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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3348.
Mercredi, 31 Octobre 1849.
33me année.
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VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne àYpres, rue de Lille, io, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du P.oyaume.
PRIX DE L'A RO* SEMENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr "3 5o. Un n° aî.
Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne.)
31 Octobre.
Le numéro du 17 octobre signalait des
désordres assez graves qui avaient eu lieu
Watou, tout en ajoutant quelques ré
flexions du correspondant qui se croit au
torisé penser que les coupables, étrangers
au pays, n'auraient pu échapper la jus
tice, si M. le Bourgmestre de l'endroit avait
déployé une plus grande énergie. Le même
article reprochait au Bourgmestre de n'a
voir pas assez tôt informé le parquet de ce
qui venait de se passer.
Ces observations n'ont pu être digérées
par un habitant de Watou, fort brave
homme du reste, mais admirateur fabuleux,
par dessus ce qu'on pourrait s'en figurer,
des faits et gestes de son bourgmestre.
Nous aurions voulu reproduire sa lettre,
et nous sommes peiné de ne pouvoir le
faire, mais réellement la chose ne nous est
pas permise, elle serait un véritable bran
don de discorde, une sorte de cri de guerre
jeté dans une commune pacifique et qui
doit rester telle. Ce n'est pas nous du
moins d'ameuter les partis.
Dans cette épître qu'un zèle indiscret
fait éclore, les aménités de vil, lâche,
faux, délateur, sont lancées profusion
comme une bombe éclatant dans notre
bureau, et tout en protestant de l'estime
qu'on professe pour notre feuille, on vou
drait en travestir les colonnes en réceptacle
d'un tissu d'invectives. Nous ne saurions
acquiescer un pareil écart. Tout ce que
les circonstances nous autorisaient faire,
t
ça été de provoquer des explications ulté
rieures de la part du correspondant qui
nous avait fourni les premiers renseigne
ments, et dont le caractère honorable ex
cluait non pas toute possibilité d'erreur,
mais toute intention de mauvaise foi. Nous
soumettrons aux lecteurs ce que nous avons
appris.
D'après le défenseur malhabile de M.
Petit, il n'y a eu qu'un incident qu'occa-
sionne trop souvent une Kermesse villa-
geoise. Teniers a représenté beaucoup
de scènes de nos Kermesses, mais assuré
ment aucune ne ressemble celle du 2
Octobre.
Le mardi de la fête de Watou, dans la
soirée, les époux Mostaert s'éloignaient du
village en compagnie de plusieurs mem
bres de leur famille, parmi lesquels se
trouvaient M. Delie, receveur Vlamertin-
ghe, une D"' Mostaert, âgée de 17 ans, et
d'autres personnes, tous gens paisibles et
rangés.
A une petite distance de l'aggloméré,
une bande d'individus qui semblait avoir
le nommé Prient sa tête, viut brusque
ment assaillir M. Delie, qui bientôt fut saisi
et terrassé diverses reprises. Il échappe
finalement des mains de Priera et se sauve
au cabaret de Woussen, où des contreban
diers français étaient attablés. Il y est suivi
de près par son agresseur, avec qui les
fraudeurs font bientôt cause commune. En
vain M. Delie criait au secours; sa sœur la
Dame Mostaert et la D'" Mostaert accou
rent, mais sont elles-mêmes maltraitées,
au point que ces femmes éplorées furent
jetées par terre, eurent leurs robes déchi
rées, une chaine d'or brisée, et reçurent
plusieurs coups au milieu de hideuses vo
ciférations.
C'est sur ces entrefaites que M. le Bourg
mestre Petit arriva, fut lui-même insulté,
battu et même blessé, et fit arrêter qui?
Prient seul qui demeure en Belgique, tan
dis que les autres regagnèrent la frontière,
se soustrayant au châtiment.
