NOUVELLES DIVERSES.
A l'en croire, notre grande colère contre
le projet de loi semble provenir de ce que le
prêtre n'est pas appelé obligatoirement
donner renseignement religieux dans tes éta
blissements d'instruction moyenne de l'État.
Ici, comme on voit, il passe sous silence
les nombreux griefs que nous articulâmes
contre le projet ministériel; le jugeant rui
neux pour nos finances, ami du monopole,
destructif des franchises communales, et
par là même rendant les transactions avec
l'autorité religieuse presque impossibles.
Il s'efforce donc, tout en le tronquant, de
réfuter un seul de nos griefs.
Certes une simple invitation adressée au
clergé pour qu'il donnât l'enseignement
religieux dans les établissements de l'Etat,
nous eut paru suffisante; mais il ne fallait
pas la rendre illusoire et hypocrite; il fal
lait offrir au prêtre desgarantiessuflisantes
pour que son action fut efficace, loin de
prêter au scandale. Mais qu'espérer de ces
hommes, qui au moindre incident parle
mentaire ne craignent pas d'avancer, qu'a
vec leclergéil n'est pasde transaction possible;
que la Chambre agira sagement en rejetant
le fameux article 8, que la section centrale a
imprudemment admis. (Progrès, 24 Mars
1850.)
Le Progrès se perd dans un labyrinthe
de contradictions. A son gré l'invitation,
telle que l'entend le ministère est plus que
suffisante, et cependant il n'a pas oublié
le refus qu'essuyèrent ses patrons de la part
de M*' de Bruges, lorsqu'ils lui demandèrent
un aumônier pour le collège communal.
N'avons nous pas eu, dit-il, l'exemple d'un
scandale donné par l'épiscopat l'occasion du
départ de l'aumonier du collège communal.
Mais si scandale il y a, pourquoi vouloir
qu'il se répété, alors que vous vous refusez
aux légitimes exigences des pasteurs?
Du reste, nous dirons, et tout homme
ue n'aveuglent pas les préjugés de parti,
ira avec nous, que couvrir du manteau
de la religion un collège n'offrant nulle
garantie aux pères de famille, eut seul été
un scandale; nous dirons que le concours
de l'église et non son refus ont été aussi
contraire au véritable esprit de la religion,
qu'odieux dans ses conséquences.
Mgr Boussen motiva doncson refusdans
un langage digne et poli; où le Progrès n'a
trouvé que de vagues motifs. Le Prélat di
sait néanmoins: l'établissement.... n'offre
pas toutes les garanties nécessaires pour que
7ious puissions avoir la pleine assurance que
notre coopération puisse être utile.
Apparemment qu'il eut du se lancer
dans l'arêne des récriminations et des per
sonnalités. Ce rôle pouvait, il est vrai, ne
pas lui convenir; mais pour le confrère,
quelle ample moisson de lauriers dans ce
champ où déjà il en a tant cueilli!
Voici ce qu'on écrit du théâtre du sinistre a la
Gazette de Mons
De mémoire d'homme le Borinage n'a été
témoin d'une catastrophe comme celle qui vient de
consterner sa population. 74 ouvriers mineurs ont
été ravis en un instant h leurs familles par un coup
de grisou. Voici les détails
Samedi dernier, 25 mars, h g heures du soir,
une explosion de grisou éclata comme un coup de
foudre dans les travaux de la société des Vingt-
Quatre Actions, sur Quaregnon. 85 ouvriers y
travaillaient en ce moment; 74 furent tués ou
asphyxiés sur le coup les 11 autres furent ramenés
au jour plus ou moins blessés. Les moyens de sau
vetage manquaient en partie, car l'explosion avait
détaché les échelles inférieures; on ne pouvait
donc secourir les malheureux que par la bure. Un
brave ouvrier devint même victime de son dévoue
ment il était descendu avec un autre dont le fils
se trouvait encore dans le fond, mort ou vivant,
on l'ignorait. Ils n'avaient pas fait vingt pas dans
cette atmosphère surchargée de carbonique, que
l'ouvrier seulit la respiration lui manquer. Je ne
saurais aller plus loin, dit-il h son compagnon.
