E11 réponse un article du Progrès, nous recevons d'un correspondant de Zandvoorde, les lignes suivantes: 1 - nonobstant les modifications qu*il a subies, ce projet attribue au gouvernement un pouvoir réel en matière spirituelle, et blesse grièvement les droits de l'Église. I. Le projet, d'après les déclarations formelles du ministère, ne reconnaît pas le droit des évèques d'entrer dans les écoles moyennes titre d'autorité. Cependant, c'est aux apôtres seuls, et leurs successeurs, les évêques, que Jésus-Christ a dit Allezenseignez toutes les nationsapprenez leur observer tout ce que je vous ai commandé. Ainsi, enseigner les vérités de la foi et les pré* ceptes de la morale évangélique est un droit qui n'appartient qu'à l'autorité spirituelle et dès lors, c'est titre d'autorité que les évéquescatholiques, ou leur délégués, doivent donner l'enseignement religieux et moral dans les établissements d'instruction moyenne. La loi sur l'instruction moyenne pas plus que la loi sur l'instruction primaire, ne peut être équi voque sur ce principe fondamental. A Dieu ne plaise, messieurs, que nous contestions l'au torité civile son indépendance; mais elle est, et elle sera tou jours vraie, celle parole célèbre du pape Gélassé l'empereur Auastase Le monde est gouverné par deux autorités l'autorité spirituelle et l'autorité civileElles sont l'une et lautre souve" raines, absolues et sans dépendance dans les choses de leur ressort. S'il est des matières mixtes, il faut, pour les régler, entre /es deux autorités, union, entente et mutuel accord et la loi sur l'instructiou primaire a prouvé que cette harmonie, si dé sirable, si nécessaire même au bonheur du pays, n'est pas difficile obtenir de notre part. II. En réservant au gouvernement la nomination de tout le personnel des établissements d'instruction moyenne, le projet de loi lui accorde, contrairement l'art. 16 de la Constitution, le pouvoir de nommer des miuistres du culte, chargés de i'en- seigneinent religieux; car dans les établissementsd'instruotion moyenne, l'enseignement de la religion et de la morale de mande des développements qui ne peuvent être donnés que par des ecclésiastiques. La nomiuation de oes ecclésiastiques nous appartient; nous ne saurions renoncer un droit iuhéreut l'cpisoopat, que la Constitution elle-même reconnaît et garantit. Mais si la loi est telle que rien ne nous empêche de concourir son exécution, nous ferons en sorte qu'en usant de ce droit, nos choix ne tombent que sur des hommes agréables l'autorité civile; comme nous nous attendrons ce que celle-ci ne nomme professeurs que de9 hommes sincèrement religieux, propres former, avec les miuistres du culte un personnel homogène, aûn qu'il y ait, pour l'éducation chrétienne de la jeunesse, unité de vues et d'action c'est là une condition essentielle au suocès des établissements, la réussite de l'éducation et au honheur des familles. III. En attribuant au gouvernement la direction absolue de l'enseignement moyen dans ses établissements, le projet de loi dénie implicitement aux chefs du culte le droit d'y regler et d'y inspecter l'enseignement religieux et moral; droit ce pendant qui appartient l'église, aussi essentiellement que celui de donner cet enseignement. IV. En accordant la faculté de créer un nombre indéfini d'établissements soutenus aux frais de l'État, le projet de loi lèse les droits acquis des catholiques, qui, en vertu delà liberté d'enseignement, ont fondé, leurs frais, un grand nombre de maisons d'éducation dignes de la confiance des pères de fa mille. V. Enfinen se bornant inviter le clergé donner l'in struction religieuse et ne recourir ainsi que dépendamment érigés, d'après l'aveu du ministrecontre l'influence des éta blissements mêmes du clergé, le projet de loi fait aux ministres du culte une position que votre haute sagesse, messieurs, saura Certainement,monsieur, répondit le galérien avec une voix enrouée par un trouble subit. Vous ê*es bien sur de cela? Voilk une singulière question! dit Cardan avec un sourire sérieux. Albert saisit vivement les cheveux d'emprunt de Cardan, et la tête rasée du galérien se découvrit a nu. Tu es un bandit du bague de Toulon! Cardan poussa un rugissement sourd, et tirant un poignard, il