NOUVELLES DIVERSES.
Nous livrons ces lignes la méditation
du Progrès. Il y verra qui des deux, ou M.
Van Renynghe, ou M. A. Vandenpeereboom
parle vole de la loi sur l'enseignement vient
d'acquérir des titres aux suffrages des élec
teurs.
FÊTES DU SAINT—SANG.
Le ministre de la justice a l'honneur de
rappeler aux intéressés que la loi du 8
novembre 1815 prononce la déchéance de
toute créance ou prétention charge de
l'Ëtat dont les titres n'auront point été pré
sentés dans le délai des six mois qui sui
vront l'année courante de la dette (art. 2
de la loi.) Toutes les personnes qui aufont
fait, pendant le courant de l'année 1849,
des fournitures, des livraisons, etc., pour
le service des cours, des tribunaux, des pri
sons et autres établissements ressortissant
au département de la justice et qui n'au-
raieut pas encore reçu le montant des
sommes dues de ce chef, devront donc
s'empresser de faire la remise de leurs
déclarations, mémoires ou étals aux ad
ministrations, autorités ou fonctionnaires
par qui auront été ordonnées lesdiles four
nitures et livraisons.
Bien que les frais de justice criminelle
soient réglés par des dispositions spéciales
prises en conformité de la loi du 1" juin
1849, MM. les greffiers, huissiers et autres
agents, ainsi que MM. les medécins légistes,
experts, interprêtres et autres qui auront
rendu des services l'administration de la
justice, sont prévenus que Jes mémoires
et déclarations concernant des prestations
pendant 1849, doivent également être pré
sentés au plus tard dans le courant du mois
prochain (art. 125 de l'arrêté royal du 18
juin 1849) la taxe des magistrats.
qui pendant touje cette longue discussion, ont
si brillamment défendu les droits de la liberté
d'instruction, l'indépendance de la commune, con
tre les prétentions du bon plaisir ministériel, rem
plaçant désormais un article de la Constitution,
en vain, disons-nous, ces chefs de la minorité ar
rêtent de temps en temps l'ennemi, l'épaisse pha
lange de la gauche se bouche les oreilles aux
arguments, aux raisons, et vote, tête baissée,
comme un seul Duquesne, toutes ces mutilations
que le projet de la loi Rogier vient d'infliger h
notre grande Charte de i83o.
'■ntatw-
Thierry d'Alsace, comte de Flandre, avait, dans
un premier voyage a la Terre-Sainteépousé Si-
bille d'Anjou, soeur de Baudouin III, qui régnait
alors k Jérusalem. Vivement ému des dangers que
courait la Ville-Saintesans cesse menacée par les
infidèles, Thierry avait pris part a une croisade, où
sa conduite avait été celle d'un héros.
Pour reconnaître sa bravoure et ses services, le
Roi Baudouin et Foulques, patriarche de Jérusalem,
lui donnèrent, h son départ, une portion du Sang
précieux de Notre-Seignenr que la religion des
siècles avait conservé dans cette ville, depuis qu'il
avait été recueilli par Nicodème et par Joseph
d'Arimathie. A son arrivée a Bruges, le comte
s'empressa de déposer l'inappréciable relique dans
une chapelle dédiée saint Basile. Plus tard une
confrérie se forma, une procession s'organisa, et un
jubilé séculaire s'institua en l'honneur du riche
dépôt confié a la religieuse sollicitude de la ville
de Bruges. C'est un de ces jubilés que nous célé
brons en ce moment.
Dix églises ont figuré dans le cortège Notre-
Dame des Aveugles, la Madeleine, l'église de Jé
rusalem, Sainte-Anne, Saiute-Walburge, Saint-
Gilles, Saint-Jacques, Notre-Dame, la cathédrale
ou Saint-Sauveur, et la chapelle du Saint-Sang.
Toutes rivalisaient de somptuosité, d'élégance et
de splendeur. Mais comme vous décrire chacun
d'elles en particulier serait étendre outre mesure
notre relation, nous nous bornerons» vous donner
l'analyse du programme des trois paroisses quia
notre avis, ont réuni tous les suffrages. Ce sont
celles de Saint-Jacques, de Notre-Dame et de
Saint-Sauveur.
La paroisse de Saint-Jacques représentait le
pèlerinage fameux de San-Iago de Compostelle.
On y voyait
i" Un groupe de vierges, vêtues de robes blan
ches,ceintes d'écharpes aux franges d'or, couvertes
de manteaux de velours rouge avec chaussures de
même étoffes, etc. Sainte Barbe, couronne d'or en
tête, vêtue comme les précédentes, mais d'étoffes
plus précieuses. Trois personnages vêtus de
rouge et de tunique blanche, avec camail rouge et
ceinture d'or, portant une relique de sainte Barbe.
2* Les reliques de saint Jacques étaient portées
par quatre personnes couvertes de tuniques rouges,
avec garniture d'or. Douze pèlerins précédaient
le buste de l'apôtre, etc.
Les banderolles, les devises, les bannières por
tées par uue foule d'autres persounages étaient de
la plus grande fraîcheur et de la plus belle com
binaison de couleur. C'est une observation qui
s'applique h tout le cortège.
L'église de Notre-Dame, qui possède les magni
fiques tombeaux de Charles le Téméraire et de
Matie de Bourgogne, figurait ainsi dans le cortège
i° Bannières, croix, acolytes. Charles-le-
Téméraire entre le seigneur de Gruuthuyse et un
chevalier de la Toison-d'Or, précédés de six hé
rauts d'armes portant bannières. Marie de
Bourgogne (i), allant offrir sa couronne la cha
pelle du Saint-Sang, entourée des dames de sa
cour et suivie de ses pages portant les uns les in
signes de S'-Boniface, les autres les instruments de
son martyre, etc.
