Qu'ont voulu de tout temps, que veulent
partout les ennemis de la société?
Ouvrons les annales, jetons les yeux sur
la Suisse, l'Italie, la France livrées aux
étréintes des partis anarchistes et là nous
verrons que tout ce que les révolution
naires ont aimé, prôné, appuyé de leur
prédilection est précisément ce que le libé
ralisme Belge accueille, approuve et favo
rise, et que par contre tout ce qui ailleurs
est l'objet de la haine du mépris des agi
tateurs, est également ce que pouvoir li
béral combat et rejette.
Détruire l'influence de la religion sur
les classes moyennes, fui ôter son empire
sur la basse classe, voilà les premiers éche
lons qui servirent aux Ledru-Rollin de la
France, aux Oschenbein de la Suisse, aux
Mazzini de l'Italie, accomplir leurs com
plots infâmes.
Or, nous le demandons: anéantir l'in
fluence tutélaire de la religion sur l'esprit
des masses; anihiler l'autorité bienfai
sante du prêtre, n'est-ce pas là ce que veut
la politique nouvellen'est-ce point là ce
qu'elle poursuit sans relâche en dépit des
avertissements de la presse honnête, des
protestations de plus de trente mille ca
tholiques appuyés par les Évêques; nonob
stant les rémontrances paternelles mais
sévères du chef sacré de l'église? Certes
révolutionner la Belgique par les mêmes
moyens, dont on s'est servi en France et
dans d'autres Ëtats de l'Europe, c'est là le
plan juré des factions diverses dont le mi
nistère suit trop souvent les émanations
et presque les ordres.
Il faut écraser l'infâme, c'est-à-dire la
religion qui toujours fit le bonheur des
Belges! il faut écraser l'infâme! c'est-à-dire
la foi catholique, ce sentiment precieux
inné dans notre caractère, cette ancre de
salut contre laquelle les vagues houleuses
sont venues se briser tant de fois: tel est
le cri des loges, tel est le cri des socialistes,
tel est le cri des républicains; telle devien
dra, ne semble-t-il point, la politique du
jour?
Comme preuve nous citons la loi sur l'en
seignement, loi aussi liberlicide qu'hostile
aux doctrines religieuses; nous invoquons
de même les interprétations judaïques, les
arrêtés étranges du ministre de la jus
tice relativement l'exercice de la charité,
aux Congrégations hospitalières, aux biens
d'église, l'administration de fabriques.
La conduite du ministère dans les élec
tions, son langage dans la presse, sa téna
cité résoudre toutes les questions reli-
gieusesenopposilion avec l'intérêt religieux
et social sont autant de faits qui prouvent
la condescendance de nos ministres envers
les révolutionnaires. Comme les matières
offrent un champ trop vaste de remarques
et d'observations, nous nous contentons de
les citer simplement dans cet article, nous
proposant de les traiter plus amplement
dans un numéro prochain, afin de faire
voir aux moins clairvoyants, que ce parti
soit disant libéral qui traite notre opinion
de révolutionnaire et d'anarchiste, est lui-
même révolutionnaire en politique et en
religion et qu'il devient une cause active
de ruine pour nos institutions constitu
tionnelles qui font notre gloire, et pour
le caractère religieux du peuple Belge, qui
a fait jusqu'ici sa force et son salut. Nos
réflexions ne seront du reste pas une cen
sure partiale, mais un avertissement sans
exagération et sans fiel.
M. Terrier, surveillant au petit sémi
naire de Roulers, est nommé vicaire de
l'église de Saint-Jacques Bruges, en rem
placement de M. Maes, qui est allé en
Angleterre.
