sance de leurs concitoyens et l'affection sincère de la jeunesse de notre ville. Pour obtempérer au désir des pères de famille, un cours supérieur de français, de com merce et d'industrie, sera ajouté aux cours ordinaires. Nous avons appris avec joie que S. G. Monseigneur Malou, évêque de Bruges daignera lui-même présider, le 20 de ce mois, la distribution solennelle des prix. Témoignage éclatant du vif intérêt que le digne prélat porte notre collège et de l'honorable concours qu'il prêle cet établissement qui réunit au double bienfait d'une éducation soignée et d'une instruction- solide, le mérite de répondre dignement aux vœux légitimes des fa milles. La distribution solennelle des prix aux élèves du petit séminaire de Roulers aura lieu lundi prochain, 19 août, 2 heures et demie de relevée, sous la présidence de Mgr Malou. Elle sera précédée d'une pièce dramatique en vers, composée par les élè ves et intitulée Thierry d'Alsace, vainqueur de Damas. Le 8me régiment va tenir garnison Liège; le ÎO016 retourne Ypres; le 2n" chasseurs pied Tournai. Le régiment de chasseurs-carabiniers reste provisoire- menl'au camp. Les régiments de cavalerie rentrent dans les garnisons qu'ils occu paient antérieurement la formation du camp. Deux escadrons du 1" régiment de cuirassiers vont tenir garnison Gand. Le 13 courant, le 1" bataillon du S™" régiment des chasseurs pied, a quitté Anvers pour aller tenir garnison Char- leroi; il sera remplacé par le bataillon du même régiment qui se trouve détaché Terinonde. MAITRE JACQUES. Quels rêves de soie et d'or doivent se balancer sur la couche de cet homme! Lui qui toute sa vie avait ambitionné un porte feuille, lui qui eut baisé la griffe de Satan ou celle de M. de Theux pour un minis tère, le voilà pourvu de deux portefeuilles! Comme Janus, il préside la fois la paix et la guerre, sa main droite tient l'épée de connétable et sa gauche incline sur le pays celte corne d'abondance que la poli tique nouvelle a su remplir des prodiges légumineux que vous savez! Le maître Jacques d'Harpagon, lors qu'il s'agit d'affaires concernant l'écurie, va préalablement et avant de répondre, passer son habit de cocher. S'agit-il de la cuisine et de l'office, il quitte la livrée, ar bore un bonnet de colon, ceint un tablier blanc et se montre sous ce nouveau cos tume la hauteur de ses nouvelles fonc tions. 11 est la fois Automédon et Cornus et ces doubles fonctions, loin d'effrayer son génie, ne servent qu'à le manifester dans toute sa puissance. Le maître Jacques de l'intérieur préside la guerre depuis neuf heures du matin jusqu'à midi. Or, en homme qui apprécie toute l'importance des signes extérieurs, il rougirait d'exercer des fonctions guer rières dans le costume de Triplolème, te nant la main lesattributsde l'agriculture. Pour parler guerre, maître Jacques passe un brillant habit de général et, les mains dans un pantalon la Lasalle, il se donne des airs sacripant et crâne, qui font sou rire les vieux sergents-majors de service, dans les antichambres. Or, comme maître Jacques s'est toujours pris au sérieux et qu'il a une telle foi en son génie, qu'il prendrait demain la direc tion du firmament, si le bon Dieu lui en laissait l'intérim, maître Jacques, au bout de huit jours de son ministère guerrier, est arrivé avoir une si haute opinion de lui-même, qu'il regarde Louvois, Câlinât et Carnot comme des galopins qui ne lui vont qu'à la cheville. Pour mieux se faire illusion lui-même maître Jacques arpente les salons du mi nistère de la guerre, attelé un grand sabre qu'il remorque bruyamment, et, fu mant laborieusement un eigarre dont il jette les cendres d'un air martial et qui sent son mousquetaire d'une lieue. De neuf heures midi maître Jacgues parle ravelins, contre-scarpes, remparts, boulets, canons, gargousses, passe-poils et boutons de guêtres avec un aplomb qui étonne ceux de nos généraux qui ont ra massé leurs épaulettes ailleurs qu'au feu des salons. De midi quatre heures, maître Jacques se transligure. La farouche Bellonne est devenue la pacifique Minerve aux mains de laquelle le rameau d'olivier a remplacé l'épée. Le foudre de guerre du malin a re pris sa corne d'abondance et parle assole ments, engrais, carottes et polirons avec la même supérioté qu'il parlait le matin guerre et stratégie. Si l'on n'y prend attention, Maître Jac ques finira par envahir tous les ministères et par remplir tous les vides que font au tour de lui le flot de l'opinion qui se retire de cette politique nouvelle, qui s'annonçait comme appelée vider une foule de gran des questions sociales et qui n'a abouti qu'à