pratiques dans les affaires; et nous apprîmes de cette manière, que la prompte institution d'une semblable caisse était l'objet de tous les vœux. Personne n'en saurait être surpris, si l'on fait attention que, bien souvent, des prêtres, soit acca blés d'années, soit épuisés par le ministère dans un âge moins avancé, désirent vivre exempts des sollicitudes pastorales, et sont néanmoins forcés de continuer de leurs pénibles fonctions, parce que leur patrimoine ne suffit pas leur entretien. S'il arrive que des prêtres, qui ont exercé le saint ministère avec zèle pendant un grand nombre d'années, se soient trouvés longtemps dans les postes inférieurs, ils n'ont pas même la perspective d'obtenir nue pension suffisante, lorsque la vieil lesse sera là. Un sort plus triste encore attend les ecclésiastiques qui consacient une grande partie de leur vie l'instruction de l'enfance et de la jeunesse, sans acquérir de litre une pension du gouvernement. Il en faut dire autant de ceux qui, avant l'âge mûr et quelquefois dès les premières années du sacerdoce, se voient toutà-coup atteints de maladies graves qui les rendent inhabiles au ministère; et de ceux encore qui, pour des raisons canoniques, ne peuvent demeurer chargés des fonctions sacrées Quereste-t-il tous ces confrères, si ce n'est une vie triste et misérable, moins que nous ne venions tous leur secours par une sorte de taxe commune. Ces raisons sans parler de plusieurs autres motifs, ayant été pesées mûrementnous avons cru devoir instituer la Caisse du Clergé de Bruges sans délai, comme nous l'instituons par les présentes. Mais afin que personne ne puisse regarder comme une charge ce que nous désirons que tous les membres du clergé fassent avec joie et par un véritable sentiment de charité fraternelle, nous avons voulu que la contribution payer par tous les Ecclésiastiques fût légère, chacun pouvant d'ailleurs ajouter ce petit sacrifice par libéralité ou par amour pour ses confrères. En conséquence, nous établissons la taxe commune dans les propor tions suivantes Mgr. l'Evêque payera annuellementfrs 200 MM. les vicaires-généraux et le Président du séminaireg0 MM. les Chanoines et les Curés de 1" classe. 20 MM- les curés de 2° classe et les Professeurs du séminaire,5 MM. les Desservants et les principaux des collèges10 MM. les Vicairesles Professeurs et1 les autres prêtres5 Cet argent sera remis tous les ans par chaque prêtre avant la fête de tous les Saints entre les mains de MM. les Doyens, la sollicitude et au zèle de qui nous recommandons spécialement 1 institution de la CaisseMM. les Doyens le feront parvenir l'Eveché avaut le ter décembre. Les donsqu'on ajoutera librementà la petite con tribution, doivent être portés part sur le tableau, afin que les Ecclésiastiques qui contribuent géné reusement dans la prospérité obtiennent un subside plus abondant de la Caisse, si par hasard l'adver sité les atteint plus tard. Les pensions payer par la Caisse, seront déterminées par l'Evêque dans un Conseil ordi naire, sur l'avis, s'il y a lieu de le demander, du Doyen qui a dans son district le prêtre qu'il s'agit d'assister. La somme qui restera de la collecte annuelle après le payement des pensions, sera immédiate ment appliquée avec fruit. L'état de la Caisse sera sommairement exposé tous les ans dans la Congrégation de MM. les Doyens, afin que, si la taxe ne suffit pas aux besoins, ils puissent recommander plus facilement cette excellente œuvre de charité la libéralité des prêtres mieux partagés et des personnes religieuses. Que si le succès de celte institution donne lieu l'érection d'une maison, qui puisse servir de retraite aux prêtres vieux ou infirmes, chacun de ceux qui auront apporté leur contribution la Caissesera libre de choisir soo domicile dans l'établissement, ou de demeurer ailleurs et de recevoir sa pension. La Caisse du Clergé étant fondée et devant être administrée comme une institution de charité, il n'appartiendra personne d'en revendiquer quelque chose titre de justice; et les héritiers des donateurs ne pourront jamais s'arroger aucun droit sur la Caisse. Quoique notre pensée soit aussi de secourir les prêtres qu'il faudra éloigner du ministère sacré pour des causes canoniques (puisse le Ciel nous préserver de ce malheur j, pourvu qu'ils consen tent mener une vie pieuse se corriger, nous avoos résolu de n'accorder absolument rien ceux qui refuseraient de se soumettre l'autorité épis— copale ou qui vivraient scandaleusement. La raison dit qu'une institution pieuse qui est fondée dans un but d'édification, ne doit pas conduire la ruine et la destruction. Nous avons du reste la ferme espéraoce, que la libéralité du Clergé et les progrès de la Caisse nous permettront bientôt de soulager tous nos Confrères qui sont malades ou qui éprouvent des besoins. En attendant outre notre contribution annuelle, nous, apportons dans la Caisse la somme de cinq cents francs, pour commencer la pieuse institution et pour que nos respectables coopérateursnos Frères bien-aimés