NOUVELLES DIVERSES.
pies. Eloi ne tarda pas montrer nn talent par
ticulier pour l'orfèvrerie et la manipulation des
métaux. En même temps il se rendait recomtnan-
dable en avançant son instruction littéraire. Franc,
doux, prêt obliger chacun, modeste et poli', il
montrait une exactitude extrême dans l'accom
plissement des devoirs religieux. Il assistait régu
lièrement aux officesméditait les oracles des
Saintes écritures, et en travaillant avait souvent
un livre ouvert devant lui. Le trésorier de Clotaire
II fut frappé de la beauté de ses ouvrages, s'in
forma de lui et l'apela Paris. Chargé de confec
tionner un trône ou siège royalil en fit deux d'une
magnificence extraordinaire avec la matière qu'on
lui donna. Il fut nommé maître de la monnaie et
fît de nombreuses chasses ornées de pierreries
pour les réliques des saints. Il fesait de larges dis
tributions aux pauvres. On enseignait sa demeure
en disant Allez dans telle rue, l'a où vous ver
rez une troupe de pauvres. Ils le suivaient sur
son chemin. Quand il paraissait la cour, sous un
costume convenable il portait un rude cilice. Après
une confession générale, il adopta nn régime de
vie beaucoup plus rigide, s'adonna plus l'étude
et finit par embrasser l'état ecclésiastique. Nommé
plus tard l'évêché de Noyon, il étendit le zèle de
son apostolat en Belgique, et mourut tranquil
lement l'âge de 70 ans. S'Éloi servit fidèlement
Dieu dans le monde et dans le sacerdoce et
l'église reconnaissante lui en rend des honneurs
qui durent depuis douze siècles. Sa mémoire est
plus chérie et plus populaire que celle des plus
fastueux conquérants. C'est ainsi que sur la terre
même la vraie et solide gloire n'appartient qu'à
la vertu.
Mi'gao
La discussion du volumineux projet de
loi sur les faillites, banqueroutes et sursis,
a rapidement marché dans la séance du
27 de la Chambre des Représentants. Les
cinquante premiers articles ont été votés
presque sans débat. Lçs propositions de
la commission spéciale, conformes celles
de M. le ministre de la justice, ont été
généralement adoptées. Le travail de cette
commission, dont M. Tesch est l'organe
a été bien mûri, il faut le reconnaître, et
a singulièrement facilité la tâche de l'as
semblée.
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE.
Auditrice du 27 novembre.La cour d'as
sises de Dotre province s'est occupée hier de l'af
faire de F. De Vriese, J. VerstappenV. De
Vriese, L. Schoutteet et L. Neirinck, accusés de
recel et de vol de vin, liqueurs et beurre, commis
avec circonstances aggravantes dans la cave de
l'estaminet le Chien Noir, pendant les nuits du
5i mars au 1" avril, et do 10 au 11 avril. Décla
rés coupables par le jury, ils ont été condamnés les
deux premiers 10 années, le 5m"à 8, le 4™" 6
et le 5°" 5 années de travaux forcés, tous
l'exposition et dix années de surveillance.
Audience du 28 novembre. Le nommé
Frédéric Ovaere, fils de Pierre, âgé de 29 ans,
scieur de long et cabaretier, né Vichte, et domi
cilié Oostroosebeke, convaincu d'avoir homicidé
volontairement Ignace De Bels, a été condamné
aux travaux forcés perpétuité, l'exposition et
la marque des lettres T. P.
Audience du 29 novembre. Le nommé
Brunou De Saegher, fils de Ives, âgé de 28 ans,
tisserand, né et domicilié Lichtervelde, convaincu
d'avoir homicidé volontairement Pierre Van Steen-
kiste, a été condamné aux travaux forcés, perpé-
uuc, l'exposition et la marque des lettres T. P.
ACTES DU GOUVERNEMENT.
Par arrêté royal du 20 novembre, le
ministre de la guerre estautoriséà délivrer
des congés définitifs aux miliciens de la
classe de 1841.
A quelques exceptions près, dit l'Or
gane des Flandrestous les ouvriers de
fabrique de Gand ont repris leur travail,
sans conditions aucunes. Celte soumission
engagera sans aucun doute les industriels
examiner ce qu'il y a de fondé dans les
exigences des ouvriers et leur faire
toutes les concessions possibles.
S. M. le roi des Belges vient d'élever,
la dignité de vicomteM. le baron Renon
Le Bailly de Tilieghem-Mortier, de Bruges,
neveu d'une des grandes illustrations de
l'empire français, le maréchal Mortier,
duc de Trévise.
11 circule Anvers de fausses pièces
de cinq florins, au millésime de 1827 et
portant la lettre B, marque de la monnaie
de Bruxelles. 11 est facile de les reconnaître
leur légèreté; elles sont frappées en
cuivre fortement doré.
