2 évolus, n'avait assuré dans sa sagesse, que sans religion il est impossible d'as seoir l'édifice social sur une base solide et durable; comme, si les orgies, les sa turnales, les scènes affreuses et sangui naires de l'époque de la terreur n'avaient suffisamment prouvé qu'un peuple sans croyance sans principes religieux est un peuple barbare et indisciplinable. Mais, ne cherchons pas dans le passé, les motifs jamais irrécusables, qui de vraient en tout temps lier la religion aux institutions humaines. Les faits qui se pas sent en France et dans mainte partie de l'Europe, témoignent assez en faveur de cette vérité établie. Là, une génération, élevée, nourrie au sein de mauvaises doc trines, se montre sur la scène; instruite, s'il en fut jamais, elle abuse de son savoir pour propager toutes sortes de doctrines perverses; emportée par l'ambition et la convoitise, vices de l'époque, elle forme les projets les plus iniques, les plus dé sastreux pour sa patrie; abandonnée elle-même sans .autre retenue que la sé vérité des lois civiles qu'elle méprise, elle commet froidement lescrimes les plus abo minables, les forfaits les plus effrayants.... Esprits superficiels, qui vous imaginez que la Religion ne constitue point la loi fondamentaledes peuples, jetez les regards sur l'élatde la famille Européenne,et dites- nous, si la société est heureuse; ou plutôt, en voyant trembler ceux qui veillent sa défense, indiquez-nous la cause des mal heurs qui tourmentent la terre? L'un des personnages les plus célèbres de la France, M.Thiers,cethoinmed'état distingué, dont l'opinion ne saurait paraître suspecte, nous le déclare par ces paroles: la cause du malaise qui travaille la^société, c'est l'ab sence complète des principes religieux parmi les masses; et le prêtre, selon moi, est le seul qui soit capable d'opposer une digue suffisante au débordement général. Telle est la manière de juger de cet écri vain, de ce politique qui contrista, hier encore, l'Eglise, de ses écarts, mais qui aujourd'huiouvre les yeux l'évidence. Ah! que cet éclair de la vérité s'offrant un ex-ministre de France, n'a-t-il frappé ces hommes qui en Belgique, en dépit des avertissements de nos voisins, élèvent la voix avec l'éclat de la trompette pour prê cher la haine et le mépris contre l'Église! Bien loin d'attribuer l'État seul, la mis sion de former la jeunesse, présent que laquestion vitale de l'enseignement moyen va se résoudre, ils accorderaient au clergé et la religion la place dans l'instruction publique que leur mission assigne. Ainsi le Belge aurait la consolation de voir finir ces conflits regrettables qui exis tent entre la Religion et le pouvoir. Les sciences donneraient chez nous comme ailleurs le baiser de la paix leur sœur légitime; et de cette union étroite naîtrait dans le cœur de tout bon citoyen l'espoir vivace de pouvoir dominer, maîtriser, ar rêter les ennemis qui d'ordinaire conspi rent l'ombre des écoles, contre la liberté et le bonheur des peuples. Dans sa séapce du 26 Février, la Cham bre a rejetlé une majorité considérable le projet de loi* présenté par le ministère, et tendant augmenter la contribution foncière. Le pays bien certainement se fé licite de ce vote. Accablé sous le poids des charges, le contribuable chez nous se sent impuissant pourvoir et suffire aux be soins du trésor, besoins sans cesse crois sants, par suite de la politique ruineuse du ministère. La majorité parlementaire a compris cette vérité; fidèles la volonté de leurs commettants, MM. Vandenpeere- boom et Van Renyngheont également fait justice des indigbes prétentions du cabinet qui ne compte plus que le Progrès d'Ypres au nombre de ses dévoués sectaires. Entraves portés la liberté publique, en matière d'enseignement et de bienfai sance; augmentation d'impôts, surcroit de charges, est-ce là ce que signifie le grand mot libéralisme? Nous le croyons; et nous fondons notre croyance sur les actes posés par ce parti, depuis son avènement aux affaires. Admirable parti! bienfaisants réforma teurs soi-disant libérâlres! le public vous a. jugés, et vous juge tous les jours par vos œuvres. Quelle sera sa sentence? Vous désiriez la connaître? Au mois de Juin elle vous sera notifiée... On s'émeut beaucoup Gand de la note communiste de M. Dejaegher, gouverneur de la Flandre orientale. Ecrite dans le but de combattre l'avis de la commission d'a- gricullure, relativement au projet de loi sur les denrées alimentaires, on sait que cette note disait qu'on pourrait, dans une situation donnée, reprendre le surplus ceux qui possèdent. C'est là du communisme la Proudhon, tout pur. La presse entière le juge ainsi s'il pouvait yavoir là dessus quelque doute, il se dissiperait dit l'Organe des Flandres, par cette circonstance hautement signifi cative la noie a reçu l'entière approbation de la Voix du peuple Journal de Proudhon. L'Impartial de Bruges rédigé par des employés au gouvernement provincial, couvre en celte circonstance la doctrine communiste de M. Dejaegher, de sa protec tion distinguée. Le Progrès d'Ypres, dont les patrons ont été tour tour orangisles, républicains et soi-disant libéraux, ne s'af- fubliraient-ils point aussi du manteau com muniste? Nous en doutons pour cette fois parce que l'on sait, que le grand papa de ce journal, est devenu propriétaire depuis peu d'un beau et vaste champ échangé contre 12 petites parcelles. {Pour