NOUVELLES DIVERSES. qu'ils ont laissé pour héritage! Un Roi une Reine immortelles victimes d'un amour trop grand envers le peuple Français, en portant leurs têtes sur l'échafaud l'ont pro clamée devant la terre entière. Impérissable leçon! nullement; peine y-t-il un demi siècle qui nous sépare de cette révolution sans égale dans l'histoire, et déjà le souvenir des causes qui l'ont produite est effacé de bien des âmes. Tant de mères immolées aux furies révolution naires ont eu beau conjurer leurs enfants de ne jamais faire cause commune avec les prôneurs et les apôtres de la licence, et de l'impiété, afin d'empêcher le retour d'aussi noires catastrophes; les fils de la France, en grande partie, n'ont que faire de leuçs admonitions salutaires. Nous le disions tout l'heure: de 1793 jusqu'en 4850 il n'y a qu'une cinquantaine d'années, et déjà les enfants d'une même patrie se sont de nouveau armés d'un fer tyranni- que pour s'entre dévorer; un Archévêque martyr, a succombé sous une balle homi cide; desdoctrines contraires la religion, la famille circulent dans toutes les veines de la France! Spectateurs de l'aveuglement incompré hensible d'une nation voisine, ah! que n'a vons nous profité au moins des malheurs d'aulrui. Chère Belgique! il est temps en core; arrêtez-vous sur la pente glissante où les libéralistes voltairiens vous ont con duite et poussée. Avant de bannir le prêtre, la religion des écoles songez la portée, aux conséquences de votre œuvre funeste. Bannir la religion d'un collège, c'est ban nir du cœur de la jeunesse tout sentiment catholique, toute inspiration généreuse, tout élan charitableBannir la reli gion c'est bannir cette puissance qui selon l'observation d'un homme de mérite émi- nent, donne la vie au corps politique, et ne lui laisse que le choix ou de se con server avec elle, ou de se dissoudre sans elle. Mandataires du peuple Belge avant de voter la loi sur l'instruction moyenne, puissiez-vous vous convaincre de la vérité et de la juste valeur de cette sentence! Tout en suivant le Journal voltairien de cette ville, dans ses réflexions sur le projet de loi sur l'enseignement moyen, nous avons pu nous convaincre que ce projet soulève la répulsion des libéralistes de notre cité. Pourquoi ce mécontentement l'enconlre d'une œuvre, qui émane du parti dont le Progrès tient la bannière? Est-ce parce que le prêtre, la religion ne figureront plus dans les établissements de la jeunesse? Point du tout; l'exclusion du prêtre, de la religion de l'enseignement public, c'est bien là ce quoi le Progrès applaudit de toutes ses forces; c'est bien là ce qu'il ap pelle séparation de l'église d'avec l'Etat. Est-ce l'augmentation des dépenses que la nouvelle législation entraine qu'il faille attribuer l'aigreur avec laquelle le Progrès combat le projet libéralisle? Nenni; tout le mal, c'est que le projet ne prend point sous protection spéciale le florissant col lège des 18,850 francs Ypres; c'est que le projet en ne décrétant point un collège par arrondissement judiciaire laisse le fa meux Mylord, ainsi que ses très humbles serviteurs, (qu'on ne lise point professeurs) dans la crainte de voir un jour les habi tants d'Ypres, par la voix du suffrage mettre fin celte dilapidation des deniers des contribuablesfaite par nos magistrats dans le but de conserver un collège qui perd de jour en jour dans l'estime, depuis qu'un professeur ir'a pas craintde faire connaître au public qu'il n'appartient pas Cécole des Jésuites; c'est que sur le mur de son cabinet le clérophobe écrivain du Progrès a lu ces paroles. Bientôt il sera fait de la clique car tonnée. Voilà le motif secret qui met en branle la cohue libéralisle de notre cité propos de la loi sur l'enseignement secondaire. On voit parcelle tactique combien peu les libéralistes estiment la liberté et la justice distributive. Ecraser les collège^ indépen dants au moyen de l'argent des contri buables qui est l'argent de tous-; voilà leur système; s'adjuger tout eux mêmes et laisser le reste aux autres voilà leur poli tique. JUBILÉ DE 700 ANS De la précieuse Relique du Saint-Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, apportée dans la ville de Bruges en 1150, par Thierry d'Alsace, 15m" comte de Flandre, son retour de la terre sainte. ia agoar - ils retournèrent Prague, comblés des faveurs de Charles-Quint, et ce fut un an après seulement que le trépas vint séparer le maître de l'élève. Voici comment M. Beckfors, historien anglais, raconte la mort de ces deux peintres. Le duc de Bohême, George Podebrac, avait célébré dans un dîner solennel le retour des deux fa voris. Cette fête fut malheureusement interrompue par la mort soudaine de Memlinck, qui souffrait depuis longtemps d'un appétit vorace qui lui fai sait engloutir avec une rapidité effrayante tout ce qu'on plaçait devant lui. On lui avait servi un brochet monstrueux qu'il n'eut pas plutôt réduit h la carcasse que, sentant un froid mortel, il appela son cher Aldovrandus, lui secoua la main et expira. Aldovrandus coula de longues et heureuses années elles furent embellies parla naissance de quatre en fants, h qui George donna des lettres de noblesse. A la fin, la fortune, lassée de prodiguer ses faveurs au peintre, obscurcit le soir de sa vie par une in fortune imprévue. Comme il travaillait nuit et jour avec ses élèves a une série de tableaux qui devait représenter l'histoire entière des Goths et des Van dales, la toile commença a devenir rare, et Fer dinand, touché des lamentations de son favori, convoqua un conseil solennel et lui ordonna d'y assister avec André Guelph et Og de Basan, qui portèrent les croquis du grand ouvrage historique. 