La santé du Roi Louis-Philippe a
donné cette semaine de sérieuses inquié-
tudes sa famille.
Un dérangement d'entrailles a été jugé
assez grave pour faire appeler immédia
tement des médecins. Le docteur Chomel,
médecin de la duchesse d'Orléans et de
ses enfants, s'est rendu Londres.
L'état du Roi lui a paru assez grave, mais
sans être alarmant. Il a pensé qu'un chan
gement de régime suffirait pour arrêter le
progrès du mal.
Louis-Philippe est accablé, très-changé;
il a annoncé la duchesse d'Orléans, dès
sa première entrevue avec elle, qu'il sen
tait sa fin approcher, qu'il ne se faisait
aucune illusion cet égard. Déjà dans une
lettre récente qu'il lui avait écrite avant
son arrivée Londres, il tenait le même
langage, il suppliait la duchesse de ne
manifester aucune émotion sa vue qui
fût de nature inquiéter la Reine.
M. Nepveu, architecte de la maison du
Roi, qui a passé quelques jours Clare-
mont, vient d'arriver Paris. Comme le
docteur Chomel, il a trouvé Louis Philippe
très-changé, très-abattu au physique, mais
le moral est toujours fort, malgré les vio
lentes secousses qu'il a ressenties depuis
deux ans. Son excellente constitution pa
raît de nature surmonter les symptômes
du mal dont il s'est senti atteint depuis
quelque temps. La plus grande cordialité
existe entre tous les membres de la famille.
SUISSE.
On écrit de Rerne, le 11 mai, Y Univers:
Les élections pour le Grand-Conseil
de Rerne sont enfin connues; on peut les
classer comme suit: 114 membres sont
conservateurs, 90 radicaux, 12 sont dou
teux; c'est-à-dire que le gouvernement qui
a provoqué la guerre impie du Sonderbund
pour écraser jamais la Suisse catholique
vient de tomber frappé au cœur par le ju
gement du peuple. Il reste onze élections
faire.
Quelque petite que soit la majorité,
le succès obtenu est une victoire immense.
Il faut avoir assisté cette lutte mort et
connaître toutes les armes déloyales dont
n'a pas craint de se servir un gouverne
ment aux abois pour apprécier un pareil
résultat. Aussi, la première nouvelle qui
en est venue Berne, le gouvernement
s'est-il empressé de mettre ses bataillons
sur pied; Vaud en fit autant; le gouverne
ment chancelant de Fribourg ferma les
portes de la ville; comme si des baïon
nettes et des verroux pouvaient arrêter la
justice de Dieu!
Les radicaux de Berne étaient telle
ment sûrs de la victoire que les mortiers,
les feux d'artifice, lés insultes aux vaincus,
tout était préparé...»-, lorsque arriva le
courrier de la partie catholique du canton;
il fallut éteindre la mèche déjà allumée
près des pièces: quant au besoin de mau
dire, il n'y a pas de puissance terrestre
capable de l'étouffer dans uue bouche ra
dicale.
Ce sont les catholiques de l'évêché de
Bâle qui ont fait pencher la balance du
côté de la vérité et de la justice: cette mis
sion leur revenaitdeplein droit. Opprimés
par une faction qui les avait contraints de
faire la guerre leurs frères de Fribourg
et des petits cantons, blessés chaque jour
dans leur conscience par les mesures ini
ques d'un gouvernement qui avait pris
tâche de détruire le dernier germe de la
religion et de morale en persécutant les
prêtres, en expulsant les. religieuses, en
fermant les séminaires et les écoles catho
liques, en donnant des maîtres sans mœurs
leurs enfants pour corrompre dans sa
source une population qui de tout temps
a donné des preuves de son attachement
la religion, les catholiques du canton de
Berne ont attendu que la Providence fît
luire le jour des réparations.
