On prie les personnes pieuses d'y assister et de
faire une communion pendant la neuvaine a la
même intention.
Le Moniteur publie la note suivante sur la
maladie des pommes de terre dans notre province:
Flandre occidentale. Il résulte des rapports
transmis au département de l'intérieur que, dans
l'arrondissement de Bruges Ostende, la maladie des
pommes de terre a beaucoup perdu de son intensité
depuis Je mois d'août dernier, et que, si le temps
continue être favorable, on peut espérer que la
perte ne sera pas aussi considérable qu'on l'avait
craint d'abord.
Dans l'arrondissement de Furnes-Dixmude, au
contraire, la maladie sévit avec bien plus de force
que l'année dernière, et on craint généralement
que le rendement ne soit que d'une demi récolte;
mais comme on a planté, cette année, plus de pom
mes de terre que d'habitude, la perte ne sera pas
aussi sensible que les années précédentes, sous le
rapport de la consommation.
Dans l'arrondissement de Thielt-Roulers, 3870
hectares peu près sont plantés de pommes de
terre, dont 2000 hectares de terres sèches, légères
ou sablonneuses, et 1870 hectares de terres fortes,
humides glaiseuses ou argileuses. Les pertes sont
évaluées dans la première catégorie la moitié, et
dans la deuxième aux deux tiers de la récolte, ce
qui équivaut a une perte d'environ 45o,ooo hecto
litres, comparativement a une récolte ordinaire. On
pense que la quantité des pommes de terre récoltés
qui pourra être conservée peut être évaluée
5oo,ooo hectolitres.
A Thielt même, où on commence a arracher les
pommes de terre, on évalue la perte a un tiers de
la récolte; mais comme on n'a guère planté que
des pommes de terre jaunes, qui donnent un plus
graud produit que les rouges, on récollera encore
une assez grande quantité de tubercules.
On a fait la remarque que les pommes de terre
fumées avec du fumier d'élable et où l'on a em
ployé peu de purin, sont le moins attaquées, tandiY
que le coutraire est arrivé dans les terrains où l'on
a mis peu de fumier et où l'on a surtout employé
le purin comme engrais.
Nous apprenons que le mercredi, 9 de ce
mois,h onze heures, on commencera une neuvaine
Malines dans la chapelle de Si-Antoine l'hos
pice des vieillards, pour le prompt rétablissement
de S. M. la Reine. Journde Brux.)
Nous avons annoncé l'arrivée en Belgique de
Kemad-Eflendi, inspecteur-général des écoles de
l'empire ottoman. Ce haut fonctionnaire a visité
avant-hier l'école normale de Nivelles, en com
pagnie de M. le vicomte de Rerchove, de M. Van
Hasselt et de plusieurs officiers turcs. Il a étudié en
détail toutes les parties de cette intéressante insti
tution, dont il a fait un brillant éloge. Hier Kemad-
Effendi a dîné chez M. de Kerchove. 11 est parti ce
malin pour la Hollande, où il passera quelques
jours. A son retour par la Belgique il se rendra
encore dans quelques-uns de nos établfssements
publics et libres. [Idem.)
On lit dans le Courrier de Louvain La
semaine dernière plusieurs familles polonaises sont
arrivées a Louvain pour mettre leurs enfants au
Collège de la Haute-Colline. Mais ayant appris
que le collège placé sous la direction de l'Université
avait été supprimé par nos édiles, elles sont parties
immédiatement pour Malines, pour y placer leurs
enfants.
Voila encore un fait qui démontre h l'évidence
que la suppression du collège sera une grande perte
pour la ville.
On a appelé le 4 de ce mois devant la cham
bre de vacation du tribunal de Mons, la.demande
en cession de biens faite par le sieur Hennekine-
Briard, ancien banquier h Mons. Selon nos ren
seignements, 623 créanciers auraient été notifiés,
dont 463 se sont fait représenter, parmi lesquels il
y a déjà 423 adhérents et 160 défaillants qui doi
vent être réassignés.
Vendredi 11 octobre et les huit jours sui
vants une Neuvaine se fera dans l'église primaire
de St-Pierre, Louvain, pour obtenir du Très-
Haut, par l'intercession de Notre-Dame de Conso
2
lation, la guérison de notre bien-aimée et auguste
Reine.
