les listes de souscription ouvertes l'effet de dé
cerner une médaille d'or M. Meirsschaut. Hier
la commission nommée par les signataires s'est
rendue au domicile de ce dernier, pour lui offrir la
médaille qui lui votait la reconnaissance publique.
En réponse quelques nobles et simples paroles de
M. Charles Van Warobeke, président de la com
mission, M. Meirsschaut, dans un discours bien
senti, a témoigné combien il était touché de celte
démarche, combien étaient flatteuses pour lui les
marques d'estime et de gratitude dont il était l'ob
jet de la part de ses concitoyens. 11 a ajouté que si
jamais, ce qu'a Dieu ne plaise, une nouvelle épi
démie venait a envahir la ville, tout ce qu'il aurait
de talent et de forces serait consacré au soulagement
du malheur et de la souffrance.
Une brillante illumination a terminé cette
journéedont le souvenir restera longtemps gravé
dans la mémoire des habitants.
-^OBoa-
Si l'esprit d'orgueil ou l'indifférence en matière
de religion s'efforcent d'affligér l'Eglise dans plu
sieurs pays catholiques, en revanche, les hommes
instruits dans les contrées protestantes, lui appor
tent des consolations bien douces; animés d'un
véritable amour dé la vérité, ils la cherchent avec
une ardeur et une patience soutedues. Ils né croient
point déroger h leur dignité ni abaisser letir hatite
intelligence en s'efforçànt de découvrir le culte
vrai par lequel la Divinité veut être honorée, c'est-
à-dire en recherchant la véritable Eglise instituée
par Dieu lui-même; ils trouvent stupideet dégra
dant pour l'humanité, cet axiome que la religion
n'est bonne que pour le peuple; ce qui revient a
dire qu'un homme instruit doit avoir une existence
semblable h celle des brutes.
Nous avons déjà eu occasion de montrer com
bien, en Angleterre, les efforts des esprits droits
qui recherchent sincèrement la vérité, sont sou
vent couronnés de succès. Aujourd'hui les journaux
anglais nous apprennent que la vicomtesse Fielding
a suivi l'exemple de son mari en entrant dans le
sein de l'Église romaine, et un journal protestant
remarque que loin d'avoir été influencée par la
conversion de lord Fielding, son épouse a été au
contraire la première h montrer des inclinations
décidées pour la foi catholique. Le Tripperary-
Vindicator annonce, de son côté, la réception
dans l'Eglise romaine de M. W. Allen, homme
d'un âge avancé et appartenant a uue famille pro
testante très-respectable. Il a prononcé son abju
ration entre les mains de M. M'Crailh, curé de
Newport, dans le comité de Tipperary.
Le 2 septembre, miss Mary-F.-G. Leeson, fille
du rév. F.-T.-C. Leesonen dernier lieu recteur
de Bath, s'est convertie également au catholicisme.
Enfin mercredi dernier, 11 septembre, l'Église
a remporté un triomphe qui réjouira tous les ca
tholiques. Le savant recteur de Launton, les révé
rend T.-W. Allies, a abjuré ce jour-là le pro
testantisme entre les mains de l'illustre docteur
Newmandans l'église de S'-Wilfridprès de
Cheadle. Il n'y a pas très-longtemps, le pasteur
de Launton avait publié un ouvrage intitulé
L'Église cCAngleterre lavée de l'accusation de
chisme. Depuis sa séparation de ses anciens core
ligionnaires, il a déjà écrit un autre livre qui a
pour titre Le Siège de saint Pierre, fondement
de r Église, source de toute juridiction et centre
de l'unité.
Nous devons dire la manière dont le rév. M.
Allies a fait ses adieux h ses paroissiens. Le diman
che, 8 septembre, étant monté en chaire, il leur
apprit que le lendemain il résignerait son bénéfice
et ses fonctions. Il leur dit entr'autre Je ne puis
pas souffrir qu'il soit permis aux ministres de l'É
glise anglicane d'enseigner des doctrines contra
dictoires, même sur le saint sacrement du baptême,
et que, tandis qu'on vous apprend dans l'église de
Launton que les enfants sont régénérés par ce
sacrement, on puisse prêcher précisément le con
traire dans l'église de Bicester. Cela èst odieusement
ridicule! Je ne vous ferai donc plus qu'un seul
sermon, non par la parole, mais par mon exemple,
en renonçant aux revenus de mon bénéfice, pour
vous apprendre par là a écouter la voix de la vé
rité et a suivre ses préceptes, quels que soient les
sacrifices qu'elle exige de vous.
