9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3391 33me année. T?B.SS^30 MARS. REVUE POLITIQUE. AUX CONTRIBUABLES. Aux termes de l'article 7 de la loi élec torale, lescolléges des bourgroeslreetéche- vins feront, tous les ans, du 1" au 15 avril, la révision des listes des citoyens de leurs communes qui, réunissent les conditions requises pour être électeurs. Un double des rôles, certifié conforme par le receveur et vérifié par le contrôleur des contribu tions directes sera remis cet effet, avant le 1er avril, aux collèges des bourgmestre et écbevins. L'article 8 de la même loi, fiorte, que les dits collèges arrêteront les istes et les feront afficher pour le premier dimanche suivant. Elles resteront affichées pendant dix jours et contiendront invita tion aux citoyens qui croiraient avoir des réclamations former, de s'adresser, cet effet, au collège des bourgmestre et éche- vins dans le délai de quinze jours partir de la date de l'affiche, qui devra indiquer le jour où ce délai expire. Nous rappelons au public ces disposi tions de la loi électorale afin que tout con tribuable qui, étant âgé de vingt-cinq ans accomplis et payant 42 fr. 32 centimes de contributions directes,patentes comprises, se fasse inscrire sur la liste des électeurs, pour concourir la nomination prochaine des membres de la chambre des représen tants. Le cens électoral se justifie soit par un extrait des rôles des contributions, soit par les quittances de l'année courante, soit par les avertissements du receveur des contri butions. Il suffira, nous en avons l'espoir, d'avoir fait cet appel, la bourgeoisie sage et rai sonnable, pour engager toute personne possédant les qualités requises pour se faire inscrire sur la liste des enrôlés pour la campagne électorale fixée au mois de uin, justifier de leurs droits, pendant e délai fixé par la loi. C'est surtout aux jraves campagnards, qui souvent n'atta chent point aux luttes électorales l'impor tance qu'elles méritent, que notre invitation s'adresse. Jamais les mauvaises passions politiques n'ont déployé, une ardeur plus vive et plus persistante pour emmener leur triomphe qu'à celte époque où l'indiffé rence, voire même la lâcheté des bons citoyens est telle qu'ils s'abstiennent de descendre dans l'arène électorale pour combatire les ennemis de leurs familles, de leur religion, de leiir patrièî Qu'une bonne fois donc, les électeurs compren nent, qu'au jour des comices, leurs inté rêts ne sont point dans leurs occupations journalières mais au près de l'urne, où leur bonheur privé et public sont mis en cause. Que toute personne donc ayant des litres pour manier l'arme du suffrage, reven dique ce droit. Il ne sera pas trop peut- être du concours de tous les vrais enfants de la Belgique, pour sauver notre patrie de l'abîme de malheurs où la France et tant de peuples de l'Europe sont plongés. Les journaux de la capitale nous ap prennent qu'un mandat la Chambre des représentants a été offert par un grand nombre d'électeurs d'Anvers notre "con citoyen M. Jules Malou. Bien qu'il est flat teur, pour notre ville de voir la métropole du commerce, confier ses intérêts précieux, au talent, aux lumières et aux connais sances profondes de notre ex-ministre des finances, nous espérons vivement que M. Malou ne souscrira guère l'offre qui vient de lui être faite, et qu'en n'acceptant d'autre candidature que celle de son district natal, il épargnera aux électeurs bien pensants le chagrin de ne pouvoir le venger haute ment des menées indignes d'une coterie contre laquelle le pays entier se montre indigné. S'il faut en croire Y Émancipation, M. Rolin ministre des travaux publics, serait décidé quitter le ministère; peut être même avant la rentrée des Chambres, le député gantois se demettra-t-ilde la charge ministérielle. Cette retraite arrêtée avant la discussion de la loi sur l'enseignement secondaire, n'indique-t-elle point quelle différence d'opinion en matière d'ensei- Snement entre M. Rolin et ses collègues, oûs le croyons; et comme Flamand, nous croyons M. Rolin incapable de prêter son adhésion un projet qui tend a détruire dans nos malheureuses provinces, la