Depuis un certain laps de temps, la ville d'Ypresn'avait compté parmi ses habitants aucun centenaire. Aussi n'est-ce pas sans allégresse que notre cité a vu poindre le jour où l'un de ses 01s, le nommé Louis Deseure, ancien charcutier, accomplit sa centième année. La cérémonie du jubilé aura lieu, lundi prochain 11 février en l'église de Sl-Martin, où une messe en mu sique sera chantée cet effet. Pour ceux qui connaissent notre Malhusalem, il est impossible de lui attribuer ce grand âge. Jouissant de toutes ses facultés physiques et morales, comme un homme dans toute la force de la vie, Deseure se rend journel lement la messe, fait sa promenade et passe sa soirée l'estaminet en jouant aux caries ou en entretenant ses amis des faits passés vers le milieu du dernier siècle dont il est contemporain. Par une fatalité assez rare, de trois sœurs que Deseure a eues, toutes sont nées sourdes-muettes. Pendant toute la durée de leur existence, ces in fortunées ont été l'objet de la sollicitude infatigable de leur frère. A la vue de cette heureuseet respectable vieillesse, onaime se rappeler la tendresse filiale de notre centenaire l'égard des auteurs de ses jours. Ce n'est pas en vain que l'éternelle sagesse grava cette sentence au décalogue honores ion père et la mère et tu vivras longuement. Le Progrès est arrivé au paroxysme de la fureur, il hurle; il délire. A ses yeux, M. Coomans, dont personne ne conteste les talents orqloires et administratifs, M. Coomans est le plus pitoyable des ergo teurs, c'est un enragé. MM. de Liedekerke et de Denterghem sont des nullités M. Jules Malou... oh celui-là, c'est un affa- meur! Il faut une rare impudence pour lui reconnaître des talents et du patriotisme. Jamais il ne fit rien pour ses commettants. Et ainsi du reste. (V. n" 913.) Nous n'avons jamais lu, il est vrai, ni le père Duchesne, ni nul autre organe des hommes de 93, mais il nous semble qu'ils devaient écrire ainsi. Un homme du parti catholique s'est-il permis, en quoi que ce soit, une opinion qui n'est pas celle du Progrès, le Progrès bondit de rage. Cela n'inspire nul ressentiment; cela n'inspire qu'un froid mépris et un dégoût voisin de la pitié. De sombres pressentiments pour l'avenir ont frappé le Progrès au cœur. A le voir se débattre contre le sort qui l'étreinl, on dirait l'agonie d'un démoniaque. Le Progrès appelle M. Coomans (le plus pitoyable ergoteur de la Chambre) c'est pourtant l'amendement de ce député, ten dant imposer le blé étranger d'un droit de fr. 1-50 que M. Alph. Vandenpeereboom vient d'appuyer par son suffrage. Nous en félicitons notre représentant; et tout le district aura vu avec plaisir qu'en cette occurence il a agi en mandataire intelli gent, et ne s'est point laissé séduire par le faux système du journal cartonné si fatal aux intérêts de l'agriculture. Ce n'est plus MM. Malou et Delheux que le journal de carton, jette le litre d'affameurs du peuple. Tous les repré sentants qui ont voté au profit des culti vateurs reçoivent la même qualification. C'est fort gracieux pour le protégé du Progrès M. Alph. Vandenpeereboom, qui, nous le rapportons avec plaisir, s'est mis celte fois audessus des conseils de Messire Mylord, et a joint son suffrage ceux des vrais amis de l'agriculture en repoussant la demande ministérielle. ifl9QT~» Deux choses offensent mortellement le fameux rédacteur du Progrès: c'est de voir le Journal des Baziles, rappeler au public, le fatras littéraire de l'enfant du 12 Août 1847, M. Carton, et les services rendus par M. Jules Malou, quand il s'agit de frapper le tabac d'une lourde contribution. Rien qu'à loucher ces deux cordes cléricales Mylord se met danser, tout juste comme il dansera en Juin prochain quand le pied des mannequins des Jésuites et des Ba ziles, ira se frotter sur les fesses électo rales. Oh! quel spectacle amusant! J17 Nonobstant le témoignage du pays en tier, sauf la bande cartonnée d'Ypres, Mylord refuse accorder M. Malou des capacités insignes. N'en déplaise pouf pouf; nous ne lui demandons point qu'il en cède quelques unes des siennes. Car nous croyons que si même M. Malou se trouvât enrichi de toute la science du Ré dacteur du Progrès il n'en posséderait pas un grain de savoir de plus. Il y a quelque temps le Journal Voilai- rien de cette ville s'occupant du frère Léolade, avec ce cynisme blasphématoire qui le caractérisé toutes les fois qu'il s'agit delà religionel de ses ministres,osa lancer l'adresse du détenu au bagne de Toulon l'épi tète de forçat en Jésus-Christ. Voici comment le Journal de Bruxelles et les feuilles de Toulon s'expriment l'égard de Léotade dont la mort vient de terminer l'existence malheureuse Jullien, Lange, Lebeau, Le Hon, Manilins, Moreau, Moxhoti, Osy, Pierre, Pirmez, RogierRolin, Rousselle, Sioave, Tesch, Thiéfry, T'K.int-de Nayer, Toussaint, Van Cleeinputte, Vaudenpee- reboom (Alphonse), Van Grootven, Van Hoore- beke, Vanlseghem, Verhaegen, Vermeireel Vilain X1I1I. Ont voté le rejet Ansiau, Roulez, Cans, Chris- tiaens, Clep, Coomans, de Brouckere, Debrotix, Dechamps, de Denterghem, de Haerne, de