NOUVELLES DIVERSES. Malgré la rigueur de la saison, Malbo- rough (Lord Pouff) déclare qu'il s'en va-t-en guerre.... contre le clérical. Avant d'ouvrir la campagne, notre preux guerrier n'avait point besoin de nous en avertir par la voie de son journal. Le public sait déjà que c'est dans ce dessein qu'il a fait ferrer ses vieux chevaux de bataille, dîme et influence oc culte. A défaut d'arguments opposer aux ar ticles des journaux de cette ville, le Progrès se fait forger des lettres par des soi-disant amis, comme il enregistre en guise de défense des doctrines de M. Dehaussy con cernant la bienfaisance, des pièces de Y Indépendance et de YObservateur, déjà pulvérisées par la presse conservatrice. Des élections communales ont eu lieu ces jours Namur. Les candidats de la feuille républicaine YÊclaireur ont prévalu dans la lutte, grâce au concours du parti ministériel représenté par le Journal de Namur, qui n'a su mieux faire pour écon- duire deux conservateurs de mérite re connu, que de s'allier aux ennemis jurés de la Royauté constitutionnelle. Le Progrès si prompt inventer la calomnie de la soi- disant union des catholiques avec les li béraux n'a dit mot de cette alliance élec torale. Depuis longtemps des bruits d'un chan gement dans l'école des Orphelins de celte ville,circulaient dansle public. Les bonnes relations et l'entente cordiale qui sem- blaientavoir existé en tout temps,entre l'ad ministration des Hospices et le vénérable Régent de la dite école bien des gens faisaient voir celte nouvelle comme fabu leuse. Les faits néanmoins viennent con firmer la rumeur répandue, car l'instal lation de M. l'abbé Deblock appellé succéder M. Desiere, a eu lieu avant-hier deux heures de relevée en présence des différents membres de l'administration des Hospices. une mère se peut rajeunir; c'est qu'il lui vient comme ressouvenir du jour où, elle aussi, a vu sa mère se parer et se faire belle pour assister a son bonheur. Par sainte Guillemette, ma patronne s'écria- t-elle en entrant, vous n'êtes pas encore prêt, maître Claude? Mais quoi pensez-vous donc? Il faut le temps pour tout, répondit grave ment le boulanger, et l'on ne se couvre pas d'un ajustement neuf aussi facilement qu'on ferait d'un vieux; voila des passes qui sont si étroites que je ne peux attacher mes manches. Tenez, Guillemette, aidez-moi. Elle lui prit le bras tout en murmurant, et quand elle eut fini, que maître Claude eut couvert sa tête d'un bonnet de feutre gris, le boulanger se posa devant sa femme d'un air qui semblait dire: Comment me trouvez-vous? Un sourire de satis faction effleura les lèvres de Guillemette, et Claude, interprétant ce sourire en sa faveur, embrassa sa femme, et s'occupa de ranger les meubles de ma nière recevoir dignement les compères et les commères qui viendraient pour la noce. Il nous manquera quelqu'un aujourd'hui, ma mie, dit maître Claude, s'arrêtant tout-k-coup au milieu de son opération, quelqu'un qui aurait oc- Dans la province du Brabant et quelques autres, les pensions de l'Etat ont été soldées les dix pre miers jours de janvier, dans notre ville le 21 du même mois elles ne l'avaient pas encore été; l'on doit cependaut concevoir que ceci doit procurer une gêne quelques uns de ces pensionnés. Il serait donc a souhaiter que pareil retard n'aie plus lieu. M. Posschelle, vicaire a Meire, est nommé en la même qualité k Viane. Un journal spirituel de Paris le Corsairepu blie les réflexions suivantes, a propos de la dis cussion sur l'enseignement C'est une ruse bien ancienne mais toujours nouvelle et presque toujours heureuse que celle des filous qui, surpris en flagrant délit, s'enfuient en criant Au voleur L'Université s'approprie en ce moment le procédé, et s'enfuit dans la loi snr l'enseignement en criant par tous les carrefours de la Chambre et de la presse .Au Jésuite! Ne nous y laissons pas prendre. La peur des Congrégations et des Jésuites n'est qu'un vain épouvantai! l'aide duquel les monopoleurs universitaires cherchent k réveiller dans l'âme des vieux Chaberts du libéralisme, quelques restes mal éteints de jésuitophobie. Hélas! pour le malheur de la France, les sceptiques les élecliques, les empiriques et au tres charlatans, ont tenu trop longtemps les jeunes générations sous leur tutelle pour qu'elles retour nent jamais bien ardemment aux croyances catho liques. Ils le savent bien, et ne redoutent guère l'envahissement de l'esprit religieux; ils y ont mis en bon ordre. Mais ce que doivent savoir aussi les gens de bon sens, c'est que la conséquence naturelle et fatale du scepticisme de l'Université, de ses doc trines, de l'éducation qu'elle donne, ou plutôt qu'elle ne donne pas, c'est le triomphe du maté rialisme et de l'arnachie. Aussi voyez-la s'appuyer maintenant sur ses alliés naturels, les Montagnards, ainsi que sur ce parti bâtard