la résignation en le rendant inaccessible la convoitise et son cortège de vices; parce que la religion est la seule puissance qui sache inculquer suffisamment toutes les conditions la probité la bonne foi, l'a mour du travail éléments essentiels la prospérité des empires; en un mot, parce que la religion, au témoignage d'un hom me d'Etat des plus distingués, est la seule puissance, qui dans l'éducation de la jeu nesse répand ces principes conservateurs de l'ordre et de la justice; cet esprit de vie sociale qui anime le corps politique et en prévient les maladies funestes. Aux résultats si disparates qui provien nent d'une bonne ou d'une mauvaise édu cation, est-il possible d'hésiter sur le choix faire? est-il possible de s'expliquer même comment des sommités administratives peuvent se décider réleguer le prêtre, la religion, au rang des superfluilés de l'éducation! Partout quel renversement des idées, quel relâchement dans les affec tions, quelle perversion dans la conduite; quelle confusion dans les familles; quelle anarchie dans la société chez d'autres peu ples! quelle insubordination, quelle dis corde, quelle révolte, quels crimes!... C'est l'absence des sentiments religieux que l'on attribue généralement ces malheurs! et la Belgique qui seule a échappé la tourmente, la dévastation générale, par la raison évidente, que son système d'en seignement a demeuré moral, religieux, se montrerait aujourd'hui ingrate envers ces hommes qui ont tant de litres sa recon naissance! elle dirait au prêtre qui tou jours a bien mérité de sa patrie: sors de nos athénées, de nos collèges; et la reli- ion nous n'avons que faire de les leçons, e ton influence de ta morale! C'est in croyable; c'est impossible! et pourtant la chose est telle; le projet de loi sur l'ensei gnement moyen le confirme la lettre. Mandataires du peuple Belge! souffrirez- vous que le projet se réalise? Encore une fois; souffrirez-vous qu'on dénationalise notre florissante jeunesse, et l'expose se voir engloutir par le torrent dévastateur? Descendants des Baudouin, des Robert, des Eustache pourriez vous souscrire une loi qui exile des écoles, une religion qui loujoursût notre bonheur, notregloire? INon; vous avez sur votre âme une trop fortecouche de vieux sang catholique pour satisfaire aux exigences vexatoires, illibé rales, despotiques, d'un ministère qui ne sentit jamais un cœur Belge battre dans sa poitrine! Rejetez donc cette œuvre anti- nationale qu'un cabinet oppresseur, irré ligieux, rétrograde vous propose, et par vos suffrages vous ferez tressaillir vos an cêtres dans leurs tombes; vous satisferez aux vœux ardents de la patrie entière et la postérité un jour bénira vos noms ins crits en lettres d'or au temple de la mé moire. Quoique nous ayons déjà consacré quel ques lignes pour réfuter les allégations haineuses lancées par le Progrès contre le collège S' Vincent nous ne pouvons nous empêcher de revenir encore sur celle matière afin de faire voir combien sont injustes les grossières platitudes, dont l'or gane de la Régence use toutes les fois que l'enseignement religieux est en cause. S'il fallait juger l'établissement d'instruc tion moyenne de notre ville qui absorbe la modique somme de 18,850 francs par an, d'après l'éloge pompeux qu'en fait le moniteur de la Régence, on serait vrai ment tenté de croire que ce collège, par la force de ses éludes et par les succès ob tenus par les élèves qui le fréquentent est le premier d'entre tous les collèges de la Belgique. Pour nous qui nous sommes procurés le rapport officiel sur le résultat des concours institués entre les établis sements d'instruction moyenne jusqu'en 4849, nous sommes loin-de pouvoir nous associer aux compliments flatteurs que le Progrès accorde notre collège communal, rencontre de sa rivale l'institution S1 Vincent de Paul nous le savons; l'insuccès dans la dernière épreuve pour le grade d'élève universitaire sera pour le Progrès un éternel sujet de blâme l'égard du col lège ecclésiastique; il vaudra maintes re prises les malédictions de ce journal sur la tête du parti prêtre; comme si le collège S1 Vincent pour une première et unique défaite relative devrait être réputé infé rieur tous les autres; comme si le col lège S1 Vincent par le fait que les élèves n'ont point réussi une épreuve laquelle ils étaient loin de s'attendre, devait être considéré comme ne réunissant point des motifs suffisants de confiance aux pères de famille sous le rapport de la religion et de la morale et de l'excellence des éludes! Mais alors, pourquoi le Progrès ne juge- t-il point indigne de recevoir l'appui com munal la Looye, qui a obtenu dans le concours la même place que S* Sylvestre dans l'année? Croit-il d'ailleurs, ce journal bien niais, que le public d'Ypres aura perdu de mémoire que dans l'année 1848, ce collège dont le Progrès fait un si grand étalage, dans l'épreuve pratique, pour la poésie, entre 23 établissements concur rents a eu l'insigne honneur d'occuper le 20me rang; croit-il que les habitants d'Ypres ne se rappellent plus que les quatre élèves qui prirent part la lutte, n'obtinrentensembleque24 points; tandis que Hasselt sur deux élèves obtint 320 points; S' Trond sur quatre élèves 704 points; Alh sur deux élèves 312 points; Chimay sur deux élèves 224 points; Tirle- mont sur deux élèves 80 points; Bruxelles