9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 3400. 33me année. 7PS.ES, 1" Mai. REVUE POLITIQUE. La correspondance générale de Madrid en date du 22 avril, parlede la possibilité d'un changement de ministère. D'après cette correspondance ce se rait le Roi don François d'Assises qui exigerait en quelque sorte la destitution du cabinet actuel. Ou comprend que ces bruits ont grand besoin de con firmation. La crise ministérielle qui avait éclaté Madrid, s'est terminée après quelques explications, par une réconciliation entre le Roi et les membre du cabioet, L'Événement a publiéavant hier soir une lettre assez équivoque de M. Fernaod Foy que les Feuilles rouges se sont empressées^de reproduire. Voici sur ce sujet ce que nous apprenons aujourd'hui Cette lettre a provoqué des explications h la réunion gé nérale qui a eu lieu rue Bergère. MM. Clary, re présentant, Augé de Flenry et Possoz, après s'être entretenus avec M. Foy qui était dans un apparte ment voisin, ont rapporté a l'assemblée que M. Foy leur avait déclaré dans les termes les plus positifs qu'il persistait dans le désistement qu'il avait ^ejfi donné, le 18 avril, sur la demande de VUnion électorale, et qu'il le maintenait de la manière la plus Formelle, complètement, sans arrière pensée; que, de plus, il avait affirmé avoir retiré le.soir même la lettre qu'on avait insérée sans son aveu et contre son gré qu'enfin il n'avait pas hésité h dé clarer qu'on voterait pour M. Leclerc. Par ordre de l'autorité, tous les clubs socialistes ont été fermés dans la banlieue. La police a fait fermer le dernier, celai de Montreuil. Le projet de loi sur la déportation va passer par une troisième lecture. Que fera l'Assemblée? Les dissidents de la majorité se rallieront-ils au gou vernement ou obéiront-ils encore a des scrupules mal fondés et excessifs Il est encore question a Paris d'un changement de ministère. L'agitation était très-grande dans la soirée au Passage de l'Opéra. Oo faisait peu d'affaires, mais les tendances h la baisse se manifestaient, comme si l'on eût mis en doute le succès de la candidature de M. Leclerc. Au surplus ces bruits de bourse, mobiles comme les intérêts auxquels ils profitent, ne sauraient rien prouver pour ou contre le triom phe électoral de l'un ou de l'autre des candidats. L'élection dans la journée d'hier était encore l'unique préoccupation des esprits Paris. Bien qu'il n'y eût pas de désordres, c'était une agitation et un mouvemeot perpétuels. Les électeurs conti nuaient se rendre avec un remarquable empres sement aux sections où ils devaient déposer leurs bulletins. Les amis de l'ordre étaient toujours pleins de confiance. Ils comptaient sur une majorité im portante. Les socialistes de leur côté ont mis tout eu œuvre pour égarer les électeurs, ils n'ont pas reculé devant les moyens les plus odieux, la ca lomnie, les perfides menées, les protestations hy pocrites. Hier a 6 heures j/2 les nouvelles de l'élection étaient favorables. Les votes de l'armée se balan çaient une centaine de voix près. Quoi qu'il en soit, il est toujours difficile de prévoir le dénoû- uient de la lutte. Les bruits de coup d'Etat occupent de nouveau l'opinion publique. Hier, au boulevard, des groupes Voyant passer de cinq minutes en cinq minutes des estafettes au galop, affirmaient sérieusement qu'un second 18 brumaire allait éclater. Un loDg débat s'est ouvert sur la question de savoir si l'Assemblée consacrerait l'opinion de la commission qui retranche trois compagnies parmi celles qui contribuent fabriquer les objets né- cessairesaux soldats. M\I. Lamoricière et Cavaignac repoussaient cette suppression mais elle a été adoptée. -~cBr*xCm:r La chambre des représentants, dans sa séance du 29 Avril a volé l'article 6 de la loi sur l'instruction moyenne. Le système qui vient de prévaloir par cette décision législative consiste en ce que toute com mune pourra établir ses frais et sous sa direction un collège ou toute autre école moyenne sans autorisation du gouverne ment, et que, comme