JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3338.
33me année.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, i"o, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX HE! ROVVENEITpar trlmcatrc,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° 2Î.
le Propagateur paraît le S.VYIEDI et le MF.ltCKEttl
d 'echaque semaine. (liiMcrtionc I? eentSfueg la ligne.)
7??.2S, 26 SZPTEMIÏRE.
L'abondance de matières nous oblige de re
mettre au prochain n" le résultat du concours
agricol.
Ypres, comme Bruxelles et toutes les
localités du royaume n'a point passé ina
perçu la journée jamais mémorable du
23 septembre. Comme en ces jours d'hé
roïsme et de dévouement auxquels l'his
toire consacre ses pages glorieuses, le
citoyen, fusil au bras s'est placé côté de
nos bons et braves militaires, rappelant
par une revue solennelle, l'ardeur magi
que avec laquelle le Belge combattit pour
la liberté de ses pères, et témoignant la
volonté et le courage avec lequel il serait
prêt a sacrifier sa vie, si un jour, un devoir
aussi sacré l'appellait au combat.
Au milieu de l'effervescence, des excès
et des troubles qui ont agité l'Europe; au
moment où tant de nations frappées par
la tourmente révolutionnaire considèrent
d'un œil froid les débris sanglans de l'ora
ge, quel Spectacle plus beau que de voir
un peuple, le cœur gros d'un légitime
sentiment d'orgeuilcélébrer le 19mj anni
versaire de son indépendance et de sa
nationalité! tandis que l'anarchie et la
discorde brise partout les trônes, détruit
et foule aux pieds les sceptres et les
diadèmes qu'il est noble de voir les Belges
s'embrasser comme en 1830 et jurer de
rester fidèles leur Dieu et leur Roi
Non; point de fêtes égales celles dont
le peuple Belge offre la vivante image;
point de souvenir plus honorable que ce
lui qui orne de lleurs le Cénotaphe de la
place des Martyrs, Bruxelles. Cendres
précieuses qui sommeillez sous les palmes
patriotiques vous devez tressaillir en voyant
combien les Belges apprécient le prix de
vos efforts et de votre sang généreux;
noble Frédéric, illustre de Mérode victime
de Berchem une juste fierté doit animer
vos mânes,au bruitdesaccentsd'allégresse
que font retentir les Belges, comme autant
d'hommages rendus votre rare bravoure
et h votre passé-honorable puisse l'anni
versaire de notre délivrance, se répeter
bien des années encore; puisse surtout la
passion et l'esprit de parti, ne* ternir
jamais la splendeur d'une victoire qui a
coûté tant de sang nos dévoués compa
triotes
Le Progrès, dans son numéro du 23 cou
rant, annonce que M. Vandenpeereboom
vient de donner sa démission des fonctions
d'Echevin de la ville d'Ypres. Un huissier,
ce qu'on nous assure ne désire rien
tant que de voir conférer celle dignité au
secrétaire commissaire de la concorde,
M. Ernest Merghelynck.
■aagxgjgB^ngirfi
Lundi, l'occasion du 19*f anniversaire
de notre indépendance, les sous-officiers
et quelques gardes, de notre garde civique
ont tiré la cible. Les prix consistant en
un sabre de la valeur de 50 fr.et en deux
épinglettes en argent ont été remportés;
le premier par M. Emile Vandenbroucke;
le deuxième par M. H. Dunioor, et le
troisième par M. Baey.
co»aB»nrni
Il paraît que le conseiller communal
qui a le plus de chance d'être nommé
Echevin en remplacement de M. A. Van
denpeereboom, démissionnaire, est M.
Martin Smaelen.
Le Concert donné Dimanche 23, dans la
salle de la société de S'-Sébastien, par notre
compatriote M. Uewulf, n'a pas répondu
tout fait aux espérances que l'on avait
légitimement pu concevoir, surtout que
dans celte occurence il s'agissait d'enten
dre un virtuose Yprois.
