que cette ville recevra enfin une garnison conve
nable.
L'Impartial de Bruges cite, sans cependant
l'affirmer positivement, le fait suivant qui se serait
passé au village de Sainte-Croix.
Un paysan, voyant quelques gamins marauder
dans les pommes de terre, serait sorti, armé d'une
pelle, les aurait poursuivi et en aurait frappé un de
telle force, que du premier coup il serait tombé
raide mort.
Le garde-barrière de la traverse d'Oostcamp
(Flandre occidentale), sur le chemin de fer de
Bruges Gand, est tombé sous le convoi dimanche
soir il a été trouvé gisant sur les rails horrible
ment mutilé et ne donnant plus aucun signe de
vie. Ce malheureux n'était marié que depuis
quelques mois.
On lit dans la Patrie La semaioe dernière
une compagnie d'infanterie de la garnison de
Bruges est partie pour Ostende. Ce déplacement a
été nécessité par le grand nombre de malades que
compte la garnison de cette dernière place. Il n'est
nullement question de combler le vide causé dans
notre ville par ce départ. Ainsipous avions
évidemment une garnison trop faible, et au lieu
de la renforceron l'affaiblit encore.
Le Journal des Flandres signale un fait
qui, dit-il, se reproduit fréquemment. Il paraît
que le convoi de Gand pour Paris manque presque
toujours k Mouscron ou a Lille celui de France, ce
qui occasionne aux voyageurs et anx correspon
dances un retard de plusieurs heures.
Une somme de vingt-mille fr. est assignée 'a
la députation permanente du conseil provincial de
la Flandre occidentale, pour subvenir aux dépenses
des ateliers d'apprentissage établis dans cette pro
vince et l'achat de métiers et d'ustensiles perfec
tionnés.
On écrit de Gand: On parle beaucoup en
ville du testament excentrique laissé par l'avocat
De Souter. Ce document débute par engager les
habitants des faubourgs a continuer leur système
d'opposition contre la conduite que tient la régence
a leur égard, et il lègue k leur chef homme le
portrait de M. De Souter.
Viennent ensuite les vœux émis par le défunt.
A la ville de Gandil souhaite un bourgmestre
taillé en Adonis, k la régence un secrétaire d'une
taille de cinq pieds.
Il lègue au Musée de Gand sa robe d'avocat,
son bonnet rouge de i83o et ses insignes de chef
de l'ex-comité de sûreté publique; k la ville
d'Ypres, la maison qu'il habite, k la condition
qu'elle restera toujours meublée comme elle l'est,
et qu'elle soit habitée par uu ancien militaire né k
Yprès.
Les hospices de ladite ville ne reçoivent la
donation des propriétés que M. De Souter possédait
hors la porte de Courtrai, k condition de servir
une rente annuelle a sa sœur. Ces propriétés sont
importantes. Au milieu des excentricités qui dépa
rent le testament de M. de Souter, on est néanmoins
satisfait d'y voir dominer un beau sentiment, l'in
térêt qu'il prend pour les pauvres de sa ville natale,
l'attachement a la patriek ses concitoyens dans la
souffrance.
Une maison de Gand vient de jeter les bases
d'une navigation directe entre Gand et la Nouvelle-
Orléans. Deux navires sont déjà achetés, et le pre
mier, le beau brick Comte de Flandre, partira
pour cette destination au plus tard vers la fin de ce
mois. Il prendra du fret et des passagers.
M. le général pensionné Petihan vient d'être
nommé commandant-supérieur de la garde civique
de Bruxelles, en remplacement de M. le général
Nypels dont la démission a été acceptée.
La petite ville de Fleurus a été aussi visitée
par l'épidémie régnante, qui y a sévi avec beau
coup d'intensité, surtout parmi la classe ouvrière,
depuis quelques semaines. Aujourd'hui, le mal
touche k son déclin, et tout fait espérer qu'il dis
paraîtra bientôt entièrement.