La cure de Launton rapporte 20,000 fr. par an
au titulaire; c'est l'évêque protestant de Londres
qui en est le collateur. Journal de Bruxelles.)
On écrit de Tournai:
Dimanche a été la première journée des fêtes de
Tournai.
11 y a eu procession, défilé des gardes civiques
et des gardes nationales, venues de Belgique et de
Paris; puis exposition de fleurs, de produits agri
coles et de bétail.
La ville a présenté un coup d'oeil animé.
Voici l'ordre dans lequel a eu lieu le défilé des
gardes citoyennes:
D'abord la garde civique cheval une com
pagnie de garde civique a pied la garde nationale
de Roubaix, ayant en tête sa musique et ses sa
peurs, les derniers aristos du bonnet h poil; une
compagnie de la garde civique de Tournai; la
garde nationale de Saint-Amand; une compagnie
de la garde civique; la garde nationale de Wa-
zemmes des gardes civiques de diverses provinces;
enfin l'artillerie de la garde civique de Tournai.
On a crié vive la France et vive la Belgique
En même temps que nos Fêtes communales,
une fêle particulière réunissait, dimanche dernier,
une honorable famille de cette ville dans des cir
constances peut-être uniques en Belgique.
Entourés de trois générations, M. et Mm" Vin-
chent, tous deux octogénaires, célébraient le
soixante deuxième anniversaire de leur mariage,
contracté le septembre 1788.
M. Vincheut, Échevin de Tournai, et pendant
plus de 4o ans, membre de nos administrations
communale et provinciale, est probablement le
doyen des avocats du Royaume, son diplôme de
licencié en droit datant aussi de 1788.
La troisième journée de nos fêtes s'est-très-
bien passée. Le grand tir la cible s'est terminé
sans accidents. Voici comment les prix ont été
remportés:
1" prix. Tourcoing (Sapeurs-Pompiers.)
2° Courlrai (Garde civique.)
3® v Tourcoing (Sapeurs-Pompiers.)
4° n Courtrai (Garde civique.)
5" et 6" Tournai,5*compagnie,2° bataillon.
Au tir pour les fusils a percussion les prix ont
été remportés par les Artilleurs tournaisieDs. Le
1" prix, par M. Philippart, brigadier; le 2° par
M. Crespelle et le 3° par MM. Housé et Debaisieux.
Un accident est arrivé hier au Tir la cible
Un ouvrier de l'administration, en voulant mettre
une baïonnette au bout d'un fusil, reçut la dé
charge dans la main. M. le docteur Delporte lui a
donné les premiers soius.
Le héros de la journée de mercredi c'est M.
Poitevin, le célèbre aérouaute est arrivé avec sou
pégase mardi soir, et a minuit on a Commencé a
gonfler l'aérostat sur la Place Verte a quelques pas
du gazomètre. Un conduit enfoui dans la terre a
rélié l'établissement au ballon. Le matin de bonne
heure ses larges flancs palpitaient déjà fièrement
rebondis sous le reseau de soie qui les emprisonne.
Une foule compacte stationnait autour de la masse
qui semblait vivaute et grandissait toujours. Nous
n'avons jamais rien vu de si intéressant que les pre
miers préparatifs du départ, l'aéronaute et son
frère faisaient le tout, une vingtaine d'ouvriers te
naient les cordes du ballon et pouvaient a peine le
retenir, au moment du départ Poitevin est arrivé
monté sur une charmante pouliche de sept ans,
blanche comme neige, vive et fringante. Poitevin
habillé en jockey, a placé le cheval sous le ballon,
alors il prononça sa parole magique: lâchez tout,
et ballon et cheval montaient aussi rapide que l'é
clair dans les airs; le temps était beau, sans vent
et sans nuages, de sorte qu'on a pu voir l'aréonaute
planer sur la ville "a une hauteur qui tient du pro
dige, il est descendu auprès du village de Runie.
Une cérémonie bien touchante réunissait di
manche dernier dans une même pensée, dans
l'église de St-Piat a Tournai, une vingtaine de
personnes.. M. Dumoulié, cirier, célébrait son ju
bilé de 5o ans de mariage, entouré de tous ses
enfants et petits-enfants.