2° La relique de la Sainte Croix, entourée de la
caravane qui apporta la relique de la Syrie, etc.
La cathédrale figurait la vie et les vertus de saint
Éloi. Le cortège se développait ainsi
Bannières et torches.
2° Dix jeunes vierges, avec banderolles et cor
beilles.
3° Le Roi Clotaire II.
4° John, questeur de Clotaire, couvert d'un
riche manteau.
5" Une jeune vierge, vêtue de damas rouge,
brodé d'or et garni d'hermine.
6" Les emblèmes de S'-Éloi et de S'-Donatien,
portés par quatre jeunes hommes.
y* Le magnifique reliquaire de S'-Éloi, porté
par quatre séminaristes dalmatiqiie ronge brodée
d'or. Porte-lanternes, hérauts d'armes, bannières.
8° Les membres de la fabrique, en riches cos
tumes, etc., etc.
Tout ceci n'est qu'une faible esquisse des ma
gnificences étalées dans la fête religieuse dont
Bruges vient d'être le théâtre. Quand tout le cor
tège s'est développé sur les dégrés du vaste autel
qui s'élève au pied de la Halle, quand au milieu
d'un groupe d'évêques, Mgr. de Bruges a pris la
Sainte Relique pour donner, au roulement du tam
bour, la bénédiction du ciel a une foule immense
agenouillée sur la Graud'Place, nous n'avons pu
nous empêcher, h la vue de tant de pompe, de tant
de recueillement, de tant de foi, de nous croire aux
beaux jours du catholicisme, et de maudire les fa
tales doctrines qui veulent dessécher l'âme du
peuple.
Le char allégorique qui figurait dans le cortège
de la Madeleine était d'une grande richesse et d'une
forme très-élégante. On y voyait les emblèmes du
matyre de sainte Catherine.
(i) Marie de Bourgogue n'a figuré, pour ainsi dire, que
dans le programme; la pluie la contraiguit d'aliaudonuer le
cortège, au grand regret d'une foule avide de voir son riche
costume.
M. le baron de Vrière s'esl présenté an con
seil conseil communal de Roulers, pour offrir un
collège laïque, un vole unanime a poliment écon-
duit ce haut personnage avec tous les honneurs dus
a son rang... son libéralisme.
Un seul employé de la station de Bruges,
M. Bauw, a distribué lundi, de huit heures du
matin h onze heures et demie de la nuit, 4,988
coupons pour le chemin de fer de l'État.
On mande de Bruges, le 7 mai On a
trouvé ce matin, gisant sur le chemin de fer dans
la commune de Saint-Michel, un homme qu'on
suppose être deZedelghem. Il ne donnait plus que
de faibles signes de vie. On pense qu'il aura été
atteint par le convoi de nuit.
Un voyageur accompagné d'un maquignon
se présenta l'autre jour, sous le nom d'une famille
honorable, a M. J. V. P., d'Alost, qui avait un
cheval h vendre. L'étranger monte en selle sous
prétexte d'essayer la monture: pendant plusieurs
heures on l'attendit en vain, il ne reparut plus. Le
maréchal-des-logis de la gendarmerie, averti du
fait, a expédié a l'instant des hommes h sa pour
suite, et l'on a arrêté l'individu a une auberge h
Bruxelles où déjà il avait présenté le cheval volé a
vendre. Homme et cheval furent ramenés aussitôt
Alost où ils se séparèrent l'un pour rentrer dans
l'écurie de son maître et l'autre pour aller en
prison.
La cérémonie de la bénédiction des cloches
a eu lieu le 7 l'église des SS. Jean-Nicolas. Les
nefs du nouveau temple étaient remplies d'une
foule d'élite. La noblesse, la magistrature, l'indus
trie et le commerce y comptaient de nombreux
représentants. Les dames s'y trouvaient en majo
rité. Vers deux heures LL. AA. RR. le duc de
Brabant, le comte de Flandre et la princesse Char
lotte sont arrivées accompagnées de M™* la com
tesse de Mérode-Westerloodame d'honneur de
la Reine, du lieutenant-général Prisse et de la
gouvernante de la princesse.
Quelques instants après Son Éminence le Car
dinal-Archevêque de Malines se dirigeait vers
l'église, suivi d'un nombreux cortège. La garde
civique de Schaerbeck, musique en tète, était sous
les armes et commandée par M. le major Geefs. A
la porte de l'église était posté un piquet d'honneur
du régiment d'élite. Des gendarmes h cheval con
tenaient la foule.
Deux heures venaient de sonner lorsque la céré
monie a commencé. LL. AA. RR. se trouvaient
droite au pied de l'autel. Auprès d'elles étaient
placés Mm* la duchese d'Areoberg, M. Liedts,
gouverneur du Brabant, et Mm" Liedts.
M. l'abbé Brunei, chanoine de Limoges, est
monté en chaire et a prononcé un remarquable
discours analogue h la circonstance.
Le sermon finiS. Ém. le Cardinal a procédé
la cérémonie de la bénédiction des cloches que les
parrains et les marraines ont fait résonner ensuite.
Le clergé a reconduit h la porte du temple LL.
AA. RR.
D'abondantes offrandes ont été remises aux da
mes quêteuses.
Un appel a été fait aux architectes de tous les
pays au sujet des plans de l'immense bâtiment h
élever dans un des parcs de Londres pour la grande
exposition des produits de l'industrie de l'Europe
en i85i. Les journaux ont annoncé récemment
qu'un architecte de Bruxelles s'est rendu h Londres