-miOMi-i
Voici une lettre qu'on écrit de Louvain, en date
du 27 juin
Hier au soir le parti libéral et ministériel a
donné une nouvelle preuve de la manière dont il
entend la liberté, I'ordre et le progrès. La
société flamande Het Kersouwken voulant offrir a
son président M. Landeloos, une marque d'estime
l'occasion de son élection comme représentant,
avait décidé de lui douuer une sérénade dimanche
dernier. Mais cette sérénade fut interrompue et les
musiciens dispersés par des gens en blouse, appar
tenant la lie du peuple de Louvain, qui avaient
été payés par notre club libérdtre.
On résolut doue de répéter la sérénade hier,
et on demanda la permission notre bourgmestre,
M. le sénateur d'Udekem. Cette permission qui,
dans de pareilles occasions avait toujours été ac
cordée, quand il s'agissait de donner des sérénades
aux libéraux, fut refusée.
Force était dooe de la donner avant 11 heures,
heure de retraite Louvain. M. le bourgmestre en
fut informé et on le pria de prendre des mesures
pour maintenir l'ordre et la tranquillité.
A 1 o heures la musique de la Société et un
grand nombre d'atnis de M. Landeloos se rendirent
devaut la demeure de celui-ci, située en face de la
maison habitée par M. le professeur Th... Ce der
nier se trouvait h la fenêtre ouverte du rez-de-
chaussée avec sa femme, son beau-frère, étudiant
a l'Université et plusieurs étudiants.
A peine la musique eut-elle commencé h jouer,
qu'une bande d'hommes en blouse se jeta sur la
maison de M. le professeur Th..., insulta les étu
diants qui s'y trouvaient en criant: A bas Us ca-
gots bas l'Université! Le beau-frère de M.
Th... eut l'habit déchiré, plusieurs étudiants furent
maltraités et les autres ne parvinrent qu'avec peine
a repousser les assaillants qui avaient déjà envahi
la maison de M. le professeur Th...
Peu de temps après une autre bande, dans la
quelle se trouvaient plusieurs messieurs mêlés
aux hommes en blouse, conduite par le concierge
de l'Hôtel-De-Ville, s'avança vers la maison
de M. le professeur Then poussant les cris:
A bas les prêtres! a bas l'Université vive
Schollaert! vivent les Socialistes! vive les
Phal.anstériens Des projectiles furent en même
temps lancés et forcèrent M. le professeur Th
se retirer au premier étage de sa maison, où il se
mit de nouveau la fenêtre et où on lui cria Vous
provoquez le peuple!!
Une scène plus violeole encore se passa près
de la maison de M. Lande!bos, où le rédacteur du
Courrier de Louvain, qui avait dévéloppé toutes
les turpitudes du parti libérâtre de notre ville, fut
entouré d'une bande de forcenés armés decouleaux
de bouchers et qui criaient Il jaut le pendre! Le
bourgmestre, qui n'avait pris aucune mesure de
sûreté, parvint enfin arracher cet homme des
mains de ces forcenés que commandait un M. A...
Du théâtre des désordres, une autre bande,
composée de gamins et d'hommes en blouse, et
commandée par un furieux phalanstérien, M. St...,
se rendit sous les fenêtres du Recteur de l'Univer-
sitéoù elle entonna la Marseillaise et où elle
cria: A bas les catholiques, bas l'Université,
vive la République Elle s'éloigna après avoir
brisé plusieurs carreaux de vitres et après avoir
vociféré et chanté pendant une demi-heure.
Voilà les actes et gestes du parti de l'ordre.
Et tout cela se passe sous les yeux du premier ma
gistrat de la ville, de M. d'Udekem
Diverses plaintes ont été déposées. Espérons
qu'elles conduiront la découverte des vrais cou
pables.
On serait tenté de se demander si nous sommes
en Belgique ou en Suisse.
Après avoir reproduit la note du Moniteur belge
tendante démentir les renseignements fournis
par son correspondant de Rome, YUnivers se
borne faire la déclaration suivante
On comprendra que nous ne jugions pas plus
nécessaire que le Journal de Bruxelles de dé
montrer que les arguties élastiques du Moniteur
belge laissent subsister toutes les assertions de
notre correspondance. Il nous suffira donc de ré
péter que nos renseignements étaient puisés une
source parfaitement sûre. On pourra leur opposer
de misérables équivoques, mais ils défient toute
rectification.