Liede- kerkedu Lueseinans, de Man d'Attenrode, de Renesse, de Theux, Dumont (Guillaume), Faignart, Julliot, Lesoinne, Mascart, Mercier, Moncheur, Orls, Peers, Previnaire, Rodenbach, Thibaut, Trémouroux, Vanden Berghe de ninckum, Vauden Branden de Reeth, Van Renynghe. Se sont abstenus: MM. David, de Mérode, Du- niortier, Lelièvre. M. David. Il résulte de ce que j'ai dit que déjà 5o c. étaient un droit qui dépassait celui que je pouvais voter. Dans cette position je n'ai pu me prononcer sur la question de la permanence de la loi. M. de Mérode. Je m'abstiens, parce que le ministère joue maintenant un rôle despotique. Il n'a jamais été en usage dans la Chambre qu'uu ministère vînt dire: Nous n'accepterons pas telle loi que voterait la législature. Un vote sous une telle compression ne me convient pas. M. Dumortier. Je me suis abstenu parce que je n'ai pas compris la portée des paroles prononcées par M. le ministre de l'intérieur. M. Lelièvre. Je me suis abstenu parce que, sans que la loi fût votée en entier, je ne pouvais me prononcer sur son caractère définitif ou pro visoire. de battre. Un silence de mort régnait dans cette chambre! il entra suivi du moine, et il vit. Il vit Blanche en prières devant une image de Notre-Dame éclairée par des cierges; Claude et Guillemette étaient agenouilles auprès d'elle. La pauvre enfant remerciait le ciel de sa guérison, et lui exprimait sa reconnaissance de ce qu'elle allait être l'heureuse épouse de'Germain. Le moine l'a vait prévenue. Le lendemain les noces se firent; tout ce qu'il y avait dans la ville de seigneurs, de bourgeois et de commères voulut assister au bonheur de la nièce du pape. Et le soir, lorsqu'on fut revenu de l'é glise, et qu'on eut terminé un repas de famille, pendant lequel on vida plus d'un verre la gloire de Benoît XII, le moine, qui n'avait pas quitté les époux pendant toute la durée du jour, dit a Germain Et cette escarcelle que je vois pendue votre ceinture; avez-vous oublié que la est la dot de la demoiselle Blanche votre épousée? Non, par le ciel et vous avez raison, mon père, s'écria Germain. Il l'ouvrit précipitamment; elle contenait cent écus d'or, et des tablettes que Germain passa au moine. Celui-ci lut ces mots tracés de la main du pape rMfl' Mieux qu'un vieux diable au fond d'un bénitier. (Gresskt.) Voilà un petit présent que vous octroie votre oncle Jacques Fouruier. Quant au pape, il ti'a de parents que les pauvres et les malheureux. Chacun admira la sagesse de ces paroles, et quand le premier mouvement de surprise fut passé, le moine se leva. Maintenant, ma fille, dit-il Blanche, ma mission est remplie, et je retourne Avignon au près de votre saint oncle. Dieu vous garde, maître Claude Mais ne m'expliquerez-vous pas... dit maître Claude embarrassé. Apprenez que je n'ai pas quitté cette ville, répondit le tnoine, depuis le jour où je me suis présenté vous pour la première fois, et que c'est par l'ordre du Saint-Père que j'ai veillé aux affaires de votre maison. Il disparut. Et le lendemain maître Claude disait en soupirant Tout cela est belle et bon, mais, par ma barbe! si j'étais pape, je voudrais que mon frère eût un beau château, et ma nièce une autre dot que cent écus d'or. Oh! je ne me plains pas de lui, mon père; il m'a richement dotée, reprit Blanche en regar dant son époux il m'a fait heureuse, et m'a appris que toujours la vanité est mauvaise conseillère. eugène nyon. Il y a deux ans, un procès criminel a vivement émula France: il s'est terminé par la condamnation d'un frère des Écoles chrétiennes. Ceux qui ont suivi ces tristes débats savent quel acharnement passionné montrèrent contre l'accusé les magistrats qui, même eu face de l'évidence, doivent donner l'exemple de la modération pour rester fidèles au mandai qu'ils ont reçu de la justice. Quoi qu'il en soit, déclaré coupable d'un meurtre doublement atroce, le frère Léotade est allé expirer au bagne de Toulon le crime dont le jury la cru coupable. Cependant, la conviction du jury n'avait point passé dans tous les esprits. Le défenseur de Léo tade, M" Gasc,aujourd'hui représentant du peuple, a dit partout et il répétait encore hautement avant- hier en présence de plusieurs membres de l'As semblée: qu'il avait puisé dans les débats et dans les relations qu'il avait eues avec son client pendant le procès, la conviction profonde de l'in nocence de Léotade. Au bagne de Toulon, la conduite du condamné a été toujours édifiante. Il ne s'est pas démenti un instant. Une mort prompte vient de mettre fin au supplice que lui a infligé la justice humaine. Il a prolesté au lit de mort contre sa condamnation en pardonnant a ceux qui l'ont prononcée. Nous trouvons sur ses derniers moments une lettre fort intéressante que la Sentinelle de la Marine feuille de Toulon, publie en la faisant précéder des réflexions qu'on va lire: Nous avons annoncé hier la mort du frère Léotade au bagne de Toulon. Nous n'avons fait suivre celte nouvelle d'aucune réflexion. Nous ne sommes pas de ceux qui cherchent avidement dans

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2