NOUVELLES DIVERSES. ses facultés et succomber enfin sous la tâ che; sinon voir devant les jurys d'examen ses talents réels sacrifiés au pédantesque amalgame de quelques connaissances fu tiles et superficielles, mais variées. Dans un précédent article nous enregis trâmes ces lignes: on sait ce qui arriva en France, alors que les Voltaire, les Diderot, les d'Alembert, en amants fu- rieux de la liberté, chantèrent sur un ton blasphématoire que le monde ne serait heureux, que lorsqu'il n'y aurait plus sur la terre ni prêtres, ni rois. Ouvrons les annales de 1793, etc., etc. Ces lignes ont donné lieu au Progrès de se permettre les observations suivantes: Le saint et surtout véridique journal oublie d'ajouter cette autre vérité que Vol taire, Diderot et d'Alembert ont été élevés, éduqués et instruits chez et par les Jésuites. Et qu'on juge maintenant des décla mations furibondes des niaiseries et des sottes arguties que nous verse depuis quel ques jours la sainte presse Comment! de ce que nous osons passer sous silence que Voltaire a été élevé chez les Jésuites, nous nous rendions suspects au public, quant la véracité des preuves que nous avons fait valoir, pour prouver l'excellence de l'Institution de S1 Ignace? C'est apparemment là ce que le Progrès s'ef force de faire accroire ses rares adeptes. Mais, Mylord, si cela peut vous être agréable nous le dirons, que votre patron Voltaire, a été élevé par les disciples d'I- nigo comme vous les appelez. Cet aveu ne peut aucunement leur être défavorable. Le sentiment qu'exprime d'ailleurs Voltaire, sur ses anciens maîtres ne saurait que les élever de plus en plus dans l'estime et cou vrir de honte ceux qui osent déclarer qu'ils ne sont point de l'école des Jésuites. Voici en quels termes cet impie, s'ex prime l'égard des H. pères, dans l'ou vrage: Siècle de Louis XIV. Ils (les Jésuites) avaientréussi en Amé rique en enseignant des sauvages les arts nécessaires; ils réussirent en Chine en en seignant les arts les plus relevés une na tion spirituelle. J'ose le dire: Il n'y a rien de plus contradictoire, de plus inique de plus honteux, (qu'en dira le professeur Go- rissen?) pour l'humanité que d'accuser de morale relâchée des hommes qui mènent en Europe la vie la plus chrétienne et vont chercher la mort au bout de l'Asie et de l'Amérique. Voilà, Progrès, ce que pensait votre ver tueux patron, des Jésuites. Après avoir brodé ses chansons délirantes, ayez donc le courage de répéter aussi les refrains de sa raison. Parmi les orateurs inscrits pour parler contre la loi de l'enseignement, nous avons remarqué avec plaisir le nom du digne bourgmestre de Poperinghe, M. Charles Van Kenynghe. Le corps électoral saura gré l'honorable représentant, de la con duite parlementaire entièrement conforme aux vœux et aux intérêts de ses commet tants, qu'il n'a cessé de tenir pendant toute la durée de son mandat. La discussion sur les céréales, dans laquelle M. Van Henynghe a déployé un si louable zèle pour la défense de la cause agricole, témoigne hautement de la justesse de vue avec laquelle le député d'Ypres, apprécie les intérêts matériels des masses, et du dé vouement qu'il apporte pour emmener leur triomphe sur les doctrines funestes et ruineuses du ministère libéraliste. La spontanéité avec laquelle M. Van Kenynghe s'est fait inscrire sur la liste des défenseurs de la liberté de l'enseignementcompromise, est une preuve non moins forte de son at tachement sans bornes aux intérêts mo raux de sa patrie. En attendant qu'au jour des comices, le noble esprit qui anime M. Van Renynghe, reçoive sa juste récompense nous remer cions vivement notre député, de la force de caractère qu'il a sii conserver au mi lieu des promesses et des menaces que le cabinet prodigue pour se créer une majo rité docile, esclave moutonnière. Qu'un si beau désintéressement reçoive nos hom mages, persuadés que nous sommes, qu'ils sont l'expression vraie des sentiments de la majorité de nos concitoyens. D'après les informations qui nous par viennent et que nous croyons exactes, M. Alphonse Vandenpeereboom ne serait guère disposé prêter son adhésion au ministère dans le vole de la loi sur l'en seignement. Les vœux de ses commettants, de précieux souvenirs, l'intérêt public, tout engage notre honorable représentant re fuser son suffrage, au projet liberlicide, anti-religieux que le ministère présente. Dimanche, 31 Mars, les officiers du 10* de ligne qui suivent un cours d'équitation, ont donné un dîner leurs instructeurs les lieutenants Ghilmain et Hamoir. Ces deux habiles officiers donnent leurs leçons avec un tact et une intelligence au-dessus du plus brillant éloge. A ce dîner plusieurs toasts ont été proposés; le premier a été pour Ghilmain et Hamoir; d'autres ont été pour le général Greindll, qui obtînt du ministre de la guerre que les officiers du 10' suivraient le dit cours, pour les lieute nants colonels commandant le 10* et le cours d'équitation, et pour le capitaine Huguet. La plus grande cordialité prési dait cette fête d'amis. mo«oi ■mai h.nhfr Mi" Uo incendie a éclaté au collège communal de Fur nés. Le quartier des professeurs est devenue la proie des flammes. Une foule immense s'est portée hier aux différentes églises de la capitale, a l'occasion