A cet effet des messes seront célébrées journel
lement h cinq heures et demie ainsi qu'à onze
heures, et seront suivies de la récitation du Cha
pelet. Le dimanche ce sera onze heures et demie.
Les autres années, pareil jour (6 octobre),
toute la famille de Louis-Philippe avait l'habitude
de se réunir l'occasion de l'anniversaire de la
naissance de l'ex-Roi.
Les bateaux vapeur Orion pour Goole et
Amicitia pour Rotterdam, ont réparé leurs ava
ries. L'Orion part aujour'hui pour sa destination,
et VAmicitia est arrivé vendredi après-midi h
Anvers. Parmi ses passagers se trouvent S. A. R.
la princesse Marianne des Pays-Bas et sa suite;
S. A. R- est partie aussitôt après son arrivée pour
Bruxelles.
Le Courrier de la Gironde dit qu'il a été
apporté sur uu des grands marchés de Bordeaux un
raisin d'une grosseur extraordinaire il ne pesait pas
moins, dit on, de quatre kilogrammes. Ce magni
fique produit, qui rappelle les raisins de la terre de
Chauaan, avait été recueilli dans la commune de
Cérons, sur un cep de vigne qui portait plusieurs
autres fruits d'un poids ordinaire.
On écrit de Hanovre (Allemagne), 1" oc
tobre: Ces jours-ci est revenu de la Sibérie h
Hanovre un ancien soldat de l'armée française qui,
en i8t3, fut fait prisonnier en Russie, d'où on
l'envoya travailler aux mines de la Sibérie.
Cet homme, nommé Sébastien Holtzacker, est
natif de Nahrendorff, dans le bailliage de Blekede,
royaume de Hanovre, et il est âgé de soixante ans.
11 a trouvée sa femme mariée un autre. Elle avait
attendu le retour de Holtzacker pendant sept an
nées, au bout desquelles elle a convolé eu secondes
noces.
Le sabre de l'Empereur Joseph, qui avait
disparu de l'arsenal de Vienne, en octobre i84o,
y a été rapporté intact dernièrement.
Il existe Portsraouth un ancien matelot, né
h New-York le 1" octobre 1760,et qui vient par
conséquent d'accomplir sa cemièine année. Cet
homme, nommé Wade, est le dernier débris des
glorieux équipages de Y Endeavour et de la Ré
solution, qui firent le tour du monde avec le
capitaine Cook.ll était du nombre des neuf hommes
qui escortaient l'illustre navigateur dans sa fatale
descente sur les côtes de l'île d'Owbihép. Wade
eut le bras gauche traversé d'une flèche, pendant
que son commandant tombait frappé d'uu coup
mortel.
Ce doyen des marins n'a d'autres ressources
que la charité publique. Il marche avec des bé
quilles, mais il a conservé l'usage de toutes ses
facultés.
■M-sgoeorr—
une audience du juge de paix a ostende.
Ostende est une ville charmante quand il n'y
pleut pas; ce qui veut dire qu'Ostende est fort
agréable deux ou trois fois par mois.
Dans la saison des bains, lorsque le ciel revêt la
couleur d'une chape de plomb et que la pluie raye
l'horizon de ses lignes grises et brumeuses, il ne
reste au touriste, au baigneur, que trois partis
prendre: aller manger des huîtres chez Musin, des
filets de soles chez Lantoine, ou aller assister aux
audiences de la justice de paix.
Car Ostende, quoique située l'extrémité ouest
du pays, jouit d'un juge de paix, homme charmant,
aimable comme un requin, et dont la voix carres-
sante rappelle un cabestan mal graissé.
Or, il y a quelques jours, nous errions par les
rues d'Ostende mélancolique comme une anglaise
majeure ou comme un barbet qui a trop dîné. La
pluie tombait du ciel avec l'ennui. Les anglais logés
dans les hôtels, repassaient leurs rasoirs d'un air
sinistre, et les vieilles filles baillaient comme des
cormorans derrière les rideaux des fenêtres. Quant
nous, notre âme montée au diapazon de trois
bémols la clé, en était trouver les nuits d'Young
folâtres et cocasses.
