JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3364. 33me année. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX. DE LMUIVKEHEIT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° a5. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de ohaque semaine, (insertions 17 centimes la ligne.) 7?^3S, 26 Décembre. Depuis que le scepticisme impie du 18®* siècle a ébranlé dans leurs bases les prin cipes conservateurs delà société et garants du bonheur public; depuis qu'il a failli tarir dans leurs sources les plus douces inspirations du cœur et de l'esprit, il s'est constamment rencontré des hommes avi des de recueillir et de transmettre le funeste héritage d'un siècle de décadence et de perversité. Cachant sous des noms pompeux leurs desseins les plus subversifs, le masque de la liberté, de la philanthropie, du perfectionnement intellectuel ne quitta guère leurs traits décomposés sous le stigmate du vice. Mais la trace de ruines et de calamités qui marque leur passage, il est facile de reconnaître la présence du génie du mal. Naguère ils livrèrent la France aux plus horribles désastres, alors qu'ils ne prétendaient exiger que le redres sement des abus. Plus tardau nom d'un libéralisme menteur, ils précipitèrent ce florissant et glorieux pays de révolution en révolution jusqu'au bord du gouffre de la misère et de l'anarchie, où de nos jours il se débat éperdu. L'Allemagne menacée d'un bouleversement total; la Hongrie en proie la guerre civile et étrangère; la Pologne, cet antique et illustre rempart de la chrélienneté, reniant les traditions et les principes qui faisaient sa gloire; l'Italie, tantôt plongée en face du mal dans un sommeil léthargique, tantôt frémissante d'un aveugle délire; la Suisse, avant l'ap parition du pseudo-libéralisme la plus libre des nations européennes, aujourd'hui la victime palpitante d'un despotisme odieux et effréné: tels sont, et nous ne citons ici que les faits contemporains les plus marquants, tels sont les actes d'un parti, qui ne vise rien moins qu'à établir partout son empire. D'abord il a l'art de frayer pas pas le chemin ses vues ambitieuses, l'aide d'instruments aveu gles et dociles, quoique parfois honnêtes, qu'il saura bien briser, lorsqu'arrivé son but, ils ne seraient plus propres qu'à entraver sa marche toujours plus rapide. Ici, dans notre Belgique, où nous le voyons au début de son œuvre, ce qui nous frappe davantage chez lui, c'est cet égoïsme avide qui le porte se faire des armes de tout, même de ce qui devrait rester le plus étranger aux questions de parti. Ainsi de l'enseignement; question vitale pour la patrie et pour la génération qui grandit dans nos écoles, question ce pendant où d'étroits préjugés, où de mes quines ambitions ne découvrent qu'un moyen de se faire valoir, uoe arme au service de leurs intérêts personnels. Ce qui nous frappe encore dans le pseudo libéralisme, c'est cet égoïsme glacé qui ne lui fait voir partout qu'inlérêt-matériel et qui ferme son âme aux instincts les plus nobles et les plus profonds de l'humanité. De lui découlent directement les atteintes sans cesse renouvelées contre la bienfai sance privée, dont M. le Ministre de la justice avec l'assentiment de ses collègues a si déplorablemeut signalé son adminis tration; et ces froides théories, que partage certes la grande majorité du parti et dont M. Ch. De Brouckere s'est fait l'organe lorsqu'il n'a pas craint d'avancer, que la charité dégrade Nous ne nous étendrons pas ici sur cette opinion anti-chrétienne; des plumes élo quentes en ont déjà fait justice.. 11 nous suffit nous de la signaler. Non, quoiqu'en dise, nous ne savons ce que peut-être cette utile mission dont le~ libéralisme sft targue; nous ignorons ces rares bienfaits dont il gratifia le genre humain. Funeste météore, que sût-il ja mais, que frapper de stérilité le sol qu'il brûla de ses feux L'on sait ce qu'est devenue la littérature contemporaine sous celte influence per nicieuse. Jadis semence salutaire que fécondèrent les rayons bienfaisants du christianisme, les lettres et les sciences ne semblaient destinées qu'à rendre l'homme meilleur, qu'à soutenir son àme dans la grande œuvre de sa réhabilitation. Quel les sont loin de cette primitive destinée ces ignobles productionsle scandale de l'Europe et la honte éternelle de notre âge! L'esprit des enfants de Voltaire a passé dans les intelligences, et les intelli gences n'ont guère produit que des fruits empoisonnés. Ainsi le sanum brûlant des déserts d'Afrique flétrit sous sa perfide baleine les fleurs écloses au souille du zéphyre, et répand en rapides sillons par les airs des germes de poison et de mort Est-il vrai que la servilité peureuse qui lie l'autorité certain personnage est l'u nique obstacle l'accomplissement des ré formes si désiréesdans notre établissement d'instruction primaire? Avant de mettre le pied sur le terrain nos édiles veulent-ils être sûrs d'avoir l'assentiment public pour cortège? Nous leur prédisons, qu'au moins la musique de la garde civique, ne se re fuserait point exécuter un air triomphal pendant toute la durée de la marche. Nous apprenons avec plaisir la nomina tion de M. Van Elslander, chantre l'église de St-Martin, comme maître-de-chapelle de la même église, en remplacement de M. Brunfaut, qui vient de quitter la ville. Les talents de M. Van Elslander le ren daient digne d'un poste où son prédéces- seurs'était acquis une réputation justement méritée. Samedi, des individus se présentèrent de bon matin dans un cabaret de cette ville, l'effet de s'y faire servir d'un verre de liqueur, présentant une pièce de cinq francs échanger, pour payer la dépense. Par une précaution assez rare, l'hôtesse examina préalablement la pièce qu'on ve nait de lui remettre, et la jetant sur les carreaux de la salle, ne tarda point s'as surer qu'elle était fausse. A l'étonnement que cette expérience sembla faire naître aux prétendus voyageurs, on aurait pu les croire eux-mêmes dupes d'une fourberie. Mais bientôt l'on apprit par les échangés semblables que l'on dit s'être tentées et effectuées dans d'autres estaminets, que ces malineux voyageurs n'étaient autres que d'adroits filous cherchant duper le public, par l'émission de fausse monnaie. Instruite de ces faits la police a fait toutes les recherches possibles pour se mettre sur les traces des coupables que jusqu'ici on n'est point venu encore a arrêter. Un vol avec effraction vient de se com mettre, Westoulre, en la demeure du fermier Becuwe. Les voleurs, pour accom plir leur méfait, ont choisi l'occasion op portune où toute la famille du cultivateur s'était rendue aux champs pour y cueillir des navets. Après avoir brisé une fenêtre, ils se sont introduits dans une chambre, d'où ils ont enlevé une boîte contenant des bijoux de la valeur de 200 francs. On n'a pu découvrir jusqu'à ce jour les coupables. On vient de tuer dernièrement Merc- kem, un aigle magnifique qui, après avoir plané quelque temps audessus des her bages, était venu se percher sur un arbre. Ce bel oiseau que la tempête aura fait errer dans nos contrées se trouve présentement exposé la fenêtre de M. Spotbeen, où bien de curieux se plaisent l'admirer. oe-onn Par arrêté royal les subsides suivants sont ac cordées

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1