NOUVELLES DIVERSES. tout fait sur leur existence parlementaire, at tendu que le vent réactionnaire menace de faire sombrer leur frêle embarcation. Cet aveu du Pro grès, quoique n'étant pas entièrement explicite, ne laisse point d'éclater du verbiage qui distingue son numéro du Dimanche 12 de ce mois. En effet, dans un article intitulé Réaction cléricale, l'organe du mandarinat yprois, déclare sans détours ni ambages que les cléricauxen langage du Progrès, les ennemis de toute li berté qui ne peut être exclusivement exploitée par eux se redressent et menacent le parti libéral. Eh! quoi, les cléricaux menacent le libéralisme, le bienfaisant libéralisme les créatures de la poli tique nouvelle sont tnénacées dans leur position, aux élections prochaines! Quel est la cause de ce revirement? Est-ce parce que les Belges dégoûtés des promesses insidieuses de certain parti qui de vait tout faire pour les contribuables et ne fait qu'extorquer leurs deniers, ne voient plus dans les députés libéralistes que d'adroits imposteurs? Est- ce parce que les amis de l'ordre et du bien-être public, troublés par les principes professés par le libéralisme eu matière d'éducation, désavouent et méconnaissent dorénavant ce parti? Est-ce enfin parce que les campagnards lésés dans leurs intérêts par la doctrine ministérielle concernant l'importa tion des céréales étrangères, déclarent h qui veut l'entendre qu'ils ne voteront jamais plus pour les protégés des associations libéralistes? De l'avis de tout homme, dont le regard ne porte point h tra vers le prestne étroit de l'esprit de parti, telles sont les causes qui expliquent le retour de l'opinion publique, et son aversion pour tout ce qui seDt l'odeur libéraliste; mais comme on le comprend fort bien, le Progrès n'attribue guère a ces motifs les périls auxquels les candidatures libérales seront exposées aux comices prochaines. Le fin mol de l'énigme; la défection probable des protégés clubistes, selon le Progrès, ne sau rait résulter qqe de la part que le clergé prendra probablement dans la lutte, et de l'influence que les prêtres çxerceront sur les masses, et la preuve de ceci le journal cartonné la puise dans le passé si fécond en enseignements utiles. Les élections de 1848 se firent, dit le Progrès, sans pression de la part du clergé qui évita de se montrer aux comices et d'intriguer activement comme il avait coutume de le faire. Effet remar quable de cette abstention presque tons les grands hommes de l'ancienne majorité, les anciens pre miers rôles jonchèrent le terrain électoral et rien ne fit mieux voir que les électeurs abandonnés h leurs inspirations, émettent des votes plus intelli gents que menés par leurs pasteurs qui, jusqu'ici, leur avaient fait faire choix de mandataires se mo- Pardon, mesdames, j'ai fait fausse route; ce n'est pas étonnant il y a tant de maisons de cam pagne dans cette plaine sans rues et sans numéros, que j'ai pris celle-ci pour une autre pourtant on m'avait donné d'excellentes indications. Une dame d'uo âge mûr prit la parole, et dit au marin Peut-être vous ne vous êtes pas trompé, monsieur; nous n'habitons celte maison de cam pagne que depuis la semaine dernière c'est bien madame de Mellan qui était ici avant nous; les fermiers nous l'ont dit, et ils vous le diront comme moi. Madame de Mellan est donc rentrée en ville? demanda le jeune homme agité par un pressen timent sinistre. Nonmonsieur; elle est partie en chaise de poste avec sa fille et son gendre. Son gendre! s'écria le marin avec une voix surnaturelle. Son gendre, ou du moins le jeune homme qui doit épouser sa fille Anna. r Albert de Kerbriant fit un énergique appel h sa force morale, et, honteux de donner son émotion en spectacle des étrangers, il se composa un vi sage, un organe et un maintien calmes, et dit Excusez-moi, madame, si j'entre ici dans des détails qui peuvent vous paraître indiscrets; encore une question, s'il vous plaît