JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 3399. 33me année 7P3.SS, 27 Avril. REVUE POLITIQUE. AVIS A QUI SE DROIT. La publication des listes électorales pres crite par la loi vient d'être faite par l'au- rité locale. Elles portent invitation aux personnes qui croiraient avoir des récla mations faire, de s'adresser l'adminis tration communale dans le délai de quinze jours. Ce délai expire le 5 Mai. nw»g C'est un spectacle bien singulier que celui qu'ont présenté pendant la discus sion de la loi sur l'enseignement moyen quelques séances de la Chambre des Re présentants. Rien qu'à lire le compte- rendu des débats parlementaires, ne dirait- on point que le ministère et ses adeptes, dans tous leurs frais d'éloquence n'ont eu pour but, que de froisser leurs adversaires et de cueillir les lauriers des tribunes pu bliques en satisfaisant leurs petites pas sions? Voyons l'honorable député de Di- nant, M. De Liedekerke, dont la parfaite logique, 1 eminenle dignité et le courage patriotique ont su jeter des lumières si vives, sur la conception ténébreuse du mi nistère; quoi ont abouti l'exposé et l'é- numération clairs et nets des motifs qui engageaient le Monlalembert Belge pren dre la parole contre le projet de loi? A quoi ont abouti les sujets decrainle sérieux et réels dont s'est servi l'orateur pour ap puyer sa thèse? Une répliqué de mauvaise humeur et de peu de politesse adressée par M. Rogier; l'apostrophe: o Vous n'avez rien prouvé du tout! Voilà ce qui accueillit les paroles vraies et sages de M. De Liedekerke. Après M. De Liedekerke, on le sait, M. De Mand'Allenrode,M.Osy,M. Van Renynghe, M. Thiebaut, M. Coomans, M. De Haerne, M. De Mérode et tous les défenseurs et champions de la liberté commune, ont éprouvé le même sort; par éontre chaque mot, chaque phrase, chaque geste des par tisans du monopole furent marqués par les applaudissements réitérés des tribunes. Lecteurs! qui jugez sainement des cho ses, nous osons vous le demander: Esbce là de la dignité? est-ce là de la noblesse? est-ce là de l'indépendance parlementaire? Dans un gouvernement représentatif, sans doute, il est naturel qu'il y ait dissidence d'opinion dans les Chambres qui fait nailre une opposition soit du ministère contre la minorité, soit de la minorité contre le mi nistère; mais faut-il que celle opposition soit marquée au coin de la passion, et des exigencesde parti? Dansunequeslion aussi grave que celle de l'enseignement, ques tion laquelle se lie la destinée de notre chère patrie, n'est-il pas indigne, n'est-il pas scandaleux de voir des hommes en ap peler pour ainsi dire au témoignage d'un public soudoyé peut être pour se rendre complice d'un système contre lequel de milliers de pétitions, revêtues des noms les plus honorables réclament d'une ma nière énergique? Oui, nous le déclarons en face de l'Europe entière attentive aux dé bals qui se déroulent devant l'Assemblée législative Belge, celle manière de faire est insupportable et révoltante, d'autant plus qu'un ministre, étranger notre pa trie, un avanturier arrivé au milieu de nous les mains vides, et aujourd'hui en graissé de l'argent des Belges s'en rend coupable. Le pétilionnement, tel que l'a observé, M. Coomans, cet homme aux principes de.1830, est une manifestation publique témoignant de la vive émotion que le pro jet ministériel, concernant l'instruction moyenne répand dans le pays. Vainement prétend-on que celte manifestation est le résultat produit par d'indignes menées, et d'odieuses calomnies; elle n'est que l'expression franche de la volonté libre des signataires. A part le bourgmestre et les autres têtes sans cervelle de Zandvoorde qu'on a fait déclarer (1) la risée de la Bel gique entière avoir signé sans savoir la teneur de la pièce soumise leur signa ture, qu'on nous désigne un seul signataire qui ne soit pénétré de l'opportunité et de la justesse de sa réclame? Du centre des villes, comme du fond des bourgades, les plaintes les plus senties s'élèvent contre le projet attentoire la religion et la li berté que le gouvernement présente. Qu'on neridiculisedonc pointlemouvemenlsigni- ficatif digne et national qui se produit en Belgique! Le pays désavoue hautement le mépris