NOUVELLES DIVERSES.
On a trouvé hier matin, pendu un
arbre, hors la porte de Menin le nommé
Jean Bauwen, ancien garçon meunier.
i CAFREKIE.
la condamnation d'un homme d'Eglise un prétexte
de scandale nous ne sommes pas de ceux non plus
pour qui l'habit eccle'siastique exclut nécessaire
ment la violence des passions humaines. Condamné
par la justice régulière, pour nous Léotade est
coupable. Il avait témoigué le désir de voir le pro
cureur de la République; le commissaire qui rem
plit ces fonctions pour la marine s'est empressé de
se rendre auprès de lui. Le frère Léotade n'avait
aucun révélation a faire, il voulait seulement pro
tester une dernière fois de son innocence. M.
l'abbé Marin, aumônier du bagne, avait été éga
lement demandé par le malade. Ce respectable
ecclésiastique nous adresse aujourd'hui une lettre
que nous insérons, sans en prendre aucunement la
responsabilité, mais en faisant observer seulement
que l'entretien qu'elle rapporte a eu lieu en pré
sence du commissaire de la République
A Monsieur le Supérieur général des Frères
de iÉcole chrétienne, Paris.
Monsieur le Supérieur,
Le frère Léotade a rendu son âme h Dieu, hier
26 janvier, a 7 heures et demie du soira la suite
d'une violente maladie de poitrine qui n'a duré que
cinq jours. Dès la première atteinte du tnal, Léo
tade comprit qu'il était frappé mort, et aux
espérances qu'on cherchait lui donner, il répon
dait d'une voix calme Non, je sens que c'est ma
fin. Souvent il ajoutait C'est aussi mon désir; mais
avant tout que la sainte volonté de Dieu soit faite!
C'est le 21 que le pauvre condamné était entré
a l'hôpital du bagne, et le 23 le mal avait fait de
si rapides progrès que le docteur de service s'atten
dait h le voir finir dans les 24 heures. Il fallut donc
s'occuper de donner les derniers sacrements au
malade; il les demanda lui-même, il fil sa con
fession, et le soir ayant éprouvé quelque soulage
ment le Saint-Viatique et l'extrême-onction fu
rent réservés pour le lendemain.
Cette amélioration dura peu, la nuit fut mau
vaise, et le matin, de bonne heure, au moment où
j'allais monter h l'autel, on venait m'appeler de la
part du malade. J'accourus vers lui, et je me ren
contrai h son chevet avec le commissaire de la Ré
publique près les tribunaux maritimes, qui avait
été demandé en même temps que moi. Après nous
être informés de son étatM. le commissaire de la
République lui demanda dans quel but il l'avait
fait appeler.
Sur le point de paraître devant Dieu (dit-il)
j'ai voulu déclarer une dernière fois devant vous,
ce que j'ai déjà déclaré devant mes juges, que je
suis innocent et que j'ignore complètement par
qui a été commis le double crime pour lequel je
suis condamné.
Telle fut la réponse du mourant.
M. le commissaire de la République trouva
d'énergiques paroles pour effrayer le moribond,
s'il osait mentir aux hommes en face du tribunal de
Dieu. J'appuyai de toutes mes forces l'autorité de
l'honorable magistrat, je renchéris sur l'énergie de
son langage; l'homme qui je m'adressais étant
dans une position exceptionnelle, je crus devoir
lui parler comme jamais prêtre ne parie a un mou
rant, je lui dis: Le médecin a affirjné que demain
vous auriez cessé de vivre prenez garde de mentir
sur le seuil de l'éternité!
Je sais que je vais mourir (reprit Léotade) et
voilà pourquoi je me plais répéter que je suis
innocent; la mort on dit la vérité. Je vais
Celui qui récompense l'épreuve et répare l'in-
justice; si j'ai tenu a proclamer mon innocence,
ce n'est pas pour moic'est pour la consolation
de ma famille et pour l'honneur de ma famille.