en Jésus-Christ, s'empressent de bâtir sur ce fondemeut. Donné Bruges, dans notre Palais épiscopal, le 29 août t84g. f JEAN-BAPTISTE, évèque de bruges. SESSION LÉGISLATIVE DE 1849-1850. SÉANCE ROYALE d'ouverture du 15 novembre. Aujourd'hui a eu lieu l'ouverture de la session législative de i84g-i85o. L'entrée de S. M. est saluée par lès applaudis sements unanimes de l'assemblée et du public. S. M. salue l'Assemblée, s'assied sur le trône, se couvre et prononce le discours suivant Messieurs, La situation du pays continue de se montrer sous un aspect très-favorable. Le calme dont il jouit atteste l'excellent esprit qui l'anime et la bouté de ses institutions. La Belgique, tranquille v et libre, tient une place honorable parmi les na- tions, et les gouvernements étrangers ne cessent de nous douner des témoignages de confiance et de sympathie. Les récoltes de cette année ont été d'une grande abondance. Elles ont assuré nos popu- lations laborieuses le bienfait d'une nourriture bon marché, tout en permettant nos culti- valeurs d'exporter une plus grande quantité de leurs produits. a Les esprits se tournent aujourd'hui avec une ardeur nouvelle vers les progrès de l'agriculture. Les diverses mesures prises par mon gouverne- ment et secondées par les efforts des adininis- (rations provinciales et communales, ainsi que par le concours des comices et des particuliers, ne peuveut manquer d'exercer sur l'avenir agri- cole une influeuce dont nous pouvons déjà con- slater les heureux effets. a La situation de nos industries est en générât a satisfaisante. Il se manifeste dans nos exportations vers les marchés lointains une progression assez notable que nous devons nous eflorcer de sou- tenir et d'accroître. Une amélioration sensible s'est fait remarquer a dans l'état des districts flamands qui ont eu le a plus souffrir. La récente exposition de Gand a a révélé l'aptitude et l'énergie de ces populations a si dignes d'intérêt. C'est avec bonheur que nous a constatons les résultats obtenus. a Le régime postal que vous avez volé dans a votre dernière session; a répondu jusqu'ici aux a espérances qu'il avait fait concevoir. Les nou- a velles conventions postales que nous avons con- a dues avec plusieurs pays étrangers et celles que a nous sommes sur le point de conclure, auront a l'avantage d'étendre le bienfait de la modération a et de l'uniformité des taxes. a La session qui s'ouvre sera, je n'en doute pas, a Messieurs, digne de celles qui l'ont précédée. Le a même zèle et le même patriotisme présideront aux travaux qui vous sont réservés. a La dernière session a été close par le vote de a la loi sur l'enseignement supérieur. L'exécution qu'a reçue jusqu'ici celte loi importante, a été a couronnée de succès. Le temps fera apprécier de a plus en plus les améliorations qu'elle renferme, a Vous aurez, Messieurs, compléter votre œuvre a en votant cette année les lois annoncées sur les autres branches de l'enseignement. Ainsi se a trouvera définitivement établi sur ses bases con- a. stitulionnelleset parallèlement l'enseigne- ment libre, l'enseignement public donné aux a frais de l'État. a Notre système pénal appelle depuis long- a temps des modifications en rapport avec les a mœurs et l'esprit de l'époque. J'espère que vous a pourrez vous occuper dans celle session des a modifications du premier livre du Code pénal. a La peine de la flétrissure doit dès maintenant a disparaître de nos Cedes<-Un projet de loi a spécial vous sera présenté dans ce but. a L'expiration prochaine du terme assigné au a privilège de la Société Générale dans les condi- a tions qui régissent aujourd'hui cet établissement, _a et l'obligation imposée par la loi de comptabilité a d'organiser le service du caissier de l'État, a avant le 1" janvier prochain, exigent des ine- a sures qui occupent toute l'attention de mon a gouvernement. a Des lois portant organisation des caisses d'é- a pargnes et du crédit foncier, seront soumises a vos délibérations. a La présentation de cette dernière loi rend a plus pressant l'examen du projet sur la ré- a forme du régime hypothécaire qui vous a été a soumis dans votre dernière session. a Je recommande également votre sérieux a examenle projet relatif aux caisses de retraite a en faveur des classes ouvrières dont le bien-être a matériel et moral excite si juste titre notre a constant intéiêt. a L'armée continue de se montrer digne de la a confiance du pays par sa discipline, son instruc- a tion et son dévouement. a La garde civique, par sa bonne organisation a et par les sentiments qui l'animent, est un a nouveau gage de sécurité. a J'ai eu l'occasion de visiter cette année plu- sieurs de nos provinces. Piytout j'a' recueilli des a marques de sympathie et de confiance, dont le a souvenir me sera toujours cher. Je suis heureux a de proclamer ici cette union intime entre le pays a et sou gouvernement et l'harmonie parfaite qui a règne entre tous les pouvoirs de l'Etat. Là réside

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 2