JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N« 3324. Mercredi, 8 Août 1849. 33me annee. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grande Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIT DE L'ABO.VKEMENT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3-5o. Uu n° a5. K.e Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) TP3.BS, 8 Août. Rien de plus édifiant et de plus curieux que de savoir le mal que la commission administrative de la Concorde s'est donnée pour pouvoir attirer son bal de dimanche une affiuence de monde, en faisant des in vitations en masse par des moyens que dans le temps elle aurait répudiée, alors qu'elle était assez puissante pour pouvoir faire plier le tout sa volonté, et pour con sidérer les autres sociétaires comme des moutons. Quel résultat a donné ces sortes d'invi tations, le croirait-on? Treize Dames, nom bre fatal se sont trouvées ce bal, que l'on croyait devoir être si brillant, et parmi celles-ci l'on comptait quelques mamans au nombre de 6, et 7 demoiselles étran gères; aucune de celles de. la ville n'avait voulu s'y rendre, celles-ci auront eu sans nul doute une bien mauvaise idée de cette grande société, elles qui ne connaissent pas les motifs réels qui ont suscité un dissen timent si évident entre la bourgeoisie et les faiseurs par contre lundi au soir la société des chœurs réunie celle de S'- Sébastien ont aussi donné un bal, sociétés toutes deux composées par l'élément bour geois en majorité. Elles ont donné un bal et un concert, qui ont eu le don d'attirer tout ce que la ville a de distingué, ainsi qu'un grand nombre d'étrangers et d'étran gères; l'alïluence cette fête bourgeoise était telle, qu'aux premiers quadrilles les danseurs avaient toute la peine du monde pour pouvoir s'adonner aux ébats de la danse; la joie, la gaité, l'entrain se trou vaient peints sur la figure de tout le monde; en un mot le plaisir était général. Un ob servateur attentif aurait pu faire une cer taine réflexion, c'était celle de ne voir ce bal aucun des faiseurs, aucun des mem bres de la commission de la Concorde, et si un ou deux de ces MM. ont fait acte de présence, c'était pour s'éclipser après la soirée musicale. (Ceci était prémédité, nous le conçevons façilement.) Cette fête, nous la considérons en la comparant celle du dimanche, comme une véritable manifestation de la part de la bonne bourgeoisie, manifestation qui a pu convaincre de réchef nos omnipotents, les hommes du jour enfinque le public est las d'eux et de tout ce qui émane d'eux. Que l'on cesse donc une bonne fois de donner des bals la Concorde, on n'en veut plus et pour cause; que l'on ne fasse désormais plus si bon marché de l'argent du contribuable; si l'on ne sait que faire avec le revenu annuel que celte société produit, que l'on diminue la cotisation; car 30 francs par an pour une société où il y a si peu de plaisir c'est trop, c'est beaucoup trop. Ce bal de dimanche est une preuve nou velle et irrécusable, que le millorisme, le despotisme,lecartonisme enfin, répugnent tout le monde et qu'ils ont fait leur temps. Y aurait-il encore un dernier moyen pour pouvoir tirer cette société d'une décadence qui pourrait être considérée comme prochaine, nous disons qu'oui il consisterait former une commission ad ministrative non pas de côterie, mais une commission nommée par la voix du sort. Que l'on prenne note de l'avis donné, et on nouà en saura peut-être de la recon naissance un jour. (Communiqué.) Nous venons de recevoir pour être inséré dans notre journal, une lettre que nous nous faisons un véritable .plaisir de com muniquer nos lecteurs. Depuis que les débris de ces immortelles phalanges qui ont eu le pouvoir de faire trembler l'Europe dans leurs marches triomphales et victorieuses, se sont réunis dans notre ville pour former une société sous le nom de Société des anciens Frères d'armes de l'Empire, un homme qui jouit de l'estime et de la considération générale, a eu la bonté philanthropique de donner gratuitement ses frères nécessiteux les secours de son art, en s'acquittant de cette belle et noble mission durant 6 années, avec un zèle, un désintéressement et une activité au-dessus de tout éloge. Aujourd'hui que le nombre de ses an nées ne lui permet plus de pouvoir leur donner des soins aussi, empressés, comme il voudrait qu'ils le soient, il s'est occupé se choisir un digne successeur pareille tâche et pareille mission d'humanité, et sur sa proposition la société a nommé et lui a adjoint l'unanimité, et avec des marques de sympathie particulières, un jeune médecin des plus instruits, qui lui aussi dans sa noble carrière a donné déjà maintes preuves d'un dévouement des plus désintéressés. Pour ce qui nous regarde nous considé rons ce choix comme un choix heureux, comme un choix excellent, et nous en féli citons la dite société qui a pris pareille résolution. Voici la lettre qui ceteffetaétéadressée Monsieur le docteur F.-X. Dalmote Ypres, le 6 août 1848. Monsieur Dalmote, Sur le rapport que vient de présenter M. Taelman, médecin principal de l'armée, chevalier de l'ordre de Léopold, et médecin de la Société des anciens Frères d'armes de l'Empire français, sur votre zèle, votre activité, vos connaissances médicales, et principalement sur l'offre généreuse que vous avez faite de secourir ceux des frères qui pourraient être atteints de la maladie régnante, le bureau d'administration a pris la décision de porter votre connaissance que par résolution de ce jour, vous êtes nommé Médecin adjoint de la Société, et admis par dérogation au chapitre 1" de l'article 4 des statuts de la dite Société comme membre honoraire de cette insti tution, organisée en cette ville le 22 juin 1843. Le Conseil est persuadé, M. le Médecin, que cette marque de confiance que la so ciété entière vous décerne avec sympathie, vous engagera pratiquer avec un zèle égal votre talent cette œuvre de véritable philanthropie, et que rien ne sera négligé dans l'intérêt de ces braves vieillards qui pourraient se trouver dans le cas d'avoir besoin de votre ministère. Vous voudrez bien vous concerter pour tout ce qui regarde le service de santé avec Monsieur Taelman qui déjà a donné tant de preuves de dévouement ses anciens camarades. Veuillez agréer, Monsieur les assurances de notre considération distinguée. Le Bureau cTAdministration, LE PRÉSIDENT, MOLTZBERGER. On lit dans le Moniteur, sous la date du 6, 10 heures du soir. M. le Ministre de la guerre vient d'être atteint d'une violente attaque de choléra. Les remèdes les plus actifs lui ont été ad ministrés et plusieurs consultations ont eu lieu dans la journée et dans la soirée. Vers une heure un peu d'amélioration s'est ma nifesté, mais 4 heures le mal a reparu avec une intensité telle qu'il ne restait que peu d'espoir. Néanmoins la violence des symptômes s'est peu calmée dans la soirée, et ce soir, 10 heures, on remarquait une amélio ration, malheureusement bien légère. L'état de M. le général baron Cbazal s'est un peu amélioré pendant la soirée du G

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1