9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A» 3430 3î"'c année 7F3.ES, 44 Août. ÉCONOMIES DE M. FRÈRE. Il est de notoriété publique que le Pro grès, organe du libéralisme façon Frère, entend que nous ne prononcions jamais ,1e nom de notre fameux ministre des finances, sans nous découvrir la tête. Osez dire que le chef du département des finan ces n'égale, ne surpasse point M. Mercier, M. Osy, M. Malou, et sur le champ le fa meux milord rédacteur de ce journal vous lancera la figure une bordée d'injures et d'aménités libéralistes qui selon lui, doi vent convaincre le monde entier que M. Frère est le plus grand génie financier des temps passés, présents et futurs. Dernièrement encore le Progrès a fait voir jusqu'où s'étend l'aveuglement qui le fait chanter hosanna l'honneur de la po litique nouvelle; empruntant au journal, le Pliare, des aperçus de la plus haute im portance, sur notre situation financière nous fîmes ressortir aux contribuables l'é tat déplorable des choses où le fameux mi nistre Frère, nous avait conduits. Sans avoir égard la source véridique, où nous avions puisé nos renseignements, le Pro grès, s'empressa de nier nos allégations, et de désigner sous les couleurs les plus at trayantes la situation du trésor, imputant du reste, l'administration cléricale les crédits, les emprunts, et les découverts existants: le Phare instruit sans aucun doute, des commentaires spécieux aux quels ses articles financiers avaient donné lieu dans la presse ministérielle, tout en maintenant ses allégations précédentes, publie encoreles lignes suivantes que nous nous empressons de soumettre l'appré ciation du journal Rogilâtre de celte ville: a C'est en 1848 seul, sous M. Frère que les 65 millionsdecrédits, d'emprunts, etc., ont été volés. Il faut aujourd'hui ajouter cette somme, le découvert du budget de 1850, qui s'élève 37 millions plus les 3 millions de nouveaux crédits volés par les chambres avant de se séparer; de sorte que celte somme présente aujourd'hui le chiffre assez rond de 105 millions, dont nous dé fions que l'on puisse contester l'exacti tude. Qu'en dites vous Milord, vous meltrez- vous en charge de prouver que c'est M. Malou qui nous dote d'un découvert de 105 millions tandis que le Phare vous dé montre, comme deux et deux font quatre que c'est M. Frère. Dans l'intérêt et dans l'honneur du parti libéraliste, il faut s'at tendre ce que le Progrès fasse au moins connaître sa manière de voir relativement ce gaspillage qui conduit le pays, la ban queroute et les contribuables la ruine. Sous l'entête où marchons-nous, le Phare publie l'article suivant que nous aimons enrégistrer dans nos colonnes pour l'édi fication des personnes qui n'ont vu dans l'avènement de la politique de M. Frère, qu'une ère de bonheur et de prospérité publiques: OÙ MARCHONS-NOUS P Veut-on avoir une haute opinion de M. Frère et deceux qui jouissenldeses faveurs? Depuis 1848, époque de la nouvelle or ganisation de M. Frère-Orban, des sommes assez considérables consistant en mandats au profit de tiers, ont été enlevées au dé partement des finances, par un employé né Vienne (Autriche). Une partie de l'ar gent a été retrouvée au domicile de l'em ployé infidèle, et une autre partie expédiée pour Vienne a été également saisie; on est occupé rechercher le montant exact des soustractions. On a peine se rendre compte du dé sordre qui règne dans l'administration de nos finances, où de semblables détourne ments se font, pendant des années, sans que personne s'en aperçoive; car le hasard seul a fait découvrir celles dout nous par lons, et pendant qu&M. Frère se prélassait Londres avec sa famille. Voilà donc cet homme que l'on vient nous recommander pour la gesliou de nos affaires! merci. Pendant l'absence prolongée dudit mi nistre, ces mandats soustraits, ont été ac quittés au trésor, sans que la signature du titulaire ail été le moins du monde contre faite; on peut donc juger de l'ordre qui règne dans ce département,et si l'absence du ministre, le peu de souci que l'on prend des affaires du pays, ne sont pour rien dans ces dilapidations. D'un autre côté, un receveur de contri butions de la province du Limbourg, vient également d'être mis en lieu de sûreté pour détournement de fonds de l'Etat. L'apure ment de sa gestion, qui date de deux ou trois ans, a fait découvrir dans sa comp tabilité de fortes soustractions. Où allons nous, nous le répétons. Dans quelles mains se trouvent les affaires de l'Etat, lorsqu'on renvoie les hommes probes et capables de l'administration publique, parce qu'ils ne peuvent obtenir les sympathies des voleurs. 