9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3423. 33""' année 7PP.ES, 20 Juillet. LE MINISTÈRE EN PRESENCE DES CHAMBRES. Une des sessions les plus remarquables de l'Assemblée législative de Relgique sera sans contredit celle qui s'ouvrira en No vembre prochain. Placé vis-à-vis des som mités financières telles que MM. Malou, Demaisières, Osy; se trouvant en face des hommes les plus versés en science poli- titique et gouvernementale comme les De- theux, les Demeulenaere, les Deman, les Delacosle, le ministère plus d'une fois, pour cacher ses torts et ses faibfesses aura besoin de se jeter dans les bras de sa ma jorité docile et d'invoquer la protection bienveillante du banc et de l'arrière-banc de la coterie orangiste maçonnique, socia liste et républicaine. Néanmoins, ni les promesses de M. Ro- fier, ni l'éloquence avocassière de M. rère, ni les cajoleries et les adulations de leur troupeau de députés esclaves ne Iiarviendront plus regagner au cabinet ibéraliste la confiance que son système d'administration vexatoire, rétrograde et irritant a fait perdre. Des faits de la plus haute gravité, d'une importance et d'un intérêt commun font l'objet des entretiens publics et privés. Les faits sans aucun doute, provoqueront des interpellations dans la Chambre de la part de ces représentants dont la mission n'est point de ramper aux pieds du grand Ju piter de la politique nouvelle. CONSEIL PROVINCIAL FLANDRE ORIENTALE. Discours prononcé par M. de Jaegher, gouverneur de la province. Quelle mine alors prendront les hom mes qui nous gouvernent? Assurément ce ne sera point celle d'un d'Aguesfreàu, d'un Colbert: Se peut-il parexernpleque, sommé de fournir le tableau de la situation finan cière M. Frère puisse avec fierté livrer son aperçu l'examen des contribuables? A sa retraite du ministère, M. Malou qui s'é tait vu en proie avec la crise alimentaire, la famine, et les épidémies avait laissé un découvert de 9 millions; on lui en faisait un crime, un cas pendable. 9 millions, quant même on ait pourvoir toutes sortes de besoins imprévus, extraordinaires, c'est une chose abominable, c'est un gaspillage qui tient la ruine: ainsi parlaient les journaux de la politique régénératrice éco nome et miraculeuse de M. Rogier-Frère- Dehaussy. Ainsi parlent-ils encore, ces mêmes organes de la pre&se, dans ce mo ment même où, après trois années d'essais et d'expérience de savoir faire de la poli tique nouvelle, le pays au lieu d'économies ne voi'l que voter, ordonner et méditer des dépenses sans cesse croissantes, tel point qu'à l'heure qu'il est, le gouvernement se trouve avoir un découvert non point de 9 millions somme ruineuse sous le minis tère Malou, mais de 40 titillions, somme insignifiante pour une administration libé rale. Depuis 1848, époque ou le libéralisme prôneur d'économies était aux affaires 65 millions de crédits et d'emprunts ont été votés par les Chambres: Pour la guerrefr. 9,000,000 Pour l'intérieur2,000,000 Pour les travaux publics. 5,000,000 Empruntdu26 février 1848.12,227,000 Emprunt du 7 mai 1848. 25,541,000 26 mai, papier12,000,000 65,768,000 En réduisant de cette somme les crédits alloués aux départements de la guerre, de l'intérieur et des travaux publics, on voit que le ministère par les emprunts et l'émission du papier s'est créé pour 49,768,000 francs de ressources. Connais sant ce chiffre, et celui de 40 millions mon tant auquel s'élèveaujourd'hui le découvert, il sera curieux de voir le ministère justifier les promesses d'économies qu'il a prodi guées pleines mains pour arriver au pou voir. Notre représentant M. Jules Malou, nous en sommes persuadés, en Novembre prochain, ne manquera point, de répondre aux désirs des contribuables en louchant de sa main expérimentée la corde sensible des intérêts financiers que le ministère ne semble guère entendre vibrer volontiers. La démonétisation de l'or Hollandais est un point sur lequel le gouvernement de vra fournir des explications jusqu'ici at tendues