Nous dirons donc qu'il y avait peu de
dames, mais un assez grand nombre de
cavaliers, ce qui n'a pas empêché toutefois
que la soirée n'ait été des plus brillantes
nous avons féliciter M. Dewidf, de la
composition du Concert, et du choix de
ses morceaux; le Concerto qu'il nous a
fait entendre était vraiment d'une exécu
tion de maître, il l'a joué avec verve et
talent, et une méthode musicale incontes
table. Les grandes difficultés ont été em
portées par lui avec une facilité et une
dextérité qui a étonné tout le monde. Il a
donné des bonnes modulations; les crés-
cendos avaient une hardiesse classique
entonnés par des sons larges et plains, en
un mot M. Uewulf pourra au moyen d'une
étude soutenue nous donner un jour ce
que nous n'avons pas encore entendu dans
notre ville. C'est surtout son second mor
ceau (qui était, croyons-nous, un morceau
du Carnaval de Vénise), qui a été Couvert
d'applaudissements; car comme tout le
monde n'est pas doué du talent de compo
sition musicale, l'on préfère en général
ces grandes difficultés, des sons harmo
nieux exprimés par des airs, des motifs
connus ou autres. Aussi cette exécution
nous a été des plus agréables, et nous a
fait beaucoup plus de plaisir encore que
le premier; il y avait un passage surtout
dans lequel il s'est surpassé, enhardi qu'il
était par le succès de la soirée il s'est mis
la véritable hauteur pour que l'on put
juger du progrès qu'il avait fait depuis
une année.
Toutefois, il reste encore beaucoup
faire M. Uewulf. Si une critique pas par
trop sévère était permise, nous dirions que
nous voudrions lui voir donner encore
plus d'âme son jeu, nous voudrions voir
qu'il s'identifie plus avec son instrument,
et que la note exprime plus les sentiments
de l'âme et les vibrations du cœur; son
jeu acquièrerait ainsi un cachet personnel,
chose si avantageuse un artiste. Pour
l'acquérir il ne devrait que se trouver pen
dant quelque temps dans un contact im
médiat du monde général, et du monde
musical en particulier; l'exemple ou l'imi
tation adjoint son jeu personnel, seraient
le meilleur et le plus sûr moyen de par
venir ce but.
11 y aurait cet effet un désir expri
mer en sa faveur, qui consisterait eu ce
que notre administration communale, vint
lui accorder pour une année encore, le
subside qu'il a déjà eu depuis trois ans.
Nous savons que l'on devrait s'écarter
un peu des règlements sur la matière,
mais nous croyons que déjà on l'a fait
dans d'autres circonstances, si pas officiel
lement au moins officieusement, pour un
artiste peintre. Nous ne voyons aucun in
convénient que la même chose se fasse
pour M. Uewulf, d'autant plus que le
public est convaincu qu'il profile des sa
crifices que la ville fait pour lui. Voilà
pour M. Uewulf.
Quant aux trois artistes du 10* régimeqt
de ligne, qui se sont fait entendre avec
une complaisance au-dessus de tout éloge,
nous n'avons que des remercîments leur
faire, de pareils hommes font honneur au
bon et brave régiment auquel ils appar
tiennent.
Il nous reste parler du dernier mor
ceau qui a clos la soirée, c'était un air
varié pour violon exécuté par MM. JJesmit
et Uewulf. Celui-ci n'a rien perdu de son
véritable talent d'artiste, mais répétons-le
et répétons-le toujours, comme beaucoup
d'autres avec nous l'ont déjà fait, que M.
Desrnil ne se trouve pas dans notre ville
sa place, qu'il lui faut un théâtre plus
vaste, et conseillons lui dérechef et cela
dans son propre intérêt, qu'il doit plus et
mieux profiter du don naturel qu'il pos
sède. Bien lui en reviendra. Puisse ce
nouvel avis ne pas rester stérile.
La Belgique célèbre le dix-neuvième anniver
saire de la fondation de son indépendance.
En ces jours de noble et pur enthousiasme, il est
bon de se recueillir un moment pour contempler
les fruits du labeur commun de toute la nation,
constater les progrès de la Belgique indépendante,
rechercher les moyens de soutenir le renom glo
rieux dont elle jouit.
Il n'est rien, en effet, de plus honorable pour
un peuple que de servir en quelque sorte d'en
seignement et de modèle c'est le plus beau triom
phe qu'il puisse ambitionner. Or, la Belgique a eu
ce rare privilège.
Elle a fait jaillir en i85o une lumière nouvelle
sur le continent, en prouvant que le principe héré
ditaire d'autorité n'était nullement inconciliable
avec une vraie et large démocratie. En i848, la
Belgique a pris un rôle non moins beau elle a