ÉTATS PONTIFICAUX.
DEUX-SICILES.
RUSSIE. S' Pétersbourg 50 septembre.
manière a se procurer défaut de l'unité italienne
qu'il ne dépendait pas d'elle de se donnerles
avantages d'une forte confédération; que surtout
elle ne tentât pas imprudemment une guerre
d'indépendance, guerre intempestive, sans espé
rance pour elle, tant que l'Europe n'aurait pas le
malheur d'être engagée dans une guerre générale;
et, enfin, que si cette guerre d'indépendance
naissait de circonstances plus fortes que la volonté
des hommes, tous les Italiens unis h leurs gouver
nements renonçassent leurs misérables discordes
antérieures pour accourir sur le Pô et sur l'Adige.
Une faction désordonnée qui a rais la satisfaction
de ses passions au-dessus de l'intérêt de sa cause,
s'est emparée de l'Italie et l'a précipitée dans un
abîme. (Dénégations gauche.)
A droite. Très-bien très-bien
M. le président. Jamais, dans les anciennes
assemblées, on n'a interrompu un rapport.
M. les âge. Nous sommes dans une assemblée
républicaine. (Rires prolongés.)
L'Autriche, après la bataille de Novarre, allait
poursuivre les conséquences de sa victoire contre
les Etats d'Italie qui lui avaient déclaré la guerre
et marcher sur Parme, Modène, Florence, Bologne
et Rome. De déplorables désordres commis dans
les Etats Romains y donnaient plus qu'ailleurs
prétexte a son intervention.
Les puissances catholiques s'étaient réunies h
Gaëte pour concerter le rétablissement d'une auto
rité qui est nécessaire a l'univers chrétien. En
effet, saos l'autorité du Souverain-Pontife l'unité
catholique se dissoudrait, sans cette même unité le
catholicisme périrait au milieu des sectes, et le
monde moral, déjà si fortement ébranlé, serait
bouleversé de fond en comble. (Murmures gau
che. Très-bien
M. le président. N'interrompez pas ces cho
ses-là.
A gauche. C'est la droite qui interrompt.
M. le président. N'interrompez pas
A gauche. Adressez-vous droite.
M. Thiers. Mais l'unité catholique, qui exige
une certaine soumission religieuse de la part des
nations chrétiennes, serait inacceptable si le Pon
tife, qui eu est le dépositaire, n'était complètement
indépendant, si, au milieu du territoire que les
siècles lui ont assigné, que toutes les nations lui ont
maintenu, un autre souverain, prince ou peuple,
s'élevait pour lui dicter des lois. Pour le pontificat,
il n'y a d'indépendance que la souveraineté même;
c'est là un intérêt du premier ordre qui doit faire
taire les intérêts particuliers des nations, comme
dans uu Etat l'intérêt public fait taire les intérêts
individuels, et il autorisait suffisamment les puis
sances catholiques rétablir Pie IX sur son siège
pontifical.
Une armée autrichienne étant prête se rendre
Rome, soit pour user du droit de la guerresoit
pour satisfaire au vœu des nations catholiques, la
question s'est élevée de savoir si la France devait
se prêter ce que l'Autriche poussât son invasion
jusqu'à Rome, et donnât ainsi, moralement et
matériellement presque toute l'Italie.
La guerre mise b partil restait un moyenûn
seulc'est que la France allât elle-même satisfaire
aux intérêts des nations catholiques, en rétablissant
elle-même sur son trône le Souverain-Pontife.
L'Autriche n'avait plus alors aucun motif de se
rendre Rome.
Il me semble donc que dans l'intérêt français,
catholique et libéral, il n'y avait pas hésiter, et
qu'il valait mieux qu'une intervention, rendue
inévitable par les fautes qui avaient perdu l'Italie,
eût lieu par le» armes de la France, plutôt que par
les armés de l'Autriche.
L'orateur termine par quelques mots sur la
question constitutionnelle, et en donnant, au nom
de la grande majorité de la commission, une entière
adhésion au motu proprio du 12 septembre.
Le Journal de Rome contient la publication
suivante
Notification. L'enlèvement violent et sa
crilège des bronzes sacrés, commis aux jours de
A l'anarchie passée, a éveillé toute la sollicitude du
gouvernement, décidé rétablir l'ordre et la reli—
giou, et assurer l'existence et les biens des ci
toyens. La commission a voulu, dès lors, recouvrer
la quantité de métal encore existante et tirée des
cloches qui avaient été enlevées. La condescen
dance de la commission suprême gouvernementale
d'État a suppléé au manque de ce métal. En com
pensation du métal absentelle a octroyé quelques
canons hors d'état de service. Mais comme on veut
restituer chaque église la quantité de métal en
levée de force par la main sacrilège, on invite tous
les desservants et administrateurs des églises
produire au secrétariat de la commission leurs ré
clamations motivées, dans l'espace de six jours.
Après quoi, il leur sera distribué, de concert
avec l'autorité ecclésiastique, la quantité respective
de métal, avec les accessoires, de la meilleure ma
nière possible. Cette distribution commencera le 8
octobre dans la fonderie sise au Prato du Belvedère,
n° 8. La tommissipn est charmée d'exécuter cet
acte, en réparation de tant d'outrages et de vio
lences commis avec un si grand scandaleau pré
judice de la religion et de la justice.
Donné notre résidence, au palais du gouver
nement, le 1" octobre i84g.
Le Rouxeau, préfet de police et président
de la commission; le prince Odescalchi;
le chevalier del Eniquf.; l'avocat Ber-
tini; l'avocat Tomasselli; Farino,
secrétaire.
