NOUVELLES DIVERSES. vait rien y voir et qu'il ne pouvait, qu'il ne voulait pas influencer ni directement ni indirecte ment, qu'il devait laisser h tous les électeurs pleine liberté d'action et d'opinion. A la lecture de ces lignes, ne dirait-on pas que l'élection qui, dernièrementeut lieu a Ypres, a servi de modèle dont la simple copie représente un portrait exact de ce qui se passe actuellement dans l'arrondissement de Thielt? Comme on le voit les libérâtres sont partout les mêmes. Le men songe et la calomnie, les intrigues et les procédés déloyauxl'influence tantôt occultetantôt appa rente et même jusqu'aux abus du pouvoir, sont les armes favorites d'un parti exclusif qui ne connaît d'autre liberté que l'obéissance passive sa volonté suprême, et qui traque sans meri ni pitié tous ceux qui ne plient pas au gré de ses caprices. GARDE CIVIQUE. Parmi les impots qui pèseut sur les Belges, il eu est pen d'aussi lourd que celui qui résulte de l'institution de la garde civique car indépendamment du sacrifice d'argent qu'elle exige, il faut y joindre le sacrifice de temps, cette étoffe dont la vie est faite. Excepté quelques vocations bien décidées qui aiment jouer au soldatet des vanités plus ou moins heu reuses de porter des épaulettes de colonel, de major, d'officier, il faut convenir que c'est une corvée assez rude dans notre époque éminemment pacifique et industrielle. Quand le main tien de la trauquillité publique le commande, on conçoit par faitement que tous les citoyens qui ont intérêt la conservation de l'ordre se réunissent en armes pour prêter leurs concours physique et moral au gouvernement; mais Dieu merci! l'é meute ne gronde pas dans nos rues, l'invasion étrangère ne menace pas nos frontières, la Belgique est calme au-dedans, respectée au-dehors. D'ailleurs notre armée, qui coûte tant de millions au budget, su/Et et au-delà toutes les éventua lités de la situation elle l'a déjà prouvé dausdes circonstances plus oritiques, en 1848, et elle y suffirait an besoin. Sa dis cipline, son patriotisme, sou ardeur ue laissent aucun doute cet égard. C'est même cette conviction profonde, intime chez tous les Belges, qui les décide supporter le fardeau évidemment énorme d'un état militaire aussi considérable pour un petit pays, dont la neutralité est solennellement garantie par les cinq grandes puissances de l'Europe. Mais puisque, malgré cette garantie, nous devons, cause de l'agique qui règue en France et en Allemagne, entretenir uue aniée qui suffit toutes les exigences du préseut et même des événements imprévus, il n'est pas nécessaire de fatiguer les bourgeois avec les réunions obligatoires de la garde civique, quien définitive sont inutiles car la milice citoyenne même convoquée tous les dimanches, ne parviendra jamais la pré cision militaire de nos régiments. Sa force est surtout morale. Qu'on la divise en deux bans, qu'elle soit organisée non-seulement sur le papier, mais encore par légions, par bataillons, par compagnie; qu'elle connaisse ses officiers, qu'elle ait des cadres réglés et formés; c'est bien. Au premier appelau premier danger de la cité ou de la patrie, elle se réunira comme un seul homme, et l'armée d'autaut plus puissante qu'elle s'appuiera sur une réserve com posée de toutes les forces vives de là nation; mais nous le lépétons, jouer au soldat est un triste passe-temps pour la plupart des citoyens qui ont d'autres devoirs remplir. Nous n'avous rien dit contre la dépense imposée chaque garde civique pour la coufectiou d'un uniforme et des nom breux accessoires qui s'y rattacheut. Pourtant cette dépense, a la suite des emprunts forcés de 1848, au milieu de la crise financière et politique succédant une crise alimentaire et commercialecette dépense a été bien pénible pour beaucoup de citoyens. Ils n'y ont suffi qu'en s'imposant de dures priva tions. Que de difficultés secrètes pour