être continué.) n'était plus un mendiant moribond comme la veille, c'était un jeune homme de mine avenante et dont la physionomie exprimait la douceur plus encore que l'intelligence. Avant de s'asseoir a table, et sur la demande du maître du logis, il récita la bénédiction et fit ensuite honneur, avec un appétit de vingt ans, au repas qu'il venait de bénir. Le dîner terminé, on prit place devant la haute cheminée dans laquelle brûlait tout entier un tronc d'arbre, et le jeune prêtre, après avoir remercié avec affection ses bienfaiteurs, leurs raconta par quelles suites toutes naturelles de sa pauvreté ils l'avaient trouvé mourant de faim au pied d'un arbre. Fils d'un menuisier d'Utrecht, père de quatorze enfants, nommé Florent Boyers, Adrien était le plus jeune de celte nombreuse famille et avait vu tour-b-tour, avant d'avoir atteint douze ans, mou rir sa mère, puis son père. Chacun dans le village s'était chargé, par commisération, d'un de ces quatorze petits malheureux, et Adrien échut une vieille femme, sa taute, qui habitait Louvain et blanchissait dans cette ville le linge des religieux qui dirigeaient le collège des Portiens c'était une maison où l'on nourrissait gratuitement de pauvres écoliers. Pour donner son neveu les titres néces saires aux bienfaits d'un mauvais grabat, d'une pitance de soupe, chaque jour, a onze heures, et iraQOfna-i d'un pain de trois livres tons les deux jours, elle fil apprendre tant bien que mal lire et h écrire h son neveu; puis l'enfant se trouva, grâce b la pro tection du frère portier, admis parmi les élèves de la maison. Il ne tarda point témoigner quelques dispositions pour l'étude, et il obtint même en philosophie et en théologie des succès assez bril lants pour que le supérieur de la maison engageât Marie d'Angleterre, sœur d'Édouard IV et veuve du duc de Bourgogne, Charles-le-Téméraireh payer les dépenses que nécessitait la réception d'Adrien au grade de docteur. Mais l'a se bornèrent les bienfaits de l'illustre princesse, et le nouveau docteur se vit forcé de sortir du couvent des Por tiens, où il comptait rester comme professeur. Sans asile, sans pain, sans ressources, au sortir du cou vent, il avait prisa tout hasard la route de Gand, et c'était sur le chemin de celte dernière ville qu'il serait mort de froid et de faim si la Providence n'eût amené près de lui dame Marguerite. Maître docteur, dit Memlinck 'a son hâte, je ne doute point de la vérité de votre récit; cepen dant vous me permettrez de faire prendre sur vous quelques renseignements b Louvain, où je compte de nombreux amis. Si, comme j'en suis assuré, ces renseignements confirment ce que vous venez de me dire, j'ai quelque crédit h la cour du prince Philippe, et je ne doute point que je parviendrai a moeori Parmi les modifications apportées en juillet i84g, 'a la loi de 1835 sur l'enseignement supé rieur, nous trouvons un article nouveau, art. 44, qui dit que la première session du jury com mence le lundi avant le jour de Pâques. L'art. 44 de la loi i835 portait La première session du jury s'ouvrira le mardi après le jour de Pâques. L'innovation nous paraît bien malheureuse. Obliger les professeurs du haut enseignement, et les élèves h passer la semaine sainte au milieu des laborieuses opérations des examens, estcroyons- nous, quelque chose d'insolite. Ainsi le jeudi et le vendredi saints, ces jours consacrés au culte divin par toutes les nations chrétiennes, seront absorbés par le plus pénible des labeurs pour les professeurs et pour la jeunesse. Nous espérons que M. le Mi nistre et les présidents des jurys comprendront ces motifs de hante convenance, et qu'ils feront cesser les opérations des jurys, au moins les trois derniers jours delà sainte semaine. Procéder des examens pendant les trois der niers jours de la semaine sainte, c'est faire violence h la conscience des membres du juryqui sont catholiques; interrompre les opérations du jury du jeudi saint au mardi suivant, c'est suspendre les travaux b peine commencés; en vérité, il eût mieux valu s'en tenir aux disposition de l'ancienne loi. -OBU' La Chambre des Représentants a continué le 27 février la discussion générale du projet portant vous y faire utiliser avantageusement vos titres et votre savoir de docteur. Trois ou quatre jours après, les renseignements arrivèrent, en effet, des plus favorables. Mais avant d'aller plus loin dans cette histoire, il faut revenir un peu sur nos pas et retourner Bruges, où maître Aldovrandt est resté après le départ de son fils, de sa femme et de Memlinck. îr. UNE RÉVOLUTION. On l'a vu l'âge, la préoccupation des affaires, un caractère dur et le manque presque absolu d'é ducation, laissait peu de sensibilité au cœur du vieil Aldovrandt, même a l'égard de sa femme et de son fils. Cependant, dès que les deux personnes qu'il rendait si malheureuses furent éloignées de lni, il éprouva un vide immense et il lui sembla que tout manquait autour de lui. A peine les voyait-il d'ordinaire deux heures de la journée, au moment des repas Antonius et Marguerite une fois partis, il ressentit leur absence depuis le matin jusqu'au soir, et il fut sur le point d'envoyer un messager pour donner ordre de revenir b celui qu'il voulait encore exiler au péril de sa vie dans le Levant, b la femme dont naguère, il avait, sans miséricorde brisé le cœur.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2