feuille nainuroise,) ont fait du père de famille une généralité unique, homogène d'idées, d'opinion, de calculs. Deux pères de famille seraient, comme deux gouttes d'eau exactement semblables. Bien que dans le pays, il soit prouvé, qu'en matière d'éducation la grande majo rité des pères de famille se ressemblent, jamais il n'a été avancé par les organes de notre parti que sur le mode d'élèver leurs enfants, tous les pères de famille soient d'un seul et même avis. Est-ce dire qu'il faille déclarer vraie, la distinction faite par le journal progressif, lorsqu'il déclare que deux pères de famille ne sont en réalité que comme deux gouttes de viii blanc et de vin rouge? Est-ce dire encore que la classification des opinions en matière d'éducation peut se baser sur les forces respectives du corps électoral qui ont pris part la lutte de 1847? Fina lement est-cedire que de ce que la majorité électoraleinclinait en faveur du libéralisme il faille en tirer pour conséquence que la plupart des pères de familles belges pro fessent des opinions libérâtres, c'est-à-dire purement laïques en matière d'éducation? Aucunement: En fait d'enseignement, nous le savons les pères de famille ne professent pas tous une opinion égale homogène. Cependant sous le rapport re ligieux cette différence de vue est excep tionnelle et très rare. Combien de pères libéralistes au fond de leur âme, n'envoient point leurs enfants dans une maison d'é ducation religieuse? Combien de pères, témoin notre ville, qui affichent une ré pulsion pour l'institution ecclésiastique de la jeunesse que nous possédons; qui van tent l'établissement d'instruction laïque et refusent de placer leurs fils dans cette der nière maison pour les asseoir sur les bancs d'un collège où les garanties religieuses ne laissent aucun doute? Cette observation seule, croyons nous, réfute les diverses allégations qui nous sont faites par l'or gane de la Régence, relativement aux opinions du père de famille en matière d'éducation. Une autre remarque nous est suggé rée par la lecture des lignes suivantes que publie également le Progrès: J'inter roge deux pères de famille appartenants l'un l'opinion cléricale, l'autre l'opinion libérale. Le premier répond qu'il n'a de confiance que dans l'enseignement reli gieux, et l'instruction y fut-elle inférieure, il préférera une instruction inférieure en faveur d'une éducation qu'il croit plus re ligieuse et plus morale. Sa préférence est respectable et il faut qu'il trouve sa dis position des établissements exclusivement religieux. J'interroge un père de famille libéral, et celui-ci me fait une réponse différente. En présence de cet aveu naïf du respect dû aux opinions en matière d'éducation, nous demandons au confrère comment il se fait qu'il ne trouve pas mal que le gou vernement en promettant 50,000 francs chaque athénée laïque proscrive tous les établissements privés qui portent une en seigne Catholique? Comment il ne se récrie point contre un pouvoir qui veut user des deniers de tous les contribuables pour fa voriser l'enseignement laïque seul? Les millions qu'apportent au trésor les pères de famille catholiques ne leur reviennent- ils pas pour l'éducation de leurs enfants? Pourquoi donc obérer le pays de nouvelles charges dans l'unique dessein d'écraser les institutions libres et religieuses par une injuste concurrence? Quoi Progrès! Vous convenez qu'il faille rendre justice aux droits du père de famille catholique en matière d'éducation, et com ment se fait-il que toujours vous avez cou vert de votre égide notre régence qui gas pille 18,850 francs pour l'existence d'un collège qui n'offre aucune garantie reli gieuse, et que vous appuyez nos manda- tairesde la commune dans leur obstination partiale de refuser un subside au collège S1 Vincent? Ah! Progrès! mettez vos actes en accord avec vos paroles insérées dans votre nu méro 929; respectez les droits certains qu'ont les pères sur l'éducation de la jeu nesse. Faites justice aux réclames des fa milles qui veulentélever leurs enfants dans les principes moraux et religieux, et Vous aurez prouvé alors que vous voulez la li berté comme l'a voulue notre Constitution de 1831. gttW Mgr l'évêque de Bruges, après avoir laissé, pendant un laps de temps assez court, un aumônier au collège communal, crut ensuite devoir s'abstenir, jugeant que celte institution n'offrait pas les garanties nécessaires. Mais, dit le Progrès, rien n'était changé, ni quant au personnel du collège, ni sous le rapport du programme des études. Cela se pourrait bien, confrère; mais le Prélat en attachant pour quelque temps un ecclésiastique votre collège a pu par là même se convaincre de ce qu'il exprime si nettement dans ces paroles: l'établisse ment... n offre pas toutes les garanties néces saires pour que nous puissions avoir la pleine assurance que notre coopération puisse être utile. Le Progrès ne demande pas mieux que de rendre suspecte la sincérité de Mgr Boussen. Qu'il sache toutefois, que ses ar