qu'on affiche pour ses libertés les plus chères; il s'indigne contre la conduile d'un homme d'Etal qui, après avoir mêlé son nom tous les grands actes de notre indépendance, s'incline aujourd'hui devant les prétentions d'un parti, qui ne veut faire de la liberté que son propre et unique pri vilège. C'est sans crainte d'être démentis que nous en faisons la remarque. L'étoile de\l. Rogier pâlit; elle s'efface; et son nom, perd tant de son prestige que nous douions fortement, si le corps électoral d'Anvers, veuille bien renouveler le mandat qu'il tient delui depuis tant d'années la Cham bre. iNon ce ne sera pas la légère que le noble Anversois, renverra la Chambre un homme dont la main s'est prêté un parti anli Belge, pour déchirer de notre Constitution sa plus belle page. Avant de ûxer son choix, se ressouvenant des hommes aux principes de 1830, le district d'Anvers, consultera l'ombre de la noble victime qui sommeille Berchem; chaque électeur méditera sur cette tombe chérie, et Anvers comme tous les autres districts de la Belgique, ne portera aux comices prochaines que des candidats dont les prin cipes actuels ne sont guère une insulte aux martyrs de la Révolution de 1830. Les pétitions déposées la Chambre, contre le projet de loi sur l'enseignement moyen, portent déjà le nom de plus de 60,000 mille signataires, la plupart élec teurs pour l'Assemblée législative. Et c'est de ces soixante mille citoyens que le mi nistère ne daigne point écouter les récla mations justes. Au mois de Juin, fransquillon Rogier! le pays vous rendra justice selon mérite. A la lecture de la rétractation du bourg mestre et des échevins de Zandvoorde, nous avions cru reconnaître le style de certain commissaire qui, lors de l'avène ment de la nouvelle politique vint rendre justice Cincapacilé, de certains adhérents et créatures du libéralisme. Notre manière de voir a été aussi celle de quelques pu- blicisles étrangers au district qui attribuent la pièce envoyée au ministère M. le com missaire susdit voici ce qu'on lit dans le VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne àïpres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'AHD.VXEMEIVT, par trlmeatrr, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° a5. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertion» Il centimes la ligne). On disait hier Paris que le général d'Haiitpoul, ministre de la guerre et M. Binent], ministre des travaux publics, quitteraient le cabinet après les élections du 28 avril. Leur conduile dans le vote de la loi sur la déportation et la loi sur les clubs parait avoir indisposé contre ces ministres, la ma jorité du parti modéré. On connaît déjà des votes partiels de l'armée. Ils sont en général favorables l'ordre. Les bruits prématurés répandus par les feuilles socialistes sont con trouvés. Nous lisons dans le Journal de Francfort: Au moment de mettre sous presse, nous rece vons une correspondance en date de Constanti- nople du 10 avril. Elle annonce que le premier secrétaire de la mission otioinane Athènes est arrivé a Constantinople avec des dépêches pour la Porte on assure que ces dépêches sont relatives a l'incursion de quelques bandes d'Hellènes armées sur le territoire des frontières ottomanes. La Correspondance autrichienne soutient que, dans l'affaire des réfugiés, la politique de l'Au triche a complètement triomphé des intrigues ré volutionnaires de lord Palmerston dans l'Orient. L'Assemblée nationale a continué hier l'examen du budget de l'agriculture et du commerce. La discussion a été interrompue par le rapport de la commission du budget sur le projet de loi re latif aux secours d'urgence b donner aux victimes de la catastrophe du pont d'Angers. L'Assemblée a décidé qu'elle passerait h la discussion immédiate. -«MO»».- Le receveur des Contributions Directes de la ville d'Ypres, invite tous les contribuables qui sont en retard de payer les termes échus, b les solder avant la fin de ce mois, en les prévenant qu'il se verrait dans la nécessité de commencer des poursuites contre tous ceux qui n'auraient point repoDdu b cet appel. ■r-roQorr^. Voir plus loin l'article sur Zandvoorde et Wervicq.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1