9 JOURNAL D'TFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3421. 33*00 année. 99S5---- T??.SS, 13 Juillet. L'INFLUENCE OCCULTE DU PARTI LIBÉRALISTE. Cest en se battant du matin au soir contre le fantôme de l'influence occulte; c'est en frappant coups d'estoc et de taille ce mauvais garnement imaginaire que les Donquichotles du faux-libéralisme sont parvenus inaugurer en Belgique une politique nouvelle, a Pauvre pays qui pendant dix-huit ans as subi le joug infâme de l'influence occulte; qui l'es laissé en serrer dans les griffes du loup garou et du croque-mitaine du cléricalisme, s'é criaient les histrions clubistes, il est temps que tu renies ton passé; que tu pourfendes cette hydre cent télés qui sacrifie tes intérêts et tes besoins sa soif dominatrice; il est temps enfin que tu ab jures la doctrine des Delheux, des Malou, des Deschamps, des Depolter des Cerlache et de tant d'autres fondateurs et soutiens de l'œuvre de 830. C'était en Juin 1848, et les villes et les communes et les bourgades avaient retenti de ces cris il fallait faire trôner le libéra lisme; les sauveurs Rogier, Frère et De- haussy devaient remplacer fes pygmées du cléricalisme: partant les libertés de 1850 ne seraient plus illusoires; chacun aurait le droit de penser, de dire, de faire en ma tière politique ce que bon lui semblerait; les ministres soi-disant ennemis jurés de l'influence occulte n'exerceraient plus ja mais aucune pression sur les consciences; le pouvoir Civil en un mot serait parfaite ment indépendant et respectable. Epris des promesses magnifiques de nos charlatans, le pays accepta les hommes dont le cœur ne rêvait que domination et puissance. Les protégés des clubs prirent place au ministère; depuis longtemps ils ont pu accomplir leur mission régénéra trice et jusqu'ici qu'ont-ils fait? Ne voulant dans cet article qu'entamer le chapitre de l'influence occulte, et de la dépendance de l'autorité civile, examinons jusqu'à quel point les ministres et les hommes d'État du libéralisme se sont montrés les adver saires acharnés de ces Barbe bleue poli tiques. Avant l'avènement de la politique nou velle l'influence occulte, l'asservissement du pouvoir Civil n'existaient que dans le cerveau des ambitieux qui crurent se servir de pareilles armes pour accomplir leurs desseins. L'influence occulte avant 1847, où donc s'est-elle nichée jamais? pour suivie, harcelée sans relâche personne l'a- t-elle pu découvrir? Quel était ce monstre contre lequel se levaient tant de bras d'Her cule? Qu'était-ce que l'influence occulte avant l'arrivée au pouvoir (des Rogier et des Frères? L'influence occulte ce ne pou vait être que le prêtre exerçant comme tout citoyen Belge ses devoirs civiques! c'était le prêtre déposant sou1 bulletin dans l'urne! c'était le prêtre engageant ses pa roissiens, ses amis, ses proches, envoyer siéger aux Chambres des hommes portant un cœur et des entrailles Bélges. Voilà en quoi se résumait l'influence occulte contre laquelle les libéralisles ont guerroyé pen dant de si longues années. La dépendance du pouvoir Civil, cet abus si grave qu'il fallait toute force faire cesser, l'observateur impartial ne sau rait avoir eu l'air d'un ennemi plus redou table. Evidemment, examine de près quelle était cette dépendance de l'autorité laïque, quelle était celte sujétion du pouvoir Civil l'influence religieuse? Ici à'élait un Com missaire de district ne Se montrant guère hostile aux candidats suspectés de l'appui des prêtres; là c'était un bourgmestre ou tout autre fonctionnaire dont le seul crime était de s'être montré favorable celui pour lequel le pasteur de l'endroit était présumé devant voter^ Ailleurs enfin, c'é tait un employé public osant discuter avec justice les titres des hommes politiques sans crainte d'encourir sa destitution, ni sa mise la retraite. Voilà en quoi consis tait la dépendance de l'autorité civile. Il faut bien l'avouer elle est réelle! elle était rédoulable. Voyons si elle ne l'est pas plus encore aujourd'hui, et si l'influence oc culte idéale et éphémère sous l'adminis tration Delheux-Malou n'est point effective et visible sous le ministère Rogier-Frère? Qu'est-ce qu'aujourd'hui l'autorité civile entre les mains des Colbert de l'époque? Que sont devenus les fonctionnaires des diverses hiérarchies administratives sinon des instruments, des ressorts politiques mûs au profit d'une seule caste, d'un seul parti? Aux dernières élections, non seule ment le gouvernement s'est montré parti, mais il s'est montré le plat valet des partis révolutionnaires et anarchistes; il s'est livré la merci des clubs en proté geant leurs candidats; il s'est soumis aux ordres des franc-maçons en faisant passer lois, leurs maximes subversives en ma tière d'enseignement public, comme en matière de religion et de bienfaisance re ligieuse. Jetons les yeux sur les opérations électorales et n'avons nous vu le ministère prêter son appui, aux candidats socialistes de Louvain, aux démocrates aux répu blicains aux franc-maçons de Bruxelles? aux révolutionnaires de tout le pays. Etait- ce de nos rangs ou du rang du parti mi nistériel que se sont échappés ces cris mort aux prêtres! bas ta calotte! vive le socialisme! les cléricaux la lanterne! or ganes de la presse Belge, répondez; et de votre réponse, réjaillira la preuve la plus irrécusable que jamais l'influence occulte ne s'est mieux fait sentir, qu'à cetleépoque, où les loges, les clubs, et les conciliabules démagogiques transmettent impérieuse ment leurs décisions, et leurs projets au ministère. Non jamais, le pouvoir n'a été plus es clave plus avili que depuis l'aurore du 12 août 1848. C'est sous les ordres les plus sévères qu'on enjoint aux fonctionnaires de se mettre au service des clubs, d'appuyer les candidats du libéralisme, soit républicain, soit socialiste, soit maçonnique. C'est la menace de destitution la bouche qu'on leur défend de lâcher un seul et simple mot en faveur des hommes quicomme un Malou, un Demaisières, un Deman Van Caloen, un Kervyn, ont droit l'estime publique, et l'on viendra nous dire que, grâce au libéralisme, l'influence occulte n'existe-plus et que le pouvoir civil est affranchi dé son joug d'esclave! Qu'on lise la lettre adressée par M. De- prey, commissaire de l'arrondissement de Furnes-Dixmude, aux Bourgmestres, et insérée dans notre dernier n°, et qu'on nous repète encore le thème de l'affran chissement du pouvoir civil; sa simple lecture toutle monde se convaincra que les esclaves des Turcs sont plus libres et in dépendants que nos différents fonction naires, et que la liberté du vote, réelle avant l'arrivée du libéralisme, de nos jours n'existe plus. Demain, Dimanche, p heures et demie du matin, aura lieu dans l'église de S' Jacques la cérémonie de la première com munion des étudiants du collège S1 Vincent de Paul. Mgr. Malouen tournée de con firmation dans notre doyenné, dans sa bienveillante protection pour un établis sement d'éducation éminemment catholi que, daignera rehausser la solennité de sa présense. Sa grandeur distribuera la sainte communion en personne, et prononcera VÉRITÉ ET JUSTICE. Ou s'aboiiue a Yprea, rue de Lille, lu, près la Grauile Place, et chez Içs Percepteurs des Postes du Royaume. PRIE DE L'ABDMKEMENT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. tJu n° a5. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine (insertions 19 centimes la ligne).

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1