9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. NOUVELLES DIVERSES. N<> 3420. Mercredi, 10 Juillet 1850. 33me annee. Rien de plus odieux, de plus lâche que la tactique du libéralisme vollairien. Sous le prétexte hypocrite de sauvegarder les droits du pouvoir civil, que ses principes subversifs ont seuls ébranlé, il harcèle et poursuit sans cesse de ses clameurs et de ses sarcasmes le prêtre et la religion, dont le pouvoir moral fondé sur la justice et de salutaires instincts fait honte son propre pouvoir que créèrent le mensonge et les passions mauvaises du cœur humain. Nous ne justifierons pas ici le clergé des reproches d'ambition eld'empiétementgra- tuilement formulés par ceux-méme dont la soif dé pouvoir et de lucre s etalle sans vergogneen actes aussi bien qu'en paroles. Le jour où les sophistes du vieux libéra lisme, au lieu de calomnies et de supposi tions gratuites, auront des preuves faire valoir, alors il sera temps de leur repondre. D'ailleurs rien n'établit davantage l'ina nité de ces allégations que les tentatives récentes du pseudo-libéralisme. Hier encore, il s'agissait uniquement de mettre une digue aux envahissements pré tendus de la théocratie, il s'agissait de renfermer les deux pouvoirs dans leurs attributions respectives. Cependant en plus d'une circonstance on put aisement con stater auquel d'entre ceux-ci étaient ac quises les sympathies ministérielles. Bien loin de concilier leurs intérêts respectifs, alors qu'ils se trouvaient en présence, et de raffermir l'une par l'autre l'autorité re ligieuse et l'autorité civile, le ministère et ses amis sacrifièrent constamment celte dernière les droits, les prérogatives, les intérêts de la religion. Déjà alors nous pré voyons de quoi était capable un pouvoir dont les traditions du Congrès libéral sem blaient le code suprême. Malgré les pro messes doucereuses des journaux voués au ministère, malgré leurs dénégations virulentes, nous n'ignorions pas que les entraves portées la bienfaisance et l'en seignement libre n'étaient que l'aurore de l'astre levant de la politique nouvelle. En effet, il semble qu'on ait totalement oublié ces grandes protestations de respect l'égard du clergé, et de zèle envers les intérêts religieux. Les histrions du parti ont déposé le premier de ces sentiments dans les orgies de Bruges, de Diest, de Malines, de Louvain, et les colonnes des feuilles ministérielles ne vomissent plus l'adresse du prêtre que j'insulte, la me nace, la calomnie! Quant au respect, au beau langage, dont nos voltairiens masqués en libéraux entouraient hypocritement les droits de l'église catholique, en est-il en core question, aujourd'hui que les révéla tions fournies par VUnivers ont prouvé la nation stupéfaite dans quel camp on se livrait aux rêves de monopole et d'enva hissement? Aujourd'hui que le pseudo-li béralisme se dispose empiéter sur les droits du siège de Rome et de l'Épiscopat, de quel front vanterait-il sa séparation des deux pouvoirs et leur indépendance réci proque? Dupes obstinées et ridicules, rivées hon teusement au char libéralisle, quand donc secouerez-vous le sommeil de plomb qui surcharge vos paupières? Ces gens sont votre ouvrage; c'est votre crédulité qui fait leur impudence; c'est votre faiblesse qui fait leur audace! Eb, qu'importènt vous les calamités de la patrie, les périls de la religion, qu'importent les mugisse ments souterrains du volcan de la déma gogie, vous qui n'ambitionnez qu'un peu de repos! Ah malheur aux esprits mous, qui ne savent jamais agir! Malheur aux intelli gences bornées et matérialistes, qui ne sa vent ni rien prévoir, ni rien comprendre! I VÉRITÉ ET JUSTICE. 7PB.ES, 10 Juillet. La foudre est tombée hier sur un four brigues Passchendaele, et y a causé quelque dégât. A Y près, l'orage s'est borné une Jorte averce précédée d'un coup effrayant de tonnerre qui Jaisail trembler le sol. i ili li il III l S ilpSl'i' Le conseil provincial, dans sa se'ance du 6 de ce mois, s'est occupé de différentes affaires peu inté ressantes. Il a autorisé la perception jusqu'au 5i décembre i8âb, de 5 centimes additionnels sur les contributions, pour les travaux publics. »oe<xi Au dire d'une feuille flamande de Dixmtide, nommée het BolerkuipjeM. De Prey, commis saire de l'arrondissement de Furnes-Dixmude aurait écrit avant les élections du 11 juin la lettre ci-dessous aux bourgmestres de ce dernier district. Cette pièce, que le Boterkuipje publie en français, est une des pièces