FRANCE. Paris, 12 septembre.
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Toul annonce que la prochaine saison
d'hiver sera brillante a Bruxelles, que notre
capitale sera le rendez-vous de l'aristocratie de
tous les pays. Plusieurs grandes familles anglaises,
russes, allemandes, italiennes, et hongroises ont
déjà fait retenir des appartements ou ont loué des
hôtels pour toute la durée de l'hiver prochain.
[Indépendance.)
Par dépèche en date du 8 de ce moisM. le
Mi nistre des travaux publics a informé l'adminis
tration de la capitale qu'il a donné les instructions
nécessaires M. le directeur des chemins de fer
pour qu'il fasse accorder
i° Le transport gratuit vers Bruxelles et retour,
dans des voitures de 2" classe, en. faveur de
toutes les sociétés de chant d'ensemble qui pren
dront part au concours de chant qui sera donné le
a4 du mois courant par la Société Mé/iul de
Bruxelles
2° Une remise de 5o p. c. sur les tarifs des
voitures de i,r et de 2* classe, pour le transport h
Bruxelles et retour de toutes les sociétés de tir et
autres, duement constituées, qui prendront part
aux fêtes nationales de septembre.
L'épidémie, qui avait diminué notablement
a Bruxelles la semaine passée et au commencement
de celle-cisubit depuis trois ou quatre jours une
nouvelle recrudescence. Cette recrudescence porte
surtout sur les environs dela rue haute, le
faubourg Saint—Gillis et les villages voisins; aussi
croyons-nous devoir la rappeler en partie la
kermesse de Saint-Gilles, qui a eu lieu dimanche
dernier. Celte kermesse est en effet très-fêtée par
le bas peuple des environs; et pendant les jours
qui l'ont suivie, on ne rencontrait dans ces
quarliersquedeshommesen état d'ivresse, pendant
le jour comme pendant la nuit.
Des préjugés malheureux régnent sous ce rap
port parmi le peuple: beaucoup de cette classe
prétendent qu'il faut user des liqueurs fortes et en
abuser pour se préserver du fléau; d'autres, dès
qu'ils se sentent indisposés, en prennent pour se
fortifierdisent-ils, au lieu de faire diète et de
consulter un médecin. Enfin, le choléra, débute-t-
il Ils commencent par boire quelques verres de
genièvre ou d'eau-de-vie, et ce n'est souvent que
lorsqu'ils sont froids, biens, sans pouls, qu'ils
songent k aller h l'hôpital ou k appeler un
médecin; puis, comme tout naturellement on ne
les guérit pas, ils disent que les secours de l'art
sont impuissants dans cette maladie, où ils sont
pourtant si efficaces, lorsqu'on peut les appliquer
dès le début.
Le faubourg de Namur avait jusque dans ces
derniers temps joui d'une immunité k peu près
complète; aujourd'hui ce faubourg présente quel
que chose d'étrange. Tandis que l'épidémie dimi
nue d'intensité k Bruxelles, elle revêt a Ixelles une
forme terrible. La rue Careveldt et les rues
adjacentes k celles-ci ont a elles seules offert depuis
le 3 t août plus de trente cas de choléra asphyxique.
La maladie débute par la période algide, et les
individus atteints offrent bientôt, non par la teinte
cyanosée habituelle, mais une teinte d'un noir
foncé effrayant. La mort est pour ainsi dire
instantanée. Des familles entières ont ainsi disparu.
La contagion morale contribue beaucoup k
l'extention du fléau dans ce quartier. Voici un
fait singulier que l'on peut jusqu'à un certain
point rapporter k ce mode de contagion. 11 y
avait dans une famille deux eufants, l'un âgé de
10 ans, l'antre de 11 ans; l'un des deux meurt du
choléra. A quelques jours de là, la mère donne
au frère du mort les habits de ce dernier et les lui
fait mettre. L'enfant témoigne de la frayeur, il dit
qu'il mourra s'il revêt ces habits; la mère cherche
a le rassurer quelques heures après l'enfant
qui s'est habillé de la défroque du mortest
frappé du choléra et meurt. Les conlagionistes ne
manqueront pas de voir là une preuve manifeste
de contagion. Nous n'y voyons que les résultats
d'une influence morale.
Tous les moyens thérapeutiques ont été mis en
usage contre une forme asphyxique de la maladie,
aucun de ces moyens n'a été suivi d'un résultat
heureux. Quel médicament pourrait agir avec une
rapidité égale k celle d'une semblable affection?
POSTE AUX LETTRES.
L'échange des ratifications de la convention
postale conclue avec la Frauce a eu lieu le 5 de
ce mois, et sera mise k exécution pour le i" octo
bre prochain.
Voici le tableau des taxes que payeront les let
tres échangées entre la Belgique et les autres Etats,
par l'intermédiaire de la France
DESTINATION
LETTRES.
LIMITE
de
S G,
5 - 5
S"8
3
•o i;
SX y
3 rB Os T*
u l'affranchissement. 'S <a -S
ta H g
J» eo
Os
5o
destination.
Grand dtiché de Bade. libre.
