Feuilleton Belge on dit L'Organe des Flandres ce soupçon que la réclama tion de Zandvoorde procède d'une litté rature administrative supérieure au degré échévinal. La feuille flamande croit y re connaître la plume d'un commissaire de district, Coq de la belle prose, même dans celte académie de la Politique nouvelle, où perchent MM. de Jaegher et Dequesne. S'il en est ainsi, si les soussignés n'ont pas écrit eux-mêmes, cet indéchiffrable mor ceau, et qu'ils l'aient compris avant de le signer, c'est vraiment un miracle de l'in telligence. "iiQBQir LES BOURGMESTRE ET ÉCHEY1NS DE ZANDVOORDE. Dans la séance de la Chambre du 16 Avril, l'honorable M. Coomans a réduit sa juste valeur la rétractation du bourg mestre de Zandvoorde. Voici comment l'orateur s'exprime: M. Coomans: On fait grand bruit d'une rétrac tation envoyée l'honorable ministre de l'intérieur par MM. les bourgmestre et échevins de Zandvoorde. Ces fonction naires déclarent qu'ils ont innocemment signé la pétition la demande d'un culti vateur, sans en avoir compris le sens; mais qu'ayant ensuite connu la portée de la pétition contraire au projet, ils retirent leurs signatures. Messieurs, je ne sais vraiment pas quel intérêt a pu avoir l'ho norable Ministre de l'intérieur, nous prouver que les fonctionnaires placés par lui la tête d'une administration commu nale signent innocemment les requêtes qui leur sont présentées. Ne vous semble-t-il pas, Messieurs, que la démarche du bourg mestre et des échevins de Zandvoorde n'est pas celle de gens éclairés et fermes et que le témoignage d'hommes qui prêtent inno cemment leur signature, ne mérite guère de faire partie sur celte assemblée. L'étonnement de la Chambre croîtrait sans doute s'il lui était prouvé que la pre mière pétition désavouée par ces fonction naires était écrite dans une langue qu'ils comprennent parfaitement, tandis que la lettre contenant la rétractation est conçue dans une langue que plusieurs d'entre eux n'entendent pas Mainte fois nous avons entendu le parti libéraliste se vanter d'avoir sauvé la Bel gique, l'époque révolutionnaire de 1848. Combien de jours y-a-t-il que le Progrès, avec cette fierté habituelle, osa publier dans ses colonnes, que si le ministère Ro- gier n'était venu au pouvoir la Belgique n'aurait point échappé l'orage qui s'est déchaîné sur l'Europe presqu' entière. Pour qui connaît de la bouche de quel parti partirent ces paroles la constitution sera changée légalement ou elle sera abattue révolulionnairementles allégations du Pro grès ne pouvaient passer en croyances. Produite devant la chambre législative, l'assertion faite par l'opinion libéraliste, Sue la Belgique doit la sagesse de ce parti e n'être point engloutie dans labîme où la France se déroule, ne pouvait rester sans réponse. M. Dechamps dans son dis cours de la séance du 13 a vengé l'opinion conservatrice des reproches cet égard sortis de la bouche du ministre voltairien M. Frère. Rappelant les preuves d'abné gation et de patriotisme données par les catholiques au moment du catastrophe de février, l'orateur s'est exprimé de la sorte Nous avions peur! Et de qui avions-nous peur? Etait-ce de vous et des vôtres? Qui nous menaçait? Était-ce vous, et les vôtres? Y-a-t-il là de quoi vous enorgueillir? Nous aurions péri selon vous, a ajouté M. Dechamps, si les révolutions de 1848, nous avaient trouvés au pouvoir! Mais par quel les mains aurions-nous péri, répondez? Aurait-ce été par des mains républicaines? Non, ce parti, vous en convenez ne con stitue chez nous qu'une imperceptible mi norité. Qui donc aurait perdu la Belgique? Est-ce vous ou les vôtres? Répondez donc? Mais vous ne répondrez pas car vous avez calomnié l'opinion libérale. Ces paroles prouvent suffisamment com bien le témoignage que le parti libéral se rend lui même d'avoir sauvé la Belgique est ridicule et faux, et que le libéralisme, en disant que s'il n'était arrivé au pouvoir, la Belgique aurait passé par la filière des Révolutions, accuse ses propres aflidés et arrache le masque qui couvrait ses projets ambitieux. UBij aivGEym- fpr La commune d'Elverdinghe, partageant l'indignation du pays entier contre le pro jet de loi sur l'enseignement moyen, vient d'adresser ses réclamations la chambre législative par une pétition signée par M. le Comte d'Hust, bourgmestre, les con seillers, et les électeurs. jg »,nrn Nous apprenons avec plaisir que le dis cours de M. Van Reninghe, contre la loi sur l'enseignement a reçu la pleine appro bation de tous les hommes sensés et tolé rants. Dans sa ville natale, et dans toutes les communes du district on n'entend que témoignages de sympathie pour l'hono rable bourgmestre de Poperiughe. QUELQUES INTERPELLATIONS. Pour toute réponse a l'article que nous pu bliâmes il y a quelques jours, concernant le projet de loi sur l'enseignement moyeu, dont l'adoption entraiuera notre ville dans une nouvelle dépense de 5,ooo Jrancs en faveur du collège communal qui eu absorbe déjà i8,85o, le Progrès n'a jugé convenable de répliquer que par ces paroles: Une proposition devrait se faire au Conseil com munal, celle de l'engager a voler deux oreilles d'âne en guttapercba, aux scribes qui ont trouvé dans l'adoption de la loi sur l'enseignement moyen une