D'autres peuvent y voir Beaucoup de
mansuétude et d'abnégation personnelle,
notre correspondant estime que la dignité
du magistrat et l'action salutaire des lois
exigeaient après une semblable affaire plus
qu'un procès-verbal arrivant Furnes dix-
huit jours plus tard.
Est-ce notre correspondant qui a tort
ou son antagoniste? Est-ce même défendre
le bourgmestre que de faire si peu de cas
de son autorité méconnue et de violences
exercées sur sa personne? Est-ce faire
battre des mains au sujet delà réapparition
de M. Petit dans le monde administratif,
que de lui élever un piédestal sur le terrain
qu'on choisit là?
Le souper offert, samedi 27 octobre, par
M. Ern. De Gheus, M. le Ministre de la
Justice a été des plus splendides. Une ving
taine de convives y assistaient, indépen
damment de M. le Ministre, et de M. le
Baron Devrière, Gouverneur de la pro
vince; parmi les invités on comptait M. le
Baron Yanderstichele, Bourgmestre, et les
deux Echevins, M. le Commissaire du dis
trict; M. le chevalier Depatin procureur
du Roi, M. Biebuyck président du Tribunal
de première instances, et les différentes
autorités judiciaires; M. le commandant
Jacqmin; M. le Comte de Beauval, M. le
chevalier De Neckere, et M. le Baron Ma-
zeman. A 7 heures du soir la musique des
Pompiers a donné une brillante sérénade
devant l'hôtel de M. De Gheus, et le repas
s'est terminé vers les 10 heures. Le di
manche 28, M. le Ministre, accompagné
de M. le Gouverneur, et de M. De Gheus
ont assisté la messe de 8 heures, dans
l'église de S' Martin, et 10 heures M. de
Haussy a quitté notre ville pour se rendre
Bruges avec M. Devrière.
Le vacher furnambactois continue ses
balivernes Jésuites. Ne ferait-il pas mieux
de nous regaler de quelque chansons sur
l'air: horia, horia, horia; alors peut-être le
public ne dirait point de lui comme de
Mylord pouff que ce n'est point aux dents
qu'il souffre mais la cervelle.
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Le nommé Emmanuel Debreuck, institu
teur communal de Ruysselede, jeune hom
me que les recruteurs clubistes du lieu
étaient parvenus, selon le dire général,
monter, dans les dernières élections de
Thielt, jusqu'au point de le faire ridiculiser
la religion et ses ministres par l'exhibition
de caricatures scandaleuses, dans les réu
nions publiques et par toutes sortes de hâ
bleries contre le cléricalisme vient de
quitter subitement le village. Son père,
honnête artisan de la commune de Brielen,
instruit de ces faits et ayant appris que
son fils s'était dirigé du coté de Poperinghe
s'est mis immédiatement sa poursuite,
et se trouva heureux dans son chagrinde
le rejoindre aux environs de Casse). Au
moment où il fut retrouvé par son père,
Debreuck ce qu'on rapporte était dé
pourvu de toutes ressources pécuniaires,
et sa montre lui faisait défaut l'appel.
On attribue généralement cet acte de folie,
qui plonge dans l'infortune un père qui
s'était épuisé en sacrifices pour faire le
bonheur de son enfant, l'exaltation po
litique. Puissent ceux quipour leurs pro
pos séducteurs ont agi si funestement sur
l'esprit de Debreuck, présent qu'ils con
templent les déplorables fruits de leurs
sortilèges ne point borner leur amitié
une froide indifférence beaucoup moins
de moqueries dérisoires!
Un rapport adressé par M. le Gouver
neur, aux commissaires d'arrondissement
et aux administrations communales de la
province, publie la liste des lauréats du
concours institué par arrêté royal du 2
novembre dernier entre les élèves des
écoles primaires de la Flandre Occiden
tale, soumises au régime de la loi du 25
septembre 1842.
L'épreuve la quelle les concurrents
ont été soumis consistait, en différentes