guties chicanières étayées de ses antécé dents ne sont guère la hauteur de ses desseins. Du reste, c'est le seul point qu'il se soit efforcé de contredire dans la réplique, que nous lui adressâmes dans notre n° du 30 mars. Mr Capelle, étudiant l'Université de Louvain, frère de Mr Capelle, candidat-no taire, Ypres, vient de passer son examen de candidat en médecine, avec grande dis tinction. FÊTES JUBIL1A1RES DU SAINT-SANG. 2 On signe des pétitions contre leprojet de loi sur l'enseignement moyen dans les villes et communes, savoir Roulers et Iseghemf BeverenDadizeele, Gits, Hooghelede, Ingelmunster, Ledeghem, Moor- slede, Oost-Nieuwkerke, Oucken, Rolleghera-Ca- pelle, Sladen, West-Roosebeke et Winkel S1 Éloy La pétition que les habitants de Menin ont adressée a la Chambre des Représentants trouve de nombreux adhérents. Les réclamations qu'elle fait valoir sont trop légitimes en effet pour qu'elles n'aient pas ému l'opinion publique. Aussi, dit un cjrrespoudant de Menin, dans une lettre qu'il adresse Y Écho de Courtrai, voyons-nous les notabilités et autres habitants de notre ville, s'em presser de signer la pétition, comme voulant pro tester contre un monopole aussi odieux qu'on voudrait nous imposer dans notre libre Belgique, et je suis assuré qu'un sentiment unanime de ré probation se manifeste chez nous contre le malen contreux projet, qui nous priverait de nos plus précieuses libertés, s'il était sanctionné par les Chambres. Une pétition contre le projet de loi sur l'en seignement moyen circule dans la ville de Bastogne, où elle rencontre de nombreuses sympathies. rOBÔrj Un mois h peine nons sépare des fêtes jubiliaires du St-Saug, et c'est tout au plus si nous connais sons le programme préparatoire qui en fixe les prin cipales journées au 6 et au 16 du mois de mai. Nous concevons difficilement le retard que la noble con frérie met la publication du programme détaillé, et destiné porter au loin tout ce que la ville de Bruges compte déployer de beau et de grand pour célébrer la commémoration d'uu des plus glorieux événements de notre histoire nationale. Ce retard peut gravement compromettre le succès de la fête; aussi nous ne pouvons pas assez engager la noble confrérie a publier au pluslôt le programme tant désiré. En attendant qu'elle s'y résolve, nous allons communiquer nos lecteurs tout ce qui nous est parvenu touchant les préparatifs qui se font, ainsi que toutes les circonstances qui se rattachent au jubilé. Mgr Malou, qui ne néglige rien pour rendre les fêtes les plus solennelles possible, a invité trente archevêques et évèques se rendre h Bruges pour cette époque; quinze prélats ont déjà positivement accepté l'invitation, et quelques autres l'ont ac ceptée couditionnellement; notre digue évèque a également reçu l'assurance que Mgr Dupanloup et M. Ravignan viendront prêcher notre cathédrale; le père Lacordaire n'a pu promettre positivement de venir,attendu que les circonstances politiques ne lui assurent pas qu'il pourra quitter la France au mois de mai. Une députation, composée de MM. Van Moo- reghem, Moerkerke De Bie et Laurent van Lophern, membres de la noble confrérie, se sont rendus Bruxelles, l'effet d'inviter LL. MM. le roi et la reine, ainsi queLL. AA.RR. les princes et la prin cesse. Ces messieurs ont été très favorablement accueillis et sont revenus Bruges avec la promesse formelle que la famille royale viendra assister au jubilé si des circonstances imprévues et extraordi naires ne viennent pas y mettre obstacle. De tout côté on travaille avec la plus grande activité aux préparatifs des cortèges que formeront dans la procession nos diverses églises. Les enfants des premières familles de la ville y fugureront dans les costumes les plus riches. Nous pouvons cet égard fournir beaucoup de détails nos abonnés. Nous commencerons aujourd'hui par le cortège de l'église de S1—Gilles. Mais avaul de le décrire, nous croyons devoir donner un précis historique néces saire l'intelligence de sa composition. En ilg5, Jean de Mattha, docteur en théologie et professeur l'université de Paris, célébra, en présence de l'évêque Maurice, de l'abbé S'-Victor et de S'"-Géneviève, sa première messe; pendant le saint sacrifice un ange lui appurut, vêtu de blanc et ayant sur la poitrine une croix bleue et rouge. Ce messager céleste lui fit connaître que Dieu le des tinait la délivrance des esclaves. Jean de Mattha ne céda pas ce premier appel; mais, voulant se préparer sa haute mission, il se rendit auprès d'un ermite célèbre, du nom de Félix de Valois, et vécut avec ce saint homme dans toutes les rigueurs de la pénitence. Pendant ce temps Jean de Mattha et son saint compagnon eurent encore trois fois la même vision, et l'ange leur déclara qu'ils devaient se rendre la cour de Rome pour demander au S'-Père l'autorisation d'ériger une communauté de religieux qui se voue raient la sainte mission de délivrer les esclaves des maius des barbates.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2