Celui-ci, animé du désir de sauver son fils, pénètre
résolument dans ce dédale de voies souterraines.
Après avoir sans succès exploré tons les pas
sages restés libres, car la plupart étaient encombrés
par les éboulemeuts produits par l'explosion, le
malheureux père revient sur ses pas, découragé.
Il trouve alors l'infortuné qui l'accompagnait,
étendus sans vie; il avait succombé a l'asphyxie, en
ce moment quelques cris partent de la bure; le
hardi explorateur s'y transporte; il y trouve eufin
l'objet de ses recherches;.c'est son fils lui-même,
sanglant et mutilé qui se débat daus les eaux de la
potelle. Ce jeune homme est le onzième de ceux
qui ont échappé la mort, d'une façon si réelle
ment miraculeuse.
Après 24 heures de recherches et de travaux
de dégagement, on avait ramené au jour 33 cada
vres 41 étaient encore enfouis sous les décombres.
Le sauvetage eût été impossible, aussi bien que les
recherches, sans l'emploi d'un ventilateur em
prunté une société voisine. Les cadavres qu'on
remonte présentent toutes sortes des lésions les
une complètement carbonisés, sont entièrement
méconnaissables, d'autres paraissent simplement
asphyxiés; ceux-ci ont la mâchoire ou une partie
du front emportée; ceux-là c'est tout ou partie du
crâne. C'est tous la décomposition est rapide, ce
qui s'explique du reste par leur séjour au milieu
d'une atmosphère empestée.
Une circonstance vient encore ajouter au deuil
de tant de familles la société des 24 actions n'est
pas affiliée la caisse de prévoyance; de sorte que
voilà 80 familles absolument sans ressource. C'est
le cas ou jamais pour le gouvernement de déployer
tout la fois sou humanité et sa manificence, et de
verser un baume consolateur sur des blessures qui
saignerout bien longtemps.
Nous ne pouvons nous dispenser de mentionner
un fait qui fait infiniment d'honneur au Borinage.
A l'annonce du sinistreune foule considérable
accourent sur les lieux. Malgré l'imminence du
danger, que prouve surabondamment la catas
trophe que nou's avons rapportée, chacun s'offrait
l'envi pour secourir au sauvetage. C'était nne
émulation d'abnégation et de dévouement impos
sible* rendre. M. Maleugreaux, chirurgien Pâ
turages, a donné en cette occasion une nouvelle
preuve d'iutrépidité et de courage; il s'est fait
descendre dans la mine et n'est remonté qu'après
plusieurs heures de recherches.
Une enquête est, dit-on, commencée sur ce
déplorable événement. On veut savoir si les pres
criptions si formelles de la loi et tout récemment
renouvelées, eu matière d'aérage, ont été exécutées.
Cela, certes, ne réinédiera en rien l'accident;
mais si on peut arriver ainsi sauvegarder l'avenir,
ce sera déjà quelque chose. On agile aussi uue
autre question également importante; c'est de sa
voir si un propriétaire de houillières peut, par
insouciance, par entêtement ou caprice, refuser de
s'allier aux institutions de prévoyance, et compro
mettre, de gaieté de cœur, l'existence d'un grand
nombre de familles? Puissent ces deux questions,
si décisives pour l'avenir de l'ouvrier et sa sécurité,
recevoir une solution prochaine et satisfaisante
La deuxième série de la session des assises de
la Flandre-Orientale commencera le 8 avril pro
chain. Une seule affaire y sera appelée celle d'une
bande de voleurs qui a infesté le pays de Waes
pendant plusieurs années.
Celte bande est composée de vingt-^huit per
sonnes toutes entre les mains de la justice et
acusées de vingt-trois vols avec circonstances
aggravantes, et au nombre desquels s'en trou
vent plusieurs commis avec les cinq circonstances
réunies.
Treize avocats porteront la parole dans cette
affaire, qui prendra au moins une quinzaine d'au
diences.
