On sait que depuis quelques anne'es
le gouvernement russe a soumis au service
militaire les juifs du royaume de Pologne,
bien que leur qualité de juifs leur défende
tout avancement. Un nouvel ukase sur
cette matière a paru Pétersbourg, le 16
janvier de celle année
Considérant, y est-il dit, que les re-
crues de la religion israëlite natifs du
royaume de Pologne, pris dans nos ar-
tuées l'âge de 21 ans, ne peuvent pas
a facilement s'acclimater dans l'intérieur
a de la Russie, tant cause du climat que
d'autres circonstances, nous avons décidé;
Tous les juifs sont soumis la con-
scription militaire depuis l'âge de treize
ans; les jeunes gens juifs partir de l'âge
de 15 ans jusqu'à 18 seront élevés des
a écoles de conscrits; depuis l'âge de 18
jusqu'à 25, ils seront placés dans la ma
in rine; après cet âge, ils serviront dans
a l'armée de la ligne, a
Jusqu'à présent l'Europe occidentale
voyait souvent des émigrés juifs de Po»
logne, fuyant l'âge de 18 ans pour échap
per au service militaire russe. Ce nouvel
ukase aura pour etlel, sans doute, de chas
ser des enfants de 13 ans du foyer paternel
et de les forcer demander asile, cet
âge précoce, dans les pays voisins.
On écrit de Naples, au Cattolico de
Gênes, que les Jésuites et les Liguoriens
ne peuvent suffire aux demandes qu'on
leur adresse de toutes les villes du royaume
pour y donner des retraites, des missions,
etc. Les collèges dirigés par ces religieux
ne sont plus assez vastes pour contenir
tous les élèves qui se présentent. L'évëque
d'Andria a demandé au S'-Père l'autorisa
tion de conûer aux Pères Jésuites nu sé
minaire nouveau qu'il veut fonder. La
congrégation des évéques et des réguliers,
le S'-Père approuvant, a donné l'autorisa
tion et loué le zèle du pieux évêque Corn*
mendans Episcopi zelum.
PAYS-BAS. La Haye, le 30 avril.
FRANCE. Paris, 1" mai.
ITALIE.
On écrit la Gazette de Lyon
Vous ne sauriez croire l'effet immense
et l'influence heureuse que la présence de
Pie IX a produits sur l'esprit de l'armée
française; ceux de nos soldats qui ne fai
saient que l'aimer hier l'adorent aujour
d'hui. Ceux, en très petit nombre, qui su
bissaient l'aveuglement d'absurdes préven
tions sont revenus complètement de leurs
préjugés. Quel bonheur pour la France!
me disait hier soir un colonel, si tous
nos régimertls pouvaient, tour de rôle,
passer devant Pie IX et tenir garnison
quelques mois Rome!
Le 17 courant, tous les officiers de no
tre armée, généraux eh tète, ont rendu
une visite officielle au cardinal Dupont.
Le lendemain ils se sont réunis au
Vatican pour déposer leur hommages et
leurs félicitations aux p*ieds du Souverain-
Pontife. Cette cérémonie a élé des plus im
posantes. Quelques instants avant l'arrivée
du Saint-Père, dans la vaste salle où ils
s'étaient groupés, le général en chef leur
a dit avec la franchise militaire qui carac
térise sa loyauté de soldat: Messieurs, il
est d'usage, en défilant devant le Sainl-
Père, de lui baiser la main; les officiers
généraux le feront; cet usage pourtant
n'est point obligatoire; ceux d'entre vous
qui voudront s'en dispenser sont parfai-
tement libres.
Un instant après Pie IX parut tous
les fronts se découvrirent religieusement
en sa présence. Alors, prenant la parole,
le Saint-Père remercia l'armée français du
concours qu'elle lui avait prêté si géné
reusement avec son sang; il remercia la
France, son Président, le général Bara-
guay-d'Hilliers et les deux généraux en
chef qui l'avaient précédé Rome.
