JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3352. 33me année. Le Progrès, qui prête toujours avec tant de bienveillance ses colonnes pour répan dre des billevesées de tout espèce, l'oc casion de la nomination de M. Fontainas la chambre législative, parodie l'air chanté par C Observateur, le Méphistophèles et tous les journaux de sa famille, sur la prétendue coalition catholico-républicai- ne. Si cette prétendue union existe ailleurs que dans le Progrès et tutti quanti, bientôt il faut s'attendre voir notre feuille pro gressive faire trêve aux invectives dont elle poursuit le parti jésuitique et clérical. Personne n'ignore évidemment, qu'en 1830 les patrons cartonnés du Progrès ont prouvé combien peu de sympathie ils ac cordaient au gouvernement actuel dont ils se montrent en ce jour les très-humbles serviteurs pour le motif bien senti, qu'il fournit de quoi remplir leur escarcelle. Le fait du reste est si bien prouvé qu'aucun habitant d'Ypres ne saurait le révoquer en doute; le beau père du Progrès, hormis le régime de fromage n'a-t-il pas constam ment blâmé toutes combinaisons? Et c'est quand ces souvenirs sont encore vivants que le Progrès vient annoncer une coali tion clérico-libérâtre en s'appuyant sur la candidature de M. Roussel! Risum teneatis amici Nous lisons dans le Progrès, ces lignes Le ministère libéral est entré dans la véritable voie pour arriver la regénéra tion de nos populations industrielles in duites en erreur par des promesses fal lacieuses. En présence de l'extrême misère qui a sévi dans nos provinces; alors que de milliers de victimes ont succombé aux étreintes de la famine; en regard des mille et un rêves brillants dont le minis tère du 12 août a bercé nos compatriotes n'est-il pas révoltant d'entendre de nou veau le Progrès jeter le blâme sur la politique précédente pour exaller le cabi net nouveau, qui n'a dévié de la route tracée par son dévancier que pour poser des actes qui soulèvent la répulsion una nime; tels que le projet de loi sur les successions avec le rétablissement du serment; les innovations regrettables ap portées en matière de bienfaisance et d'instruction publique Ce n'est pas contre les jésuites seuls que le Progrès décoche ses traits blasphé matoires; les Dominicains ont encore les honneurs du sarcasme de la feuille Voltai- rienne. Yoici comment elle s'exprime leur égard Ces moines bourreaux qui ont débuté par le massacre des Albigeois, et qui pendant des siècles ont prêté leur appui cette monstrueuse inquisition vantée en France par M. de Falloux, restaurée dans Rome par le même, les dominicains, en un mot viennent de célé brer, en présence de l'Archevêque, leur réinstallalion dans Paris. Magistrats qui oyez ces paroles, ne devez-vous pas être fiers, d'avoir pour organe un journal aussi crapuleux que la feuille cartonnée *11 vient de se produire un nouvel exem ple de la fidélité des chiens leurs maîtres, ces jours derniers, Vlamertinghe. Un ber ger frappé d'apoplexie foudroyante tomba mort subitement, sur le champ où il me nait paître son troupeau. Le fermier et les gens de la maison, instruits de l'accident inattendu, s'empressèrent de se rendre sur les lieux, afin de prodiguer, tous les se cours possibles, leur serviteur. A l'émo tion dont ils se sentirent épris en trouvant le berger inanimé terre, se joignit une vive surprise de voir les chiens lécher le corps de leur maître, faire la garde autour de sa personne, et montrer la dent qui conque se mit en devoir d'approcher du cadavre. Caresses, menaces, rien ne fit quitter la place ces gardiens résolus et fidèles; et ce ne fut qu'en s'armant de bâ tons qu'on parvint transporter le corps du berger la ferme, au milieu des hur lements de ses compagnons inséparables. Monsieur le Rédacteur du Propagateur, VÉRITÉ ET JUSTICE. Ou s'abonne Ypres, rue de Lille, lo, près la Graude Place, el chez les Percepteurs des Postes du Royaume. l'RIX DE I/AIIOVXEVICVT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o, Un n° 2Î. Ce Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions II centimes la ligne.) 