Un fratricide vient de jeter l'épouvante dans
la commune de Wittes (Pas-de-Calais).
Le sieur Mouflin (Hyacinthe), âgé de 4o ans en
viron, fils d'un riche cultivateur de Wittes, mena
çait continuellement ses père et mère, ainsi que
ses deux frères, en leur disant Si je ne craignais
pas la justice des hommes, il y a longtemps que je
vous aurais tués.
Le i4 au soir, il rentra vers 11 heures 1 /2, dans
un état voisin de l'ivresse; il fit du tapage. Son
frère Arsène, qui était couché, lui cria de rester
tranquille; mais il n'écouta pas ce conseil et alla
a la cave boire une chope de bière: Maintenant,
dit il, il faut que tu y passes (En 1845, Hyacinthe
Mouflin a été condamné un an d'emprisonnement
pour un coup de couteau donné a son frère Ar
sène). Je veux vous égorger tous. Il chercha a
entrer dans la chambre de son frère, et ce dernier,
fatigué de tenir la porte, se retira dans le fond de
la chambre en s'armant d'un fusil, et répéta a plu
sieurs reprises, a son frère Hyacinthe, qui tenait un
énorme couteau a la main N'avauce pas et re
tire-toi
Mais celui-ci ne tint aucun compte de cet aver
tissement il avança sur son frère, le couteau d'une
main et la chandelle de l'autre, en répétant tou
jours: Il faut que je te tue! C'est alors, et
après avoir encore reculé de quelques pas, qu'Ar
sène lâcha la détente: le coup partit et son frère
tomba en arrière en disant: Je suis blessé!... Je
te pardonne Je l'ai bien mérité... Dix minutes
après le blessé expira. 11 avait été atteint en pleine
poitrine. Arsène Mouflin est venu lui même se ren
dre h la justice.
On ne peut peindre le tableau que présentait ce
matin la maison deux vieillards septuagénaires,
près du corps de leur fils qui les avait menacés
tant de fois, tué par son frère, qui lui aussi était
là, et tous priaient près de ce fils dont le caractère
méchant avait troublé depuis longtemps la tran
quillité de cette famille.
■moim-
EXÉCITIOV DE LAMBERT EIIVST.
L'affreux drame de Dilbeék vient d'avoir son
sanglant dénouaient. Mercredi 9 heures du matin
précises, Lambert-Joseph Ernst, âgé de 48 ans, né
Mercbtem, l'auteur principal de l'assassinat des
époux Desmedt, Dilbeék, a subi le dernier sup
plice en présence d'une multitude de spectateurs.
Comme pour l'exécution de Rosseel et Vandenplas,
c'est devant la porte de Hal que cette terrible ex
piation a eu lieu.
Nous voudrions pouvoir garder le silence sur les
douloureux détails qui ont marqué les derniers
moments de ce Ernst, le plus endurci des crimi
nels dont on ait gardé le souvenir.
Nous serons très brefs. Lambert Ernst, qui, du
rant les débats devant la cour d'assises du Brabant,
a fourni la preuve de la plus profonde hypocrisie,
a eu une fin digne de son passé il est mort dans ce
qu'on appelle l'impénitence finale, sans témoigner
le moindre regret de ses forfaits. Au contraire, il
s'en est réjoui, en narguant audacieusement les re
présentants de la justice et les ministres de la re
ligion qui faisaient de vains efforts pour le préparer
saintement au châtiment mérité.
Depuis plusieurs jours déjà on avait cherché
sans succès ramener ce coupable si perverti des
sentiments meilleurs. Peines inutiles! Jusqu'à l'é-
chafaud, Ernst a voulu demeurer sourd a toute
exhortation en déployant un cynisme que la plume
se refuse retracer.
Ernst a été averti le matin vers six heures, du
sort qui l'attendait par le directeur de la prison-
accompagné du respectable aumônier de la maison
d'arrêt, M. l'abbé Cels. D'un bond il s'est précipité
hors de son cachot en s'écriant: Tant mieux
Vainement l'engageait-on se confesser et ac
cepter les consolations de la religion, il ne veut
rien entendre: Balivernes que tout cela! Almaer
vodene) répondit-il dans son dégoûtant laDgage.
Il va plus loin, il déclare que si on le force se
rendre la chapelle pour assister au saint sacrifice