Jusqu'à ce jour on ne connaissait
aucun remède contre la rage déclarée,
tout au plus pouvait-on espérer de préve
nir l'invasion de ce mal terrible, en cauté
risant profondément la morsure avec le
fer rouge, et il est sans exemple qu'on ait
sauvé de la mort et de souffrances atroces
une personne atteinte d'hydrophobie. Aus
si, l'annonce d'un remède employé avec
succès a-t-elle produit une grande sensa
tion, quant M. Arago en a donné connais
sance l'académie des sciences de France.
M. Roche d'Uéricourl a rapporté d'Abyssi-
nie la plante dont la racine constitue le
remède; le principe actif paraît résider
sous l'épiderme. Voici ce que raconte M.
Roche d'Uéricourl lui-même
A son arrivée Deuratabor, un chien
atteint de la rage, ayant mordu trois autres
chiens et un soldat, le Bas-Ali, le roi lit
appeler M. Roche d'Uéricourl et lui dit
Tu vas voir l'efficacité du remède dont
je tai parlé. 11 lit enfermer séparément
tous les chiens; le lendemain, dans un
moment de calme de l'animal, il ordonna
qu'on lit avaler, en présence de l'auteur,
au chien enragé, qui avait mordu les au
tres chiens et le soldat, la racine en poudre
dans une cuillerée de miel; il se produisit
tous les effets indiqués et le chien fut
sauvé. Uuit jours après, on administra la
dose un autre chien chez lequel tous les
phénomènes de la rage se développaient
et qui fut également sauvé. Pour le troi
sième, les phénomènes de la rage n'ayant
paru que le douxième jour, on lui admi
nistra le médicament, et il fut également
sauvé. Quant au quatrième, il mourut de
la rage, quarante-deux jours après la mor
sure; mais on ne lui avait pas donné le
remède, pour bien constater sa mort par
la rage. Le soldat fut traité dix jours après
la morsure; sa tête était lourde, très
chaude; il était triste, il parlait très-peu,
avait l'air hébété, il tombait dans des
accès de colère. Lorsqu'on lui présentait
un verre d'hydromel, il avertissait d'un
air sombre la personne qui le lui présen
tait de se retirer; la salive tombait invo
lontairement de sa bouche. Cet homme
eut les premiers symptômes après neuf
jours, et le dixième il prit une dose de
racine en poudre dans une cuillerée de
lait; les évacuations survinrent et le ma
lade fut sauvé; du reste, le traitement fut
suivi comme il a été indiqué précédem
ment. Ces faits sont certainement très-
précis, et si l'on ajoute cela la loyauté
du voyageur français, on aura toute con
fiance dans le succès de ce remède. M.
Arago, en donnant cette bonne nouvelle,
a ajouté Le remède ne manquera pas
pour les épreuves, car M. Roche d'Héri-
court a apporté une forte quantité de la
racine en question.
On écrit de Grammont, le 28 novem
bre Lundi dernier, Mgr. I'évêque d'A
miens était dans nos murs. II est venu vi
siter l'établissement hydrosudopatique de
M. le docteur De Cock, dont la réputation
attire beaucoup d'étrangers. Monseigneur
a daigné se rendre le soir même la Con
férence de S'-Vincent de Paulqui se trou
vait au complet. On y remarque. M. le
doyen de la ville et M. le directeur du
Collège, ainsi que M. le président hono
raire, fondateur de la Société, qui était
venu faire une visite générale des pauvres
de Grammont, qui ont été si cruellement
éprouvés par le choléra.
Mgr. d'Amiens a témoigné une bien
veillance et une affabilité extraordinaires
la conférence de Grammont. Sa sympathie
est d'autant plus vive pour cette œuvre,
a-t-il dit, que cinq des fondateurs ont été
ses élèves. Il a payé une juste tribut d'élo
ges au dévouement admirable qu'ont mon
tré tous les membres pendant la dernière
épidémie, qu'on a vus sans cesse au chevet
des mourants, prodiguant les soins, les
consolations et les secours aux familles
désolées par la maladie et la misère. La
présence du vénérable prélat a été un bon
heur et un encouragement pour les mem
bres de la Conférence de Grammont, et ils
en conserveront longtemps le souvenir.
Ne verrons-nous jamais rien d'analogue
dans notre ville d'Ypres?
INCENDIE DU CHATEAU DE LUNEVILLE.
On lit dans le Courrier de Nancy
Le château de Luneville est devenu
la proie des flammes. Le feu a pris nais
sance dans la chambre de l'aide-de camp
du général Reyau, située l'angle de la
Terrasse, sur le Bosquet. On ne sait pas
au juste comment; il y a maintes versions
ce sujet. A six heures du matin, la
fumée sortait déjà par le toit. La cloche a
donné l'alarme six heures et demie on
croyait d'abord que c'était un feu de che
minée, mais la grosse cloche s'étant fait
entendre, on a reconnu tout le danger
que courait non seulement le château
mais encore les quartiers environnants.
Parmi les mille versions qui ont cir
culé sur le moment où a pu prendre le
feu, voici la plus accréditée: on prétend
que le feu était déjà trois heures du
matin dans l'appartement de l'aide-de-
camp. Par malheur, avant d'appeler du