faire face ce surcroît d'impôt! Maintenant combien de familles qui, nayant pas de rjarde civique dans leur s,einpaieront avec peine la taxe dont elles seront frappéeset qui va dans certaines localitésmême de petites villesjusqu'à 5o frs. par année. Puisque nous n'avons pas redouter, ni l'émeute dans nos villes où l'on ne s'occupe que de fêtes splendides, ni l'invasion de la part des gouvernements voisinson peut suspendre pour longtemps les exercices de la garde civique. L'institution elle-même y gagnera en force et en popularité: car le service militaire des citoyens ne peut devenir excellent qu'à couditiou d'être spontané et volontaire. La contrainte, la disciplineles Arrêtsla prisonles amendes sont de mauvais moyens de popularité dans notre libre Belgique (C. de L.) On nous écrit d'Ostende, le 29 juillet: M. Van de Weyer ministre de Belgique près la cour brilanique, est arrivé avant-hier soir a Lon dres a bord du steamer Edward-Banks. Il compte passer avec sa famille UDe partie de la saison des bains Ostende. L'afTluence des étrangers a Ostende est beau coup plus considérable que l'année dernière, a la même époque; grâce au beau temps qui est revenu depuis 2 jours, la magnifique promenade de la digue de mer et la plage offreut tous les jours l'aspect le plus animé et le plus riant. Nous apprenons que le Roi, voulant encou rager autant que possible la belle œuvre du patronage des jeunes ouvriers, a fait remettre messieurs les membres quêteurs de la Société de St-Vincent-de-Paulune somme de 5oo fr. MMgrs. les évêques de Garid et de Brnges ont visité avant-hier l'Exposition de l'indnslrie des deux Flandres; ils ont pris chacun dix actions. Nous annonçons avec plaisir que les deux prélats n'ont pas non plus oublié l'excellente œuvre du patronage des jeuDes ouvriers. M. le prince Joseph de Chiinay a mis a la disposition de M. le gouverneur une somme de 3oo franc, pour sa quote-part dans la souscription ouverte dans le canton de Chimay en faveur des cholériques du Borinage. De Bayonne, où il a appris la présence de l'épidémie h Namur, M. le duc de Mootellano adresse a X Ami de F Ordre une somme de 3oo francs pour la souscription ouverte en faveur des cholériques. Le conseil de guerre siégeant h Namur, a prononcé le 28 une condamnation a mort contre le soldat Diericks, du 8* régiment de ligne en garnison a Marienbourg, pour insubordination et voies de fait contre un supérieur en grade. Le soldat Puttemans a été condamné trois années de fers. La ville de Dinant vient de perdre sa cente naire M™* veuve Lebrunnée Marie Colinest décédée en cette ville, mardi 24'a l'âge de 106 ans. Elle a conservé jusqu'à son dernier moment ses facultés intellectuelles. De ses cinq enfans qui lui surviventl'aîné a déjà atteint 78 ans. Dans une conférence et dans des réunions au laboratoire de M. Dumas, auxquelles assistaient plusieurs des ministres, M. Melsens a présenté des sucres obtenus par son procédé et qui ont été trouvés irréprochables. La grande commission qui vient d'être nommée pour examiner le procédé de M. Melsens doit assister trois expériences qui auront lieu incessamment, la première au labora toire de M. Dumas, pour constater les résultats du procédé nouveau, dans un intérêt purement scien tifique; la seconde sera faite dans la fabrique de M. Bazin, au point de vue de l'intérêt manufacturier; la troisième chez M. Claff, a Valenciennes, où tout est préparé pour l'exécution sur une grande échelle. Il existe une verrerie Fresnes-sur-l'Escaut, dirigée par M^Wagrez et compagnie, dont les ouvriers se trouvent tellement identifiés avec leurs patrons, que lors delà crise de i848, ils voulurent tous continuer leurs travaux malgré l'impossibilité où l'on était momentanément d'acquitter le prix de leurs journées. Dans cette usine, les heures de repos ne se dépensent pas au cabaret où se perdent les épargnes et la santé; elles