Le prince de Metternich est arrivé avant-hier
soir k Bruxelles. Il est descendu k l'hôtel de
Belle-Vue. L'un des fils de M. de Metternich, le
prince Richardvoyageant sous le nom de comte
de Plosseest arrivé au même hôtel ces jours
derniers.
Le nommé Pierre-François Vandevorst,
ouvrier, demeurant k Meerbroeck, a été écrasé par
un éboulement de terre. Il avait cessé de vivre
quand on est parvenu k le retirer.
Le Roi de Prusse vient de faire remettre la
médaille d'ordite de science, k M. de Gumpach
k Ma'inespour son savant ouvrage sur le calen
drier des anciens Hébreux.
On lit dans VÉcho du Nord Un fait
d'une gravité extrême vient de se passer k Lille.
M. le contrôleur de garantie pour les matières
d'or et d'argent, accompagné d'un commissaire de
police, s'est présenté hier k l'ancien Café de Paris
pour vérifier la valeur d'une pièce du grand service
d'argenterie qui forme un lot de 70,000 fr. dans
la loterie des artistes de Paris.
M. le contrôleur, après quelques pourparlers
avec le jeune homme gardien de ces objets, ne
persista pas moins dans son dessein de contrôler la
pièce d'argenterie, et laissant le commissaire un
instant dans le magasin il alla chercher un sous-
inspecteur et les outils nécessaires k la vérification.
L'opération eut pour résultat de prouver k ces
messieurs que le fameux service d'argenterie n'était
autre que du cuivre rouge plaqué par le procédé
Ruolz, mais plaqué de telle façon, qu'il fallut en
lever plus de l'épaisseur d'une pièce de âo cen
times en certains endroits pour arriver au cuivre.
Ces messieurs recherchèrent alors plus minu
tieusement et découvrirent au cul de chacune des
pièces des étiquettes gommées ne portant aucun
chiffre. Ces étiquettes cachaient un poinçonnage
qui vint confirmer le soupçon de ces messieurs.
C'était le poinçonnage du cuivre argenté.
Le gardien de ces objets montra alors, pour sa
justification, des lettres de son patron, M. Delarue
et de M. le baron Taylor, qui prouvaient qu'ils
étaieut de bonne foi en pensaient être en possession
d'un objet de grande valeur.
Ces derniers y croyaient tellement qu'une
paire de pistolet avait été envoyée de Paris par eux
au gardienavec ordre de coucher dans la place
même où était exposée l'argenterie. Une lettre
d'un fabricant d'orféverie dit aussi Je vous en
voie les pièces du lot de 70,000 fr. de la loterie
des Artistes.
Après la visite, procès-verbal fut dressé et le
service saisi.
Quant au jeune homme, il partit pour Paris
afin d'éclaircir cette affaire. Il y a nécessairement
un coupable. Quel est-il? nous l'ignorons.
Le nommé J.-B. C., âgé de 19 ans, mu par le
repentir, s'est présenté il y a quelques jours devant
le commissaire de police de Hal et a déclaré qu'il
était l'auteur du vol avec effraction commis le 23
septembre au préjudice des époux Slerwaeyen, k
Huysingen. Il a rendu 159 fr., ainsi qu'une montre
et un pantalon qu'il avait achetés au moyen du
restant de l'argent volé. Le coupable a été dirigé
sur Bruxelles.
On vient de découvrir dans un champ k
Isque un vase en terre qui contient un nombre con
sidérable de pièces de monnaie portant le millésime
de 155o les ouvriers qui ont fait cette découverte
se sont partagé les monnaies et sont venus en
vendre et échanger un grand nombre k Bruxelles
chez les antiquaires; d'après leurs dires le contenu
du vase équivaut k un séau. Le propriétaire du
terrain habile Bruxelles et est parti pour Isque afin
de se faire restituer la moitié du trésor.