sur deux élèves 572; Arlon sur deux élèves 40 points; Cbarleroy sur trois élèves 60 points Ce résultat, vraiment est fort flatteur; l'épreuve théorique n'est pas plus bril lante; là nous voyons le collège des 18,850 fr. placé sur le 17"" rang, mettre en lice quatre concurrents; ils remportent en semble 988 points tandis que Bruges qui ne compte que deux concurrents réunit 2,866 points; Arlon sur un pareil nombre d'élèves 960 points; Tirlemont sur deux élèves également 5,715 points; Ath sur deux élèves 3,830 points. Mais c'est peut être sur l'épreuve pra tique de la troisième, que le l*rogrès base sa trop fastueuse éloquence l'égard du collège des 70 élèves parmi lesquels on en compte peut-être 50 non payants; ouvrons le compte rendu des épreuves; classé au 22"" rang parmi les 25 établissements con currents, nous y voyons le collège tant vanté par le Progrès probablement parce qu'il est dirigé par un professeur qui n'est point de l'école des Jésuites, présenter deux concurrents qui réunissent 000,000,000!! points tandis que Chimay sur deux élèves réunit 330 points; Ath sur trois élèves 264 points. En vérité c'est bien pour la troisième 3ue le collège communal d'Ypres brille ans le concours; et le Progrès a -bien raison de proclamer la face du monde du reste ne se désignait que par sa qualification honorifique et ne disait pas son nom. Aldovrandus s'empressa de satisfaire au désir d'un prêtre qui payait si bien et lui envoya une Ascension de la Vierge, que l'on admire encore dans la galerie du Vatican, Rome. On assura plus tard comment le tableau quitta l'Espagne pour l'Italie. La fortune était en fantaisie de prodiguer ses faveurs au jeune Aldovrandus, et elle ne les borna pointa ce qu'elle avait déjà fait pour lui. Georges Podebrac, duc de Bohême, autrefois le protecteur de Memlinck, écrivit son ancieo peintre d'en voyer son disciple a la coUr de Prague, et accom pagna cette demande des plus riches présents et des promesses les plus séduisantes. Meinlinck ré solut d'accepter ces offres et de partir au plus vite. Ils furent reçus au milieu de fêtes que le duc Podebrac donna pour célébrer l'arrivée des deux peintres a sa cour. Il voulut eu outre qu'ils habi tassent son palais, leur assigna des officiers et or donna que leur table fût magnifiquement servie ses dépens. Aldovrandus se mit h peindre avec ardeur. Il commença pour le maître-autel de la cathédrale de Prague, pn tableau merveilleux d'exécution, c'était Moïse et le buisson ardent les flammes se trou vaient reproduites avec une telle vérité que la fille du prince, la petite Ferdinanda-Joanna-Maria, lorsqu'elle vil le tableau, s'écria en se rejetant sur les genoux de sa mère Oh je ne voudrais pas toucher a ce buisson d'épine, car il me biûlerait les doigts. Ce mot fit la fortuite du tableau. De quelque mince importance que fût l'opinion d'un enfant, en matière de peinture, il est resté historique et s'est même transmis, on le voit, jusqu'à nous! A quelque temps de là une maladie rapide et mortelle frappa la petite princesse, qui trépassa en quelques heures. Sa perle mit dans la désolation toute la cour de Prague, et Aldovrandus résolut de peindre l'apothéose de l'ange rappelé au ciel. Dans ce tableau, il représenta le paradis tout grand ouvert, et montra la vierge Marie, en robe d'uu bel outremer, qui foulait aux pieds le serpent, père du mal. Mercure, avec ses ailes aux talons et le caducée la main, recevait de la cité de Prague le royal enfant et le présentait la mère du Sauveur. Ferdinauda-Joauna-Maria s'élevant dans les airs, drapée dans une tunique jaune dont les plis en- doyaient avec une légèreté et une vérité merveil leuses. Le haut de la composition se trouvait occupé par des saints et des saintes catholiques, joints des dieux et des déesses de la mythologie. Dans le bas, se dressaient des clochers, des édifices, des forêts et des prairies peuplées de nymphes, de femmes, de dryades et d'hamadryades avec leurs costumes symboliques. Jamais rien n'égala en succès ce mé lange de sacré et de profane, fort en vogue au commencement du quinzième siècle. Aldovrandus reçut du duc Podebrac une bourse contenant mille rixdallers, une chaîne d'or d'égale valeur et le portrait du priBce. Encouragé par de telles libéralités, il peignit encore en Bohême la lourde Babel, la Femme de Loth, un portrait de la Duchesse de Bohême et deux paysages d'un fini extrême. Podebrac, fier de posséder la cour un si grand artiste, le décora de l'ordre du Bélier et le maria une jeune veuve d une rare beauté, d'uo grand nom et d'une fortune considérable la comtesse Joànna Jablinouski. Les noces furent célébrées la clarté des torches dans les jardins du roi, et l'on ne peut se figurer le bon heur de dame Marguerite en voyant son fils entouré de tant de gloire et de tant de bonheur. Peu de temps après son mariage, Aldovrandus se fit bâtir un palais, magnifique et ne tarda pas voir accourir de toutes parts autour de lui des élèves qui. venaieul lui demander les secrets de son art. Parmi les plus célèbre, on cité André Guelph et Og de Basan leurs progrès rapides et la douceur de leur caractère plaisaient jellement Aldovrandus qu'il aimait dire d'eux «S'ils eussent vécu du temps du déluge, Noé n'eut pu leur refuser d'être de sa compagnie dans l'arche. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2