NOUVELLES DIVERSES.
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notre force principale dans le présent et dans
l'avenir.
En continuant de prêter h mon gouvernement
votre concours loyal vous contribuerez, Mes-
sieurs, maintenir un système qui garantit les
droits et les intérêts de tous, et vous acquerrez
par là de nouveaux titres la reconnaissance de
la nation et l'estime des autres peuples.
Au sortir de la Chambre, le Roi est retourné h
son palais et a terminé la revue. Immédiatement
après le défilé a commencé.
On lit dans VOrgane de Gand
La grève des ouvriers de nos fabriques con
tinue toujours; on prétend aujourd'hui qu'ils veu
lent forcer ceux d'autres fabriques cesser leur
travail. Quatre des instigateurs ont été arrêtés.
Par suite de l'arrêt de la Cour de cassation qui a
annulé par vice de forme la décision du conseil de
discipline de la garde civique d'Ixelles, en cause de
l'officier rapporteur contre le capitaine Dugniolle,
ce conseil, composé d'autres juges, a été nouveau
saisi de cette afTaire.
La question débattue nous a paru assez intéres
sante pour motiver la reproduction textuelle du
jugement rendu par le conseil de discipline de la
légion de la garde civique d'Ixelles
Attendu que le prévenu est poursuivi, non pas -
pour les faits qui ont motivé a mise aux arrêts par
le lieutenant-colonel de la légion faits qui n'ont
pas été déférés au conseil, et dont, par suite, il n'a
pas connaître, pas plus qu'il ne peut connaître de
la légalité des dits arrêts, parce qu'aucune loi ne
livre cet examen sa juridiction; mais pour avoir
forcé ces arrêts, en se rendant, pendant leur durée,
dans un local autre que sa demeure, local où il
avait convoqué se réunir les capitaines de la
légion
Attendu que cette violation des arrêts con
stitue une infractiôu al'article quatre-vingt-neuf
de la loi du huit mai mil-huit-cent-quarante-buit
Attendu que le prévenu argumente en vain de
ces mots dudit article Pendant la durée du ser
vice pour soutenir l'inapplicabililé de cette dis
position, car ces mots doivent s'entendre, nou pas
seulemen t du temps pendant lequel a lieu le service
proprement dit, mais encore de celui nécessaire
pour instruire sur les faits posés pendant ce temps,
parce que cette instruction est la suite de ce service;
Que si l'on comprenait autrement ces mots, il
faudrait tenir que le chef qui, pour ne pas frapper
inconsidérément, aurait besoin d'informations, ou
celui qui, comme dans l'espèce, chercherait par
une indulgence toujours louable, pallier les fau
tes de son subordonné, perdrait, par les délais que
ces circonstances entraîneraient, le droit qu'il avait
de punir; ce qui n'est pas admissible, et serait
contraire l'intérêt même des délinquants;
Attendu qu'il n'est pas plus vrai de dire qu'il
n'y avait pas de service le treize mai, puisqu'on ne
peut contester qu'une réunion pour exercice d'offi
ciers et de sous-officiers régulièrement convoqués,
constitue un véritable service dans le sens de la
loi;
Attendu que le fait imputé au prévenu, la
violation de ses arrêts, est constant au procès;
Attendu que s'il est dans l'esprit de la loi sur
la garde civique, que ses dispositions répressives
soient appliquées avec réserve et douceur, il im
porte, d'un autre côté, que les ordres donnés et les
mesures prises par les chefs, soient respectés par
leurs subordonnés; qu'autrement la discipline, si
nécessaire a l'existence de cette utile institution,
disparaîtrait; et créée pour le maintien de l'ordre
et de la tranquillité, elle deviendrait une occasion
de désordre et de désunion
Vu les articles 89 g3 et 100 de la loi du 8
mai i848du Code d'instruction criminelle;
Desquels articles il a été donné lecture par le
président.
Condamne le prévenu l'amende de 2 fr. et
aux frais du procès; pour le cas de non-payement
de ladite amende, dans le délai de quinzaine le
condamne un emprisonnement d'un jour.
Le duc et la duchesse de Nemours sont
arrivés hier soir Bruxelles, venant de l'Allema-
gue. Les augustes personnages ont été conduits de
la station du chemin de fer Laeken par des
voilures de la cour.
On lit dans le Nouvelliste de Marseille du
7 novembre: Une cérémonie religieuse, aussi
intéressante par les circonstances qui s'y rattachent
que par la solennité qui doit l'accompagner, aura
lieu jeudi 8 uovembre dans la maison de Nazareth.
Cinq petites Ethiopiennes, recueillies par les dames
de Nazareth et élevées par elles dans les principes
de la religion chrétieuue, recevront le baptême
des mains de Mgr. l'évêque.
La présence de ces enfants dans une maison
religieuse de Marseille révèle un de ces dévoue
ments que le christianisme seul a pu inspirer,
comme il inspira François Xavier et Vincent-de-
Paul. En r859, un prêtre, Nicolas Olivieri, de
Gênes, parcourait le Levant. La vue du marché du
Caire, où une foule de petites negresses étaient
exposées en vente, l'émut de compassion et excita
sa charité. Ces pauvres enfants, volées pour la
plupart leurs parents, quelquefois même vendues
par eux, sont conduites comme un vil bétail par
d'impitoyables marchands qui les livrent aux riches
égyptiens. Ce prêtre, courageux autant que mo
deste, conçut la pensée d'arracher ces malheureuses
leur misérable sort. Plein d'ardeurpénétré de
sa sainte mission, il revient en Europe, parcourt
les différents diocèses, et consacre toutes ses forces,
toutes ses facultés, recueillir les aumônes des
fidèles qui veulent bien s'associer son œuvre.