auriez-vous entendu prononcer le nom de ce gendre, de ce jeune homme quant d'eux et de leurs intérêts. Nous ne pouvons assez insisterajoute le Progrès sur les résultats singuliers, qu'a offert l'élection de i848. Et nous aussi nous ne pouvons assez nous y ar rêter et arrêter l'esprit public. Jamais, comme on sait, les clubs ne pésèrent plus lourdement sur le corps électoral qu'à cette époque; jamais les agents du libéralisme, n'usèrent de plus de ruses pour égarer le public; promesses, menaces, tout fut mis en usage pour récruler des voix le public se rap pelle encore les intrigues de toute sorte que certain personnage aux appointements de 6,000 francs, que M. Carton commissaire d'arroridissemeut, puisqu'il faut l'appeler par son nom, de concert avec le ré dacteur du Progrès, son beau frère, employèrent pour faire réussir leurs candidats-serviteurs et plats valets. Et c'est alors que le Progrès assure que les électeurs furent abandonnés eux-mêmes, et c'est de celle élection que ce journal se vante d'avoir vu sortir des mandataires qui ne se moquent point des électeurs et de leurs intérêts. Pour oser avancer des faits semblables, le Pro grès doit supposer ses lecteurs une mémoire aussi peu fidèle qu'il la désire. Qui a voté la loi sur la libre entrée des céréales? Ne sont-ce point les députés clubistes? Qui a voté la loi sur la Garde civique? Est-ce M. Malou ou M. Rogier? Qui a volé la loi sur l'enseignement? Est-ce M. Van Reuyrrgheou MM. Boedtet A. Vandenpeereboom Qui est-ce qui propose de frapper les tabacs d'un lourd impôt qui est-ce qui propose de décréter la loi sur les successions en ligne directe. Tous ces cadeaux reçus et promis nous viennent des fameux grands hommes de la politique Rogiliâtrede ces députés qui, grâce a l'abstention du clergé dans les N affaires électorales, succédèrent aux députés qui se moquaient de ceux qui les avaient envoyés siéger dans les Chambres. Effet remarquable de cette abstention Ma foi Progrès, vous pouvez le dire et redire, sans cesse. Le pays prêtera l'oreille votre remarque le clergé aussi, puisant de cet effet remarquable l'enseigne- meul que tout citoyen apprécie cette heure, pour le bien être du pays, pour le triomphe des prin cipes religieux dont il est constitué le gardien, prendra la lutte prochaine toute la part que lui garantit sa qualité de citoyen, pour emmener le triomphe des doctrines conservatrices personnifiées dans la personue de MM. Jules Malou et Charles Van Renynghe, et ses efforts patriotiques seront sécondés par tous les hommes qui n'ont point un cœur de carton, et une âme libéraliste la façon du Progrès (C Y près. Le Progrès consacre deux colonnes l'encontre de la candidature de MM. Malou et Van Renynghe qui doit épouser mademoiselle Anna de Mellan? Oh c'est un nom bien connu ici, dans cette maison les femmes de chambre l'ont assez répété aux fermiers et aux fermières des environs made moiselle Anna épouse M. Albert de Kerbriant. Je le savais!... dit le véritable Albert. Vous voyez donc, monsieur, que nous som mes bien instruits. A cette heure, le mariage doit être accompli. Avec M. de Kerbriant s'écria le jeune homme d'une voix effrayante qui fit tressaillir les témoins de cette scène. Toutes les fêtes firent des signes affirtnatifs. Avec M. de Kerbriaut répéta le malheureux Albert sur le même ton de désespoir; vous voyez bien que c'est impossible; c'est moi qui suis Albert de Kerbriant, et qui viens me marier avec Anna de Mellau! Ceci est uu mystère infernal. Quelque bandit a intercepté mes lettres, a pris inoti nom. Quelle révélation affreuse! Et il s'assit lourdement sur la banquette de la treille, en essuyant la sueur froide de son front. Une surexcitation de colère le remit bientôt fièrement sur ses pieds; il comprit que toute sa raison, son calme de marin, son sang-froid d'hom me lui étaieul nécessaires pour découvrir et châtier un acte infâme, sans exemple dans la société. Il prit congé des