Tout coup une main colossale surgit devant
nous pareille celle qui vint déranger feu Bal-
thazar au deuxième service de ce fameux festin
que M. Moreau-Midon n'a pas encore réussi
éclipser, malgré un menu de 20 francs par tête.
Cette main au bout de l'index de laquelle on
lisait en guise de Mane, Thecel Justice de Paix,
indiquait une longue muraille aveugle, où une hi
rondelle n'eut pas trouvé de quoi faire son nid.
Ce mystère nous intrigua vivement, et moins
que le juge de paix ne passât travers son mur
la manière des tyraos de mélodrame, nous eussions
plutôt deviné trois rébus du Charivari, ou traduit
en français trois discours de M. Cinabre de Bruges,
avant de trouver le secret de cette énigme murale.
Tandis que nous méditions sur ce mystère plein
de ténèbres, deux femmes passèrent aupiès de nous,
l'une d'elles exprimait hautement ses craintes d'ar
river trop tard l'audience du Cadi ostendais.
Comme un homme ennuyé est capable de to^ut,
même de s'exposer l'éloquence d'un juge de paix
d'Ostende, nous suivîmes ces femmes qui longèrent
uu mur immeuse, entrèrent dans un corridor la
gauche duquel deux vaches s'ennuyaient bruyam
ment dans leur étable, quelques pas de plus nous
conduisirent dans l'enceinte où le Salomon osten
dais rendait ses oracles.
Un petit vieillard trapu comme un sac, endenté
comme un dromadaire, écoutait les doléances de
deux marchandes de marée, dont l'une avait donné
h l'autre cette qualification qui rime si richement
patin.
Le juge chaussa ses lunettes, remonta ses bre
telles, avança l'oreille comme un homme qui a
l'ouïe dure et d'unè voix caverneuse qui semblait
sortir d'un fonds de cale, dit aux plaideuses:
Voyons de quoi s'ngit-il, racontez moi l'af
faire, mais surtout soyez brèves
M. le juge, dit l'une des commères, j'étais
au marché aux poissons, lorsque cette créature que
voilà m'a insultée en me disant que je me servais
cCeau de carogne pour sentir bon et charmer mes
amoureux.
Le juge. Je ne vous demande pas de redire
ici les injures que vous avez échangées, taisez-vous
et dites ce qui s'est passé!
La marchande. J'étais donc là, monsieur,
marchandant un saumon, lorsque cette vieilleloutre
est venue m'agonir de mots qui feraient rougir le
garde champêtre de Blankenberghe, en me disant
entr'autres choses, que ma fille était une coureuse
et que je me servais d'eau de carogne'pour me
laver.
Le juge. Je ne vous demande pas toutes
ces impertinences, taisez-vous et dites ce qui s'est
passé
Seconde marchande. Monsieur le juge,
elle m'a appelé vieille raie
Le juge. Silence! taisez-vous, et dites ce
qui s'est passé. Le juge ému raflermit ses lu
nettes et remonte son pantalon.
Seconde marchande. Mais, Monsieur
Le juge. Taisez-vous! Ces choses peuvent
se dire au Marché aux Poissons mais pas ici. Vous
êtes ici devant la justice, n'oubliez pas le respect
que vous lui devez. Ici le juge remonte ses
chaussettes.
Première marchande. Mais, monsieur le
juge, je voudrais bien voir ce que vous diriez si
votre fille étant occupée marchander un saumon,
cette affreuse mouette venait lui reprocher de se
servir d'eau de carognel
Le juge furieux remontant son pantalon d'un
air imposant. Il ne s'agit pas ici de ma fille on
voit bien que vous êtes de gens sans éducation!
(Rires dans l'auditoire.) Le Juge reprenant, si
quelqu'un se permet de donner des marques ^ap
probation )e ferai évacuer la salle!
(Un Anglais et moi qui formons le public, nous
nous regardons d'un air consterné
Le juge, nettoyant ses lunettes.Pour cette
fois la justice veut bien se montrer indulgente. La
parole est au ministère public pour entendre ses
conclusions.
Un monsieur en lunettes qui fait des cocottes
avec le papier de l'État, lève le nez et demande
qu'en vertu de l'article i5 de la loi du 18 turbo-