se passent en lecture dans l'intérieur de l'établissement, et en études musicales, dont les ouvriers ont déjà si bien profité, qu'ils peuvent former une société d'harmonie. Dernièrement les maîtres de l'usine établissaient ud jardin; les ouvriers, dans les heures de chômage, se mirent h l'œuvre, et firent a leurs patroDS la surprise d'exécuter rapidement des travaux qui devaient durer longtemps. Ces liens entre les chefs et les ouvriers font honneur aux uns et aux autres; et cet exemple est bon citer; il contraste avec l'esprit de désaffection et d'antagonisme qu'on a trop souvent cherché faire naître entre les diffé rentes classes de travailleurs qui ne penvent que gagner par l'union et la concorde. Il y a quelques jours le choléra fait sa ter rible apparition dans une chambre de la conr de l'Assommoir, a Lille, occupée par plus de quinze personnes. Un des locataires est enlevé en quelques heures et quatre h cinq autres sont atteints des premiers symptômes de l'épidémie. Un médecin est appelé, et la première impression qu'il reçoit en pénétrant dans cette chambre, est celle d'un profond dégoût. Une odeur insupportable y régnait, et l'on osait peine y respirer. Il interroge, cherche et fiait par découvrir sous un des nombreux lits une tête de cheval en putréfaction et rongée par des centaines de vers qui y avaient éln leur domi cile. Plus de doute pour le médecin, les émanations causées par la présence de cette tète de cheval avaient eu une funeste influence sur les habitants de la chambre, et il demanda avec étonnement pour quelle raison on conservait cela sous un lit. C'est avec la plus grande bonhomie qu'on lui répondit que c'était afiu d'avoir des vers ponr aller pêcher h la ligne. M. Alexandre Chevalierancien négociant vieut de laisser par testamenta la ville de Paris 12,000 fr. de rentes sur l'Etat, pour être repartis chaque année entre les douze arrondissements a la ville de Beauvais, sa ville natale, une propriété de la rue de Vendômede 35o,ooo fr. de capitala la charge par elle de créer six lits dans l'hospice de la ville, et de créer nne bourse an collège Louis-le-Grand pour no enfant pauvre de Beau vais. On écrit de Beaucaire La foire est en pleine activité. Marchandises et acheteurs arrivent en grand nombre tous les jonrs. De nombreuses ventes ont déjà été faites. D'après un premier aperça, les lainages et les rouenneries ont hanssé de prix d'une manière notable. On attribue cette hausse la multiplicité des demandes. L'année si tourmentée que nous venons de traverser n'a pas permis de fabriquer toutes les marchandises nécessaires non-seulement la consommation habituelle, mais encore l'année qu'il s'agissait de combler: bonne nouvelle ponr les fabricants. C'est là on signe non équi voque de la cessation de la crise commerciale et de la reprise des travaux. 1-0-1--- Gazette de Milan rapporte, sous le titre Anecdote historique, les faits relatifs la fermeture du café Neuf Rome. Voici son récit Au café Neuf, le plus grand de Rome, et peut-être de l'Italie, où pendant trois années se sont tramées toutes les démon strations séditieuses, deux officiers français entrent dernièrement; ils trouvent le café rempli de démagogues habitués. Du café. Le maître du café répond froidement Du café il n'y en a plus. Du chocolat Nous n'en faisons pas. Eh bien un bol de rhum. Nous n'en tenons pas. Les deux officiers français se retirèrent tran quillement, et sans mot dire. Les démago gues barbus rient aux éclats. Peu d'instants après reviennent les deux officiers avec quatre-vingts soldats armés, ils entrent et disent au cafetier épouvanté On ne peut pas avoir de café ici, vous ne faites pas de chocolat, vous ne tenez pas de rhum? Alors ce local ne sert pas d'établissement un cafetier. Il vaudra mieux pour une caserne. Cela dit, les soldats mettent dehors

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 2