allait se débarrasser de ce foudroyant inconnu avant que cette scène eût d'autres acteurs, lorsque Albert, qui avait prévu le coup, saisit adroitement le galérien par le bras et la cravate, et l'incrusta sur le mur voisin, en appelant a l'aide. Aux cris du raariD, ou accourut de toutes les loges voisines. Cardan, qui n'avait pas quitté son poignard, fut arrêté par des hommes de police, et Albert, se cramponnant avec une vigueur surhumaine au col let de sou habit et au col de sa chemise, déchira linge et drap du même coup de griffe, et mit nu l'épaule du galérien flétrie par deux lettres sur une peau brûlée au soleil de Toulon. Un murmure d'horreur éclata de tous côtés mais Albert ne apprécier, et que sans doute elle trouvera peu' digne, de leur caractère et de leur sainte mission. Ces motifs, messieurs, et d'autres encore qu'il serait trop long d'énumérernous font un devoir de vous déclarer que si le projet ne subit pas dans ses principes, des modifications essentielles, la loi créera pour nous une situation critique, fâcheuse, compromettante. Nous espérons, messieurs, que vous ne voudrez point nous y placer. Notre plus intime désir est de pouvoir concourir loyalement l'exécution de cette loi importante, comme nous avons con couru la loi sur l'instruction primaire de 184a, comme nous avons concouru, depuis i83o, toutes les mesures pour les quelles l'autorité civile a,dans l'intérêt social, réclame notre coopération. Ce désir, en présence des orages qui menacent la société, est d'autant plus vif que rien, selon notre manière de voir, ne contribuera autant consolider la paix publique, dont la Belgique a eu le bonheur de jouir jusqu'à présent, que l'accord parfait de l'outorité civile et de l'autorité ecclésiastique sur la première des questions sociales, celle de l'instruction et de l'éducation de la jeunesse. Agréez, messieurs, les assurances de notre haute consi dération. Engelbert, card.-arch. de Malines. Corneille évêque de Liège. Gaspard-Josephévêque de Tournai. Nicolas-Joseph, évêque de Namur. Lopis-Joseph évêque de Gaud. Jeax-Baptistb, évêque de Bruges. Bruges, le 17 mai i85o TjjrQOQfSii-T» Zandvoorde, le 20 Mai i85o. Monsieur le Rédacteur du Propagateur, Ayant lu dans le Progrès, une correspondance dans laquelle un prétendu habitant de notre com mune s'efforce de faire accroire que la rétractation de notre Bourgmestresignataire de la pétition contre la loi sur l'enseignement moyen n'est point l'effet produit par les manœuvres de notre com missaire d'arrondissement, M. Carton, je ne puis m'empêcher de vous communiquer, au sujet de cette épître quelques mots de réflexions que je vous prie de bien vouloir insérer dans vos colonnes. D'abord, Monsieur le Rédacteur, je dois vous dire que la lettre iusérée dans le Progrès du 16 Mai courant, a été envisagée généralement dans notre commuoecomme une plaisanterie, une lourde mystification. Aucun habitant de Zandvoorde ne croit que cette pièce émane de notre village. Personne chez nous, ne doute qu'elle ne dérive de ce même personnage très libéral qui, selon l'opinion générale, pour innocenter notre Bourg mestre, lui rédigea uue contre-pétition, et la soumit magistralement a sa signature. Evidem ment si chaque commune a son patois, celui de la lettre du Progrès n'est point la dialecte Zand- voordoise. Pour vous qui lisez régulièrement le Progrès, vous pourrez mieux encore juger si la lettre eo question n'est point marquée au coin du même style que celui qui distingue l'organe perdit pas son temps a raconter son histoire, il avait un plus pressant devoir remplir. Madame de Mellan et sa fille prêtaient l'oreille avec inquiétude aux bruits alarmants qui venaient des corridors, et elles n'osaient se hasarder dans cette foule curieuse qui les envahissait. Tout k coup le consul de France, suivi d'un étranger vêtu de l'uniforme de la marine royale, entra dans la loge de ces dames, et leur dit Je vous prie d'accepter mon bras, mesdames, et de me suivre chez moi, c'est-k-dire chez vous, car ma maison est celle de tous lés Français. Madame de Mellan et sa fille trop émues pour approfondir tant d'incidents mystérieux, n'hési tèrent pas a suivre leur consul. La veuve prit le bras d'Albert, et Anna le bras du consul. Aux