auquel appartient k bon droit le citoyen Carnot, C ex-Ministre de Vignorance. L'Université défendue par la Montagne! Il ne lui manquait plus que cette honte. Elle com mence k recevoir son châtiment... ou sa récom pense, dirait M. de tylontalembert. Quant k nous, nous lui laissons le choix du mot, et l'honneur de l'alliance. cupé la première place, après moi, dans la céré monie. Qui donc manquera? demanda Guillemette. Un mien frère, mon aîné, celui dont je vous ai parlé quelquefois et que vous u'avez jamais connu. Où donc est-il en ce moment. Dieu seul le sait Jacques c'était son nom, a quitté cette maison k l'âge de seize ans, pour se faire moine, et m'a laissé tous ses droits k la bou langerie qui, depuis deux cents ans, fait vivre notre famille. Et l'on n'a reçu de lui aucune nouvelle? Aucune. Le jour où il nous a quittés, notre honoré père, que Dieu garde, lui demanda si l'on entendrait bieutôt parler de lui, et s'il enverrait quelque message. Eh bien savez-vous ce qu'il a répondu Non ...jamais, peut-être Pas tout—k—fait mais c'était k peu près la même chose Quand je serai Pape. Et depuis ce temps on ne sait ce qu'il est devenu, mais ce qu'il y a de sùr c'est qu'il n'est pas devenu pape. Que les saints le protègent et qu'il prospère voila ce que je lui souhaite. Mais il m'est avis que jamais nous n'en entendrons parler. Quant a nous, ma mie, pensons a notre fille Il y a de par le monde une grande République, citée comme un modèle, qui n'a pas été fondée par des scélérats grandioses comme ceux qui ont inscrit l'année $5 en caractères sanglants dans les annales de la France. Elle n'a pas été jusqu'ici trop éprouvée par ces affreux petits rhéteurs qui cherchent k régérer la société en conciliant Ro bespierre et Babeuf. Cette République est' celle des Etats-Unis, où règne la liberté des cultes la plus absolue. Dans le Congrès, qui se réunit k Washington, se trouvent des membres des mille et une sectes religieuses qui couvrent les États-Unis. Il y a quel ques années, un évêque catholique fut invité par l'Assemblée k prêcher dans l'enceinte législative et k la bénir. Il fut accueilli avec les marques du plus profond respect. Tout récemment, un moine catholique, le père Mathew, si célèbre par ses prédications sur la tempérance, est arrivé k Was hington. Sur la proposition de M. Walker, il a été décidé, k la majorité de 33 voix contre 18, que le père Mathew, pendant son séjour k Washington, aurait le privilège de siéger dans le Sénat. Nos prétendus libéraux verront daus ces faits un empiétement, un envahissement, une usur pation cléricale, une preuve d'influence occulte. La liberté, k leurs yeux, aura été gravement com promise. Ils ne concevront pas qu'un pareil at tentat contre l'État ait pu être sanctionné par une Assemblée législative. Et cependant, les sectaires anglo-américains,accoutumés k la liberté politique la plus complète, s'y sont prêtés de bonne grâce, sans se soucier du danger qu'ils courentni sur tout de ce que peuvent en penser les aboyeurs k la soutane, si nombreux dans la vieille Europe en général, et chez nous en particulier. La semaine dernière, une pauvre femme, qui implorait |a charité publique est décédée k Aer- seele. Le juge de paix en pareil cas ne voit pas bien souvent recourir k son ministère, les héritiers en ont bientôt fini avec un inventaire, composé d'un mobilier boiteux et de quelques chiffons qu'ils se partagent k l'amiable, dans cette cir constance il en fut de même, mais au fond de quelques ordures entassées dans un coin, ils dé couvrirent une somme de plus de deux mille francs enfouie dans cet espèce de fumier, leur joie fut k son comble et ils arrosèrent d'une bouteille de genièvre la bière de la défunte. Blancbe est-elle vêtue comme il convient k un jour pareil? Croyez-vous donc qu'on vous ait attendu pour veiller a son habillement? Blanche est prête, et je l'ai laissée la haut en train de réciter ses orai sons... mais il parati qu'elle a fini. En effet, Blanche descendait les degrés de sa chambre; la figure de la jeune fille, ordinairement si joyeuse et si riante, offrait alors un certain air de gravité qui n'avait rien de déplaisant, je vous assure. Dans sa démarche il y avait quelque chose d'incertain qui ressemblait k de l'inquiétude; sous sou bonheur présent, on lisait comme une vague pensée d'avenir qu'on aurait pu traduire par ces mots certes, je suis heureuse aujourd'hui, mais le serai-je toujours ainsi N Quand elle fut devant ses parents, Blanche s'agenouilla pieusement, et ceux-ci étendaut les mains sur la tête de la jeune fille: Que Dieu et notre Dame la Très-Sainte Vierge te protègent en ce monde, ma fille bien- aimée! dit solennellement le père. Et qu'ils te bénissent comme je te bénis, Blanche, ajouta la mère, avec des larmes dans les yeux. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2