2 POW1-" Le Dimanche 5 mai i85o h trois heures de l'après-midi aura lieu la plantation de la croix du Jubilé dans la chapelle du S'-Sang. Le conseil s'assemble, Podebrac monte sur son trône, les trompettes sonnent, les peintres arrivent et exposent leurs ouvrages h l'admiration de l'au guste assemblée, qui d'une voix unanime confère h Aldovrandus le titre de Magnus. Ensuite ils s'occupèrent de l'objet de la convocation, et un subside de canevas fut voté. Plusieure membres de la noblesse se distinguèrent dans celte occasion par d'élégants discours, et son altesse publia une proclamation dans laquelle ou déclarait coupable de haute trahison quiconque de ses féaux sujets cacherait, déroberait ou aliénerait tout rouleau ou paquet de canevas dans l'intérieur de ses États, entravant par Ik la collection que ledit Aldovrandus Maguus, chevalier du très-noble et très-puissant ordre du Bélier, était autorisé faire. Bientôt on vit arriver de tous côtés les chariots et les traî neaux qui apportaient au palais d'AIdovrandus le tribut de canevas. Pour lui, transporté de recon naissance et enflammé par cet enthousiasme auquel nous devons tant d'ouvrages admirables, il résolut de surpasser ses chefs-d'œuvre en traitant le sujet du prioce Dahomire, qui, en l'année 1021, avait été englouti par un tremblement de terre h l'en droit même où s'élève aujourd'hui le palais de Radzen. Animé par ce glorieux sujet, il demandait h haute voix du canevas; mais au lieu de canevas, ses élèves, la barbe et le sourcil brûlés, lui appor- Le Lundi 6 mai, première procession so lennelle, h laquelle assisteront Son Éminence le cardinal-archevêque de Matines, tous les évo ques de la Belgique et plusieurs prélats étrangers, précédés d'un nombreux clergé. Dans cette procession seront portées, outre l'inap préciable trésor du Sang de Notre Seigneur, les reliques des saints, contenues dans les précieuses châsses que possèdent les différentes paroisses de la ville; elles seront entourées de cortèges em blématiques et historiques. Du 7 mai jusqu'au i5 inclusivement, les pa roisses de la ville feront le matin chacune a son tour, la procession ordinaire, h la suite de la quelle sera célébrée, h l'Église cathédrale une messe pontificale, suivie d'u sermon fran çais par un prédicateur renommé. Tous les jours dans les églises, h cinq heures du soir, il y aura salut et sermon. Le 16 mai, seconde procession solennelle semblable a celle du 6. Tous les jours du Jubilé, depuis quatre heures et demie du matin jusqu'à huit heures du soir (excepté l'heure de la Messe Pontificale) la sainte relique sera exposée h la vénération des fidèles dans son antique chapelle. Tous ceux qui visiteront la susdite chapelle pourront y gagner une indul gence plenière, par forme de Jubilé, accordée par S. S. Pie IX, pourvu que s'étanl confessé et ayant communié ils y prirent aux fins ordinaires. Le soir du 16 mai clôture du Jubilé. Un Programme, publé dans la ville de Bruges, fera connaître au public tous les détails de ces fêles jubiliaires. L'Organe des Flandres annonce qu'un péti tionneraient s'organise contre le projet de loi sur l'ensignement moyen et qu'à Courtrai, Yseghem, Roulers, Ypres et Thielt on signe des pétions en ce sens. On écrit de Gesve (province de Namur), le i5 mars: -« Hier, la femme d'un journalier a fait tomber un fusil chargé; le chien reposant sur l'a morce le coup partit, et la pauvre mère de famille fut atteinte a la plante du pied. Heureusement, la charge n'ayant fait que l'effleurer n'a produit qu'un sillon dont les suites ne seront pas, on l'espère, très-dangereuses. On assure que les fiançailles de LL. AA. RR. Mm' la princesse Louise des Pays-Bas et le Prince tèrent la nouvelle de l'inceudie de son magasin, où le feu n'avait pas respecté un seul lambeau. Quel désappointement pour un génie prêt h se répandre sur la toile! Un paroxisme de douleur en fut le fatal résultat, et, criant sans cesse Daho mire! canevas! saint Luc! Aldovrandus Magnus expira. Il n'y eut pas h Prague un œil qui demeurât sec. Le duc gémit, les courtisans pleurèrent, ses élèves peignirent la catastrophe, le peuple prit le deuil, l'université composa des épitaphes, et le professeur Clod Lumpewitz surpassa tous les au tres. Son œuvre a par bonheur survécu au naufrage du temps, et j'ai le plaisir de pouvoir la présenter h mes lecteurs avec une version qu'on attribue h l'in génieux maître John Ogilby: Pictor Alxaudri titulum gcrit Aldovrandus: Pictor erat magnus: magnus erat Macedo. Mortis erat similis (sic fertur) causa duobus; Huic, régna, aulem illi cannaba deficiunt. Pareille destinée au tombeau fit descendre Et le grand Aldorraudet le grand Alexandre. L'un quand le monde entier eut fléchi sous son bras, L'autre quand son pinceau n'eut plus de canevas. S. HENRY BERTHOUD.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2