Le 5 de ce mois ils ont voté avec un
ensemble qui a révélé leur force pour l'a
venir, et qui apprendra ceux qui seraient
tentés d'imiter les radicaux de Berne qu'on
ne se joue pas Impunément de la conscience
d'un peuple.
Que fera maintenant celle faible ma
jorité de conservateurs qui arrivent au
pouvoir avec l'appoint fourni par les ca
tholiques? Un avenir prochain vous l'ap
prendra. Le très-grand nombre sont des
protestants; Dieu veuille qu'ils soient de
venus sages par l'expérience!
En attendant, dans les autres cantons,
les radicaux continuent leurs persécutions
contre les catholiques. Le canton de Vaud,
qui n'a pas de couvents dévaster, et ja
loux cependant des lauriers conquis par
les gouvernements de Fribourg, du Valais,
d'Argovie, etc., vole le bien des presby
tères. Les bien-fonds appartenant aux cu
res catholiques, qui leur avaient été légués
par leurs ancêtres pour l'entretien de leur
culte et qui avaient été même respectés
par les Bernois l'époque de la réforma-
lion, viennent d'être confisqués par le gou
vernement protestant du cantonde Vaud.
couleur est brune fauve tachetée de marques blan
châtres, elle ne parait nullement étonnée de son
changement de résidence et elle est d'une grande
douceur; du reste, cette qualité est inhérente ces
sortes d'animaux. Ajoutons que son logement est
fort joli et paraît renfermer tout le confort dési
rable.
Dernièrement un malheureux marchand
d'oeufs a été en butte 'a de mauvais traitements
dans un cabaret de la rue de Paris, a Lille. Il pa
raîtrait qu'il avait eu l'imprudence de dire, eu
offrant sa marchandise Qui veut des œufs? des
ronges, des blancs? des bleus? les rouges et les
bleus sont cuits, a Sur ce propos, mal interprété,
deux individus s'emparèrent de son panier et le
jetèrent dans la rue. La police intervint une demi-
heure après, mais déjà les individus en question
avaient quitté le cabaret.
Un effrayant incendie vient de porter la ruine
et la désolation dans la commune de Thun-Le-
vèque, entre Bonchain et Cambrai. Soixante bâti
ments ont été dévorés par le feu. Quelques heures
ont suffi pour accomplir ce grand désastre que n'a
pu prévenir l'empressement avec lequel on s'est
porté de toutes parts vers le foyer de l'incendie.
A sept heures du soir, les pompes de Denain arri
vaient après avoir franchi vingt kilomètres; mais
déjà depuis longtemps celles d'Iwuy, de la maison
Brabant et de Cambrai étaient arrivées sur les
lieux, où elles se rencontrèrent avec les pompiers
de Lourches, de Bouchain et de Neuvilles. Les dé
bris enflammés, poussés par le vent, allumaient
l'incendie sur dix points la fois et formaient au
tant de foyers distincts qui obligeaient les pom
piers diviser leurs efforts, et quelquefois les
paralysaient.
C'est l'imprudence d'un enfant jouant avec des
allumettes que l'on attribue ce déplorable sinistre.
Les pertes sont considérables. L'enfant, auteur du
malheur, s'est jeté dans l'Escaut et en a été re
tiré; on espère le sauver.
Le IVort Jur fVahrheil rapporte un fait
remarquable: Le 10 de ce mois, l'enfant d'un
notaire d'Eich, près de Luxembourg, cueillait des
fleurs sur le bord de l'AItzette le pied lui manque
et il tombe dans la rivière. Près de lui se trouvait
un chien d'arrêt, appartenant 'a son père. Le fidèle
animal se précipite dans la rivière, atteint l'enfant
qu'il soulève par dessus l'eau jusqu'au moment où
le père averti par celte double chute, se jette dans
la rivière et ramène son précieux fardeau sain et
sauf au bord de l'AItzette.