clartés des candélabres, qui versent un grand jour sur le péristyle du théâtre, on distin guait aisément, comme en plein midi, un homme pâle et chauve, les épaules nues, entraîné par la police et hué par la foule. Mon Dieu s'écria madame de Mellanc'est Albert. Non, madame, lui dit le consul, cet homme n'est pas Albert de Kerbriant c'est un bandit qui de la libéralerie yproise. Or donc, k moins de supposer que l'écrivassier habituel de l'organe du faux libéralisme yprois, ait ses pénates dans notre commune, déviner quel est l'auteur de la lettre insérée dans le numéro g42 du Progrès, est l'affaire d'un inomeut. Quant aux dénégations que cette lettre ren ferme on n'y ajoute chez nous aucune foi. Quoi le Progrès confesse que M. Carton a adressé un compareat au Bourgmestre de Zandvoorde, il avoue que M. Carton a eu une eDtrevue avec M. V.. R... colporteur de la pétition de Wervicq, lequel finit par déchirer la requête qu'il avait pré sentée ail domicile de différentes personnes et ce même M. Carton n'y serait pour rien dans la ré tractation du Bourgmestre, ni dans l'acte du dé chirement de la pétition de Wervicq! Quoi! M. Carton cet enfant des clubs, cette créature servile du ministère Rogier, alors que les habitants pro testaient contre les doctrines de celui auquel il devait son appointement annuel de 6,000 FRANCS, se trouvant tête k tête avec le bourgmestre de Zandvoorde, et M. V.. R... colporteur de la pétition de Wervicq, n'aurait dit mot an sujet de la manifestation qui éclatait contre le grand Jupiter du libéralisme. Croyez cela, public béné vole et buvez un verre d'eau Mais, nous dit le Progrès, la lettre qualifiée d'ordre de comparaître devant M. Carton, a été écrite la veille de l'apposition de la signature du Bourgmestre de Zandvoorde sur la pétition en voyée aux Chambres. Que cette lettre ait été écrite la veille du jour, oû le Bourgmestre signa la péti tion, cela est fort possible. Mais que ct comparent lui soit parvenu aussi avant l'apposition de sa signature, voila une piilule qu'on ne fera pas gober vite k Zandvoorde. La réprimande qu'encourut le garde champêtre lors de la revue généralechez l'inspecteur com missaire M. Carton est un fait que le Progrès n'oserait nier d'une manière formelle. La déclara tion de quelques camarades du très coupable garde me permet de vous donner l'assurance de la véra cité de ce fait auquel le Progrès ne répond qu'en disant que le brave garde-champêtre (pourquoi pas innocent comme le bourgmestre de Zand voorde), k son retour de la revue, tremblait si peu qu'il était venu avec uue charge de marchan dises sur le dos. Voila, Monsieur le rédacteur, les remarques que j'ai voulu vous faire au sujet de l'épître du Pro grès, concernant la pétition de Zandvoorde. Pour appuyer ma thèse il eut été facile d'entrer dans La réprimande doit avoir eu l'effet que nous y avons attribué; elle doit avoir agité le pauvre homme au plus haut point puisque le Progrès ose seulement dire qu'il ne tremblait plus son retour de la revue. Si nous ne nous trompons la revue a eu lieu 11 heures savoir si le garde était de retour sa commune g heures du soir a ourdi contre vous et mademoiselle une trame abominable. C'est un galérien évadé du bagne de Toulon il est marqué sur l'épaule des lettres T F, ainsi que vous pouvez le voir, si la foule nous per met de nous approcher de lui. Un vif saisissement bouleversa toutes les facultés de madame de Mellanet la parole lui fit défaut pour répondre. Ce fut dans la maison du consul qu'il y eut un un échange d'explications et de surprises, qui de vait amener cette histoire k son dénoûment naturel et légitime. Tous les droits usurpés par le faussaire furent restitués au véritable Albert de Kerbriant. L'émotion qui suivit cette orageuse soirée ne permit pas aux deux dames d'accueillir de Ker briant comme il méritait d'être accueilli mais le lendemainmadame de Mellan et sa fille n'eurent pas assez d'éloges k donner k leur jeune et char mant libérateur; et ce jour même, k la table du consul de France, il fut arrêté que le mariage d'Anna et d'Albert serait célébré k l'église Saint- Louis, k Toulon, et que l'amiral serait prié de signer au contrat. MÉRY.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2