aggravation déchargés communales de 5,ooo francs. En vérité c'est par trop de dédain pour les ressources publiques que de vouloir que la Ré gence se servit des deniers des contribuables pour l'achat d'une p.ite d'oreilles d'âoe. bi parfois l'honneur de porter ces insignes revenait a l'une ou l'autre personne il u'y aurait en tout cas qu'k en dégarnir la têle du rédacteur de la feuille pro gressive. Et pourquoi dépouiller notre homme d'un ornement qui lui convient d'une manière si admi rable du chef de ses âneries cléricales et Jésuiti ques. L'âne du Progrès dépourvu d'oreilles en laisserait-il de braire? Le Progrès et son confrère le Folksvriend, qui lors de l'arrivée dans les bureaux du Commis saire de district, des porcs de nouvelle race, ont prouvé combien ils sont au courant des secrets de ce fonctionnaire sont priés de répondre catégori- quemement aux questions suivantes: Est-il vrai comme on le dit publiquement h Zandvoorde, que le Bourgmestre de la dite com mune après avoir signé la pétition contre la loi sur l'enseignement moyen, reçut le 4 Avril de M. Carton ordre de comparaître devant sa personne Est-il vrai que le Bourgmestre de Zandvoorde arrivé dans le bureau du commissariat reçut de M. Carton une réprimande des plus violentes, sur ce qu'il avait apposé sou nom en tète de la pétition contre la loi du monopole proposé par le cabinet Rogier, projet que le Bourgmestre avait désap prouvé hautement? Est-il vrai que ce manque de respect l'égard du grand pontife du libéralisme M. Rogier, alluma tellement l'indignation de notre commissaire qu'il ne voulut innocenter l'innocent Bourgmestre qu'a condition que celui-ci par une rétractation solen nelle déclarât qu'il avait signé innocemment la pièce envoyée aux Chambres? Est-il vrai que le secrétaire de Zandvoorde M. V.. R... colporteur de la pétition de Wervicq re çut également de M. Carton un prompt compareat, et que l'entrevue entre ces deux personnes fut tel lement acrimouieuse qu'elle inspira a M. V.. R... une contrition si parfaite qu'il devint innocent jusqu'au point de déchirer la pétition de Wervicq revêtue d'un grand nombre de signatures, et dont il était détenteur Est-il vrai que le Bourgmestre d'Houthem père du secrétaire de Zandvoorde, fut tellement troublé par le récit de l'aveuture de son fils chez M. Carton qu'il n'eut de repos que lorsqu'il eut biffé son nom apposé spontanément sur la pétition de cette com mune. Est-il vrai que lors de la grande revue des gardes champêtres, devant l'inspecteur général commis saire de district, un garde suspect d'avoir colporté la pétition contre U loi sur l'enseignement reçut k ce sujet de M. Carton un compliment si peu flat teur que le bon homme tremblait k faire trembler les vitres Est-il vrai encore qu'un Bourgmestre qui venait de s'aboucher avec M. Carton a déclaré k qui vou lait l'entendre, qu'un garde champêtre et un insti tuteur communal couraient risque de se voir priver des appointements du gouvernement pour s'être mêlé du pélitionnement Finalement est-il vrai qu'un Bourgmestre ré primandé par M. Carton, lui donna celte belle réponse \1. le Commissaire en signant la pétition je n'ai cru pouvoir encourir vos disgrâces. Je n'ai point signé comme Bourgmestre, mais comme ci toyen et père de famille Si par une déclaration formelle et précise, il ne nous sera prouvé que ces interpellations ne sont point vraies, et fondées, nous aurons droit ce semble d'expliquer k certains fonctionnaires le. sens des articles i4 et 21 de la Constitution de i85o dont voici la teneur. Art. i4 la liberté de manifester ses opinions en toute matière est garantie sauf la repression des délits commis k l'oc casion de l'usage de ces libertés. Art. 21. Chacun a le droit d'adresser aux au torités publiques des pétitions, signées par une ou plusieurs personnes. Nous apprenons que M. Rogier, ministre de l'intérieur vient d'envoyer a tous les Bourgmestres des communes du Royaume une brochure renfer mant son discours prononcé lors de la discussion de la loi sur l'enseignement. Le texte de celte brochure que nous avons entre les mains est en langue flamande. Nous croyons que cette nouvelle dépense dont les contribuables supporteront les frais est tout-k-fait inutile. Les journaux déjà ont suffisamment fait connaître les intentions de M. le ministre. Personne pour mieux l'apprécier n'a be soin qu'il leur fil cadeau de son discours. L'avenir le prouvera. L'Indépendance, organe du cabinet, n'avait pas craint d'interpréter, avec la plus insigne mau vaise foi, l'absence de MM. Dechamps et de Theux, k la suite du discours de M. Frère. Discours, dont, soit dit en passant, la forme est l'unique mérite. L e Journal de Bruxelles réduisit aussitôt au néant les allégations mensongères de la feuille minis térielle. Ce qui n'empêche pas le Progrès de dé biter, comme siennes, les calomnies de son confrère en libéralisme. Pour l'édification du public hon nête nous publions ici la réplique du Journal de Bruxelles k l'Indépendance K Le système de mensonges suivi par la presse ministérielle prend des proportions scandaleuses. Non contente de défigurer le langage des orateurs de notre opinion au point de leur faire dire le

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2