t JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3330. Mercredi, 29 Août 1849. 33me annee. NOUVELLES DIVERSES. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grande Place et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ARMUEMEIT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. TJu n° a5 Ce Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREI.) de chaque semaine, (insertions «9 centimes la ligne. TTRBÇM9 Août. Lors de l'entrée de Mr le Gouverneur, la Garde civique fut appelée par son chef une revue d'honneur. Les billets de con vocation adressés aux membres de la demi- batterie d'artillerie portaient en tête Par ordre de M'le Gouverneur. Or, M'le Gou verneur n'avait rien ordonné la revue était une surprise, ménagée par déférence ce baut fonctionnaire. La suscriplion rencontra dès lors le mécontentement des chefs et les plaisanteries de la presse locale indépendante. Le Progrès s'en mêla, et dans ses colonnes parut un article rempli de personnalités blessantes contre notre éditeur, qui appartient la compagnie d'artillerie. Tout en méprisant ces injures, il accueillit une lettre de nature froisser des susceptibilités aristocratiques, sans en assumer ni sans en décliner expressément la responsabilité: il paraissait tout simple qu'à une attaque vive on pût riposter avec vivacité; la réponse même devait être d'autant plus impartiale qu'elle émanait d'un tiers et non de la personne intéressée. Mais non: il est des gens qui ne veulent point comprendre cela. Comme ils ne lais sent rien aux autres en fait de titres et de places, ils n'entendent rien leur laisser en matière de polémique. A eux seuls l'atta que; aux autres, ni l'attaque, ni la défense. C'est ainsi qu'un Monsieur, qui habite la ville, est venu réclamer contre la dernière lettre d'un artilleur et demander de notre part une rétractation. Nous avons soumis ce procédé l'auteur de la lettre, qui ré pond n'avoir rien retracter parce qu'il n'a eu l'intention ni d'injurier, ni de ca lomnier personne. Que s'il est des hommes assez chatouilleux pour s'irriter la moin dre plaisanterie, ils doivent se résoudre prendre la plume pour écarter le ridicule qui tend s'attacher leur personne ou leurs actes. C'est d'ailleurs la seule faculté que leur accorde la loi sur la Presse, et nos colonnes sont ouvertes, sous toutes réser ves légitimes. La magnifique réception faite Mgr. l'Évêque de Bruges par sa ville natale, laisse des souvenirs si vivaces, et fait telle ment le sujet des conversations, que nous pourrions en parler longtemps encore sans aucune crainte de fatiguer nos lecteurs, nous nous bornerons cependant ajouter quelques détails sur l'illumination mémo rable du 22 août, et dans le prochain nu méro nous publierons la plupart des in scriptions de circonstance que décoraient les arcs de triomphe et plusieurs édifices. Après le feu d'artifice du collège de S'-Vincent de Paul, S. G. voulut témoigner la population yproise combien son cœur répondait avec sympathie l'expansion de l'allégresse générale, en parcourant pied et sans faste les principales rues. Il se dirigea vers la rue S'-Jacques. A l'entrée de cette rue se trouvait une de ces constructions sveltes et aériennes dont la fraîcheur le disputait l'é|égance. C'était une sorte de kiosque reposant sur quatre colonnes de calicot artistiquement tendu. Au dessus s'élevait un dôme d'où sortaient une foule de drapeaux de toute dimension, légèrement agités par la brise. L'ensemble accusait un travail aussi habilement conçu qu'exécuté avec une munitieuse perfection. Plus loin on passait devant la balustrade de l'hôtel où Mgr. l'Évêque a reçu le jour. Quelles pensées devaient remplir son âme en ce moment. Cependant un cortège de prêtres et de laïques s'était formé autour de S. G.; le peuple s'y joignait et commen çait pousser des vivais. On avançait rapi dement, et cependant il fallait s'arrêter chaque instant pour admirer