Après ces paroles, M. le commissaire de la Ré
publique s'éloigna du malade et je restai pour le
préparer recevoir le Saint-Viatique. Dans le
moment où il allait s'unir son Dieuje lui dis
haute voix En présence de celui qui se donne.à
vous et qui va devenir votre juge, persistez-vous
dans l'aveu que vous avez fait devant le procureur
de la République? Oui j'y persiste je n'ai dit
que la vérité.
M. le commissaire du bagne et le procureur de la
Republique près le tribunal de première instance,
ont le même jour, interrogé le malade et en ont
obtenu la même réponse.
L'homme qui a solennellement protesté de son
innocence et devant ses juges et sur son lit de mort,
n'avait pas été élevé l'école de l'incrédulité, il
avait de bonne heure connu et pratiqué la loi
divine. Avant sa condamnation, il se montra suc
cessivement bon chrétien et bon religieux; sa con
duite a été sans reproche, depuis l'arrêt qui l'avait
frappé. Ses camarades d'iufortune n'ont reçu de lui
que sages conseils et vertueux exemples. Soumis
ses chefs, plein de résignation dans son malheur,
fidèle ses devoir envers Dieu, il était encore rem
pli de reconnaissance pour ses bienfaiteurs, et ja
mais il n'eut une parole de baine contre ceux qui
avaient contribué sa condamnation. En présence
de tels faits, u'est-il pas permis de se demander si
Léotade n'aurait pas été victime d'une de ces er
reurs judiciaires que la justice divine peut seule se
promettre d'éviter toujours?
J'ai l'honneur d'être, etc.
Marin, aumônier du bagne de Toulon. -
LA BELGIQUE GOUVERNÉE PAR DES ÉTRANGERS!!
Nous avons déjà fait remarquer plusieurs fois
que les étrangers ont sur les affaires de notre pays
une trop large influence et qu'ils pullulent dans
toutes les administrations.
Si nous cherchions des faits dit Sancho, pour le
justifier, ils se présenteraient en foule.
Voyons plutôt
ÉTRANGERS, MINISTRES ET AMBASSADEURS.
M. Rogier, ministre de l'intérieur, Français.
M. Chazal, ministre de la guerre, Français.
M. Evain ministre d'État Français.
M. Dumon-Dumortier, président du sénat et
ambassadeur en Hollande, (Français.)
M. le baron Dujardin-Fally, ex-libraire,
ministre résidant Madrid, (Français.)
M. Firhin-Rogier, ministre plénipotentaire h
Paris, (Français.)
M. Drouet, secrétaire d'ambassade Londres,
(Français.)
GARDIENS DES ARCHIVES NATIONALES.
M. Gachard, archiviste de l'État (Français.)
M. Gachet, sous-archiviste, (Français.)
M. Bourson, directeur du Moniteur Belge,
(Français.)
M. Chapelier, directeur de l'école militaire,
(Français.)
Si nous passons aux 'généraux, nous en trouvons
une demi-douzaine Polonais, Allemands et Fran
çais.
Les préfets des universités et athénées sont
(Français.)
M. Huet, Gand.
M. Bergeron, Namur.
M. CugniÈre, Gand.
M. Baron, Liège, sont (Français.)
Ainsi c'est la France qui uous fournit
Nos ministres;
Nos généraux
Nos ambassadeurs;
Nos gardiens des archives nationales;
Les hommes destinés instruire et former la
jeunesse belge;
Et par les journaux tels que Y Indépendancele
Journal de Liège, le Précurseur et cette foule de
journaux rédigés par des Auvergnats littéraires,
par ces nombreux organes de la publicité, c'est
encore la France qui s'est chargée de former et de
diriger l'esprit public chez les hommes faits
Lorsqu'un peupleaabdiqué ainsi entre les mains
de l'étranger toutes les forces vives de son exis
tence, si sa nationalité se conserve et s'il n'est pas
un jour livré pieds et poings liés l'étranger, c'est
que Dieu y met du sien et qu'il veut sauver de
l'abîme les aveugles qui y courent
Nous ne parlons pas ici de cette foule d'employés
que peuplent les ministères et les administrations
de tout genre, mais nous demanderons volontiers
ces cosmopolites ministres, ambassadeurs, etc.,
qui servent la Belgique pour les beaux yeux de sa
cassette, ce qu'ils feraient dans le cas d'une confla
gration qui nous forcerait défetidre notre indé
pendance contre la France?