0 tempora, mores. Que le bon Dieu bé nisse M. Frère et toute sa sequelle, et sur tout qu'on nous en délivre au plutôt. Phare.) VIVE M. FRÈRE. Lors de l'entrée au ministère, des cham pions du libéralisme on sait que le pays se flattait de voir s'accomplir des écono mies de toute espèce. M. Malou a ruiné le pays, s'écriaient les feuilles libéralistes; il faut au pays un Ministre, de la force de M. Frère pour réparer les brèches faites au trésor, par l'ineptie de l'administration cléricale. M. Frère est devenu ministre; tout le monde le sait: mais tout le inonde sait-il quelles bonnes choses ce même M. Frère a fait dans l'intérêt des contribua bles? les renseignements suivants en don neront une petite idée: en entrant au mi nistère des travaux publics en 1817, M. Frère a augmenté les dépenses de ce dé parlement, cette >année là de plus de i million 700 mille francs, et après avoir demandé en 1848, fr. 1,212,000 pour re nouvellement des rails du chemin de fer, somme qu'il disait plus que suffisante; au mois de février de la même année, il de mandait encore 5 millions pour le même objet. Depuis, M. Frère devenu ministre des finances, a continué marcher dans la voie des économies, tel point qu'à l'heure qu'il est il laisse derrière lui une petite queue de 105 millions de francs. 105 millions qu'est-ce pour l'honneur d'ê tre administré par la politique nouvelle? Vive M. Frère! S'il faut en croire les journaux de la capitale, M. Thiers, en passant quelques jours Bruxelles, y aurait laissé quelques souvenirs qui ne sont guère trop flatteurs pour le ministère. Recourir l'influence de la religion, en matière d'éducation de la jeunesse; conserver au prix des plus grands sacrifices une armée forte et bien organisée, tels auraient été les conseils que le premier homme d'État de la France, aurait donnés ceux qui gèrent les affaires publiques. Or, on sait que la réduction de l'armée, et l'affaiblissement de l'autorité religieuse font partie essentielle de la po litique libéraliste. Quelle conduite tien dront dès lors dans le cabinet ceux qui Iesprélentionsdesclubs n'ont guère étouffé complètement la voix de la dignité et des intérêts publics? Une scission parait-il, s'est opérée dans le cabinet, et tous indis tinctement nos ministres n'osent plus ac cepter la responsabilité de la politique anlinationale inaugurée et imposée par les clubs. M. Frère du reste, parait iné branlable dans son dessein de réduire de deux millions le budget de la guerre, et d'augmenter les impôts de trois millions en frappant les successions en ligne directe. On nous écrit de Poperinghe: Nous sommes heureux d'apprendre que malgré les dispositions de la loi du I" Juin, sur l'enseignement moyen, notre ville continuera jouir de son collège. Grâces au généreux dévouement et la bienfaisante coopération de quelques per sonnes aussi charitables que distinguées, le subside alloué jusqu'ici par l'autorité communale se trouve amplement rem placé. Honneur au patriotisme éclairé de ces dignes habitants! Ils se sont acquis des droits incontestables la reconnais- VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Apres, me de Lille, 10, près la Gianiie Place, et chez les Percepteurs des Postes du P.oyaume. PRIT DE L'AROVTKMKWT, par trimestre, Y près fr 3. Les autres localités fr 3 5o. TJu n° 25. Le Propagateur parait le ÉAMKDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions II centimes la ligne).

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1