dames de cette maison de campagne, en s'excusant d'avoir troublé leur solitude; il cou rut recueillir, aux environs, des renseignements de aux élections législatives. Si nous voulions exposer aux électeurs les griefs qui militent contre la can didature du protégé du journal de la clique oli garchique nous n'aurions qu'à toucher la loi sur la libre entrée des céréales, la loi sur l'enseigne ment moyen, etc., matières qui intéressent au plus haut point le corps électoral. Pour le moment nous n'entamerons point cette besogne, qui servirait établir un parallèle exact entre chacun de nos trois députés. Il nous semble d'ailleurs que les incar tades dont le Progrès accable les candidats que nous présentons, sont le plus bel éloge de leur conduite; et que les invectives dont il poursuit MM. Malou et Van Renynghe, ne serviront qu'à leur rallier les suffrages de tons les hommes indé pendants et ennemis de la domination tyraunique qui étreigne l'arrondissement d'Ypres. Bien que toutes les pétitions contre le projet de loi sur l'enseignement aient été reproduites dans les colonnes du Moniteur avec toutes les signa- turesel que le nombre de celles-ci s'élève h quatre- vingt mille les jonuaux libéralistes n'invoquent sans cesse que les vingt mille pétitionnaires qui ont voulu prolester contre l'œuvre ministérielle. C'est une contre-vérité un peu violente que ra battre de trois quarts le nombre des signatures, mais les feuilles libéralistes sont ainsi faites en fait de mensonges, elles n'épargnent rien pour faire des dupes. Le Progrès reconnaît enfin que M. Jules Malou, possède un talent supérieur et une capacité hors ligne. Le numéro g4i de ce journal eu fait foi. Nous engageons nos lecteurs le lire. Mardi matin a eu lieu la reconnaissance du gé néral de brigade Conssetnent, par les 3* et 12* régiments de ligne réunis sur la place Van Arte- velde Gand. S. M. la Reine est attendue pour la fin du mois, de retour de son voyage d'Angleterre. La dame que va épouser M. le général Prisse est veuve de M. Mac Pherson, avant dernier gou verneur du Limbourg, et sœur de M. Van Meeu wen, gouverneur actuel du duché de Limbourg. Une pétition fortement motivée contre le projet de loi sur l'enseignement moyen circule a Grammont et se couvre de nombreuses signatures. La giraffe qui est arrivée Anvers, que l'on a tout espoir d'acclimater, par la raison qu'elle est née en Europe, peut avoir dix pieds de haut, elle pourra atteindre, dit-on, près de i5 pieds; sa la bouche des fermiers, et quand il connut, par des rapports certains, l'heure, le jour et la voie de départ, il ne perdit pas un instant, et il se jeta sur les traces du ravisseur. A Marseille, il courut tous les hôtels de luxe, et aux premières informations qu'il prit l'hôtel des Empereurs, l'intelligent et agile Castel reconnut tout de suite les deux voyageuses et le voyageur il dit Albert de Kerbriant que les trois personnes auxquelles il portait tant d'intérêt avaient passé deux jours dans la maison, et qu'elles s'étaient embarquées pour Barcelone. Castel indiqua même le banquier où il avait conduit le faux Albert de Kerbriant, qui demandait une lettre de crédit de quinze mille francs pour sa belle-mère, dont il avait encore la procuration. Le jeune marin courut chez le banquier désigné. Non-seulement les ren seignements de Castel étaient vrais de tout point, mais Albert de Kerbriant reconnut encore chez le banquier sa propre signature, contrefaite avec un talent d'imitation qui révélait une main de galérien faussaire. Ce fut uu trait de lumière pour le jeune homme. Il prit des chevaux de poste, et en moins de cinq heures, il était Toulon, chez M. le com missaire du bagne, qui lui annonça l'évasion de Cardan, le faussaire, et lui donna sou signalement. Albert, le soir même, partait pour Barcelone, muni d'autres instructions précieuses et d'une lettre pour le consul de France. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2