J'ai toujours aimé la France, cette fille
aînée de l'Église, a-t-il dit en terminant,
b Dilbeek, pendant la nuit du 18 au 19 avril der
nier, ne discontinuent pas, et elles amènent des
découvertes importantes dans l'intérêt de la sûreté
et de la morale publique.
Dans l'avant-dernière nuit, les agents de l'auto
rité ont fait une nouvelle descente au cabaret du
Phosphorikske, le tapis-franc dont il a été si
souvent question lorsqu'il s'est agi de méfaits d'une
certaine gravité.
Plusieurs individus y ont été arrêtés en compa
gnie de £LIles suspectes b plus d'un titre. L'un de
ces individus qui était nanti d'une somme d'argent
assez considérable, s'est fait réclamer par une no
tabilité de la ville. Un peu pris de boisson, il avait,
comme beaucoup d'autres, été'entraîné dans ce
bouge clandestin par des personnes qu'il n'avait
probablement jamais vues.
Une foule de candidats s'étaient rendus der
nièrement b l'intéressante cérémonie de la distri
bution des prix b l'Académie d'Anvers. M. le
bourgmestre a prononcé, b cette occasion, un dis
cours qui a été vivement applaudi. François Evers
ayant été appelé pour recevoir le prix d'excellence
pour la peinture de paysages et d'animaux, un
jeune homtne s'est présenté dans le costume de la
maison des orphelins de celte ville. M. le gou
verneur de la province, eu lui plaçant la couronné
de lauriers sur la tête, paraissait très-ému et son
émotion fut partagée par les nombreux assistants.
Une trouvaille très-intéressante pour les
Sciences naturelles et digne d'exercer les conjec
tures de nos modernes Cuviers vient d'être faite b
Dînant.
Dans le célèbre jardin de Monfat dont le pro
priétaire veut faire une des merveilles du pays, des
ouvriers en déblayant l'entrée d'une grotte jus-
que-lb inconnue, ont mis b jour les restes gigan
tesques d'animaux antédiluviens. Ces ossements
enfouis depuis des milliers d'années dans les débris
de la première formation sont cependant parfaite
ment conservés.
Un savant naturaliste, b l'examen duquel ils ont
été soumis, a reconnu que ces fossiles apparte
naient b des familles d'ours, de sangliers et de
daims remarquables par leurs proportions colos
sales. Ces squelettes seront conservés avec soin dans
l'endroit même où ils ont été trouvés, car le pro
priétaire de Monfat ne néglige rien pour réunir
dans son Eldorado tous les genres de beautés. Es
pérons que bientôt les amateurs du beau seront
admis b visiter ce jardin.
Les habitants de Londres sont menacés d'un
nouveau et terrible fléau. Des voleurs se sont in
troduits, il y a quelques jours dans une manufacture
de produits chimiques, en ont enlevé 16 gallons de
chloroforme dont ils comptent sans doute se servir
pour rendre insensibles les gens qu'ils voudront
dévaliser. Déjà un fait de ce genre a eu lieu b Cla-
pham, faubourg de Londres. Une personne qui
demeurait seule dans une maison de ce faubourg,
a été trouvée morte, et il a été constaté que c'était
des suites d'une forte application de chloroforme, et
quela maison avait été complètement dévalisée. Les
journaux avertissent le public de prendre garde le
soir de se laisser accoster par des étrangers.
Un Anglais a fait b Leipzick, le 26, devant le
nombreux public attiré par la foire, l'essai d'nne
nouvelle machine de son invention, b l'aide de
laquelle il a volé de la tour de Saint-Thomas a
celle du château.
Ou écrit de Rome Mgr. de Mérode, ca-
raérier secret de Sa Sainteté, vient d'être promu
aux fonctions de camérier secret participant. On
nomme ainsi les quatre camériers qui sont plus
spécialement attachés b la personue du S'-Père et
qui demeurent dans le palais pontifical.
Les journaux de Moscou annoncent la mort
de la Reine Marie de Géorgie, épouse du dernier
Roi de Géorgies, Georges XIII, née a Tiflis, le 26
octobre 1769.