vider nos poches. Maître Jacques, non content d'avoir une main la guerre et l'autre la paix, a aussi un pied dans le camp démocratique et l'autre dans le camp conservateur. Maî tre Jacques est, dans l'ordre politique, ce que sont les sarcelles en matière de cui sine. On peut les manger en carême sans crainte, car le maigre et le gras s'y cou- doyenl, sans s'y confondre. Or, maître Jacques, qui flaire le vent de la démocratie, s'est dit que l'œuvre la plus agréable qu'il pourrait faire pour plaire ses nouveaux amis, c'est la désorganisation de notre armée, qui, au jour du danger, serait le plus sûr bouclier de notre indé pendance et de notre nationalité. Maître Jacques sait qu'un peuple qui n'a d'autre garantie d'existence quedes traités, et qui ne peut appuyer ces traités par cent bayonnettes, est un peuple qui n'a de la vie que l'ombre. Maître Jacques sait aussi que la France a toujours les yeux tournés vers la Belgique et rêve avec complaisance au jour où elle pourra nous renvoyer de nouvelles cargaisons de civilisateurs, li- mousi ns, auvergnats ou gascons. Or, maître Jacques qui sait toutes ces choses, se range aujourd'hui du côté des loups qui conseil lent aux moutons de renvoyer leurs chiens, sous prétexte d'économie. Nous doutons fort qu'un général Belge consente prêter les mains celte œuvre, qui serait le premier coup porté notre nationalité et qui briserait le premier con tre-fort de notre indépendance. Et pour l'honneur du pays, nous croyons que maî tre Jacques ne trouvera pas un caporal Belge qui lui veuille servir de manteau et préparer avec lui le piège où tomberait au jour du danger, l'indépendance de la Bel gique, son repos, ses libertés et le trône qu'elle entoure de son affection. La partie est assez sérieuse pour que maître Jacques y réfléchisse deux fois! Elle fut jouée, en 1476, par deux maîtres Jacques qui s'appelaient Hugonel et Imber- court, et chacun sait comment le vieux lion belge tira ses griffes du piège qui devait livrer la France les fières cités de la Flandre. (Sancho.) sroPQfiiiBr-- Le Moniteur publie aujourd'hui les arrêtés sui vants, portant nomination de trois nouveaux Mi nistres et d'un gouverneur de la Banque nationale LÊOPOLD, Roi des Belges, A tous présents et h venir, salut. Nous avons arrêté et arrêtons: - Art. ior. Le sieur de Haussy, notre Ministre de la justice et sénateur, est nommé gouverneur de la Banque nationale. - Art. 2. Notre Ministre des finances est chargé de l'exécution du présent arrêté. Donné a Bruxelles, le 12 août )85o. LÉOPOLD. Par le Roi: le Ministre des finances, Frère Orban. LÉOPOLD, Roi des Belges, A tous présents et a venir, salut. Nous avons arrêté et arrêtons Art 1". Le sieur Tesch (Victor), membre de la Chambre des Représentants, est nommé notre Mi nistre de la justice, en remplacement du sieur de Haussy, nommé gouverneur de la Banque natio nale. Art. 2. Notre Ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté. Donné a Bruxelles, le 12 août i85o. LEOPOLÔ. Par le Roi: le Ministre de l'intérieur, Ch. Rogier. LÉOPOLD, Roi des Belges. A tous présents et venir, saluti Nous avons arrêté et arrêtons Art. 1". Le sieur Van Hoorebeke (Emile), mem bre de la Chambre des Représentants, est nommé notre Ministre des travaux publics, en remplace ment du sieur Rolin,dont la démission est acceptée. Art. 2. Notre Ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté. Donné Bruxelles, le 12 août )85o. LÉOPOLD. Par le Roi le Ministre de l'intérieur, Ch. Rogier. LÉOPOLD, Roi des Belges, A tous présents et venir, salut. Nous avons arrêté et arrêtons: Art. 1er. Le lieutenant-général Brialmont est nommé notre Ministre de la guerre. Art. 2. Notre Ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté. Donué a Bruxelles, le 12 août 185o. LÉOPOLD. Par le Roi le Ministre de l'intérieur, Ch. Rogier. n—ai L'Émancipation ajoute encore les détails sui vants sur l'opinion que M. Thiersa exprimé rela tivement nos forces militaires M. Thiers a demandé le chiffre réel de notre armée. Le chiffre de 5o,O00 hommes qu'on lui a donné (nous ne les avons pas b beaucoup près), lui a paru être de beaucoup au dessous des chiffres correspondants des États voisins. Généralement, on vous croit plus fortdisait l'ancien ministre. Prenez garde qu'on jte vous reproche un jour de n'avoir fait votre devoir ni envers le pays, ni envers l'Europe. M. Thiers a dit très-nette ment qu'au point de vue de la solidarité qui lie aujourd'hui tous les Etats en Europe, on aurait le droit d'exiger de la Belgique qu'elle eût 4o,ooo hommes sous les armes.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2