NOUVELLES DIVERSES.
trouve un seul de ce grand nombre qui soutienne
leur avoir ouï parler un tel langage ni autre
approchant de ce qu'on leur reproche. De plus
il y a des ministres qui ont étudié sous eux;
qu'on informe d'eux de leur vie; il est a pré-
suiner qu'ils en diront le pis qu'ils pourront, ne
fût-ce que pour s'excuser d'être sortis d'avec
eux. Je sais qu'on l'a fait, et n'a-t-on tiré d'au-
tre raison, sinon que, pour leurs mœurs, il n'y
a rien dire.
Quaut a Barrière, tant s'en faut qu'un Jésuite
l'ait confessé, comme vous le dites, qtie je fus
averti par un Jésuite de son entreprise et qu'un
autre lui dit qu'il serait damné s'il osait l'en-
treprendre. Quant h Chatel les tourmens ne
purent lui arracher aucune accusation a l'en-
contre de Varade ou autre Jésuite, et si au-
freinent était, pourquoi l'auriez-vous épargné?
Car celui qui fut arrêté, fut arrêté pour un
autre sujet que l'on dit s'être trouvé dans ses
écrits, et quand ainsi serait qu'un Jésuite aurait
fait ce coup, faut-il que tous les apôtres pâ
te tissent pour un Judas, ou que je réponde de
tous les larrins et de toutes les fautes qu'ont
faites et feront h l'avenir ceux qui auront été
tnis soldats? Dieu m'a voulu alors humilier et
sauver et je lui en rends grâce et m'enseigne de
pardonner les offenses et l'ai fait pour son amour
volontiers. Tous les jours je prie Dieu pour mes
ennemis, tant s'en faut que je m'en veuille sou-
venir comme vous me conviez faire peu chré-
tiennementdont je ne vous sais point gré.
Tel est le discours, M. le Rédacteur, que j'ai
voulu rappeler au public en l'insérant dans vos
colonnes. Ayant entendu l'accusation et la défense,
l'opinion présent sera même de juger, qui de
nous a tort ou raison, ou le Progrès qui prétend
immoler les Jésuites aux mânes de Voltaire, ou
votre correspondant qui tient conserver aux en
fants d'Ignace, l'honneur, les droits et la vie saufs.
Agréezetc.uy yprois.
Tbielt, 19 Septembre.
Au Rédacteur du Propagateur,
Monsieur, l'accident survenu au bâtiment en
construction dans le voisinage de notre pensionnat
nous a valu de la part de nos élèves, de leurs
respectables parents et d'une foule d'amisde
nombreuses marques de sympathie. Nous trouvant
dans l'impossibilité d'exprimer notre reconnais
sance chacune de ces personnes individuellement,
nous vous prions de vouloir bien nous permettre
de profiter de la voie de votre estimable journal
pour nous acquitter d'un devoir si cher, et pour
leur donner l'assurance que nous garderons un
souvenir éternel des marques d'attachement qui
nous ont été prodiguées dans cette pénible cir
constance.
Grâces aux soins que des médecins aussi dé
voués qu'intelligents ont donnés aux six blessés,
ces malheureux, dont cinq n'ont reçu que des
blessure légères, sont en pleine voix de guérison.
Après la douloureuse circonstance de la mort
d'une petite fille d'ouvrier, écrasée dans la maison
voisine, le cas le plus grave que nous ayons h
signaler, c'est un bras cassé; mais la fracture étant
simple, nous recevons cet égard des assurances
positives de guérison. Beaucoup de faux bruits
ayant été répandus sur de prétendus accidents
excessivement graves, nous croyons devoir, après
cet exposé fidèle de l'état des choses, répéter en
core une fois qu'aucune personne appartenant au
pensionnat n'a couru le moindre danger, ni reçu la
plus petite blessure.
Nous sommes heureuses de pouvoir annoncer
que notre santé n'a pas souffert de ce coup im
prévu. Dieu en soit loué L'extrait ci-joint, auquel
nous vous prions de vouloir bien donner de la
publicité, prouvera que rien ne doit empêcher
l'ouverture des cours du pensionnat, fixée au 9
octobre, et qui, par conséquent ne souffrira aucun
retard.
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, l'assu
rance de notre très parfaite considération.
M. Van Bieryliet et Soeurs.
Extrait d'un rapport adressé par l'architecte
de la ville de Thiell, le 19 septembre 1849,
au conseil eommunaf de la même ville.
J'ai aussi examiné avec une attention scru
puleuse, messieurs, les bâtiments occupés jusqu'ici
par les dites demoiselles Van Biervliet et servant
de local pour pensionnat. Ils sont très-solidement
construits depuis peu d'années, et fconsistent en
salles d'étude, dortoirs, chapelle, remises et dé
pendances. J'ai trouvé le tout en très-bon état, et
suis heureux de pouvoir vous certifier qu'aucun
dégât, ni dommage n'y a été causé par l'écroule
ment du bâtiment en construction.
Pour copie conforme,
Les bourgmestre et échevins, Ch. Stevens.
Par ordonnance, le secrétaire, J. Mulle.
Thielt, le 19 Septembre 1849-
Perturbation mentale produite par la
Jusquiame noire (hyvosciamus niger.) Dans la
journée du r5 août, une dixaine d'enfants de la
Basse-Ville, de 8 a 10 ans, étant allés eu jouant
jusquehorsdela porte deBruges. Là,ilsraraassèrent
un gros bouquet de fleurs fanées, qu'on avait jeté
dans la rue, et se le partagèreul. Parmi ces fleurs
se trouvait une assez grande quantité de tiges des
séchées de Jusquiame noire. Nos enfants, trompés
par l'apparence et croyant que c'était du pavot,
ce dont en général ils sont assez friands de nos
côtés, se mireot en ôter la graine et la manger,
chacun la part qui lui était échue en partage, et
on s'en retourna gaîment et folâtrement la mai
son.