les plus curieuses parmi celles qui constatent l'intervention du gouvernement dans les élections. Elle établit une pression odieuse sur les fonctionnaires communaux et les soumet l'inquisition ministérielle. En voici la teneur Le gouvernement attachant un grand in térêt au succès de la candidature de M. De Breyne, vous me rendrez compte. Monsieur, des opérations que vous aurez faites en faveur de M. De Breyne, et vous m'indiquerez le chif fre des votes que vous aurez amenés faire réussir LA CAUSE NATIONALE. Jamais, dit l'Organe des Flandres, h qui nous empruntons ces détails, ou ne vit un abus aussi scandaleux du pouvoir; jamais on n'assista k une violation aussi indigne de la liberté électoral. Les bourgmestres se voient assujétis non-seulement k favoriser la candidature de M. De Breyne, mais encore k rendre un compte mathématique des ré sultats qu'ils auront obtenus. Malheur k ceux qui n'auront pu faire réussir ce que le commissaire de district appelle la cause nationale! Une des titution eu bonne et due forme sera la conséquence du guignon qu'ils auront eu. Qu'est donc devenue la promesse de M. Rogier de laisser au corps élec toral sa pleine et entière liberté? Hélas! elle est allée rejoindre toutes celles dont la polique nou velle a été si prodigue depuis 1847 elle est venue nous prouver que nos Ministres ne promettent que pour mieux tromper. Jde Bruxelles.) 090ii L'Organe des Flandres fait connaître en ces termes un fait qui concerne le diocèse de Bruges et qui, si nos renseignements particuliers sont exacts, est conforme k la vérité: Les faits graves révélés par L Univers k charge du ministère, mettent celui-ci dans un grand em barras. Il voudrait les nier, mais cela est devenu impossible. Au besoin, voici un fait qui viendrait k l'appui d'un des points dénoncés par le journal parisien. Si nous sommes bien informés, une demande a été adressée au ministère, tendant k ce que l'église deSt-Sauveur k Bruges fût reconnu comme cathé drale en droit ainsi qu'elle est en fait. Celte mesure la soumettrait k l'art. io4 du décret général de 180g, qui établit un droit spécial pour les fabri ques des églises des métropoles et des cathédrales. Le ministère, nous dit-on, a rejeté la demande. Ce fait, s'il se confirme, prouve quelles sont les vues, de notre ministère clubiste k l'égard du diocèse de Bruges; mais nous lui conseillons d'en prendre son parti ces vues il ne lui sera pas donné de les exécuter. Il n'a donc qu'à en porter dès main tenant le deuil. Un voyageur venant de Liège nous rapporte l'anecdote suivante: M. le major Alvin k l'exemple de son martial mécène, se pavanait k Liège, dans une promenade publique. Notre geai d'outre-Qoiévrain tenait la queue en éventail, tendait le jarret, quand tout a coup nn chasseur-éclaireur de la garde civique liégeoise, venant k passer, descendit de cheval, et lui tint k peu près ce langage: Eh bonjour M. le major, si votre plumage ressemble k votre apa nage, vous êtes le phénix des héros que la Frauce a vomi sur la Belgique: c'est vous, monsieur, qui avez dit que la garde civique était bonne être armée de bâtons blancs? Eh bien, voici du bâton noir, en lui administrant une grêle de coups de cravache et le héros terga dare de se sauver comme le Renard, honteux, confus, jurant, niais un peu tard, qu'on ue l'y prendrait plus. (Phare.) Le corps spécial des chasseurs-éclaireurs de la garde civique de Bruxelles, après plusieurs réu nions, vient, dit-on, de se dissoudre, d'envoyer sa démission en masse au gouvernement On ne peut répondre plus dignement k l'insulte faite k ce corps civique, et ou n'en attendait pas moins de celui modèle. (Idem.) aDIOlIU" Toute la garde civique est, dit-on, unanime ment d'accord k Bruxelles de refuser le service si elle n'obtient une éclataute réparation k l'insulte qui lui a été faite. Il paraît qu'elle exige le renvoi du major Alvin, si elle ne va même pas jusqu'à demander celui de M. le général Chazal. On ne veut plus en un mot entendre parler ni d'étrangers, ni de Belges de contrebande. Il fallait une aussi grande insulte pour mettre un terme k d'aussi graves abus. (Idem.) Dans un précédent numéro nous avons fait mention de l'arrestation du nommé Van den Ber- ghe, cultivateur k Heule, sous prévention d'achat de coupons de toiles provenant des nombreux vols commis ces jours a Heule, Lendelede et Gulleghem; sont encore arrêtés Pierre et Louis Van Neste

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1