Un individu, prévenu d'avoir soustrait des
pièces d'argenterie pendant les dernières fêtes, a été
écroué k la prison de Namur. Son méfait a été dé
couvert par une circonstance particulière. S'étant
pris de querelle avec un autre individu, il alla
appeler la police; or, chemin faisant, l'agent qui
l'accompagnait heurta la main contre la partie in
cisive des fourchettes qui se trouvaient dans la
poche de l'individu. C'est ce qui détermina k l'in
stant même la saisie des pièces de conviction et
l'arrestation de l'inculpé.
On écrit de Liège, le 8 octobre, au Journal
de Bruxelles
Un vol considérable de valeurs en papiers,
consistant eu billets et obligations, a été commis,
il y a une quinzaiue de jours, au préjudice de M.
Osy. Les voleurs se sont introduits dans son château
k Angleur, et ont enlevé tout ce que contenait la
caisse. Il paraît que le propriétaire était absent
lors du vol. Le château de M. Osy est traversé par
l'Ourthe; les voleurs, soit qu'ils aient craint d'être
surpris, soit qu'ils aient reconnu que quelques-unes
de ces valeurs n'étaient pas échangeables, ont jeté
dans la rivière nne partie de ces papiers. Les pas
seurs d'eau de l'Ourthe en cet endroit ont repêché
plusieurs de ces obligations; d'autres ont été en
traînées par le courant. On fait grand mystère de
ce vol, et nous ignorons encore si l'on est parvenu
a se mettre sur la trace des malfaiteurs.
Les journaux hollandais contiennent un ar
rêté de S. M. le roi des Pays-Bas, en date du 5
octobre, portant qu'k partir du 28 octobre prochain,
cesseront d'avoir cours légal les pièces de trois, de
un et de un demi florins, émis conformément k
la loi du 28 septembre 1816, k savoir toutes les
pièces qui portent l'effigie du roi Guillaume I",
k l'exception des florins de i84o. Ladite monnaie
pourra être échangée du 22 au 27 octobre courant,
ainsi que le 29 et le 5o du même mois.
La rue de St-Jacques k Paris vient d'être le
théâtre d'un horrible événement. Un cordonnier,
le nomme D....t, a eu le malheur de perdre sa fem
me il y a quelques jours. Il est le père d'une petite
fille âgée de sept ans. Dimanche matin, son ouvrier
étant absent, il fut obligé d'aller porter lui-même
une commande pressée. I.'enfant resta seule et
enfermée dans la boutique. Le père, sans inquiétu
de, se hâtait ponrtant de revenir, quand arrivé k
quelques pas de sa demeure il entendit des cris
violents et crut reconnaître la voix de sa fille. Il se
précipite tout effaré, et au travers des vitres il
aperçoit l'enfant qui courait comme une folle avec
sa robe enflammée Au secours criait-elle, au
secours! J'ai bien peurl mon Dieu! que cela va me
faire de mal. Au secours!
La petite fille n'était pas encore atteinte, mais le
feu faisait de rapides progrès. Le pauvre cordon
nier ne perd pas un iustant, il brise brusquement
un certain carreau, se jette dans l'intérieur, et dans
ses bras ensanglantés presse son enfant de toutes
ses forces pour étouffer la flamme. II ressent d'hor
ribles brûlures, mais en moins d'une seconde le
feu était éteint. Tout tremblant encore, mais bien
heureux, il dépose doucement sur le lit l'enfant
qui n'a pas poussé un cri et semble évanouie. Elle
était morte, et pourtant on la déshabilla, on ne put
découvrir la moindre trace de brûlure; mais on vit
autour de son corps, k la hauteur de sa poitrine,
un large anneau noirâtre de sang extravasé comme
la meurtrissure d'un étau. Le malheureux, dans
son empressement pour sauver sa fille du feu k son
propre péril, n'avait fait que changer le genre de
mort qui devait la frapper il l'avait étouffée