classe en reçoit 600; un secrétaire com
munal 2.500! Voilà certes un échantillon
qui ne laisse pas que detre caractéristique.
Le reste est en proportion.
Mais qu'importent au clergé les diatribes
d'un obscur pamphlétaire? Sa vie et ses
actes seront toute sa réponse. Fidèle sa
noble et sublime mission, il saura l'ac
cepter toute entière. Ainsi se montra-t-il
dans ces jours de deuilalors que les ma
ladies contagieuses, que la misère dévas
taient nos campagnes; alors qu'au prix de
ses jours, on vit le prêtre au chevet du
malade, sous le chaume du pauvre, se dé
vouer au soulagement de toutes les in
fortunes.
Certes les protégés du Progrès, ces nour
rissons qu'il couvre avec tant de sollicitude
de ses aîles protectrices, certes les pro
fesseurs laïcs n'ont rien opposer ces
exemples éclatants. Ou plutôt qu'on inter
roge l'histoire; elle nous dira quelles
écoles se sont formés les émeuliers et les
bandits qui depuis 60 ans désolent l'Eu
rope presque entière.
Venons en au second point le projet
ministériel eSt-il atlentoire aux franchises
communales? Comment, dit la feuille pseu
do-libérale, ils accusent le gouvernement d'ab
sorber l'action ^communale, et quand le clergé
s'installait dans un établissement communal,
son premier soin était de stipuler Cabandon
de tous les droits de la commune! Ce n'est là
qu'une ridicule exagération, et par consé
quent c'est une fausseté. Il est clair que le
clergé, avant de donner son concours aux
établissements laïcs, doit exiger des garan
ties, afin de ne pas mentir la confiance
du père de famille. L'enseignement laïc,
au contraire, quoiqu'en dise le Progrès,
se trouve placé plus avantageusement sous
la dépendance du pouvoir communal, que
sous celle de l'Etat, qui n'est nullement
même de connaitre les vœux, d'apprécier
les sympathies des localités et de leurs en
virons. Faire intervenir la commune dans
les dépenses et lui ravir son autorité, c'est
de la part du gouvernement une mesure
dérisoire, c'est l'antipode du bon sens.
Le Progrès traite le troisième point, ce
lui du monopole; l'on verra comment. On
taxes'écrie-t-illa création de dix athénées
royaux, de monopole. Eh non, clérophobe,
le gouvernement ne demande pas simple
ment l'érection de dix athénées; mais en
sus, celle de cinquante établissements d'in
struction moyenne; tout en soumettant
encore son patronage et sa dépendance
trois autres espèces d'institutions. D'ail
leurs, ce que nous repoussons, n'est pas
la concurrence privée, c'est l'hostilité du
pouvoir. C'est elle seule que nous taxons
de monopole. Aussi dirons-nous avec vous,
Progrès, tronquer ainsi la vérité, c'est, il
faut en convenir, pousser la mauvaise foi et
le mensonge par trop loin. Encore si vous
saviez vous arrêter en aussi bon chemin,
mais vous n'articulez plus une phrase où
ne s'empreignent ces stigmates flétrissants.
11 n'est pas vraique nous nous vantions
d'être sous le patronage du clergé. Tout ré
cemment encore nous déclinâmes cette
honorable solidarité. Il n'est pas vrai, que
le clergé et ses chefs abusent de la liberté de
C enseignement. Et si votre loyauté est le
seul gage, que vous nous puissiez offrir
l'appui de cette assertion, nous vous qua
lifions, Progrès, de fourbe et de menteur.
Certes, comme vous le dites, pour être ré
duits devoir imprimer de pareilles niaiseries,
il faut que les passions les plus odieuses éga
rent ces honnêtes organes de la presse libérale
et modérée.
Eh! que viennent faire ici vos collèges
royaux ou d'arrondissement, vieille cymbale
fêlée que vous êtes! Le gouvernement, dites-
vous, est tenu de donner autant que possible,
les mêmes avantages tous les pères de fa
mille. Alors, que ne demandez-vous, qu'il
rétribué au quadruple les établissements
du clergé? Parmi la classe aisée, les pères
de famille, favorables ces dernières in
stitutions, étant aux pères de famille, amis
de l'instruction laïque, comme quatre est
un. En vérité, jamais nous n'allâmes
aussi loin!
JSous ne pensons pas, dit le Progrès, que
par la création de dix athénées royaux et
l'autorisation de subventionner des collèges
(ajoutez donc et l'érection d'une multitude
d'autres établissements, qu'il est bon de
passer sous silence) le gouvernement ait
atteint l'impossible. Vrai jargon de saltim
banque, s'il en fut jamais! Qu'est-il ques
tion de ce qui est possible ou impossible;
alors que l'utile et Ie juste sont seuls en jeu?
Quel est-il ce niveau intellectuel qui sera
abaissé sous l'action incessante du clergéAp-
jaremment qu'il est question ici de l'intel-
igence et du savoir-faire des héros de
lome, de Paris, de Vienne, etc. Quelle au
tre intelligence, que celle du mal, l'empire
de la religion abaissa-t-il jamais?