l'observe judicieuse ment un journal de la capitale, il sera également permis aux administrations communales d'obérer dans ce but leurs budgets, de construire des édifices, d'en tretenir et de pensionner des professeurs. En vertu du principe qui vient de triom pher, il sera, par contre, interdit aux com munes de favoriser une école libre. Si, pour favoriser une école de l'Etat une ad ministration communale voulait dépenser 100,000 FRANCS, le gouvernement n'y aurait rien dire; mais il faudrait l'auto risation du pouvoir central, alors qu'il s'agirait d'accorder un seul centime une école libre. A la demande du gouvernement la ma jorité de la chambre a consenti en outre ce qu'il fût permis que le ministère selon son bon plaisir annule ou maintienne tou tes les conventions intervenues jusqu'ici entre les communes et les écoles privées, non-seulement les conventions contraires la loi mais aussi les conventions légales. Ce système qui porte une atteinte visible aux libertés inscrites dans la Constitution de 1830, a trouvé dans les chambres 54 voix favorables, 34 membres seulement ont refusé leur adhésion au projet liberli- cide du cabinet libéràtre. Parmi les opposants cet article de la loi nous trouvons avec plaisir M. A. Van- denpeereboom et M. Van Renynghe. L'honorable Bourgmestre dePoperinghe dans un discours ferme et net, a plaidé la cause de nos chères libertés en défendant courageusement, mais en vain, les intérêts de sa ville natale. M. Boedt, qui pendant six mois n'avait assisté aux débals de la chambre, a répondu l'appel nominal de la séance du 29. C'est regret que nous devons le dire; le député d'Ypresconlrairementà ses deux collègues a voté avec les partisans du monopole. Dans la liste des votes son nom figure entre ceux de M. Anspach etBruneau, partisans du libéralisme de la façon de MM. Bogier et Frère! Le Progrès, dans un but que nous ne déchiffrons guère, viertt d'annoncer qb'il Insérera dans ses colonnes, la liste des noms de tous les pétitionnaires contre la loi sur l'enseignement, des communes de l'arrondissèment d'Ypres. Nous ne nous attendions guère ce que le journal de la coterie esclave, rendit un hommage si écla tant aux hommes indépendants qui ne craignirent point de stigmatiser publique ment une loi qui porte atteinte notre religion et nos libertés les plus chères. Nous remercions cordialement notre con frère de la décision qu'il vient de prendre. En voyant son nom dans un journal aussi hostile l'œuvre de 1830, que le Progrès (C Ypres, chacun sentira sa poitrine se gon fler d'un sentiment de fierté bien juste. Le courage dans celte manière de faire pui sera de nouvelles forces, et la faiblesse et la lâcheté se voilera la face. On lit dans le Journal d'Annonces de Ma tines, du 28 avril, l'article suivant, relatif au vote de vendredi. Parmi les différents votes émis dans la séance du 26 de la Chambre des Re présentants, il en est un surtout dont les conséquences peuvent être des plus fâ cheuses pour notre ville. La majorité de la Chambre a décidé que les écoles pri maires supérieures devaient passer du ré gime de la loi de 1842, sous celui de la loi actuellement en discussion. Voici ce qui résulte de cette disposition nouvelle: ces écoles cesseront d'être des écoles primaires, et seront transformées en écoles moyennes, sans cela le changement adopté n'aurait aucune signification. Aujourd'hui cependant ces écoles pri maires supérieures qui, en réalité, ne sont que desécoles primaires modèles, sont fré quentées dans le pays par environ trois mille élèves de l'âge de 8 12 ans; assu rément les parents de ces élèves n'auront VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Yprès, rue <te Lille, 10, près la Grande Place, el cheu les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'AM.VVEHEIT, par trimestre, Ypres fr 3, r*- Les autres localités fr 3 5o. Un u» a5. ce Propagateur paraît le SAMEDI el le MERCREDI de chaque semaine (Insertions IT centimes la ligne).

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1