les inven tions du génie yprois l'effet de rendre l'expression de ses sentiments d'amour et d'estime. Les armes, de l'évêque mariées celles de la ville brillaient au haut du. porche de S'-Jacques. Une aubète illumi née avait donné un aspect oriental l'en trée simple de la chapelle des Dames irlandaises. Dès l'entrée de la rue droite de S'-Jac ques la vue se portait en plein sur le palais féérique étincelant de lumières qui la terminait dans le lointain. A côté des pilastres s'élevaient des statues colossales: au milieu brillait un obélisque en colonne torse lumineuse tournant continuellement sur elle même et jetant au loin ses reflets diaprés. Dans la rue Paddepoel, habitée en géné ral par des artisans, des lampions, des bougies, des verres de couleur éclairaient aussi toutes les fenêtres. Rue Wening, la hauteur du couvent des Sœurs Noires se trouvait un arc de verdure avec des lan ternes et des inscriptions. On voyait que .les témoignages de vénération parlaient de toutes les classes de citoyens. En dé bouchant sur la rue de Lille, Mgr. se diri gea vers le quartier de S' Pierre. La l'en thousiasme était surtout son comble. A en juger'par la clarté, on était en plein jour. Les maisons particulières rivalisaient avec les établissements publics, les établis sements publics disputaient la palme des décorations aux églises. S' Pierre l'empor tait cependant sur tout ce qui l'entourait. Devantl'église,à coté de l'église, au porche, au haut de la tour on ne voyait que lu mières et drapeaux. Deux portiques laté raux reliaient un bel arc de triomphe en peinture aux plantations ornées de festons et de guirlandes qui ornaient les voie pu blique. La suite au n° prochain.) Une distribution de pains, due la générosité de Monsieur le Baron et de Madame la Baronne Mazeman de Couthove, a été faite hier mardi, aux pauvres des quatre paroisses de la ville, l'occasion de l'heureuse naissance de leur premier né. Le ministre des travaux publics fait connaître qu'il sera procédé, très prochainement, h l'adju dication publique du transport des dépêches exé cuté en cariole, sur-les routes d'Osteude a Furnes, de Thourout a Dixmude et de Menin h Ypres. On écrit de Thourout, le 26 août Hier, M. la Miuietrp de l'interiaur p<if arrivé daOS nOS murs. Toutes les sociétés de la ville l'attendaient a la station du chemin de fer. Aussitôt après l'arrivée du Ministre, un magnifique cortège s'est formé, dans lequel figurait un char de triomphe repré sentant l'agriculture. M. Rogier a été conduit la maison communale où on avait improvisé une es pèce d'exposition agricole; il y a examiné les divers produits exposés, ainsi que les hèles h cornes ache tées en Hollande par la Société agronomique. Le Ministre a visité l'église et l'école normale, et s'est rendu ensuite a Berg-op-Zoom, d'où,après avoir examiné les travaux de l'école d'agriculture, il s'est rendu au Pry Geweid. Dans l'après-dîner il est retourné h Berg-op-Zoom, où le bourgmestre lui a offert un dîner. Le soir le Ministre est parti pour Dixmude. Le bruit est généralement accrédité depuis quelques jours h Gand d'une sortie aux flam beaux de la cavalcade ou cortège historique. Cette sortie aurait lieu le 16 septembre prochain, vers sept ou huit heures du soir. Ce projet s'il doit se réaliser, offrirait un spectacle nouveau et inté ressant. La mortalité rédoublée qui a sévi pendant quelques mois parmi nous, nous a souvent interdit ou empêché de parler des pertes que l'inexorable décret éternel tracera un jour pour nous tous. C'est a celle circonstance que l'on doit attribuer la mentiou un peu tardive delà mort de l'un de nos plus respectables concitoyens. M. François-Jac ques Bogaert, un des plus anciens imprimeurs libraires de la province, ancien éditeur de la Gazette van Gent et de Y Indicateur de cette ville, décédé le dix du courantl'âge de 72 ans. t

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1