l'examen prescrit par
la loi organique du notariat, il a été admis
comme candidat notaire et la Chambre lui
a délivré un certificat de capacité et de
moralité.
On lit dans la Patrie de Bruges, au sujet de
l'élection qui doit avoir lieu k Thielt
Aujourd'hui nous avons a dire que la candi
dature de M. Pecsteen quiaprès ce qui s'était
passé, nous paraissait étrange jusqu'à l'impossible,
est pourtant réelle et sérieuse. Elle est maintenue
par ses amis et proches, k telles eoseignes qu'un
des parent de M. le gouverneur parcourt les cam
pagnes de Thielt, exhibant k tous les électeurs une
circulaire où ce haut fonctionnaire recommande
vivement le candidat son beau-frère.
i> Quant k M. Pecsteen lui même, il se sent peu
soucieux des nouveaux honneurs qu'on veut lui
couférer; on assure même de la manière la plus
positive qu'il avait refusé de se laisser porter sur
les rangs mais qu'une de ces influences douces et
aimables auxquelles, depuis notre premier père,
trop peu d'hommes ont pu résister, a ébranlé et
fini par vaincre entièrement l'humble résolution
d'un esprit exempt d'ambition. De sorte que le
bon M. Pecsteen consent k se laisser porter candi
dat, et que, s'il réussit, nous aurons en quelque
sorte parmi uos pères conscrits un sénateur malgré
lui.
La candidature subie par M. Pecsteen fait
s'évanouir naturellement celle de M. Plettinckx,
qui, (la candidature bien entendu) n'était quelque
chose que par l'appui de M. le gouverneur. M.
Plettinckx se retire doncdela lutte, volontairement
et sans se plaindre, selon les uns, en rechigeant et
en murmurant, selon des autres.
On est unanime pour reconnaître que la re
traite de l'honnête M. Plettinckx n'affligera que
médiocrement les électeurs qui an premier rang
des titres d'un membre du Parlement placent une
tête intelligente et un esprit cultivé. Mais ces