On mande de Magdebourg, le 9 mai: Le
choléra vient de reparaître dans trois villes de la
province saxonne de la Prusse, Haebenladt,
Ochsenleben et Strassfort, situées toutes les trois
dans les districts de Magdebourg. Dans la pre
mière de ces villes, il y a déjà eu, depuis le 20
avril, 82 cas de choléra et 59 décès.
ANGLETERRE. Londres, 14 mai.
Hier la duchesse d'Orléans, accompagnée du
comte de Paris et du duc de Chartres, est venue
Londres. S. A. R. a rendu visite la Reine Victoria
et la Reine des Belges au palais Buckingham.
La frégate russe la Pallas, ayant bord le
duc de Leuchtenberg, est arrivée Cadix le 4 mai.
Le gendre de l'empereur de Russie a passé l'hiver
Madère. Il s'arrêtera quelque temps Lisbonne
avant de retourner St.-Pétersbourg.
La comtesse de Neuilly, le prince de Join-
ville et le duc d'Aumale sont venus rendre visite 2
la Reine des Belges au palais de Buckingham.
ALLEMAGNE. Vienne, le 10 mai.
La ville de Trieste a destiné la somme de 5o,ooo
florins aux fêles l'occasion du séjour de l'Empe
reur.
L'armée des frontières de Bohême est actuel
lement de 90,000 hommes, dont 85,000 d'infan
terie, 5,ooo de cavalerie, et 120 canons.
On. écrit du Tyrol méridional que le pins
mauvais temps y contiuue. Le prix des feuilles du
mûrier a considérablement augmenté, circonstance
qui influera d'une manière fâcheuse sur le prix des
étoffes de soie cette année.
ESPAGNE. Madrid, le 10 mai.
D'aprèsceque nousavonsappris,dit leHeraldo,
S. M. a déjà désigné la personne qui doit occuper
le poste élevé de gouvernante de l'auguste Infant
dout la naissance va combler de joie tous les bons
Espagnols. La personne qui a obtenu cet bouneur
si envié est la marquise veuve de Povar, fille du duc
de Gor, et qui joint des qualités personnelles
éminenles, les sympathies qu'inspire en sa faveur
le souvenir de son malheureux époux.
Le goût pour les combats de coqs va en
augmentant Madrid. Un grand nombre de per
sonnes assistent ces représentations et les paris
qu'ou y engage sont considérables. 4
Les négociations pour la conclusion du con
cordat entre le S'-Siége et l'Espagne paraissent
être très-suivies et très-aclives depuis quelques
jours. On va jusqu'à dire que le concordat sera
signé très-incessamment. On sait que le principal
intérêt de cet acte pour l'Espagne, c'est la recon
naissance des venies de biens nationaux. Le nonce
du Pape près notre cour a encore eu aujourd'hui
une longue conférence avec le Ministre des af
faires étrangères.
Voyage en Égypte, Nubie, etc. On sait
tout ce que la science doit au malheureux Burck-
bart, qui, sous le nom de Sheikh-Ibrahim, avait
vécu si longtemps et si familièrement avec les
sheikhs de l'Égypte; un voyageur non moins
dévoué, non moins patient, non moins heureu
sement doué que Burckhart, est veuu habiter Brux
elles, après avoir passé vingt-deux ans de sa vie
sur la terre des Pharaons, lui aussi vêtu en Arabe,
vivant en Arabe, plus Égyptien en quelque sorte
que les Egyptiens eux-mêmes. Nous voulons par
ler de M. Rifaud, dont les portefeuilles ont étonné
tous les savants de l'Europe par leurs richesses
variées, où l'on trouve de précieux documents sur
ces contrées. C'est M. Rifaud que nous devons la
communication suivante que nous avons choisie an
hasard dans ses notes manuscrites
Lorsque l'on quitte Qous, limite méridionale
du précédent itinéraire, on trouve les ruines de
Koum-el-Kalab et, se dirigeant au sndon pé
nètre dans la Thébaïde par celles de Hamandiet
Madamoudt Carnak ouvre pour le voyageur la suite
extraordinaire d'aspects qui vont se succéder de-