Les soldats français continuent donner de bien
vives consolations ceux qui s'occupent d'eux
dans les hôpitaux et ailleurs; beaucoup ont fait
leur première communion; d'autres se sont ap
prochées des sacrements, ce qu'ils n'avaient pas
fait depuis longues années. Il y en a plusieurs qui
ont déjà manifesté leur intention de prendre l'ha
bit religieux leur sortie du service. Je vous assure
qu'on est étonné de ce qu'il y a de foi dans ces
braves militaires, en même temps qu'on déplora
l'abandon des choses religieuses en France.
On écrit de Rome, le 5 octobre, a la Gazette
du Midi
Il paraît certain que le corps de troupes
espagnoles sous les ordres du général Cordova est
rappelé par son gouvernement. Je ne sais s'il faut
comme on le croit iciexpliquer cet ordre par la
conspiration tramée New-York pour s'emparer
de l'Ile de cuba et loyalement signalée par le
président des Etats-Unis; mais il est hors de doute
cependant qu'un régiment de cette armée doit
demeurer Velletri, au service du Pape. C'est
M. Martinez de la Rosa qui en a fait la demande
au ministère espagnol. Le Sacré-Collége n'avait
pas caché cet ambassadeur que le gouvernement
pontifical étant dépourvu de troupes par le licen
ciement de son armée et la dispersion des gardes
suisses, il ne verrait pas sans déplaisir les Espagnols
abandonner totalement les provinces de Maritima
et de la Campagna.
Quant celles qui ont garnison dans les
provinces de l'intérieur et occupent Rieti, Spoletto,
Urbino et Perugia, il paraît qu'elles ont déjà
commencé leur mouvement de retraite, si, comme
on l'écrit de Viterbele général Morris a tiré des
troupes de cette ville et de celles d'Orvieto et
Civila-Castellana pour occuper Perugia.
Sa Sainteté Pie IX a tenu dans la matinée du
28 septembre, au Palais royal de Portici, un con
sistoire secret, dans lequel elle a proposé les Égli
ses suivantes
VÉglise métropolitaine de Granpour Mg.
Jean Scitowsky, transféré de l'évêché des cinq
Églises;
L'Église métropolitaine de Lemberg (du rit
latin), pour le Rév. Luc Baroniecki, chanoine de la
même métropole;
L'Église épiscopale de Rieti, pour Mgr. Gaé
tan Carletti, transféré de l'Église épiscopale de
Forli
L'Église épiscopale de Caserlepour Mgr. Viq-
cent Rozzolino, transféré de l'Église épiscopale de
Bova
L'Église épiscopale de Beja, pour Mgr. Joseph
Saverio Cerveira et Souza, transféré de l'Église
épiscopale de Funchal;
L'Église épiscopale de Nuscopour le Rév.
Joseph Autelitano, docteur in utroque jure, doyen
de la cathédrale de Bova;
L'Église épiscopale de S1-Marc et Bisignano,
pour le Rév. Livio Parlatore, prêtre du diocèse de
Chieti, recteur du séminaire de cette ville et doc
teur in utroque jure.
L'Église épiscopale de Fossano, pour le Rév.
Pierre-Joseph Vaggi de Gênes, de l'ordre des Frè
res Mineurs de S'-François, lecteur eu théologie et
provincial de cet ordre;
L'Église épiscopale d'Orléanspour le Rév.
Antoine-Félix-Philibert Dupanloup docteur eu
théologie, et chanoine de la métropole de Paris;
L'Eglise épiscopale de Poitiers, pour le Rév.
Louis-FraDçois Pie, vicaire général de l'évêché de
Chartres;
L'Église épiscopale de Samogociepour le
Rév. Matthias Wotonerewski, prêtre de ce diocèse
et docteur en théologie
L'Église épiscopale de Brag-ance et Miranda
pour le Rév. Joachim Pareira Ferraz, docteur et
professeur de théologie;
L'Église épiscopale d'Angola, pour le Rév.
Joachim-Moreira Reis, prêtre de l'ordre de Saint-
Benoit, docteur in utroque jure
L'Église épiscopale d'Aréthuse in parlibus
infidelium pour le Rév. Jean-Antoine-Frédéric
Baudri, docteur en théologiechanoine de métro
pole de Cologne et coadjuteur de cet archevêché
L'Église épiscopale de Caradro in partibus
infidelium, pour le Rév. Elie Puyana, chanoine de
la cathédrale de Pampelune dans la Nouvelle-
Grenade, docteur en théologie, coadjuteur de l'é
vêché de Popayan et résidant dans la ville de Pasto;
L'Église épiscopale de Dori in partibus in
fidelium, pour le Rév. Antoine De Simone, co-
recteur et visiteur de l'hôpital des incurables de
Naples;
L'Église épiscopale d'Ortosia in partibus in
fidelium pour le Rév. Ignace des marquis de
Bisogno, chanoine de la métropole de Naples
L'Église épiscopale de Capharnaum in par
tibus infideliumpour le Rév. Philippe Camma-
rota, archi-prêtre du chapitre de Gaëte, et pro
vicaire général de cet archevêché;
En finissant, le pallium a été demandé Sa
Sainteté pour les Églises métropolitaines de Stri-
gonia et de Lemberg.
Les journaux russes annoncent la prise de la
forteresse d'Ahulga, capitale de Chamil. Après un
siège de onze mois, l'assaut a commencé le 17 août.
La perte des Tcherkesses doit avoir été considérable;
car Chamilayant perdu Surchozaqui partageait