capacités, que nous savons apprécier, nous en
donneut la certitude. Il est donc permis d'espérer
de leur voyage d'excellents résultats. Par eux on
obtiendra des renseignements précis sur la Califor
nie, ses ressources, son avenir; et l'émigration,
dont l'esprit gagne du terrain chez nous depuis
quelque temps, pourra s'opérer vers ces régions,
dès lors mieux connus, sans qu'on ait h redouter,
pour ces membres hardis de la grande famille
belge les hasards et les catastrophes qui sont trop
souvent le lot de ces grandes entreprises.
Nous espéroos que MM. H. ChantrellVan
Daninie, Ch. Van Severen et autres trouveront
dans notre gouvernement l'appui et la protection
sur lesquels ils auront droit de compter lorsqu'ils
seront séparés de la mère-patrie aux intérêts de
laquelle leur voyage peut être d'une si haute
utilité.
On lit dans les journaux de Tournai
Un eufaut de Tournai, demeurant 600
lieues du foyer qui l'a vu naître, a entendu la voix
du bureau de bienfaisance qui a fait un appel aux
cœurs généreux et charitables, en faveur des
familles indigentesvictimes du fléau qui exerça
ses ravages sur notre cité. M. Philippe Depret,
consul de Belgique a Moscou, vient d'adresser une
lettre b la maison Overmanoù se trouve le
passage suivant
Je viens de lire dans l'Indépendance belge
que le bureau de bienfaisance de Tournai fait
circuler une liste de souscriptions en faveur des
familles iudigentes cruellement éprouvées par le
choléra. Trop heureux d'être même d'imiter le
noble exemple de mes compatriotes et de venir
en aide aux pauvres de ma ville natale, je vous
prie de vouloir bien être moo interprête auprès
des administrateurs dudit établissement, eu leur
remettant de ma part une somme de mille
francs.
Un acte d'une si éminente charité est au-dessus
de nos éloges; il restera gravé, avec le nom de
Philippe Depret, daus la mémoire des pauvres de
Tournai et sera cité partout avec amour et vénéra
tion.
Un service solennel a été célébré jeudi h
Anvers, a l'église de Saint-Paul, pour les victimes
de la dernière épidémie. L'église était richement
ornée; au milieu se trouvait un catafalque entouré
de nombreux cierges. Un très-grand concours de
fidèles assistait h ce service.
Samedi, h Mons, pendant l'audience de la
cour d'assises, alors que l'attention était vivement
occupée par la déposition d'un témoin, M. le
procureur du Roi a fait remarquer b l'huissier de
service que le banc snr lequel MM. les jurés
étaient assis, était en feu. L'épouvante s'est répan
due dans la salle, et MM. les jurés se sauvaient b
toutes jambes. Oo a aussitôt éteint la flamme.
Ou tremble en pensant b ce qui serait arrivé si
ce commencement d'iucendie s'était manifesté la
nuit.
Cet accident doit être attribué b ce que le banc
des jures se trouve contre le poêle.
On lit dans la Gazette de Mons u Un
commencement d'incendie s'est déclaré samedi
dans la salle de la cour d'assises et pendant l'au-
dience. Cet accident, qui aurait pu avoir les suites
les plus graves, doit être attribué b l'imprévoyance
de ceux qui ont présidé b la construction de notre
Palais de Justice. En effet, le bauc de MM. les
juiés se trouve adossé b un poêle qui doit chauffer
la salle, et l'on devait bien s'attendre b ce qui vient
d'arriver. Du reste, ce n'est pas le seul vice que
l'on reproche b ce monument la salle de la cour
d'assises est belle et coquette, mais on n'y peut
lim entendre; les autres salles sont étroites et
obscures, b tel point que pendant tout l'été dernier,
2
les audiences se tenaientfaute de mieux dans la
grande salle de la cour d'assises. Aussi est-il
fortement question d'apporter des changements b
la disposition de ces locaux qui viennent b peine
d'être inaugurés. On pouvait cependant espérer
qu'au moyen des sommes énormes dépensées pour
la construction de notre Palais de Justice, ce
monument aurait parfaitement répondu aux besoins
du service auquel il était destiné, a
Le nommé Vandebouvri, Belge, âgé de 27
ans, ouvrier bobiueur b Roubaix, a été tué dans la
matinée du t4; il était occupé b attacher b un arbre
tournant la courroie de sou métier, lorsque sa
jambe, se trouvant prise, fut arrachée violemment
de son corps. La fracture a été si terrible qu'il est
mort au même instant,
Un propriétaire de cinq maisons, impasse de
l'Ecu, rue de la Petite-Senne, a assigné la ville en
dommages-intérêts pour avoir fait déguerpir ses
locataires d'habitations dont l'état de vétusté com
promettait la santé des habitants et la sécurité
publique.
horrible NaufrageLe 8 septembre,
le brick anglais South-Stockton est parti de Qué
bec (Canada], allant b Newcastle (Angleterre). Le
il octobre suivant, il fuyait devant une tempête
de vent d'ouest mais la mer, devenue trop forte,
l'obligea de prendre le cap, ce qu'il fit avec son
grand hunier aux bas ris. A minuit, la pompe ne
donna pas plus d'eau qu'b l'ordinaire; mais un
changement de quart, b quatre heures du matin,
l'équipage s'étanl mis de uonveau b la pompe, il
devint impossible de la franchir une voie d'eau
s'était déclarée. Après de vains efforts pour s'en
rendre maître, l'équipage dut se préparer b son
sort. A peine avait-il eu le temps de loger autant
de provisions, d'eau, etc.qu'il fut possible de le
faire, dans une large cabane qui existait sur le
pontque le navire tomba sur le côté, jetant b la
mer le capitaine et un mousse.