du dimanche de Pâques. Journde Brux.) Les élèves du collège de la Hante-Colline de Lou vain continuent b se distinguer devant les jurys universitaires: trois Messieurs qui y ont achevé leurs humanités, viennent de subir leurs examens; M. Auguste Van Biervliet, de Courlrai, le doctorat en sciences naturelles avec distinctionM. Ed. Vandermoeren, de Louvain, la candidature en droit, avec distinction, et M. J. Opdebeeck, de Thourout, l'épreuve préparatoire, d'une maniéré satisfaisante. M. Van Hoorebeke, Auguste-Aloys, d'Eecloo, vient aussi de passer son examen de candidature en droit, avec distinction. Le jury combiné de Gand et de Louvain, pour la candidature en droit siégeant b Louvain, vient de clore sa session. i4 récipiendaires étaient inscrits, 2 ont passé avec distinction, 3 d'une manière satisfaisante, 8 ont été ajournés, t était absent. On lit dans le Journal de Charleroi: Jeudi dernier, vers 3 heures du soir, le nommé Dégrève Zacharic, âgé de 43 ans, houilleur, domicilié b Charleroi, a été tué dans la fosse n° t du charbon nage de la Société Anonyme de Charleroi, située au faubourg de cette ville, par une pierre qui s'est détachée du toit de la galerie du fond, où il tra vaillait. Le nommé Samson, Jean-Baptiste, de Baisy-Thy (Brabant), qui était près dudit Dégrève, a eu la jambe droite fracturée. Les docteurs en médecine et en chirurgie, Piérard, de Charleroi, Lefebvre, de Montigny- sur-Sambre, et Decoux, de Gilly, ont déclaré que la mort de Dégrève provenait d'une fracture du sternum et d'une commotion cérébrale, suite d'une forte compression. Ce pauvre ouvrier laisse une veuve et cinq eufants. en bas âge. Un accidenta eu lien mercredi dernier, b huit heures du soir, b la fosse n* 2, du charbonnage de Monceau-Fontaine, en cette commune. Trois ou vrières, les nommées Bonniflet (Cathérine), de Roux, Masquelier (Marie), de Courcelles, et Testar (Marie-Thérèse), de Monceau, toutes trois céliba taires, ont été blessées grièvemeut b la tète et aux épaules, par suite d'une chute qu'elles ont faite dans un burquin d'une hauteur de vingt-cinq mè tres. Les blessures, quoique graves, ne menacent d'aucune suite fâcheuse. Le Moniteur du 10 mars dernier a publié les conditions générales du projet de construction des bâtiments pour 1'expositioir universelle de l'in dustrie qui doit avoir lieu b Londres en >85i. Les plans du terrain viennent d'être communiqués au gouvernement et peuvent être consultés au dépar tement de l'intérieur (division de l'industrie), ainsi qu'aux secrétariats des chambres de commerce de Bruxelles, d'Anvers, de Gand et de Liège. On rappelle que les projets doivent être adressés a la commission anglaise avant le 9 avril prochain. Nous avons fait connaître dans notre avant- dernier numéro, un crime commis il y a trois ans et récemment découvert a Louvain voici b ce sujet de nouveaux détails L'auteur de l'assassinat, le sieur Langenack a été arrêté le 24 mars dernier, b la station du chemin de fera Louvaio;il descendait du convoi arrivant a midi et demi de Matines. Un pompier et des employés de l'octroi voulu rent, en s'emrant de lui, lui lier les mains: c'est inutile, leur dit-il aussitôt, je suis prêt b vous sui vre; je n'ai rien a ma charge, a Puis sans opposer la moindre résistance, sans aucune émotion il fut conduit au bureau de police et delà a la maison d'arrêt. Ce calme était-il simulé? La solitude, ou l'in somnie produisirent-elles quelque soudaine révo lution morale? On ne sait, mais le lendemain, le prisonnier interrogé par le juge avoua sans diffi culté le crime qu'on lui imputait, et voici, nous assure-t-on, comment il raconta l'événement Un soir Langenack arriva chez lui après une rude journée. Il trouva la porte close sa femme et sa fille, toutes deux adonnées a la brutalité de tous les plaisirs, étaient dehors. Il s'en alla au cabaret. Il y but longtemps et beaucoup, puis s'en revint chancelant. Cette fois la porte était entrebâillée; quoiqu'il fût presque nuit, les deux femmes, un moment rentrées, étaient aussitôt ressorties. Lan-, genack ferma la porte et s'endormit. La nuit était depuis longtemps venne quand on frappa rudement au logis, et Langenack entendit sa fille qui lui demandait si elle pouvait entrer. Il se leva d'un pas incertainouvrit, regagna son lit et se rendormit de nouveau. Bientôt cependant, b ce qu'il assure, il fut ré veillé les deux femmes, ivres, se livrèrent des vociférations et faisaient un affreux sabbat. Lan genack, plus vivement impatienté cette fois, se leva encore, s'en alla prendre b tâtons le crochet du poêle, puis brandissant la franche de fer, il frappa a coups redoublés jusqu'à ce que le silence se fit tout se tut bientôt. Le matin, en s'éveillaut, Langenack trouva deux cadavres et une mare de sang! Que fit-il alors? Eh! bon Dieu, il n'est en ce point ni moins explicite, ni moins précis qu'en tous les autres. 11 fallait remettre les choses en ordre il s'en alla prendre de l'eau b une pompe du voi sinage, plaça les cadavres dans l'un des lits, lava la salle et déversa b chaque fois l'eau rougie b sa porte, malgré les regards importuns d'une voisine. Puis enfin il déjeûna, et, comme l'heure du travail sonnait, il ferma la porte et partit.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2