La Providence a béni les efforts de l'honorable
prêtre; son dévouement, sou zèle charitable ont
reçu leur récompense. Soixante quatorze de ces
pauvres filles ont été rachetées par luiramenées
de ces pays demi-barbares, et confiées par
groupes diverses communautés religieuses de
France et d'Italie, et cependant le rachat de
chacune d'elles n'a pas coûté moins de 4oo
ôoo fr.
Les daines de Nazareth furent assez heureuses,
il y a quelque mois, pour être appelées concourir
la divine mission du prêtre Olivieri. Une dame
aussi recommandable par sa pitété que par sa
bieufaisance, et qui portait le plus vif intérêt h
cette œuvre de rédemption, recevait ordinairement
ces petites négresses leur arrivée Marseille, en
attendant leur destination ultérieure; elle eut un
jour la pensée de demander pour elles l'hospitalité
de la maison de Nazareth. Cette hospitalitéqui
ne devait être que passagère, fut bientôt une
adoption.
Peu de temps après, un nouvel envoi de ces
petites filles eut encore lieu; elles furent ainsi
accueillies dans la maison, et trois autres viennent
d'y être admises.
ACTES DU GOUVERNEMENT.
Par arrêté royal, en date du 5o octobre i84g,
le prince de Ligne est autorisé porter la croix de
chevalier de première classe de l'ordre de Pie, qui
lui a été décernée par Sa Sainteté Pie IX.
ANGLETERRE.
Un fait singulier s'est passé récemment aux as
sises de Leeds. Une jeune fille était accusée de vol,
et les jurés avaient déjà passé plus de trois heures
en délibéralion sans pouvoir se mettre d'accord.
Craignant de se trouver enfermés toute la journée,
car c'était un dimanche, ils résolurent de s'ed
rapporter au hasard, et tirèrent la courte paille
pour décider de la culpabilité de l'accusée. Celle-
ci ayant été ainsi déclarée coupable cette circon-
stante a été actée, et on a dû en référer au secrétaire
d'État de l'intérieur en le priant d'intervenir.
ESPAGNE. Madrid, 6 novembre.
M. Olozaga présente de longues considérations
fort hostiles au gouvernement sur l'expédition
d'Italie qu'il a critiquée au double point de vue
politique et financier.
Le duc de Valence s'est chargé de la réponse
celte critique amère.
Intervenir en Italie était un devoir pour l'Espa
gne. Il est évident que comme nation catholique,
Dation ayant consigné dans son 1" code politique
le principe que la religion catholique est et sera
toujours la seule professée par les Espagnols, la
Dation ne pouvait pas sans se déconsidérer ses
propres yeux, ne pas courir au secours du Pape
dont le trône était entouré d'assassins rodeado
de asesinos), et dont il fallait assurer la plus
absolue et indubitable liberté.
Quant aux dépenses de cette expédition qui
n'ont pas dépassé le chiffre approximatif elles
seront soumises l'examen du Congrès.
I.e duc de Valence a été fort applaudi diverses
reprises, et ses paroles loyales, dites avec l'accent
de la franchise, ont mérité l'approbation générale.
HONGRIE.
La Gazette de Fienne publie les nouvelles
suivantes de Widio, sous la date du 22 octobre
Le général Hauslab a réussi par sa conduite
pleine de prudence a déjouer les menées des chefs
insurgés que les autorités turques encourageaient
sous mains. Betil et Guyon et les principaux émi
grés projetaient même, dit-on un coup de main
contre le général Hauslab, pour paralyser sa mis
sion de paix.
Cependant l'arrivée du vapeur autrichien
Louis imposa aux aventuriers, lesquels avaient
également redouter l'impatience avec laquelle la
masse des réfugiés attendaient le moment de ren
trer dans leur patrie. Guyon qui avait poussé jus
qu'à l'inconvénance son opposition, fut la de
mande du général Hauslab arrêté par les soldats
turcs et amené Constantinople par un temps af
freux. Le 21 octobre, 3,171 hommes dont plus de
60 officiers et un individu qui avait déjà embrassé
Vislamismes'embarquèrent pour rentrer en Au
triche. 11 n'est resté Widin qu'environ 700
hommespresque tous sujets russes. Tous les sujets
autrichiens sont revenus dans leur patrie.
HAÏTI.
L'Empereur Faustin 1" vient de faire partir
un des principaux membres du Sénat d'Haïti, en
qualité d'envoyé extraordinaire de l'Empereur
d'Haïti auprès du Saint-Siège. II est, ce qu'il
paraît, chargé de réclamer de la part du Saint-
Père la création de plusieurs évèchés et de deux
archevêchés dans le nouvel empire et la nomina
tion un de ces évêchés du noir Sylvestre,
aumônier de l'Empereur, connu du reste par sa
piété et son mérite.
ILES DE LA SONDE.
Les journaux de Singapoore, de septembre der
nier, annoncent l'arrivée d'un escadrille qui revient
d'une expédition contre les Malais du détroit de la
v