Mais chemin faisant, il se manifesta parmi ceux
qui avaient mangé de la graine de Jusquiame de
singuliers symptômes de perturbation mentale.
L'un de ces enfants courut se jeter dans un fossé,
d'où ses camarades le retirèrent. Ils lui avaient
peine demandé s'il était devenu fou, qu'ils éprou
vèrent eux-mêmes peu peu les premiers symtô-
mes de la folie. L'un dansait, l'autre eut des fré
nésies, un troisième demandait des pavots.
C'était un bien triste spectacle de voir ces cinq
petits en proie au délire. On eut toutes les peines
du monde a les conduire chez leurs parents, qui ne
savaient quoi attribuer ce changement subit de
raaoière d'être. On parlait déjà de sortilège. Le
chirurgien Satuels fut appelé. Il ne larda pas h
soupçonner un empoisonnement fortuit et pres
crivit un vomitif. Le remède soulagea un peu les
pauvres petits, mais le délire ne les quittait pas.
Deux d'entre eux durent être liés dans leur lit.
Deux autres avaient le délire plus tranquille. Le
cinquième retrouva au bout de quelques heures
une lueur de raison et put donner quelques indices
sur l'emploi de sa journée. Ce fut alors que M.
Samels fut assez heureux de découvrir la cause de
ce dérangement si brusque des facultés mentales,
et qu'il prescrivit un salutaire antidote.
Ils passèrent toutefois une assez mauvaise nuit.
On fut forcé de les veiller, et plus d'une fois l'un
d'eux avait donné des craintes sérieuses pour sa
vie. Vers le matin un mieux s'est déclaré, et au
moment où nous écrivons, les cinq petits friands
de graines de pavot, sont sauvés.
Toute la faculté de Courtrai a été mise sans
dessus dessons. Herboristes, pharmaciens, vieilles
sybilles, tout a été consulté sur les causes de cet
accident, qu'on ue pouvait pas s'expliquer. Nous
engageons fortement les amateurs de fleurs 'a jeter
les tiges et les fleurs de la jusquiame au feu.
Chronique de Courtrai.)
On lit dans le Moniteur
Nous apprenons que M. De Lannoy vient de
remettre sa démission de gouverneur des princes.
Dimanche matin un bataillon de la garde
civique de Schaerbeek était dans la rue des Palais,
se dirigeant vers le pont de Laeken lorsque M.
le colonel De Lannoy, gouverneur des princes,
arriva en cabriolet dernière la colonne et voulut se
faire ouvrir un passage.
Plusieurs versions circulent sur les actes de
M. le colonel De Lannoy et les expressions dont il
se serait servi dans celte circonstance, mais toutes
s'accordent sur ce point qu'il a des torts graves h
se reprocherquelle que soit la part qu'on veuille
faire h un premier mouvement de vivacité. Du
reste, les personnes les plus calmes et les plus
impartiales considèrent cet incident comme étant
extrêmement fâcheux.
Une plainte a été remise hier au gouverneur
du Brabant, par les officiers du bataillon; nous
saurons sans doute bientôt quelle suite il y sera
donnée.
Le nombre des cholériques décédés a Biux-
elles depuis le mois de décembre dernier, époque
où la maladie y fut rapportée par des bateliers
venus de Hollande et d'autres étrangers la ville,
jusqu'aujourd'hui que l'épidémie a complètement
cessé dans la capitale, n'a guère dépassé le chiffre
de 800, y compris les prisons, l'hôpital militaire,
les deux hôpitaux civils, les cholériques venus des
faubourgs et tous ceux qui sont décédés domicile
et aux hospices de la vieillesse, y compris égale
ment les étrangers arrivés Bruxelles dans un état
de maladie déjà avancé. Tout compte fait il se
trouve que la mortalité causée en cette ville par le
choléra n'a été que dans la proportion (pour la
totalité de la période épidémique, c'est-à-di:e
neuf mois), de six sur mille habitants.
Dans la plupart des localités de la province,
celle proportion a été dépassée de beaucoup.
A Bruxelles sur une population de i3o,ooo
âmes, on compte en totalité quatre mille décès
depuis le 1" janvier jusqu'au i5 septembre cou
rant. Le nombre des naissances n'est pas beaucoup
inférieur ce chiffre.
On pouvait craindre au milieu des tristes cir
constances que nous avons traversées, des résultats
plus affligeants pour un centre de population aussi
considérable que la ville de Bruxelles.
Un nouveau projet de loi vient de paraître
en Hollande, pour démonétiser les pièces de 5 et
de 1 o florins, qui seront provisoirement remplacées
par du papier-monnaie, jusqu'à ce que l'Etat se
soit débarrassé de l'or a un cours convenable, et
que l'échange ait pu s'opérer contre de la mon
naie d'argent.
Dans l'exposé des motifs, le ministre dit, que
depuis qu'il est conuu que le mont Oural en Russie,
et les mines de la Californie produisent une si
grande quantité d'or, la prudence, exige, qu'en
vue d'une dépréciation extraordinaire de ce métal
dans un temps plus ou moins rapproché, il con
vient de retirer de la circulation l'or de la monnaie
néerlandaise, afin de pouvoir encore s'en défaire
moyennant des sacrifices minimrs, qui nepèseraient
que peu sur la nation tandis qu'attendre plus
longtempsserait s'exposer voir subir cette
énorme dépréciation de l'or, comme cela a eu lieu
pour l'argent lors de la découverte de l'Amérique.
Le ministre ajoute que si d'ici quelques années,
l'or avait perdu un diiième de sa valeur, tout