Aujourd'hui, b 3 heures el demie, a eu lieu, au
palais de S. A. R. le prince Frédéric des Pays-Bas,
la cérémonie de l'échange des anneaux enire S. A.
R. la princesse Louise des Pays-Bas et S. A. R. le
prince royal de Suède et de Norwége. A cette oc
casion, LL. AA. RR. le prince et la priucesse Fré
déric des Pays-Bas et les augustes fiancés recevront
ce soir les félicilatious des personnes déjb présen
tées b la cour.
Une voilure de la Cour, attelée de six chevaux
et avec tout le cérémonie d'usage en pareille occa
sion avait élé chercher le Prince royal de Suède
b VHôtel de Belle- Vue, où S. A. R. a pris ses
appartements, pour le conduire au palais du Prince
Frédéric.
Il y aura aujourd'hui un dîner de 80 couverts
au palais de S. A. R. le Prince Frédéric.
VHôtel de Belle-Pue sera ce soir illuminé au
gaz; uu magnifique drapeau aux armes et couleurs
de Suède, d'Orange et des Pays-Bas flottera au
frontispice de l'hôtel.
Les gouverneurs des provinces de la Hol
lande-Méridionale et Septentrionale viennen d'in
former les fabricants et les industriels, que, suivant
l'autorisation du Roi il y aura en i854 et suc
cessivement tous les cinq ans, une exposition des
produits de l'industrie pour ces deux provinces, b
laquelle seront admis tous les objets de fabrication
néerlandaise ou provenant de nos possessions d'ou
tre-mer. On feta connaître plus tard l'époque et
le lieu de l'exposition de i8â4.
Ce matin a eu lieu b Paris, au rond-point de la
barrière Saint-Jacques l'exécution d'Aymé, con
damné a la peine de mort, par la cour d'assises de
la Seine, pour crime d'empoisounement, Les ma
raîchers, qui, chaque nuit, vienuent des environs
de la capitale, approvisionner la balle de Paris,
ayant remarqué, b la pointe du jour, les préparatifs
d'érection de l'échafaud b la barrière S'-Jacques,
en avaient répandu la nouvelle aussi, dès cinq
heures du matinune foule de curieuxhommes,
femmes et enfants se dirigeaient de tous les quar
tiers vers le lieu de l'exécution. La rue et le fau
bourg S' Jacques, ordinairement si paisibles a ces
heures matinales étaient encombrés d'une foule
haletante, avide d'arriver b temps pour assister au
hideux spectacle du supplice.
A 7 heures du matin, la place Saint-Jacques, la
barrière et toutes les aveuues qui y conduisent
étaient occupées par une foule compacte. A huit
heures moins dix minutes est arrivée une voiture
dite panier salade, précédée d'un cabriolet
dans lequel se trouvait l'exécuteur des hautes
œuvres.
Le vénérable àbbé Montés est descendu le pre
mier de la voilure des prisons, puis le condamné
soutenu par un aide; Aymé qui est brun et d'une
haute taille, montrait une certaiue assurance. Ar
rivé au pied de l'échafaud il s'est entretenu une
dernière fois avec l'abbé Montés qu'il paraissait
écouler avec recueillement; puis après avoir em
brassé le crucifix qui lui était présenté il a monté
les degrés, soutenu par les deux aides de l'exécu
teur; b peine était il arrivé sur la plateforme, s'a-
dressant b la foule il s'est écrié Amis que mou
supplice vous serve d'exemple!...
Il voulait continuer, mais sur l'observation qui
lui fut faite qu'on ne pouvait le laisser pérorer, il
eut comme une sorte de crise nerveuse; dans les
contorsions qu'il fitle condamné, d'une force
herculéenne, parvint b rompre les liens qui lui
retenaient les inains derrière le dos, et dans un
moment d'exaltation, levant les bras au-dessus de
sa tête, il s'est écrié Vive la République démo*
cralique et sociale! mort aux RoisFive la
République.... A ce moment, les exécuteurs s'em
parèrent de lui, mais se6 cris, ses hurlements et ses
mouvements frénétiques ne cessèrent qu'avec sa
vie. A 8 heures tout était fini.