JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3380. 33m® année. Nous apprenons l'instant qu'un vol a été commis pendant la nuit de dimanche lundi audomiciledu curéd'OostvIeteren. Les voleurs ont enlevé une montre en or et toute l'argenterie; ils se sont copieuse ment régalés, et avant de partir, ils ont planté trois énormes bâtons dans le jardin. C'est la troisième fois depuis qu'il des sert la cure d'OostvIeteren qu'on commet des vols chez cet ecclésiastique. On re marque du reste que les vols d'église et chez des prêtres deviennent fort fréquents, et doivent attirer surtout la campagne l'attention particulière de la police. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne àYpres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE LMRSISEMIiST, par trimestre, Yprrs fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n» î5. le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne). T??.S2S, 20 Février. Malgré les faux semblants d'un sérieux arrogant qu'affectent les organes du libéralisme, la profonde hypocrisie se dévoile de temps autreet laisse apparaître une immoralité effrontée. En veut-on un exemple? Nous le prenons dans VIndépen dance, le chef de file du parti. On jugera des sentiments de vertu et de bonne foi qui président h la rédaction de la feuille ministérielle. II s'agit d'une vente de livres qu'elle recom mande beaucoup: Dans quelques jours aura lieu chez le libraire Josse Sacré ce nom n'a-t-il pas d'affinité avec le Méphistophèles?) la vente d'une très belle bibliothèque de livres d'histoire, de littérature, et d'une remarquable collection d'ouvrages philosophiques. Quels peuvent être ces beaux ouvrages qui doi vent tenter les amateurs sous le patronage rassu rant de la grave Indépendance Voici les principaux noms d'auteurs: Bat/le 2?ou/a/2g,er(Christianismedévoilé), Cabanis,d'A- lembertd'HolbachDiderotRaynalRous seau TolandVaniniPolney Prêreletc. Telle est la quintessence de la collection labo rieusement réunie qui au dire de VIndépendance, mérite de fixer l'attention du public belge. Nous n'irons pas chez Feller pour caractériser quelques noms connus du catalogue. Écoutons seulement le dictionnaire de Ladvocat: Jean Toland, écrivain anglais, fameux par ses impiétés et par ses pernicieux écrits. Né catho lique, il embrasse la religion protestante. Il publia un grand nombre d'ouvrages sur la religion et la politique, dans lesquels l'impiété, le déisme et l'athéisme même paraissent a découvert. 11 se ruina par ses folles dépenses et par ses débauches. Ses ouvrages sont remplis d'une animosilé ridicule contre les français et les catholiques romains. Les principaux sout La Religion chrétienne sans mys tères. Le NazaréenFausseté-des écrits attri bués h J. C. et aux Apôtres, etc. Lucilio Vanini, fameux athée,'s'adonna l'as trologie judiciaire, dont il adopta les rêveries. Prêtre apostat, il forma, dit-on, l'étrange dessein de prêcher l'athéisme dans le monde. De Génève il passa h Lyon, où il allait être arrêté cause de ses impiétés, mais il se sauva en Angleterre, et y fut emprisonné en t6i4. Ensuite il feignit de se con vertir et se fit moine, mais le dérèglement de ses moeurs le fit chasser. On se rappelle qu'il entretint des relations incestueuses avec sa propre sœur. Ré fugié Toulouse, il se mit a enseigner, et insinua l'athéisme a ses écoliers. Il fut finalement condamné être brûlé vif par arrêt du parlement de Toulouse, ce qui fut exécuté le 19 février 1619. Cet athée n'avait alors que 34 ans. Sans pousser plus loin l'analyse, ne peut-on pas affirmer que l'Indépendance ne tend par ses odienses récommandations, répandre que l'abru tissement pour seul progrès en Belgique? Dès lors que faut-il penser des doctrines dont elle est le drapeau? Il est vrai qu'au milieu des scélérats grandioses dont nous venons de parler, la feuille ministérielle place M. de Bonald, comme le Christ entre deux voleurs, ce qui n'est qu'une dérision ou une séduction de plus. Voici le résumé des principales dispositions du projet de loi sur l'enseignement moyen présentée la Chambre des représentants par M. le ministre de l'intérieur Établissement de l'État. Il y a sous la direc tion de l'État: i° 10 Athénées (un dans chaque cbef-lieu de province; un Tournay 3° 5o écoles moyennes, (dans ce nombre sont comprises les écoles primaires, supérieures et les écoles profes sionnelles et de commerce aujourd'hui existantes). Établissements