7PS.ES, 14 Novembre. Les allégations diffamatoires et impies du Pro grès b l'égard des jésuites ne me semblaient plus mériter les honneurs d'une réponse; puisant ses arguments dans des sources aussi suspectes que la plume qui les retrace ce journal n'aura point manqué d'-y ajouter la valeur et le poids qu'ils méritentaux yeux du public. J'étais résolu dès lors, de mettre un terme a la dissertation que j'ai faite dans le but de venger les enfants d'Ignace, contre les railleries et les reproches que l'ignorance ou la mauvaise foi leur adresse par la voie du moniteur officiel de notre Régence; mes moyens de défense fondés sur l'authenticité d'historiens respectables n'ont pu convaincre l'écrivain cléro- phobe de la feuille Voltairienne; les documents que j'ai publiés ont dû avoir la vertu de l'accabler: cetrf persuasion me suffit; pour cela, mon parti était pris de renvoyer l'adresse de leurs auteurs les invectives dont le Progrès se ferait l'écho, dans la suite, contre ces prêtres inoffensifs dont la vie entière est une protestation et un témoignage flagrant du mauvais vouloir, de la perversité, et de la rage infernale de ceux qui se posent leurs adversaires et leurs ennemis acharnés. Il me reste cependant encore un grief h réfuter, avant de finir la polémique, et cela afin que le correspondant jésuitophobe du Progrès n'ait au cun motif de crier victoire, ce grief c'est celui que le journal Voltairien nous allègue en posant ce dilemme Ou le pape en supprimant les jésuites a failli; ou il n'a point failli; s'il n'a point failli pourquoi les jésuites existent-ils encore s'il a failli, que penser alors de l'infaillibilité des Papes? Pour faire voir au Progrès jusqu'où son corres pondant roule dans le cercle vicieux, du sophisme il nous suffira de rapporter l'opinion émise par le clergé de France, qui, par la bouche de son premier membre, fit voir aux moins clairvoyants que le Pape, en supprimant les jésuites n'a rendu qu'un jugement personnel et particulier qui ne fait rien présager sur l'infaillibilité de l'Église. C'est ce que nous enseigne également le protestant Schœell, dans le cours d'histoire des Etats Euro péens, t. XLIVp. 85 où il est dit, que le bref, Dominicus ac redemptorne condamne ni la doctrine, ni les mœurs, ni la discipline des jésuites; que les plaintes des cours, contre l'ordre sont les seuls motifs de sa suppression qui soient allégués et que le Pape la justifie par des exemples précédents d'ordre supprimés pour se conformer aux exigences de l'opinion. Voila doncProgrès l'unique réponse que nous avons a vous faire sur la question que vous nous posez. Avec des autorités emprun tées mêmes au protestantisme, il est croire que vous ne trouverez rien b redire a cette solution. Quaud le fond et la forme du jugement contre les jésuites restèrent étrangers aux lois canoniques, aux coutumes de l'église ainsi qu'aux tribunaux séculiers, comme l'observe l'abbé Fleury dans son histoire, livre XCI, p. j5o, osez-vous bien tirer la conséquence que le Pape en les supprimant, a parlé du haut de sa chaire apostolique, et n'ait pu errer alors qu'il n'est infaillible, qu'en matière de mœurs et de dogme Si cette audace outrée peut vous plaire usez en tant qu'il vous plaira; le public n'apprendra qu'une fois de plus jusqu'où la bonne foi vous guide. Agréezetc.Un Yprois. CAISSE DE PRÉVOYANCE POUR LE CLERGÉ, FORDÉE FAR Mgr. J.-B. MAIOUig",e ÉvÊyCE DE BRECES. (Traduction). Le clergé ayant été dépouillé depuis longtemps des bénéfices ecclésiastiques, et nous trouvant aujourd'hui dans l'impossibilité de pourvoir l'entretien des clercs malades et des prêtres avancés en âge, nous avons songédès notre entrée dans l'Episcopat, a créer une Caisse du Clergé au moyen de rétributions annuelles de MM. les ecclé siastiques et de dons libres fournis par les laïques. Ce projet fut communiqué sans tarder a des hommes recommandables aux yeux de tout le clergé par leur prudence et par lenrs connaissances

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1