NOUVELLES DIVERSES, chanoines de l'église métropolilaine de Matines portaient le camail violet; MM. les curés de Bruxelles et des environs ainsi qu'un nombre considérable d'autres ecclésiastiques étaient en rochels. La croix précédait le cortège. MM. les officiers de la maison royale, les dames d'honneur et du palais de S. M. la Heine sont arrivés ensuite. Après les grandes émotions que le Roi et les Princes ont déjà éprouvéeson comprend leur absence dtune cérémonie qui les aurait soumis de nouvelles et trop fortes secousses. Le luminaire était éblouissant. Plus de six mille bougies placées en pyramide brûlaient sur d'immenses lustres funèbres. Les armes de la famille d'Orléans, de notre famille royale et de la Belgique se détachaient sur toutes les tentures de deuil. Le catafalque, surmonté l'un immense dais aux draperies doublées d'hermine, se draissait au milieu de la croix de l'église, environné d'une foule daccessoires funèbres. La couronne royale voilée de noir sur un coussin blanc était posée sur le cala- falque. A commencer de M heures, le canon tonna de minute en minute jusqu'à la fin du service funèbre, célébré pontificalement par le chef du clergé belge, assisté de ses suffragants. Le clergé remplissait tout le chœur. Six prie-Dieu placés sur deux lignes, les uns après les autres, étaient occupés par NN. SS. les Evêques entourés des prêtres assistants. L'office des morts commença onze heures dix minutes. Le Requiem de M. Félis, ma gnifiquement rendu par plus de cent instru mentistes et chanteurs, a produit un effet saisissant. L'offertoire était composée par Dietsch. M. Fischer, maître de chapelle de Se-Gudule, a dirigé ces masses de Corchestre avec l'habileté qu'on lui connaît. L'orgue était touché par M. Lados, organiste de la cathédrale. Après CÊvangile, le R. P. Dechamps, de la Congrégation du Très-Saint Rédempteur, est monté en chaire pour prononcer Coraison fu nèbre de la Reine. La chaire de vérité était établie dans le chœur. Alors cinq absoutes ont été faites successi vement par NN. SS. l'Archevêque de Tyr, l'Evêque de Liège, l'Êvêque de Tournay, l'Évêque de JS'amur, et en dernier lieu par S. Em. le Cardinal-Archevêque de Malines. La cérémonie religieuse n'était terminé qu'à deux heures. Le clergé a reconduit procession- nettement les prélats la cure, en suivant le même itinéraire qu'à l'entrée des évêques et avec le même cérémonial. Parmi les notabilités de la noblesse on dis tinguait les familles d'Arenberg, de Beauffort, de Mérode, de Mirepoix, l'infante d'Espagne. Plusieurs membres de l'Assemblée nationale de France, parmi lesquels M. Werner de Mé rode, ont assisté au service funèbre et se sont placés parmi les représentants belges. Voici les détails que publient les journaux de Bruges sur l'horrible assassinat de Zuyenkerke MM. Vercauteren, juge d'instruction Dela- ruelle, substitut du procureur du Roi un commis- greffier, et les médecins-légistes Delahaye et Verté, se sout rendus lundi dernier a Zuyenkerke, et y ont procédé a l'autopsie des cadavres de la femme et de l'enfant Van de Putte, assassinés la veille. Les magistrats instructeurs ont employé les journées de lundi et d'hier et même une partie de la nuit h l'audition de nombreux témoins. Le valet de charrue de la ferme de Van de Putte, et son beau-frère, ont été arrêtés mardi, soupçonnés d'avoir commis le double assassinat. L'officier du parquet ayant demandé au premier où étaient ses habits de dimanche, il répondit a ce magistrat qu'il n'avait pas a s'occuper de cela. Sur cette réponse compromettante on se mit chercher et l'on trouva les hardes en question, cachées sous un matelas inspection en ayant été faite, des taches de sang furent remarquées sur le pantalon. C'est sur ces indices que la double ar restation a eu lieu. Le valet de la charrue est un ancien repris de justice qui a fait sept années de réclusion aux pri sons de Saint-Bernard et qui se trouvait actuelle ment sous la surveillance de la police. Il a montré jusqu'à présent la plus grande impassibilité et a veillé, en compagnie des autres domestiques, au près des cadavres pendant la nuit qui a suivi le crime. Les assassins n'ont enlevé que 80 fr., le bail du fermier étant déjà payé. Cette somme est apparemment enfouie dans la terre aux environs de la ferme. L'enterrement des victimes a eu lieu mardi; tous les habitants y assistaient. C'est un deuil général et l'exaspération contre les assassins est grande. On écrit de Dunkerque Toute notre ville est sous l'impression poignante du drame qui vient de se passer trois lieues N. N.-E. au large de la côte. Voici le récit que nous en a fait l'armateur lui-même, M. Meyer-Rossignolle Le jeudi 10 de ce moisle bateau de pêche au poisson frais, le Saint-Jean-Baptiste n° 63, de notre portet dont l'équipage se composait de neuf hommes, y compris le patron Fourcroy,sor tait du port de quatre a cinq heures par une vio lente tourmente. Cinq jours s'élant passés depuis lors sans eu avoir reçu des nouvelles, on conçut de vives inquiétudes, que vint malheureusement jus tifier mercredi dernier, l'équipage du bateau le Passe-Balle, patron Wens, qui rapporta avoir aperçu la veille, dans la journée de mardi i5 N. N.