en vain. Comment s'est-il pu faire que la Belgique qui entretient un ambas sadeur La Haye, n'ait pu prévoir temps une mesure si préjudiciable au commerce et la fortune publique et privée? D'autres problèmes encore seront sou mis au ministère et ces problèmes, son honneur l'oblige les résoudre. Qu'est-ce qui fait que la Prusse dénonce notre gouvernement le traité commercial conclu en 1844 entre le Zollverein et la Belgique, et dont l'effet était dé* protéger notre in dustrie métallurgique? Le blâme encouru par les Belges, la cour de Rome, offre un champ de discus sions que les représentants dévoués la dignité nationale, ne manqueront point d'exploiter. Evidemment notre honneur exige que le gouvernement dévoile les motifs qui ont forcé l'immortel Pie IX, tenir envers la Belgique un langage qui démontre la douleur qu'inspire notre si tuation au chef suprême de l'Église. VÉRITÉ ET JUSTICE. Ou s'abonne Yprès, rue de Lille, io, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'.IROW.VCtlKVT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° a5. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de oliaque semaine. (Insertions I* centimes la ligne). DE LA SESSION DE l85o. (Suite et fin.) LE WALLON. C'est parfait dans divers genres de perfections: d'abord c'est le vrai langage précieux, quintes- cencié, alambiqué des marquises du temps de Mo lière. Le choléra dont le cours a échappé jusqu'ici l'assignation positive des causes détermi nantes Un chrétien aurait dit: le choléra dont on ignore jusqu'ici la cause et les remèdes. Mais une marquise de la Politique Nouvelle n'aime pas le style chrétien du vulgaire, la langue que parle les Thiers, les Berryer, les Montalembert, et autres orateurs communs Il y a, ensuite, la perfection du genre naïf Si 4,397 personnes n'étaient pas mortes du cho it léra, lequel choléra frappe de mort ceux qui en meurent; s'il n'y avait pas eu d'autres maladies encore, des accidents, des morts violentesdes morts volootaires, on aurait peut-être vu, mes- sieurs, ce qui ue se voit guère, une province entière sans mort et sans malade. Mais attendu qu'il y a eu plus de décès que de naissances, il s'ensuit qu'il y a moins de naissances que de dé- cès; sans cela, la population aurait repris sa marche tambours battants. Voila de la naïveté. Mais vous devez être heu reux, vous autres, Gantois, que l'on parle français h Gand, et que la Politique Nouvelle vous ail en voyé un gouverneur si réjouissant. LE FLAMAND. Aussi rendons-nous grâce la Politique Nou velle. Je continue: Dans une province aussi Jorlement peuplée que la nôtre, il ne suffit pas que le ciel se montre propice au développement des richesses de la terreles bras nombreux voués d'autres in- dustries que l'industrie agricole doivent trouver u accès un travail rémunérateur continu cette seconde source du bien être s'est, en gé- néral aussi, sensiblement élargie, a En voila—t-il du français? C'est chique, n'est-ce pas, ça? Dites donc, est-ce que le ministère, en donnant a ses gouverneurs leurs lettres paten- tes, leur fait aussi cadeau d'une grammaire fran çaise aussi nouvelle que sa politique? LE WALLON. Fortunés Gantois! bienheureux Gantois! Et vous ne vous faites pas du lard et du bon sang force de rire? vous seriez des ingrats envers la Politique Nouvelle. Tenez, donnez ce discours h lire h un mendiant sec comme un bareng saur; faites-le se coucher sur le pavé pour digérer, et je parie qu'à son réveil il pèse dix kilogs de plus. Mais c'est délicieux c'est merveilleux c'est ravis sant! Voyez donc, M. de Jaegher veut parler de sa province, et, sans le savoir, il nous envoie dans une province voisine: dans une province aussi Jorlement peuplée que la nôtre.... Quelle est donc cette province? LE FLAMAND. M. de Jaegher a voulu dire: dans une province si peuplée. LE WALLON. Sans doute, en parlant ainsi il désignait sa pro vince, mais en s'exprimant comme il l'a fait, il eu désigne une autre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1