Espagne, Portugal et Gi
braltar forcé, sortie de France. 5o
Royaume-Uni de laGian-
'de-Bretage et dTIrlande, libre. destination. 60
Royaume de Bavière. libre. destination. 60
Gaulons suisseslibre. destination. 60
Colonies et pays d'outre
mer, par bâtiments du
commerce parlant des
ports de Frauce. forcé, port de débarquem1. 70
Maltelibre. destination. 80
États de l'Italie par les
paqnebots français de la
Méditerranée. forcé, port de débarquem1. 80
États sardes libre. destination. 80
Duchés de ParmePlai
sance et ModèneEtats
pontificaux, Deux-Sici-
les, lies Ioniennes, ar
chipel et royaume de
Grèce (par les postes au
trichiennes) libre. frontière de sortie
États de l'Italie méridio- autrichienne. I
uale(par les post3 sardes), libre. frontière de sortie
Empire d'Autriche et vil- sarde. I 10
les de Belgrade et de
Cracovie libre. destination. 1 10
Indes orientales, lie de
Ceylan, archipel iudien
et Chine (voie de Suez), forcé. Alexandrie. I 10
Royaume de Grèce (par
les paquebots français), libre. destination. 1 10
Antioga, la BarRade, Hon
duras britannique, les
Bermudes, Guyane an
glaise, la Dominique,
Gibraltar, la Grenade,
MontserratBehama
Nevis, Sainte-Lucie, Sl-
Chrislophe ou S'-Kitts,
Saint-Vincent, Tabago,
Tortola, la Trinité (voie
d'Angleterre)libre, port de débarquem1. 1 3o
Pays d'outre-mer sans
distinction de parage
(voie d'Angleterre). forcé, port de débarquem1. 1 3o
Jamaïque, Canada, Nou
veau- Brunsvrick, Nou- i
velle-Ecosse, île du prin
ce Edouard et Terre-
Neuve (voie d'Auglet™). libre. destination. 1 5o
Moldavie et Yaiachie libre. destination. 1 5o
Parages de la mer du Sud
(voie de Panama forcé, port de débarquem1. 1
Le Moniteur publie des instructions très-éten
dues pour l'exécution de cette convention. Nous ne
les reproduirons pas, elles sont purement admi
nistratives et n'offrent qu'un intérêt tout k fait
secondaire.
(1) L'administration des postes belges sera dispensée de
payer l'administration des postes de France, le port fixé
ci-dessus pour le transit travers la France des lettres origi
naires de Belgique adressées en Espagne, eu Portugal et
Gibraltar, du moment que le gouvernement espagnol aura
oonseuli tenir compte de oe port la France.
On cite déjà quelques-uns des défenseurs des
accusés du i5 juin. Tous les représentants de la
Montagne qui sont avocats, et qui ne sont point
parmi les prévenus, doivent, dit-on, figurer au
banc dé la défense. Il paraît que l'itinéraire de
M. Ledru-Rollin, après le i3 juin, est maintenant
connu. Il serait allé chez Mm" Georges Sand, k la
Châtre, puis k Londres, où il est arrivé, le il
juillet, avec un passeport sous le nom de Hetzel.
M. Boichot est arrivé a Londres en même temps
que MM. Ledru-Rollin et Considérant. Ce dernier
a voyagé sous le nom de M. Bixio.
On écrit d'Amiens Dans un de nos
faubourgs, le choléra enlevait, il y a quelques jours,
une pauvre mère chargée d'une nombreuse famille,
dont elle était presque le seul soutien. Mgr. de
Salinisnotre nouvel évêque en est informé. Sa
charité s'émeut, et dès hier, il se rend auprès de
cette famille désolée; il la console; il la bénit, et se
charge des plus jeunes de ces orphelins. Voilà le
clergé catholique Voilà la fraternité de l'Evan
gile
Paris 13 septembre.
La Gazette de France fait aujourd'hui
remarquer que l'abbé Gioberti, ancien premier
ministre de Charles-Albert u'assisiait pas hier au
service célébré k Saint-Louis-d'Anton, en mémoire
du vaincu de Navarre.
Une lettre de Rome, aujourd'hui, tend k
faire croire que le Pape pourrait bien, après avoir
rappelé de Rome tous les cardinaux et rompu tout
a fait avec l'occupation française, aller se confier
dans les Légations de l'hospitalité du drapeau
autrichienet de l'a provoquer la réunion d'un
Congrès européen, pour régler l'affaire de Rome.
Les pauvres femmes de Montmartre deman
daient instamment une crèche où elles déposeraient
avec confiance leurs enfants pendant les heures du
travail. Lessceurs du Calvaire ont pris la résolution
d'en ouvrir une. On leur a prêté quelques ber
ceaux elles ont coupé leurs draps et leurs couver
tures pour les garnir; elles seront tour k tour
inspectrices, surveillantes et berceuses jusqu'à ce
que la charité laïque vienne k leur aide; et, sous
peu de jours, les plus pauvres journalières de
Montmartre auront enfin ud asile pour leurs petits
enfants. La crèche de Montmartre sera la vingt-
cinquième du déparlement de la Seine, et la
septième de la banlieue.
On lit dans un journal de Paris: O
puritains démocrates honnêtes et vertueux
Il résulte d'une discussion qui a eu lieu au
sein du conseil-général de Maine-et-Loire que le
préfet de ce département a détourné une somme
de trois mille francs du produit des amendes de
simple police, exclusivement réservé aux hospices
et aux communes pauvres pour solder Venvoi
extraordinaire d'un journal rouge aux électeurs
lors des élections de i848.Voleurs et corrup
teurs
On va faire au polygone de Vincennes
l'essai d'un nouveau canon qui lance des projectiles
coniques. La sûreté du tir par cette méthode est,
dit-ou extraordinaire.
noaonî
CURIEUSE DÉCOUVERTE.
II n'est bruit, en ce moment, dans la population
de Metz, que d'une singulière découverte qui
vient d'avoir lieu dans une maison de l'un des
quartiers les plus populeux de cette ville. Voici les
faits: le 1" de ce mois, M. Fleur, marchand épi
cier, se trouvait dans un caveau attenant k la cave
de la maison fort ancienne qu'il habite depuis
i835. Taudis qu'il s'occupait k ranger des vins en
bouteille, son oreille fut frappée d'un bruit sourd
qui sortait comme d'une concavité voisine. S'ar-
t