Les faits se montrent supérieurs la volonté du
ministre dans la mesure par laquelle les pièces
d'or ont été démonétisées.
L'arrêté du 14 juin en donnant ces pièces d'or
un cours arbitraire de fr. 20-90 c., avait eu la
prétention d'offrir aux détenteurs une sorte d'a-
dopcissemenl. C'était un mensonge. En réalité,
l'arrêté déterminait une panique; il précipitait la
baisse; il aura produit ce double résultat d'imposer
au commerce une pertede ménager un bénéfice
au trésor.
Ce résultat n'est-il pas honteux Sera-t-il con
sommé, et couvert bientôt d'un bill d'indemnité?
Le jour où le gouvernement a reconnu aux piè
ces d'or hollandaises un cours légal, il avait con
tracté un engagement envers le public, il ne pouvait
pas plus les retirer de la circulation en faisant es
suyer une perte aux détenteurs, qu'il ne l'a fait
pour les souverains anglais, qu'il ne le fera pour
les pièces d'or de 25 fr. frappées l'effigie du roi
lui-même. Il craignait la baisse de l'or, dira-t-il;
mais est-ce qu'elle n'est pas craindre pour le
léopold de 25 fr. comme pour les guillaumes?
Est-ce que dès présent le léopold n'est pas d'une
valeur réelle inférieure celle des pièces d'or
hollandaises? Qu'est donc qui engage conserver
dans la circulation les mauvaises pièces et en
exclure les bonnes? Est-ce que ce n'est par l'amour
du I ucre? Ou a manqué ses engagements, pour
faire un double profit on en fera un en revendant
fr. 20-97 c. et peut-être 21 fr. des pièces d'or
qu'on a prises au commerce au cours factice de
fr. 20-90; on fera un second profit par l'augmen
tation de la somme des pièces d'or de 25 fr. en
circulation.
11 se trouve des gens Bruxelles qui défendent v
ces opérations; qui y voient un titre de plus la
renommée d'habile financier qu'on fait M. Frère-
Orban. Quand on s'avise de les condredire, ils ad
mirent eu souriant votre naïveté, ou s'indignent
contre ce qu'ils appellent votre irnpdence. Tou
tefois comme l'espèce de ces gens-là est rare, et
que nos lecteurs pourraient bien n'en pas rencon
trer, nous en garantissons l'existence et nous of
frons même de dire dans quel de journal ministériel
on peut les voir. Em
-t—noaorsi-
Une feuille ministérielle des Flandres reproche
au cabinet d'avoir appelé, depuis trois ans,
l'exercice de fonctions publiques des hemmes qui
ne lui étaient pas complètement dévoués. Elle
l'adjure de ne plus commettre cette faute, et de ne
plus accorder le moindre emploi des citoyens
qui n'auraient pas donné des preuves d'attachement
sincère aux doctrines libérales. Cet estimable jour
nal trouve que le système destitulionnel n'a pas
assez fonctionné et il le recommande l'attention
de MM. les Ministres. Les dénonciations que lui et
d'autres se sont permises faciliteraient singuliè
rement la tâche du pouvoir.
Ce langage, d'accord avec celui du Précurseur
déclarent que le parti libéral n'a désormais plus de
ménagements garder, est très-significatif dans
les circonstances actuelles. Il achève de dévoiler
les prétentions odieuses et la politique pleine de
périls du parti exalté qui traîne le cabinet la
remorque.
accident au chemin de fer.
Par suite du bris d'un essieu d'un waggon de
marchandises le dernier convoi du chemin de fer
de Bruxelles a déraillé le 5o juin quelques mètres