La question est assez importante, pensons-nous,
pour valoir une réponse.
On se dispose terminer le piédestal de Vésale;
on se demande quand on achèvera ceux de Gode-
froid de Bouillon et de Charles de Lorraine, quand
on songera y graver les inscriptions qu'ils atten
dent depuis dix-huit mois? Il avait été question
d'incruster dans le monument de Godefroid de
Bouillon, des bas-reliefs représentant la prise de
Jérusalem et le couronnement du héros de la Croi
sade. On dit que les bas-reliefs ne sont pas encore
commendés.
On lit dans la Chronique, de Courtrai
Il y a quelques jours, le nommé Benoit An-
kaarl, présenta en vente, au nom d'un étranger qui
était sur le point de partir par le chemin de fer,
chez le sieur Testaert, cabarelier et orfèvre, rue
de Persil en cette ville, 977 petites pièces fausses,
de monnaie étrangère, en cuivre et argentées. Ces
pièces portaient d'un côté la lettre R surmontée
d'une couronne et placée au milieu du millésime
1783, et de l'autre côté 24, einen thaler. Testaert,
croyant que cette monnaie avait une valeur réelle
et qu'elle contenait un mélange d'une grande quan
tité d'argent, n'hésita pasà acheter toutes ces pièces
pour la somme de fr. 79-16, raison de huit cen
times chaque pièce. Content de la bonne aubaine,
Testaert réduisit tout cette monnaie en un lingot,
qu'il envoya aussitôt la Monnaie de Bruxelles.
Mais Testaert a été la dupe d'un adroit filou, en
core inconnu et parti par la voie ferrée. La direc
tion de la Monnaie de Bruxelles ne tarda pas lui
apprendre que son lingot n'avait presque aucune
valeur et qu'il était loin d'atteindre le titre voulu.
Dimanche dernier, on a lu au prône de toutes
les églises de Bruges, le mandement du carême
pour )85o. Il n'est apporté qu'un changement aux
dispositions précédentes. Par ce changement les
fidèles sont autorisés faire usage de viande le
jeudi après le mercredi des cendresle dimanche
des rameaux et le lundi et mardi de la semaine
sainte.
Un bien triste accident est arrivé le 2 entre
Terneuze et Gand. La malle-poste qui porte les
dépêches, a versé dans le canal. Un des voyageurs
a échappé miraculeusement une mort certaine;
c'est avec beaucoup de peine, que l'on est parvenu
sauver le cheval. Le conducteur n'a pas été aussi
heureux, il a disparu sous la glace, et vendredi
matin on n'avait point encore retrouvé son corps.
Le voyageur qui a eu la vie sauve a conduit lui-
même la voiture sa destination.
NECROLOGIE.
Vendredi dans l'après-dîner, M. le notaire De
Brouwere, de Roulers, se rendait Rumbeke, où
il était appelé pour exercer son ministère entre
ces deux villes il rencontre une femme qui le salue
et laquelle il répond avec affabilité; peine
a-t-elle fait quelques pas, quelle entend la chute
d'un corps lourd; elle se retourne et vole vers
l'infortuné notaire qui était là gisant; les secours
les plus empressés n'ont plus le rappeler la vie.
a;e.
ACTES DU GOUVERNEMENT.
Par arrêté royal du 3o janvier, les lois et règle
ments relatifs la police du roulage sur les routes
de l'Étatsont déclarés applicables au chemin
empierré conduisant du village de Keinmel la
chaussée d'Ypres Neuve-Église.
La découverte d'un grand lac d'eau douce oc
cupant le centre du continent africain paraît un
fait acquis la science. Cette mer intérieure, située
19 degrés de latitude sud et 56o milles nord-
ouest de Kolobeng, avait été soupçonnée et prévue
par les inductions de quelques voyageurs. Od con
jecturait que les nombreux cours d'eau affluent du