seule consolation qui leur reste, la religion, et sa morale bienfaisante. Que M. Rolin se retire donc du ministère! alors au moins les catholiques Flandres en déplorant plus tard les tristes effets produits en Belgique par la loi impie de l'enseignement pour ront dire avec fierté: La Belgique est mal heureuse, mais aucun enfant des Flandres n'a souscrit son malheur. Prenant pour texte les réclamations una nimes des catholiques contre le projet de loi sur l'enseignement moyen, le Progrès ne craint pas d'y voir un manque de fran chise de leur part. De ce qu'en février 1848, nous nous ralliâmes nos adversaires po litiques pour affronter ensembe l'hydre ré volutionnaire, il faudrait au gré du bénin journal, pour rester conséquents, que nous abdiquions l'avenir toute volonté propre; que passés l'état d'abstraction, uous nous bornions végéter humblement aux pieds du libéralisme; ainsi que l'ombre se traine dans la poussière au pied du chêne la cîme superbe. C'est cet étrange soif d'union, qu'il nous faudrait sacrifier et notre conquête la plus précieuse, et ce qui nos yeux est une question de vie ou de mort pour la patrie. Rien que cela! On sait du reste les procédés délicats dont usèrent ces alliés toute épreuve envers nos amis politiques, lors des élec- tionsdejuin48. Certes dans les nombreuses éliminations qu'elles produisirent, les sen timents généreux et tolérants du libéra lisme se manifestèrent d'une façon plus que problématique. Mais revenons en aux attaques du con frère. A l'entendre la polémique de la presse cléricale, dans la question de l'en seignement, est empreinte dune mauvaise foi évidente. Déjà les faits que nous venons d'exposer, feraient douter les plus crédules si le Progrès sait bien ce que c'est que bonne foi. Comme bien desgens se sentent une médiocre envie de le croire sur pa role, il ferait bien, croyons-nous, de sortir de ces vagues accusations, où il semble exclusivement se complaire, et de rendre enfin cette mauvaise foi dont il nous accuse tant soit peu évidente, en étayant de quel que bonne démonstration l'échafaudage de sa colère et de ses diatribes. En attendant que la feuille libéraliste en vienne cette extrémité, voici encore quelques échantillons de bonne foi voltai- rienne extraite de l'article qui nous sug gère ces réflexions. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Yprès, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes dn Royaume. PRIX DE L'SBtlIRHEIT, par trimestre, Ypres fr ,3. Les autres localités fr 3-5o. On u° a5. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de obaque semaine. (Insertions IV centimes la ligne). On s'occupe beaucoup k Pélersbourg de l'éven tualité delà reprise des hostilités dans leSchleswig; le gouvernement russe a résolu de s'y opposer par tous les moyens qui sont en son pouvoir. Un journal de Copenhague dit que les négocia tions de paix loin d'être rompues approcheut d'une solution heureuse pour le Danemarck. La note russe dont il a déjà été question, et qn'on qualifie de menaçante, occupe toujours les esprits b Berlin. Les armements et le rappel des soldats en congé, dit un journal, se continuent sur une grande échelle en Bavière. On s'occupait aussi beaucoup du retour du Pape b Rome. Paris est entièrement revenu de sa frayeur de lundi. Les fonds se sont ressentis de ce retour b la tranquillité. La bourse s'est ouverte hier en hausse pronoucée sur les cours de la ville, le 5 p. c. a atteint un moment 90 fr. 5o, mais bientôt des bruits vagues annonçant des débats violents b l'Assemblée oot été mis en circulation; il n'en a pas fallu davaotage pour faire tomber le cours de clô ture b 89 fr. 80. Le Longcharaps de 185o n'est pas très-splendide. Le mauvais temps ajoutait encore b l'air maussade et attristé de la capitale. Le tirage de la grande loterie nationale a eu lieu le 28 au palais du Luxembourg. Le grand lot de 70,000 fr. a été gagné par le numéro 71,922. Les comités anti-socialistes institués dans le but de combattre les doctrines subversives des anar chistes, se multiplient et se développent sur tous les points de la France.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1