Tout ce qui était sur le pont fut balayé; la
cabane et les provisions disparurent avec le reste,
et les deux mât* de bune s'étanl cassés, le navire
se redressa. Les hommes de l'équipage se refu-
gièreut dans les hunes et s'enveloppèrent de mor
ceaux de toile b voile pour résister b la sévérité du
temps.
Il y avait onze jours qu'ils étaient dans cette
situation, n'ayaot eu qu'une petite quantité d'eau
b boire, lorsqu'un d'eux mourut, les autres se
trouvèrent dans la terrible nécessité de manger
une portion de son cadavre. Ils continuèrent ainsi,
mourant successivement, l'un après l'autre, jusqu'b
ce qu'il ne restât plus que le second capitaine Ro
bert Hogg, et le lieutenant Henry Leslie, qui se
soutinrent b la vie, en mangeant la chair et en
suçant le saog de leurs camarades.
Le 5 novembre, 25 jours après le naufrage, ils
furent aperçus en mer et recueillis dans un canot
du navire le Uelen Thompson, malgré la violence
du temps et de la mer.
Le second capitaine s'est rapidement rétabli;
mais le lieutenant a été débarqué en Angleterre,
dans un piteux état.
nécrologie.
Le i4 dî ce mois est décédé b Poperinghe
M. Charles-Joseph De Clerckancien doyen du
district de Renaix. M. De Clerck était né le 3t
otobrec 1772; ordonné prêtre, il exerça comme
missionnaire le saint ministère b Poperinghe et aux
environs dès le 28 novembre 1797 au mois d'août
1812 il fut nommé vicaire de St-Marliu b Courtrai,
deux années plus tard il fut nommé curédeSt-Mar-
tin b Reuaix; trauféré b la cure de St- Hermès en la
même ville au mois de novembre 1822, il admi
nistra en même temps le district en qualité de
doyen. Les infirmités et le grand âge de cet
ecclésiastique l'engagèrent au mois de décembre
1B46 b résigner ses fonctions et b se retirer dans
son endroit natal où la mort vient de l'enlever
subitement b ses parents et nombreux amis.
FRANCE. Taris, 17 novembre.
Le Moniteur publie ce matin le décret suivant
Au nom du peuple Jrançais
Le Président de la République,
Décrète
Art. 1", A dater de ce jour, aucun certificat
d'études ne sera exigé des aspirauts au diplôme de
bachelier ès-lettres. Toutes dispositions contraires
daus les ordonnances royales et arrêtés ministé
riels sont et demeurent rapportées.
Fait b l'Elysée-National, le 16 novembre 184g.
Louis-Napoléon Bonaparte.
Le conseil de l'ordre des avocats du barreau
de Paris, dans sa séance de mardi, s'est saisi
d'office de la connaissance des faits qui se sont
passés b la Haute-Cour de justice séant b Versailles.
{Moniteur du soir.)
Un événement terrible s'est passé dans la nuit
du 17 b l'hôtel Belliard, situé au numéro 9 de la
cité Bergère, vis-à-vis le magasin de papier de
M. Marion. Entre deux et trois heures après minuit,
les gens du voisiuage ont été éveillés par le bruit
d'une violente querelle dans une chambre au
troisième étage de l'hôtel, occupée depuis quelques
jours par un Monsieur décoré et une jeune per
sonne qu'on a su depuis ne pas être sa femme.
Toup b coup, b la suite d'un moment de silence,
la croisée a été ouverte violemment, et l'on a vu
une masse blanche lancée dans l'espace, puis, un
un coup sourd a retenti dans le calme de la nuit.
C'était la jeune femme qui venait de se briser le
crâne sur l'augle aigu du trottoir. Les voisins,
accourus en toute hâte, M°" Marion la première,
d'oui ramassé qu'un cadavre.
Ou est monté aussitôt dans la chambre, dont la
fenêtre avait été renfermée, et l'on a trouvé le
Monsieur décoré, paisiblement assis dans un fau
teuil il a refusé de répondre aux questions qu'on
lui adressait. Le commissaire de police, prévenu
presque aussitôt, n'a pas été plus heureux. Eu
présence du silence obstiné de l'individu accusé
par la clameur publique, il l'a fait écrouer au dépôt
de la préfecture de police.
A deux pas des bureaux du Corsaire dans la
galerie Verdeau, un industriel affamé (il n'avait
encore rien pris de toute la journée) avisa b la de
vanture d'un marchand de comestibles de plan
tureux saucissons de Lyon habillés de papier d'ar
gent et surmontés d'une inscription illustré sur
laquelle on lisait: 3 fr. la pièce: prix fixe in
variable. Prendre ou laisser.
Notre socialiste, après avoir examiné les sau
cissons en connaisseur, choisit le plus appétissant,
le fourra sous sa blouse et continua son chemin en
frédonnanl le refrain lyonnais
Nos frères'
Nos frères
Et les bourgeois nos ennemis.
Par malheur, le gardien du passage, témoin de
cette acquisition un peu trop fraternelle, arrêta
l'acquéreur au moment où il mettait le pied dans la
rue Grange-Batelière.
Que portes-tu dans ton bourgerou? demanda
l'invalide curieux.
C'est un superbe saucisson.
Est-il de Paris ou de Lyon
Je ne sais, mais il est de mon acquisition.
Tu l'as volé.
Allons donc Pour qui me prenez-vous?
a