Pour conclure écoutons le confrère
Nous croyons avoir fait justice de ces allé
gations absurdes des journaux catholiques
l'endroit du projet de loi sur renseignement
moyen. Franchement, c'est tout le contraire
que nous croyons. Qu'on y réfléchisse et l'on
découvrira facilement queEh bien, oui,
qu'on y réfléchisse, et l'on découvrira fa
cilement, que toute votre argumentation
ne consiste qu'en récriminations, et en
récriminations injuste; l'on verra, que
vous croyez avoir beaucoup dit en parlant
du clergé avec mépris, avec une rage dé
daigneuse, accumulant platitudes sur pla
titudes, injures sur injures; en reproduisant
enfin sans vergogne des accusations cent
fois réfutées, cent fois pulvérisées par nous
et par toute la presse conservatrice.
I
f
Hier, 9 de ce mois, vers 1 heures de relevée,
une foule compacte sillonnait la rue de Lille et
les rues adjacentes, se dirigeant vers le manège
militaireou MM. les sous-officiers et élèves de
l'école d'èquilation devaient exécuter un diver
tissement de cavalerie.
C est un beau jour en effet pour Varmée
Belge, que l'anniversaire de S. A. R. le Duc
de Brabant. Et ce qui en rehaussait encore
C éclat pour l'école d'équitalion, c'était la pro
motion de son digne commandant, M. le lieuÛ-
colonel Ab/ay, au grade de colonel.
A celte fête patriotique, la musique du i ora°
de ligne avait prêté son concours. On sait la
ravissante harmonie de ce corps de vrais artis
tes. Aux sons ailiers de la fanfare guerrière,
qui n'a senti le feu des batailles circuler dans
ses veines? Aux modulations enchanteresses
de la savante symphonie, qui n'a entendu une
voix intérieure parlant l ame de vertu et de
gloire
Le vaste bâtiment était décoré avec goût
l'ornementation simple et guerrière avait quel
que chose de mâle et d'imposant. Les couleurs
nationales étaient là, ombrageant nos soldats
de leurs replis glorieux. Ah, si jamais le de
voir et l'honneur ouvrent au Belge la lice des
batailles, c est encore sous ce même étendard
que nos guerriers sauront vaincre ou qu'ils
sauront mourir
Mais comment donner une description quel
que peu fidèle du spectacle que nous eûmes sous
les yeux? Comment décrire et les luttes d'escrime,
et la voltige militaire, et la course des bagues, et
la course des dards, et la course des têtes, et ces
féeriques figures de carrousel? Comment décrire
ce que tout l'art, ce que toute l'imagination du
poêle ne saurait rendre qu imparfaitement en
son langage figuré? Les autorités civiles et
militaires et l'élite de la société, qui honoraient
de leur présence ce brillant spectacle, ont su
par leurs applaudissements sympathiques et
prolongés, apprécier dignement les nobles tra
vaux de MM. de l'école d'équitalion. Hâtons-
nous de dire que les choeurs chantés par la so
ciété des sous officiers de celte école, ont prêté un
nauveau charme la fête. Leur exécution dé
note un talent vrai et autorise les plus flatteuses
espérances.
Honneur donc MM. les sous-officiers et
élèves de l'école d'équitalion puissent-ils bien
de fois encore nous procurer de pareils délas
sements l Honneur MM. les officiers qui ont su
faire avec un tact si exquis, une urbanité si
parfaite les honneurs de ce beau jourHonneur
surtout au brave colonel Ablay, dont les nobles
procédés ont rendu de jour en jour plus intimes,
plus indissolubles les liens qui unissent notre
population au corps cCélite qu'il commande!
La régence de Menin vient d'appuyer la juste
protestation des électeurs et habitants notables de
la ville contre le projet de loi sur l'enseignement
moyen en votant une adresse la Chambre des
Représentants contre ce projet malencontreux.
A Courtrai, la pétition compte déjà 5oo signa
tures.
D'un autre côté, nous apprenons que l'on signe
l'envi une pétition énergique contre le projet de
monopole Charleroi. Les libéraux y prennent
part la manifestation. Les villages de Jumet
(10,000 âmes de population), Frasnes-lez Gosselles
et les communes environnantes signent l'unani
mité.
Presque tous les électeurs et un grand nombre
de pères de famille de la commune d'Eeckeren
(chef-lieu ducanton dece nom), viennent d'adresser
la Chambre une pétition fortementmotivéeconlre
le projet de loi sur l'instruction moyenne, projet
inspiré par l'esprit de monopole et de scepticisme
qui animait l'administration hollandaise avant
i85o.
ïiQOQra
On lit dans l'Organe des Flandres
Dans une séance secrète tenue d'urgence le 5
au soir par le couseil communal de Gandil a été
décidé, sur un rapport fait par M. Groverman, au
nom de la commission de l'instruction publique,
que le conseil réclamerait contre le projet de loi
sur l'enseignement moyen. Cette décision a été
prise l'unanimité.
Le conseil a approuvé séance tenante une
pétition dans laquelle ses griefs contre la loi sont
consignés. Il réclame la modification des disposi
tions qui enlèvent l'autorité communale toute
direction sur ses établissements; il démontre et la
nécessité de laisser cette autorité une libre action,
et lé danger qu'il y aurait de livrer ces établisse
ments aux fluctations du personnel ministériel et
aux changements de principes qui en sont presque
toujours la conséquence inévitable.
Il a été nommé ensuite une députation chargée
de porter la pétition au ministère Bruxelles, et
d'en assurer les succès par tous les moyens possibles.
Ont été nommés pour faire partie de la dépu
tation MM. De Kerckhove, bourgmestre; Van
Lokeren, échevin Groverman, Jacquemyns et
Delehaye, membres du conseil.
Si nous sommes bien informés, la députation
est parti hier 9 avril pour Bruxelles.