Nous parlions hier comme de chose probable
d'une pétition de la ville de Gand contre quelques
dispositions de la loi sur l'enseignement. On nous
rapporte ce malin, comme un faircerlain, que des
pétitions analogues circulent dans d'autres villes
de la Flaudre et Anvers. Émancipation
Du 20 au 25 mars i85o, il n'est entré, au
port d'Anvers, aucun navire chargé de denrées
alimentaires.
On lit dans le Staals-Courant S. S. le
Pape, informé par Mgr. Belgrado,son internonce
apostolique près la cour des Pays-Bas, des mal
heurs occasionnés par les dernières inondations
dans quelques provinces du royaume et principa
lement dans le Brabant septentrional, et vivement
ému de ces affligeantes nouvelles, a bien voulu
venir en aide aux malheureuses victimes de ce si
nistre. Dans ce but, Mgr. l'internonce apostolique
a remis, au nom de S. S., entre les mains du
Ministre de l'intérieur, la somme de 10,000 fr.
(4,725 fl.)
Un journal allemand fait observer que le
feld-maréchal Radetzky a trente deux décorations,
tant autrichiennes qu'étrangères, et que vingt-six
villes de la monarchie autrichienne lui ont accordé
le droit de bourgeoisie honoraire.
A Jever, dans le grand-duché d'Oldenbourg,
vient d'être faite la découverte d'une antiquité re
marquable: environ 4,ooo pièces de monnaie d'ar
gent du temps des Empereurs jusqu'à Antonio le
Pieux. Il parait que tout semble indiquer qu'un
navire marchand romain a fait naufrage, il y a
1700 et quelques années, sur un bauc de sable.
Une partie de ces monnaies ont malheureusement
été vendues par lesouvriers qui les ont découvertes,
et elles sont probablement déjà fondues.
- Phénomène solaire. Les lignes sui
vantes sont commiiuiqéesà l'Impartialde Bruges:
D'après M. Forster, le froid actuel s'explique
par le nombre et les grandeurs des taches solaires.
Cet astronome, en examinant le soleil samedi passé
avec un excellent télescope, a trouvé sept taches
larges et rondes sur la surface et encore quelques
autres taches plus petites. Ces dernières changent
de place avec beaucoup de vitesse. On se rappelle
que d'après l'opinion de M. Herschel, ces taches
solaires sont une indication de mauvais temps. Il
est reconnu que, dans le courant de celte anhée, le
Levant a essuyé des froids très-rigoureux. Comme
les taches commencent diminuer, il est espérer,
que nous aurons un bon printemps.
Dans la soirée de samedi, un habitant de
Hoboken, en rentrant chez luine put ouvrir la
porte de sa demeure par suite d'une résistance
intérieure; il poussa avec plus de force; la porte
céda alors, il se trouva en face d'un individu por
teur de ses ustensiles de cuisine, qu'il se disposait
emporter. Le voleur fut arrêté aussitôt par le
propriétaire qui reçut un coup de couteau sur la
main sur ses cris, des habitans de la commune,
ainsi que le garde champêtre, arrivèrent et par
vinrent se rendre maîtres du malfaiteur. Le garde
champêtre a reçu également une blessure au moyen
du couteau. Cet individu, habitant de la commune,
a été écroué et mis la disposition du procureur
du roi.
Un horrible malheur a consterné hier la rue
du Président Naraur. Un pauvre enfant venait
d'être trouvé brûlé dans la chambre de ses parents
absents. On peut se figurer la désolation de la mère
dont tous les soins n'ont pu prolonger que de quel
ques heures, et au milieu des plus atroces dou
leurs, l'existence de la pauvre petite victime.
La malle-poste d'Arlon est arrivée le 26 a
Namur, en retard de plusieurs heures. Ce retard
doit être attribué la grande quantité de neige
tombée ces jours derniers dans les Ardennes.
La présence Paris de.la grande-duchesse de
Bade donne quelque intérêt aux renseignements
suivants que nous trouvons dans VEcho de Vesone
La princesse Stéphanie est fille du comte Claude
Beauharnais et d'une Anglaise. Quelque chose de
mystérieux semble avoir présidé sa naissance.