-E., au large, h un endroit qui a huit brasses de profondeur, l'extrémité d'un inât qui était évi demment celui du Saint- Jean-Baptisteune voile recueillie au même endroit par le Passe- Balle ayant été reconnue appartenir h ce bateau. Pendant un moment le bruit avait couru au port que l'équipage de Saint- Jean-Baptiste avait été recueilli par un cutter anglais; cet espoir est, hélas bien peu fondé, car l'heure où nous écrivons ces lignes (ce matin samedi ig), l'armateur qui n'aurait pas manqué d'en recevoir des nouvelles, n'en a reçu aucune. Ce sinistre excite des impressions d'autant plus navrantes, que l'équipage du bateau se compo sait de cinq hommes mariés, pères d'une nom breuse famille. Samedi dernier, S. M. la Reine-Amélie et M. le duc de Nemours ont reçu, au château de Laeken, M. le comte Lehon, ancien ministre du Roi 'a Paris. Le rév. William-C.-A. Maclaurin, doyen du diocèse réuni de Moray et Ross, a quitté ré cemment l'Église épiscopale d'Ecosse pour em brasser la foi catholique romaine. Le doyen a annoncé lui-même, le dimanche i3 courant, sa conversion a ses ouailles a Elgin, et quoiqu'elle fût prévue, elle a cependant produit une grande sen sation dans tout le doyenné. On lit dans YInverness Courier: L'é- vêque de Londres a, dit-on, adressé S. M. la Reine d'Angleterre une lettre de remontrance, dans laquelle il lui reproche de n'avoir pas, au nombre des personnes qui l'accompagnent dans son voyage, un ministre de l'Eglise établie, et d'a voir assisté, a Balmoral, aux offices du culte pres bytérien. Il a été envoyé h l'évêque une réponse exprimant le blâme de S. M. l'égard de cette intervention, et observant que la Reine n'a pas failli ses devoirs en assistant aux offices publics dans l'Eglise établie d'Écosse. La commune populeuse d'Auzin renferme un grand nombre d'ouvriers belges répartis dans les établissements métallurgiques et charbonniers et dans les verreries de l'endroit. Une collecte vient d'être faite parmi ces ouvriers a l'effet de faire cé lébrer, l'église d'Anzin, un service funèbre pour la Reine des Belges. La collecte s'élève déjh plus de 5oo fr.; là ne s'arrêtera pas la piété de ces hon nêtes ouvriers: ils ont décidé que la somme qui excédera le coût du service célébré sera affecté un achat de pains qu'on distribuera aux indigents d'Anzin. Cet acte de religion, de reconnaissance et de charité fait le plus grand honneur aux braves ou vriers qui l'exécutent et la mémoire de l'excel lente Reine qui a su l'inspirer. Les pauvres d'ailleurs jouiront de la presque totalité de la somme ras semblée, car nous apprenons que M. le cnré d'Anzin a déclaré que pour ce qui regardait le clergé, le service demandé serait fait saos frais. [Écho de la Frontière.) On mande de Londres: A Clapham, une belle église élevée par les Pères Rédemptoristes, sons l'invocatiou de Notre-Dame-des-Victoires, sera probablement livrée au culte le 8 décembre, jour de l'Immaculée Conception. Des écoles seront aussi ouvertes vers la même époque. Les protes tants de Clapham se préoccupent beaucoup delà présence des fils de saint Alphonse de Liguori, qui ont osé dire en chaire qu'avec le patronage de la Sainte Vierge et la bénédiction de Dieu ils espé raient que bientôt tous se réuniraient dans un seul troupeau. L'érectiou de l'église leur semble déjà un fait significatif, et ils ont grand'peur d'être convertis. On écrit d'Echternach, le 16 octobre, au Courrier du Grand Duché: Un vol avec effiaction d'une caisse publique, un assassinat d'une sentinelle, commis par une bande de bri gands; deux incendies attribués la malveillance; quelques coups manqués sur d'autres incendies; et, s'il faut en croire la rumeur publique, plusieurs lettres de menaces, voilà les événements sinistres qui tiennent depuis huit jours la ville d'Echter nach en alerte. A défaut de police, le comman dant du contigeut est intervenu pour rétablir l'ordre et prévenir de plus grands malheurs. Par mesure de sûreté publique on a établi le corps-de-garde sur le marché au centre de la ville, et au lieu de canons on y a braqué quatre grandes pompes feu avec leurs accessoires; des faction naires sont postés aux carrefours ainsi qu'aux portes de la ville; de fortes patrouilles circulent dans les rues; défense est faite de sortir après neuf heures sans être muni de lanterne. De nombreuses arrestations se suivent, de gens mal famés, suspects ou inconnus. Peines inutiles. Les troupes ne pou vant garder aucun de tous ces individus sans s'ex poser des poursuites pour arrestations arbitraires, et aucune de nos autorités de la ville ne pouvant s'en charger, force est bien aux militaires de lâcher prise. Le juge de paix est absent depuis dix onze jours, sans que personne soit là pour le remplacer ni pour ouvrir, dit-on, les dépêches arrivées son adresse. Tel est le tableau exact, de la ville d'Ech ternach pendant les nuits dernières. Ajoutons en core ce manque de sûreté habituel que la ville se trouve l'extrême frontière, circonstance qui favorise les coups de main et le brigandage, toute poursuite en pays étranger étant impossible. M. de Larocliejaquelein est parti, cette se maine, pour Frosdorfï, appelé, dit-on, par une lettre de M. le comte de Chambord. Le père Malhew, l'apôtre de la tempérance, que l'on avait un peu perdu de vue, est Saint- Louis (États-Unis) depuis le a3 septembre. On

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2