communaux. Ils se divisent en collèges et écoles moyennes comprenant trois catégories: les établissements communaux snbsi- diés par l'État; id. non subsidiés; les établisse ments protégés par la commune. L'enseignement religieux fait l'objet d'une dis position spéciale applicable tous les établisse ments. Les ministres du culte sont invités'a donner cet enseignement. Les professeurs des établissements de l'État sont assimilés, quant la pension, aux fonctionnaires publics. Les professeurs appartenant aux établis sements provinciaux et communaux participeront aux caisses actuellement existantes; mais leurs années de service leur compteront, pour la liqui dation de leur pension, s'ils passent dans des éta blissements de l'État. Nul ne pourra, l'avenir, être nommé pro fesseur dans un établissement de l'État ou de la commune, s'il n'est diplômé. Un conseil de per fectionnement est établi près le département de l'intérieur. L'obligation du concours et de l'inspection est consacrée pour tous les établissements compris dans le projet de loi. L'enseignement se divise en deux branches, qui ALDOVRANDUS MAGNUS. (Suite.) ■1. LE PARRAIN. - Riche comme vous l'êtes, ce parti est-il bien prudent? Des fièvres souvent mortelles régnent dans le Levant; votre fils, d'une complexion faible, court grand risque d'y succomber; or je ne pense point que sa mère, si elle résiste h son départ, ré siste sa mort. Ainsi, pour quelques avantages de négoce, vous vous exposez a perdre tous vos liens de famille ici-bas De tels raisonnements sont faciles a ceux qui comptent, ainsi que vous, par centennes de tonnes d'or; mais moi... Dans le fait, maître Aldovrandt, reprit Mera- linck avec ironie, votre âge, des tonnes d'or comme vous dites ne sauraient entrer en corùpa- raison avec la douleur et peut-être la vie d'une femme et d'un enfant. Écoulez néanmoins. Il est pour votre fils et pour mon filleul des moyens de fortune aussi certains et moins dangereux que le commerce. Or, Antonius a précisément reçu du ciel le don précieux nécessaire pour réussir dans une pareille voie celle dans laquelle la main de Dieu m'a placé. Depuis seize ans que je vous connais, vous ne vous êtes pas euquis des sources de ma fortune, et vous vous coutentiez de recevoir les tonnes d'or que je vous envoyais de l'étranger pour que vous les fissiez valoir dans votre com merce. Toujours en voyage et loin de Bruges, mes dignes compatriotesoccupés de leur trafic de laine et de drap, ignorent que je suis né parmi eux, que je jouis de par le monde d'une grande célébrité et que le duc de Bourgogne, le roi de France et notre saint-père le pape se disputent qui me gardera près de lui sa cour témoignage et preuve de cette vérité de l'Évangile que nul n'est prophète en son pays. Je me console, je tâche de me consoler de cette indifférence de ma ville natale, indifférence qui ne laisse pas que de m'être amère, parce qu'elle est commune h mes amis les plus intimes et les plus proches... Mais j'entends la voix de votre femme qui sort de son évanouissement. Hâtons-nous de conclure quelque chose. Je n'ai point d'enfants; vous con naissez une partie de ma fortune, et ce que vous n'en connaissez pas vaut au moins le reste. Re noncez vos projets de départ pour votre fils; confiez-le moi, et j'adopte mon filleul et lui laisse toute ma fortune, qu'il n'aura pas trop longtemps attendre, car voici que je compte soixante ans. Acceptez-vous? J'accepte, balbutia Aldovrandt, stupéfait de ces offres aussi brillantes qu'inattendues. Allons donc rassurer votre femme. Et ils rentrèrent dans la chambre où Marguerite répétait dans une sorte de délire Laissez-le moi! laissez-le moi! Oui, nous vous le laisserons, dit Memlinck en prenant la main humide et froide de Marguerite. Antonius ne quittera ni Bruges ni sa mère, seu lement il viendra demeurer dans mon logis où vous pourrez le voir h toute heure du jour et l'em brasser votre loisir. Marguerite attacha ses regards sur maître Aldo vrandt, comme pour en recevoir la confirmation des paroles suaves que Memlinck venait de laisser tomber sur son cœur. Aldovrandt fit avec la tête un signe d'assentiment. La joie faillit devenir presque aussi funeste h Marguerite que lui avait été la douleur. Ses agi tations nerveuses la respirent, et le reste de la nuit s'écoula dans les soins qu'il fallut lui donner. Le

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1